SPENCER IVY COOPER ✗ Shantel VanSanten

Partir de chez ses parents à 18 ans n’est sûrement pas considéré comme un geste rebelle, n’est-ce pas? Pourtant, j’en avais bien l’impression lorsque je l’ai fait. J’allais vivre avec mon petit ami et il me semblait que ma vie serait beaucoup mieux ainsi. Je venais tout juste de terminé le lycée et j’étais plutôt brillante, mais je ne comptais pas réellement aller à l’université. Qu’est-ce que j’y aurais fait de toute manière sinon perdre mon temps? À l’époque, j’aimais beaucoup mieux l’idée d’être avec mon mec, un vrai bad boy, à boire ou à se prendre un peu de drogue en jouant de la musique. Des chansons, il m’en avait écrit tout un tas et on faisait souvent des bêtises ensemble. Ouais, souvent, mais une s’avéra être pire que toute les autres. Un matin, lorsque je me levai en courant pour aller vomir, je compris que ça n’avait rien à voir avec ce que nous avions prit la veille. J’étais enceinte… et de plus de deux mois même. Mon mec flippait totalement, mais on était quand même heureux tous les deux… Au fond, ce serait notre enfant à nous, notre bébé, la chair de notre chair, le sang de notre sang. Pas question qu’il en parle à ses vieux, de toute manière, ils devaient être beaucoup trop défoncés pour même s’en soucier. Moi, je tenais à le dire à mes parents. Résultat, ils voulaient que j’avorte. Selon eux, j’étais trop jeune et mon mec ne serait jamais un bon père. C’est ce jour là que j’ai arrêté de leur adressé la parole. Qu’est-ce que j’en avais à foutre de leur opinion de toute manière hein?

Quelques mois plus tard, Malhyka venait au monde. Une belle petite fille, en santé et avec de beaux grands yeux. Elle avait les cheveux foncés de son père et elle nous comblait de bonheur. Le beau brun qui me faisait office de copain prit un travail à temps plein pour que je puisse rester avec la petite à la maison et commença aussi à travailler pour des mecs pas très nets… Il n’aurait jamais du. Je lui avais bien dit de ne pas s’engager sur cette voie, que ce n’était pas comme les autres petites conneries qu’on avait pu faire… Il entra en prison alors que la petite venait tout juste d’atteindre ses un an. J’étais complètement démolie et je ne savais plus quoi faire. J’étais au pied du mur et je me retrouvais sans aucun moyen de subvenir à mes besoins et ceux de la petite. J’ai alors décidé d’aller à Cambridge chez une amie à moi, je savais qu’elle pourrait m’aider à coup sûr! C’était à l’autre bout du pays, mais je m’en foutais. Je pris donc ce qui me restait d’économie pour des billets d’avion et j’ai filé chez elle. Là-bas, j’avais enfin quelqu’un pour m’aider et, comme ma copine s’occupait de la petite le jour, j’ai pu travailler un max durant une bonne année.

Alors que je travaillais, mon amie m’a demandé pourquoi je n’allais pas à l’université. Après tout j’étais intelligente, doué à l’école et si ça ce trouve, je pourrais même avoir une bourse pour pouvoir y entrer. L’idée commença à m’attirer quelque peu, mais je n’étais certaine de rien. J’avais encore le temps de changer d’idée après tout, les inscriptions n’étaient pas tout de suite. Lorsque j’appris que mon avait prit pour plus de cinq ans en taule, je compris que le retour à mon ancienne vie était tout à fait impossible. Harvard… pourquoi pas tenter ma chance? Et devinez quoi? Aujourd’hui, j’y suis. J’y suis et j’ai même un bel appartement avec ma Malhyka chérie. Cette année, elle est entrée à l’école –je suis vraiment fière d’elle, elle est si intelligente- et je bosse comme serveuse dans un bar pour nous permettre d’avoir une vie convenable.