NORAH - Un moment entre filles

Voilà déjà quelques jours que j'étais sortie de l'hôpital et que j'avais emménagée avec Alex qui m'avait demandé en mariage dans la foulée. Nous nous étions installés dans ce sublime loft qu'on louait avec mes parents qui ont acceptés de se porter caution à condition de rencontrer Alex bientôt, ce dont je n'avais pas dit à Alex pour le moment. Mais aujourd'hui, Alex était en cours et moi je devais rester au chaud car en arrêt maladie suite à cette grippe. J'avais donc conviée ma meilleure amie que j'avais revue quelques temps auparavant par hasard, elle avait acceptée alors je rangeais un peu le loft avant son arrivée quand j'entendis sonner. J'alla ouvrir et la salua.

Hey ma puce, comment tu vas depuis le temps ? Je vais assez bien, je suis seulement condamnée à rester au chaud pour éviter de retomber malade car j'ai eu cette sale grippe. Quoi de neuf depuis notre dernière rencontre ?

Je lui souria et la pris dans mes bras car elle était ma meilleure amie d'enfance et presque comme une soeur, on s'adoraient à l'époque du lycée.

Je tentais difficilement d'éviter Bleeker du mieux que je le pouvais. Mais allez chercher à éviter quelqu'un qui vis sous le même toit que vous. Simple comme bonjour, si vous voulez mon humble avis. Non seulement je m'étais déjà complètement ridiculisée face à lui une première fois, mais en plus il avait fallu que je croise Siméon quelques temps après dans la rue au cours de cette soirée maudite. Du coup la simple vue de Bleeker le sosie me faisait tourner de l'oeil et provoquait chez moi des crises d'angoisses. Heureusement pour moi, je reçu un message de Julia qui m'invitait à passer chez elle. La pauvre était obligée de rester enfermer à cause de cette foutue grippe qui en avait atteint plus d'un. Et apparemment, c'était un sacré virus qui mettait du temps à disparaître.
Je me rendis donc à l'adresse qu'elle m'avait donnée, pressée d'arriver afin de me changer les idées. Tout ce que je voulais, c'était oublier toute cette histoire, ne serait-ce que pour quelques heures, même quelques minutes. Ce petit temps de répit m'était plus que vital. Je sonnai donc à la porte, et elle vint m'ouvrir, dans un état quelques peu déplorable. Elle avait vraiment l'air mal en point. Mais à ses dires ce n'était pas si catastrophique que ça. Elle me demanda ce que je racontais de neuf depuis cette fois où nous nous étions croisées complètement par hasard. Je cherchais rapidement dans ma tête quoi lui dire sans avoir  mentionner quoi que ce soit de cette histoire entre Bleeker, Siméon et autre horreur.

« Et bien écoute, tu vas être déçue, mais je ne raconte pas grand chose. Tu sais, entre les cours, la bibliothèque, le boulot... Je n'ai pas vraiment le temps d'avoir une vie sociale palpitante. Mais toi, dis moi tout ! Est-ce que ça va vraiment mieux ? Et j'ai cru comprendre que tu ne vivais pas seule, alors ce ou cette coloc, comment ça se passe ? C'est supportable ? »

Le tout avec un magnifique sourire Colgate, qui pour le coup était vraiment sincère. Cela me faisait vraiment plaisir de la revoir après tout ce temps, et ainsi installée chez elle, nous aurions plus le temps d'avoir une réelle conversation qu'entre deux services au bar.

Elle m’annonça de but en blanc que son fameux colocataire n’était autre que son fiancé. Je n’en revenais pas, mon amie d’enfance était fiancée ! Mon visage se fendit d’un large sourire, avant que je ne me jette à son cou, tout en essayant de me retenir un peu. Après tout, elle devait sûrement être encore un peu faible après cette longue et dure maladie, je ne voulais pas la fatiguer de trop.

« Mon Dieu mais c’est merveilleux ! Je suis tellement contente pour toi ! Il va falloir que tu me le présentes, je veux tout savoir et tout connaître de lui ! Il va falloir que tu me racontes tout dans les moindres détails ! »

Et en soi, cela m’éviterait d’avoir à trop parler. Ce n’était vraiment pas contre elle, mais je ne voulais surtout pas m’épancher sur mes problèmes, surtout que j’avais peur de partir en crise d’angoisse. Elle alla s’asseoir sur le canapé, m’invitant à la rejoindre. J’allai donc m’asseoir à ses côtés, profitant de ce petit laps de temps pour réfléchir à ce que j’allais lui raconter de mes amours, puisque cette question semblait l’intéresser plus que tout au monde, à mon plus grand désespoir. Je ne voulais surtout pas lui faire de la peine en évitant la question. Le mieux que je puisse faire, c’était encore de parler de deux ou trois choses, comme ça, sans en dire trop, et sans lui mentir non plus. Je n’avais qu’à omettre le sujet Siméon – Bleeker, mais le reste, ce n’était pas bien dérangeant…

« Oh tu sais, toujours pas grand-chose à ce niveau-là dans ma vie… A part un type au bar l’autre soir, qui était plutôt pas mal, mais pas très entreprenant. Sinon, il y a un truc assez drôle qui m’arrive, c’est de voir toutes les filles en archéologies qui sont complètement verte de jalousie en me voyant, depuis que le prof a fait de moi son assistante. Je sais pas si tu vois qui c’est, M. O’Donoghue ? Il est plutôt charmant, c’est clair, mais il ne se passera jamais rien entre nous, ça ne m’intéresse pas. Mais de voir les autres aussi jalouse et se faire des tonnes de films, c’est à mourir de rire ! »

Une fois ma meilleure amie d'enfance rentrée dans le loft, je ne pus attendre mille ans avant de lui annoncer que je vivais avec mon fiancé alors son visage s'illumina tout comme le mien, elle me félicita avant de me dire qu'elle voulait tout savoir et tout connaitre de lui dans les moindres détails. Alors je lui répondit en souriant.

Et oui, je suis une fiancée heureuse, je ne m'y attendais pas du tout quand il m'a fait sa demande car j'étais grippée à l'hôpital et il avait une combinaison blanche pour ne pas être contaminée mais ce moment restera en moi à jamais je crois. Bien sur que tu vas tout savoir de lui mais que veux tu savoir exactement car je pourrai parler des heures de l'homme de ma vie ?

Enfin, elle me parla d'elle, qu'il n'y avait pas grand chose dans ses amours qui se passait en ce moment hormis un type qu'elle a rencontré au bar et qui est assez entreprenant mais elle ne m'en dit pas plus. Elle me parla ensuite d'un de ces professeurs qui laissaient toutes ses étudiantes bouche bée et dont elle était devenue son assistante et ce professeur n'était autre que mon cousin adoré. Alors je lui répondit.

Oh tu as eu une touche dans le bar où tu travailles, je veux tout savoir aussi. Et tu es la nouvelle assistante du professeur O'Donogue ? Evidemment que je le connais, c'est mon cousin qui a une grande fille et une compagne, il va ête de nouveau papa donc les minettes qui bavent sur lui vont se casser le nez car il es pris par une professeure de médecine. Voilà tu sais tout sur ton nouveau patron , tu vas voir il est extraordinaire, c'est pas pour rien que c'est mon cousin adoré.

J'étais assise sur le canapé et heureuse d'avoir ma Norah que j'avais retrouvée il y a peu de temps et tous les souvenirs du lycée où on pouvait passer des heures à se parler de nos amours et de nos emmerdes resurgissent. Alors je lui souria.

Elle avait vraiment l’air heureux. Je n’avais jamais trop cru aux histories d’amours à notre âge, enfin seulement depuis l’épisode Siméon. Mais tous ces gens qui se fiançaient alors qu’ils n’avaient pas encore terminé leurs études, je ne comprenais pas vraiment. Enfin, on parlait de Julia là, donc je ne pouvais que me réjouir pour elle. Il était hors de question que je ternisse cette petite étincelle que je voyais briller dans ses yeux.

« Et bien, tout ! D’où est-ce qu’il vient, comment il s’appelle, comment vous vous êtes rencontrés, qu’est-ce qu’il fait dans la vie… Ce genre de choses quoi, haha, je veux tout savoir sur sa vie, et s’il nous faut toute la soirée, et bien cela nous prendra toute la soirée, il n’y a aucun problème ! Je ne suis pas pressée, donc ne t’en fais pas pour ça ! »

En effet, le patron du Lord Hobo m’avait donné m’a soirée suite à l’épisode connard, quelques jours auparavant. Il ne tenait pas à me virer vu ce que je savais sur lui, mais avait estimé qu’un jour de repos ne me ferait pas de mal, ce avec quoi j’étais parfaitement d’accord. Un peu de repos, sans prise de tête, ne pouvait que me faire le plus grand bien après tout. Il fallait dire que depuis Bleeker et Siméon, j’étais un peu sous pression, mais cette petite soirée entre fille allait sûrement me détendre un peu. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle m’annonça que mon nouveau patron n’était autre que son cousin. Et heureusement pour moi, il avait l’air sympathique.

« C’est dingue comme le monde est petit ! Au moins ça me rassure, comme tu le décris il a l’air vraiment cool. Et oh tu sais, cette touche comme tu dis, ce n’est pas grand-chose. Juste un type qui a joué un peu au chat et à la souris un soir, c’était assez drôle à voir. Je ne pense pas que je le reverrai, mais c’était quand même marrant. »

Bizarrement, je ne voulais pas m’épancher sur ma vie et mes déboires. Je préférais de loin l’écouter me raconter ses histoires, sa grande histoire d’amour surtout.

Elle vit la petite étincelle dans mes yeux quand je venais de lui annoncer que j'étais fiancée, j'avais encore du mal à redescendre de mon petit nuage car tout cela me paraissait comme dans un rêve. Alors elle me dit qu'elle voulait tout savoir d'Alex et que si cela nous prenait la soirée, ce n'était pas grave. Alors je lui répondit.

Et bien il s'appelle Alex Wheeber, il est en 8e année d'histoire, il veut devenir enseignant, je l'ai connu en vacances en Irlande et ce fut le coup de foudre de suite mais toutes les vacances ont une fin et on a du repartir chacun dans son pays, il est américain. Je ne pensais pas le revoir ici mais on s'est retrouvés quand j'ai eu cette vilaine grippe et très vite, on a parlé de vivre ensemble et de se remettre en couple, tout a été vite mais notre amour est revenu comme à l'époque de l'Irlande il y a un an, aussi passionnel que je ne pouvais pas refuser, il est l'homme de ma vie. A ma sortie de l'hôpital, il m'a demandé en mariage car je suis la femme de sa vie et qu'on ne veut plus être séparés. Voilà la petite histoire.

Puis on parlait de Sam mon cousin et le professeur dont elle était l'assistante, le monde était vraiment petit en effet. Avant qu'elle me dise que le mec qu'elle avait en vue était un type qui voulait jouer au chat et à la souris avec elle mais qu'elle ne pensais pas le revoir, ce qui était un peu comique. Alors je lui répondit en plaisantant.

Oh que oui, le monde est tellement petit que je ne pensais pas que mon cousin et ma meilleure amie travaillaient ensemble. Et parle moi de ce type, pourquoi tu ne veux pas le revoir ? Il a été méchant avec toi ?

Je ne voulais pas que ma meilleure amie souffre à cause d'un mec alors je tenta d'en savoir plus sur ce type que je ne connaissais pas. Puis je lui souria.

Elle me raconta tout sur son fiancé, comme je lui avais demandé. Ainsi il s’appelait Alex, en huitième année d’histoire. Un historien futur enseignant, ce n’était pas mal. Oui, je ne pouvais pas m’empêcher de juger un petit peu cet inconnu. On parlait quand même de Julia, je ne tenais pas à ce qu’il lui arrive quoi que ce soit. Ç’avait donc été un coup de foudre entre eux. Ce genre d’événement m’avait toujours laissée perplexe, mais à la voir, le retrouver comme ça après ce qui semblait être un long moment, tout cela prenait une dimension beaucoup plus réelle que dans les films à l’eau de rose.

« C’est quand même dingue de vous retrouver ainsi comme ça ! Le hasard fait quand même bien les choses. Mais vous aviez gardé contact après ces fameuse vacances ou même pas ? Il ne savait pas que tu venais étudier aux Etats Unis ? Je n’en reviens pas de la chance que tu as eue quand même. S’il n’y avait pas eu cette grippe, ça se trouve, tu ne l’aurais même pas retrouvé, qui sais ? Comme quoi, c’est un mal pour un bien… »

On parla de Sam quelques instants, puis elle revînt sur cette petite histoire de flirt avec mon bel inconnu. De la voir monter sur ses grands chevaux comme ça me fit beaucoup rire. Elle était bien drôle à vouloir tout savoir de cette aventure insignifiante, comme si elle était de la plus haute importance alors qu’après tout, il ne s’était pas passé grand-chose.

« Hahaha, pourquoi, tu vas sortir les griffes sinon ? Non rassure toi, il ne m’a pas fait de mal, bien au contraire. Il avait des airs de gentleman par moment, à d’autres il était un peu hautain, mais ce n’était que pour mieux me faire tomber dans ses filets. Je lui ai donné du fil à retordre quand même, mais il me plaisait bien… Je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas fan des gosses de riches à la base, mais il a un petit quelque chose en plus, qui est loin d’être désagréable… Et quand je te dis que je ne sais pas si je le reverrais un jour, ce n’est pas parce que j’en ai pas envie, mais plutôt parce que ça ne dépend pas de moi. Je n’ai pas son numéro, donc si je ne le recroise pas, je ne risque pas de le revoir. Advienne que pourra, comme on dit ! »

Quand je raconta mes retrouvailles avec Alex à Norah, je la vis surprise mais heureuse, elle n'en revenait pas qu'à cause ou plutôt grâce à cette grippe j'ai pu retrouvé l'homme que j'aime. Elle me demanda malgré tout si j'avais gardé contact après ces vacances avec lui et s'il savait que j'étais ici. Alors je lui répondit.

Oui, sans la grippe, on se serait surement revus mais tout aurait été différent. Et oui, on avait gardé un petit contact par lettres mais il ne savait pas que j'étais ici. Donc je vis tous les jours un conte de fées à ses côtés, un véritable rêve éveillé en somme.

Puis on se mit à parler de mon cousin Sam qui était son professeur d'archéologie mais aussi d'un mec que Norah ne semblait pas vouloir revoir alors elle me demanda si j'allais sortir les griffes mais oui si ce mec était pas fiable, ma meilleure amie méritait bien mieux. Je pouvais être comme Caleb à mon égard avec mes meilleures amies. Mais elle me rassura quand elle me confia ne pas avoir son numéro, plus de mal que de bien. Alors je lui répondit.

Bien sur que je sortirai les griffes s'il vient à te rendre malheureuse, tu es ma meilleure amie et tu mérites le meilleur aussi. Je peux être protectrice envers mes amis, tu l'as oublié depuis le temps du lycée ? Bien si tu n'as pas son numéro, comme sa je me sens plus rassurée de suite.

Il est vrai qu'au lycée, j'étais une vraie petite maman pour Norah, je la conseillais pour tout et rien, je la protégeais aussi et je n'avais pas changé depuis alors je lui souria.

B.DAVIS sur Bazzart.

Alors comme ça, ils étaient restés en contact, mais il n’avait pas su qu’elle était sur Harvard. Je trouvais ça dingue quand même. Comment avaient-ils pu passer à côté de ça alors qu’ils continuaient de s’écrire ? S’ils s’aimaient tant que ça, pourquoi ne lui avait-elle pas parler du fait qu’elle venait étudier aux Etats-Unis ? Ils auraient pu se retrouver bien avant cette grippe !

« Mais dis moi… Je suis vraiment contente pour toi et tout, mais… Tu ne regrettes pas de ne pas avoir pensé à lui dire plus tôt que tu allais venir étudier aux Etats-Unis ? Vous auriez pu vous revoir beaucoup plus tôt que cette grippe, non ? Vous n’auriez pas perdu autant de temps. Mais bon, si tu es heureuse maintenant, au jour d’aujourd’hui, alors je suis contente pour toi. »

Après tout, ce ne devait pas être le temps qui comptait, mais juste son bonheur. Si elle était heureuse aujourd’hui avec cet homme qui semblait être celui de sa vie, tant mieux. Ils se rattraperaient sûrement dans les années à venir, je leur faisais confiance pour ça. Enfin, je tenais d’abord à le rencontrer, évidemment. Je n’allais pas la laisser dans les griffes de n’importe qui. Elle me fit rire lorsqu’elle me rappela comment elle avait pu se montrer protectrice envers moi à l’époque du lycée. Il est vrai qu’elle ne laissait pas les mecs s’approcher de moi, et même Siméon avait eu du fil à retordre avec elle. Mais bon, je pouvais me montrer aussi attentive qu’elle quand je le voulais.

« Haha, c’est vrai que j’avais oublié ce détail… Les mecs en voyaient de toutes les couleurs avec toi ! Mais rassures toi, j’ai bien changé depuis le lycée, je ne suis plus la petite Norah toute fragile et innocente, loin de là… J’ai appris à me débrouiller toute seule comme une grande, je me suis bien endurcie ! D’ailleurs, en parlant de protection, je tiens quand même à le rencontrer, ton futur mari ! Parce que tu l’as peut-être choisi, mais je tiens quand même à te donner mon avis… »