Léonor & Wyatt - Speak around a good pizza

Ok pour le voyage, je ne suis pas prête d'oublier et au pire au prochain séjour organisé, tu me tiendras au courant ? Oui, il faut que j'arrive à être en paix avec moi même mais je cris que je ne le serai réellement que quand j'aurai retrouvé ses assassins qui m'ont privés de ma mère et de mon père, bien que je le juge responsable de tout ce gâchis car s'il n'avait pas travaillé pour les cartels de drogues, tout cela ne serait jamais arrivé. Mais bon il me faudrait trouver quelque chose pour arriver à m'en sortir, autre que les psy. Et je te rassure, c'est la première fois aussi que je viens là donc je ne te trouve pas étrange. Je l’écoutais attentivement tout en commençant à manger ma pizza. Elle voulait retrouver les assassins de ses parents, mais cela était dangereux. De plus, comment allait-elle les retrouver ? La plupart des personnes faisant partie des favelas, finissaient par être tué. Si ça se trouve, ses assassins étaient déjà morts. Je ne voulais pas lui dire pour ne pas lui rabaisser son moral. « Comment tu comptes les retrouvés ? » Pour l’instant, je préférais connaitre ses intentions et intervenir lorsqu’elle partait trop loin. Après tout, elle était mon amie et si j’intervenais, ça serait pour son bien et non pour la décourager. Il fallait juste être réaliste et je ne voulais pas qu’elle se comble d’illusion. Elle méritait tellement mieux.

A vrai dire, je ne sais pas comment faire car je suis partagée entre l'envie de venger ma mère mais en même temps, j'ai peur des conséquences si je les retrouve, peur qu'ils ne finissent le travail commencé. Tu imagines, si je les retrouve et qu'ils veulent me tuer pour finir leur boulot commencé il y a des années sur mes parents ? Je veux pas mourir moi, d'où ma ruse à 6 ans de me planquer dans un placard et attendre que cela passe au risque d'être traumatisée à vie et d'en faire des cauchemars. Enfin, je veux pas plomber la soirée hein. Sinon elle est bonne ta pizza au saumon ? Attendre pendant que ses parents ce faisaient tué, avait dû être terrible. Comment pouvait-on supporter cela. Je voyais bien qu’elle essayait de changer de sujet pour ne pas m’ennuyer, mais ça ne me dérangeais pas. Après tout, les amis étaient là pour écouter, non ? « Tu ne plombe pas l’ambiance. » Je marquais une pause avant de reprendre. « J’aimerais comprendre. Pourquoi est-ce qu’ils ont tué tes parents ? » Est-ce qu’elle le savait au moins ? Puis, n’était-il pas risqué de les retrouver ? « Je ne sais pas si c’est une bonne idée de les retrouver. Tu risques de te faire tuer et ce n’est surement pas ce que voudraient tes parents. Même si, c’est très noble de vouloir retrouver leur assassin. Tu risques d’y passer et franchement, tu devrais vivre ta vie en essayant de dompter se traumatisme. Même si, ce n’est pas facile » Je prenais une bouchée de ma pizza tout en attendant sa réaction.

A vrai dire, mes parents se sont fait tué car mon père bossait pour les cartels de drogue et il a du mal livrer pour qu'il finisse en "chair à saucisse" et ma mère par la même occasion alors qu'elle a toujours été honnête. Mais tu as raison, je dois arrêter de me mettre en tête de les retrouver alors que j'ai peur moi même qu'ils ne me retrouvent pour finir le boulot. Et oui, je dois vivre pour moi, on me le répète souvent mais en bonne tête de pioche, je n'écoute rien du tout. Merci d'être là pour moi. Je ne voulais pas lui dire de faire une croix sur son passé, je voulais juste qu’elle fasse attention à elle. Ce genre de personnes n’en avait rien à faire des vies qu’ils pouvaient détruire. Ils tuaient par pure distraction ou pour faire des exemples. Ils ne se souciaient pas des personnes qui travaillaient pour eux. Peut-être avaient-ils mêmes oubliés les parents de Léonor. Je continuais de manger ma pizza tout en l’écoutant, j’étais triste pour elle. Cette histoire n’était pas commune, mais le meilleur à faire, c’était laisser tout ça derrière elle. Je savais qu’elle ne m’écouterait pas. C’était une fille vraiment têtue. « Je suis là depuis notre colonie, tu n’es pas obligés de me remercier » disais-je en souriant. Elle me remerciait toujours comme si elle avait peur que je la laisse tomber. Ce qui ne serait jamais le cas. « T’es beaucoup trop têtue oui ! Pense à toi et au moment présent. Ne t’aventure pas dans ses histoires de cartel ou tu pourrais le regretter »

Je sais Wyatt que tu as toujours été là pour moi et merci pour tout, même si je sais que mon entêtement ne facilite rien. Penser à moi, j'ai du mal parce que j'ai du apprendre à survivre trop tôt quand j'étais dans la rue à Mexico mais c'est vrai que c'est stupide mon idée de vengeance en y réfléchissant et en t'écoutant t'inquiéter. Je vais plus y perdre q'y gagner. Mais comment arriver à penser plus à moi hein ? Sa question était une bonne interrogation. Comment apprendre à penser à soit quand on a toujours eu une idée de vengeance à l’esprit ? Le sujet devait surement trainer dans une thèse de psychologie. Je n’avais pas la réponse à sa question. D’ailleurs, que voulez-vous que je lui dise ? Je n’avais pas son vécu et je ne pouvais que comprendre un léger aperçut de l’épreuve qu’elle avait dû endurer. « Honnêtement, je ne sais pas. Déjà, il faudrait que tu reportes l’énergie que tu dépenses pour ça sur autre chose. Comme par exemple du sport, des loisirs. Enfin, quelque chose sur laquelle tu te concentreras. »