Li Mei & Bambi - Quelle robe tu vas mettre maintenant ?

Je devais dire que ma mère pour une fois avait eu une bonne idée de me parler d’une jeune femme qui avait fait un spectacle grandement intéressant. Je devais aller à Los Angeles, et les professeurs étaient donc au courant de ce projet pour les enfants de l’hôpital. Un long voyage qui serait utile afin de pouvoir réussir ma dernière année. De toute évidence, pour une fois il était nécessaire que j’écoute ma mère. Je continuais donc de regarder alors mon planning, et je me demandais bien ce que je pourrais dire à la jeune femme du spectacle. J’avais pris un bouquet de fleurs et en attendant qu’elle ait fini son show, j’allais donc la voir dans les coulisses avec l’accord du responsable du casino. Frappant à la porte, et tenant mon bouquet, je disais à la jeune femme : « Bonsoir, excusez-moi de vous déranger. Je me nomme Li Mei Ying, et j’aurais voulu savoir s’il était possible que vous fassiez un spectacle devant les enfants dans l’hôpital où je travaille à Cambridge. »

Un show au top du top. Bambi en était encore toute émoustillée et n’avait presque pas envie de quitter la scène tellement le public était chaud et la réclamait, elle et personne d’autre. Son talent pour l’illusion croissait de jour en jour et pourtant, malgré toute l’arrogance dont elle pouvait faire preuve les trois quart du temps, elle fut surprise de croiser une étudiante de Harvard dans sa loge. La jolie blonde se souvenait l’avoir déjà croisée dans les couloirs mais par chance, habillée ainsi, coiffée d’une perruque et maquillée de cette façon, aucun risque que Mei la reconnaissance. « Déposez le bouquet de fleurs où vous voulez » commença-t-elle prudemment, peu désireuse que son identité soit si aisément dévoilée. « Question pratique, comment vous avez réussi à rentrer ici ? De nombreux fans n’ont pas cet honneur, ça veut dire que vous marchez sûrement au piston. Dites m’en plus sur votre spectacle, je vous écoute. »

Je déposais le bouquet sur sa table et je lui disais : « Oui, j’avoue….Mais je tenais à avoir le meilleur du meilleur. » Restant à ma place, je demandais patiemment : « Si vous voulez, je peux attendre que vous ayez fini ? » Tout en souriant, je disais : « Ce serait pour des enfants malades…Il aurait rien qu’une petite journée un spectacle où il pourrait avoir de nouveau le sourire. » Ayant un petit papier expliquant le tout, je lui donnais : « Voici mon idée expliquait sur papier si vous voulez y jeter un œil. »

Bambi était intriguée. Pas seulement parce que cette fameuse demoiselle Ying avait réussi à passer une sécurité qu’elle avait voulue extrêmement renforcée, mais aussi pour la vouloir elle afin d’amuser la galerie et plus spécifiquement des enfants au sein d’un hôpital. Le problème c’est que les enfants la mettaient mal à l’aise, la ramenant immanquablement à l’époque où elle avait un homme, un vrai, et que celui-ci l’aurait demandée en mariage si et seulement si il n’avait pas été emporté par un accident de voiture. « Puisque vous êtes là, autant que vous poursuiviez » la coupa-t-elle non pas froidement mais d’un air plutôt impassible. « Ce serait égoïste de ma part de refuser, non ? Je ne veux pas d’un papier je veux que vous m’expliquiez les yeux dans les yeux ce que vous avez en tête. C’est comme ça que je travaille et désolée de vous le dire, mais c’est à prendre ou à laisser. »

« Voyez-vous ce sont des enfants maladies. Et pour une fois, il serait bien qu’on puisse à nouveau leurs redonner le sourire. Le but est d’avoir une activité une fois par semaine où un clown ou une autre personne artistique pourrait les faire rire. Bien entendu, il s’agit d’un programme expérimental au sein de l’hôpital, personne ne l’a fait encore. Il s’agirait tout simplement d’un spectacle que l’artiste ferait comme il voudrait du moment que cela fait sourire les enfants. » Tout en ayant dit cela, je ne voyais pas trop pourquoi est-ce que j’étais venue finalement, je disais alors simplement : « J’ai vu votre spectacle plusieurs fois, et parmi ceux que je désirais voir, le vôtre m’a le plus impressionné. »

Bambi écoutait les propos de cette demoiselle Ying non sans trouver son projet très intéressant pour peu qu’elle trouve les clowns et autres artistes disponibles pour le mener à bien. La donne pouvait être complexe, ne serait-ce que du côté de la jolie Mather car cela impliquait qu’elle se déguise également à Cambridge, qui restait une ville nettement moins imposante que Vegas. « Donc mon spectacle vous a plu et vous pensez qu’il pourrait coller à votre projet » reformula-t-elle non pas pour se payer sa tête mais pour être sûre d’avoir bien compris. « Puis-je savoir ce qui vous a plu exactement ? Tous mes tours ne sont pas faisables ailleurs que dans la salle de spectacle de ce palace, je pense que vous vous en doutez. »

« Oui votre spectacle pourrait aller, après, j’espère que cela puisse se faire dans l’hôpital. » Il fallait bien que je trouve une solution à mon petit projet. Mais bon, pour le moment, si cela ne se faisait pas et bien ce n’était pas grave du tout. Je pourrais donc trouver une autre personne pour le faire. Je tentais donc de lui répondre : « Oui, cela est possible donc de prendre une salle plus grande si vous le souhaitez. »

Bambi ne put s’empêcher de ricaner légèrement. « Vous plaisantez ? Mon spectacle est trop complexe pour être transbahuté jusqu’à votre hosto ! » s’exclama-t-elle, pensant que cette demoiselle Ying plaisantait mais apparemment elle s’avérait sérieuse. Tant pis, il n’était pas question que la belle blonde dépense des mille et des cents à faire déplacer toute son équipe jusqu’à Cambridge exprès pour une représentation, et dans un hôpital en plus… « Je crois vous avoir posé une question… quelles étapes de mon spectacle vous on plu exactement ? Soyez précise » répéta-t-elle car Bambi n’avait jamais aimé l’amateurisme. Si elle voulait l’enthousiasmer pour son projet, il fallait avancer les arguments tout de suite maintenant, pas dans quinze ans.

« Et si vous en créez un autre ? Cela n’est pas possible ? » Lorsqu’on bossait, il y avait toujours un moyen de s’arranger, il fallait juste trouver la bonne solution. Je me rendais compte que j’avais oublié de lui répondre, je lui disais : « Ah oui pardon, j’avais oublié de vous répondre. Et bien le passage que j’ai apprécié le plus et le moment où vous changiez de robes pour montrer les différents pays. C’est très impressionnant de voir la vitesse à laquelle vous l’avez fait. » J’avais dis cela en souriant et sérieusement, je ne savais pas trop si mon interlocutrice allait accepter ou pas mes arguments.

Bambi était une reine de l’illusion, son show évoluait sans arrêt, c’était l’évidence même. Mais là, ce que cherchait la demoiselle Ying ce n’était pas un show de l’ampleur de celui qu’elle venait de voir dans ce palace à Las Vegas, mais une sorte de miniature dans un hôpital, pour les enfants. Curieux que quelqu’un lui paraissant si jeune vienne la trouver elle pour amuser la galerie, m’enfin… la monténégrine ne serait jamais du genre à reculer devant la tâche, hors de question ! « Je peux voir ce que je peux faire, après tout il ne s’agit pas de faire quelque chose de trop gros non plus, votre salle ne serait sûrement pas adéquate pour. Je peux essayer de créer quelque chose de spécial pour les enfants mais je suppose que ce sera bénévole ? »