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Can’t see no time on the Rolex ✗ Aaron

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Non je ne me prenais pas pour un ninja, au contraire. Je préférais me prendre pour un agent secret et penser que mon père était James Bond tandis que je faisais des pirouettes sur les sièges et entre les rangées de fauteuils présents dans le cinéma. Non mais faut que je m'explique. Je venais de piquer la godasse de mon meilleur pote et je m'enfuyais avec alors que depuis le début de notre sortie et depuis le début du film -et encore il n'avait pas commencé des masses- l'autre abruti s'était entêté à me balancer plein de choses à la figure et me faire passer pour un pisseur en me renversant son soda sur mon entrejambe. C'était uniquement ma façon de me venger et il ne pouvait que s'en prendre à lui le coco. Total, la salle étant plongée dans le noir, je me félicitais de mon geste alors que je savais parfaitement qu'il ne lui avait pas plus du tout, surtout que j'avais d'abord balancé la chaussure à travers la salle avant de me lancer à sa poursuite. Heureusement qu'il n'y avait pas grand monde et que je pouvais sauter comme je le voulais. D'ailleurs à un moment, je décidais de m'arrêter pour regarder derrière moi et à mon plus grand étonnement Aaron avait disparu. Et merde. Il avait pas pu se barrer quand même non ? Sans sa chaussure ? Ce serait trop bizarre. Je me retrouvais donc debout entre deux rangées, scrutant l'obscurité comme pour essayer de voir ou ce cachait mon meilleur pote. Elle sont où les lunettes à rayons x, infrarouge, détectrice de mouvement quand on a besoin d'elles, hein ? « Alors on échange ? Ma chaussure contre ta ceinture ? » D'un mouvement habile et rapide, monsieur avait réussi en se faufilant derrière moi à me prendre ma ceinture, je ne savais comment. Il s'était pas barré finalement. Je me sentais réellement con. Tellement que lorsque je baissais mon regard sur mon pantalon pour constater qu'effectivement ma ceinture avait disparue un sourire se dessina sur mes lèvres. « Ma ceinture me sert pas vraiment à grand chose, t'peux la garder. » Je secouais donc sa godasse sous son nez quand deux vigiles vinrent en courant vers nous. « Vous là ! Vous allez nous suivre et sortir de là. » Je reculais mon visage limite choqué. « Mais m'sieur c'est mon copain qui voulait qu'on fasse des bébés sur une banquette là. J'lui ai dit qu'on avait pas le droit mais il insistait énormément. » Me rapprochant d'Aaron je passais un bras autour de ses épaules avant de venir pincer son postérieur. « Pas vrai chéri ? Dis au monsieur ce que tu voulais qu'on fasse. » Et tout en explosant de rire, et en m'attirant des chut de la part des pauvres spectateurs, je décidais de crier en direction d'Aaron en le tirant par le bras: « Cours ! » Avant de me mettre à courir en direction de la sortie de secours. Nous ne verrions décidément pas le film.




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J'étais complétement surpris par ce qui venait de se passer, ça passait beaucoup trop vite pour moi. Entre le gardien, sa voix, la main de Jamie sur mon cul et lui qui me criait ensuite de courir.

Courir, attend courir à cloche-pied ? J'allais le taper. Je me mis à le courir comme un enfant très content d'avoir été pris sur les fais, en fait, pourquoi est-ce que j'étais ravi de ce virement de situation ? C'était surement le fait de passer un moment inoubliable avec mon meilleur ami.

Je n'avais jamais réalisé à quel point Jamie était là pour moi, même avec ses petits piques, ses bêtises à deux balles et sa voix grave de camioneur.

Je ne voulais pas l'admettre, mais j'étais fortement attaché à lui, il avait été mon premier meilleur ami depuis la mort d'Eric et je ne sais pas, je le connaissais depuis si longtemps, je n'imaginais pas ma vie sans lui.

C'était, ouais, je ne rigolais pas quand je disais qu'il était peut-être " l'homme de ma vie" enfin, c'était une façon de parler. Mais que je regrettais de l'avoir laissé, de toute façon, il avait peut-être compris à présent pourquoi j'avais besoin de faire ça.

Nous arrivions au détour d'un couloir.

Je profitais pour récupérer ma chaussure. Cet idiot venait de me faire courir comme un mongole pour rien.

Je me sentais tendu, je venais de perdre l'excitation de cette course poursuite sans queue ni tête.

Levant mon regard vers les affiches des films. Je ne savais pas quoi faire à présent.

je me retournais vers mon meilleur ami d'un air insatisfait.

"Bon on fait quoi maintenant ? Imbécile !"

Qui aimait bien, chatiait bien non ? C'est ce que disait le proverbe.
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« Bon on fait quoi maintenant ? Imbécile ! » Ouuuh méchant Aaron ! C'était pas bon signe ! Sans trop savoir pourquoi, j'avais le sentiment d'être carrément fendu par l'alcool alors que je n'avais rien bu et que je n'avais pas non plus eus le temps de manger quelque chose. Me baissant afin de poser mes mains sur mes genoux, je tentais de reprendre difficilement ma respiration alors qu'il m'avait arracher sa chaussure des mains. Ah oui c'était vrai que j'avais couru avec ladite chaussure en main, le laissant avec sa chaussette à l'air libre. Me relevant je pleurais carrément tellement j'avais ri et son expression fâchée était finalement plus comme quelque chose d'hilarant à mes yeux que le contraire, je lui repris ensuite ma ceinture et la remettais à sa place. J'aimais bien lorsqu'il m'insultait, il me faisait toujours plus rire. J'étais le roi des boulettes et des conneries, il devait bien le savoir depuis tout ce temps. Je m'apprêtais à lui répondre quelque chose alors que nous pouvions subitement entendre des pas rapides dans le couloir du cinéma décoré par des affiches de films. Changeant subitement l'expression de mon visage je regardais autour de nous très rapidement. Si c'était encore les vigiles et qu'ils venaient à nous attraper nous risquions des problèmes très sérieux car on avait bien amoché le confort du cinéma. Trouvant une porte derrière nous, j'attrapais mon autre meilleur pote par le haut et l'attirais avec moi après avoir remercier silencieusement le ciel que cette porte ne soit ouverte, mais, la refermant d'un coup de pied et calculant mal mes gestes, je tombais à la renverse entraînant l'autre jeune homme avec moi dans ma chute. « Aie, bordel ! » Ce con m'était carrément tombé dessus ! Je le repoussais en plaquant une main sur sa bouche car je savais qu'il allait encore pesté, car il ne faisait que ça majoritairement contre moi. Puis attendant un peu, je le relâchais ensuite, remarquant que nous nous trouvions dans un espèce de dépôt de produit ménager ou un placard à balais. « C'est étroit et très intime ici, qu'est-ce que t'en pense ? » Je me mis à rire en me relevant, attrapant un balais et le menaçant avec comme si il s'agissait d'un sabre Star Wars. « Debout l'asticot ! L'heure de la bataille à sonnée ! » Oula, j'avais pas bu moi, j'avais fumé et pas qu'une cigarette non, sinon la moquette probablement.




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