(+ Dayana) there's no need to worry !

Cette fameuse épidémie de grippe commençait décidément à ne faire que trop de malades dans l’entourage de Thaïs… et dire que son gynécologue lui avait instamment demandé de cesser de stresser pour un oui ou pour un non ! Mais là, Dayana était également en zone de quarantaine et il n’était pas question que la jolie blonde la laisse toute seule sans compagnie. L’irlandaise s’était donc pointée à l’hôpital une nouvelle fois comme une fleur, se dirigeant vers le couloir des visites avant de s’annoncer à l’infirmière présente, qui la conduisit bientôt juste devant le lit de son amie. Thaïs frappa avec délicatesse à la vitre la séparant de Dayana pour mieux lui offrir un sourire aussi radieux que possible. « Bonjour ma belle… je suis venue aussi vite que j’ai pu quand j’ai su que tu étais malade toi aussi ! Comment tu te sens ? Caleb est désolé de ne pas avoir pu être présent aujourd’hui mais il est à New York pour l’instant… mais ne t’en fais pas, je ne te laisse pas tomber, je te tiens compagnie jusqu’à ce que tu en aies marre et que tu me vires ! »

« Bien sûr que je suis venue, tu ne croyais pas que j’allais te laisser toute seule dans cette galère ! » Bien évidemment, Thaïs ne se rendait pas compte de l’étendue des symptômes puisque ses yeux ne captaient rien d’autre qu’un gigantesque océan sombre mais cela ne l’empêchait pas de demander une chaise à l’infirmière afin de s’asseoir juste devant la vitre et avoir ainsi l’opportunité de rester aussi longtemps que possible en compagnie de Dayana sans peiner. « Des cloques, carrément ?! Et ils ne te donnent rien pour que tu évites de te gratter ? Ne t’en fais pas pour Caleb, ce n’est rien du tout, juste son père qui insiste à tout prix pour qu’il suive sa voie et donc il l’a obligée à venir sur New York afin de le mettre dans le bain… ça tombe assez mal je dois dire mais je ne suis pas du tout à plaindre » précisa-t-elle aussitôt car certes, Thaïs se sentait seule à crever dans leur grand appartement mais ce n’était rien face aux symptômes de son amie, c’était l’évidence même… « Le bébé va très bien. Dans un tout petit peu plus d’un mois on saura enfin quel est le sexe et j’avoue que j’ai hâte ! Et sinon on est en train de réfléchir à ZE cérémonie pour notre mariage alors j’espère que tu seras bien remise pour pouvoir en profiter !! »

Quand bien même Dayana se trouvait en quarantaine, en bonne santé ou avec des pustules sur la figure, rien n’empêcherait Thaïs de lui rendre visite. La demoiselle n’était pas seulement une amie proche de Caleb mais également la sienne, quelqu’un à qui elle tenait suffisamment pour venir aujourd’hui avec… une belle proposition à lui faire et qui ne manquerait sûrement pas de lui rendre un tantinet le sourire, au moins pour quelques minutes. Après tout, on dit bien que le moral est capital dans une guérison… sans doute était-ce vrai ! « Ne t’en fais pas, je ne te laisse tomber pour rien au monde et je compte bien rester jusqu’à ce que tu en aies marre ! Mais ne te rends surtout pas coupable, ce n’est pas de ta faute si tu es malade… et puis moi je peux venir ici pour combler nos deux solitudes, alors ça nous fait un bon plan b non ? » fit-elle non sans un brin de malice, détendant autant qu’elle le pouvait l’atmosphère car d’un côté Thaïs ne voulait surtout pas penser au pire concernant Dayana, dont le cas l’inquiétait bien plus qu’elle n’aurait su le dire, mais elle ne voulait pas davantage se pencher sur le cas de Caleb. La Cabot venait de sortir une mauvaise excuse à son interlocutrice, car l’allemand n’aidait pas son père mais se trouvait plutôt en cure de désintoxication. Sauf que ça… c’était son petit secret. « Bah j’ai hâte que tu viennes mettre de l’ambiance alors !! Moi j’aimerais bien un petit garçon et Caleb une petite fille, alors on saura début mars qui a raison… mais à ce propos, puisque je te tiens et que tu n’as nulle part où aller, je voulais te demander deux choses : la première, celle d’être la marraine du petiot, et la deuxième d’être ma demoiselle d’horreur à mon mariage ! Tu n’as pas le droit de dire non, évidemment… »

A la proposition de Dayana, Thaïs oublia aussitôt le lieu dans lequel elle était et se mit à sautiller comme une gamine. Elle avait gardé un tempérament profondément enfantin mais c’était pire depuis quelques temps, avec les hormones et ce genre de choseries. « C’est vrai, tu viendrais avec moi choisir des vêtements trop choupi ? Faudra pas oublier les doudous et les peluches hein !! Ne t’en fais pas… je vais croiser tous les doigts pour que tu sortes tout vite d’ici et si ça se trouve, demain les toubibs vont trouver ZE remède miracle pour que tu sois vite d’aplomb ! » D’accord, la jolie blonde était d’un optimisme un peu trop débordant pour son propre bien mais elle voulait que son amie ne perde surtout pas espoir, qu’elle conserve un semblant de moral et pour se faire, Thaïs était prête à mettre en place les stratagèmes les plus incroyables. Il n’était rien qu’elle ne soit pas capable de faire pour ses amis ! « Des jumeaux ? Moi je serais la plus happy de la terre je veux une famille nombreuse mais je ne suis pas sûre que Caleb me suive là-dessus… je crois qu’un petit bout, ça lui suffit ! Bah, si c’est l’un ou l’autre c’est déjà parfait » rigola-t-elle de bon cœur en compagnie de Dayana avant de reprendre aussitôt d’un ton plus sérieux : « Oui, marraine et demoiselle d’honneur ! Tu serais parfaite dans le rôle même si tu viens de me flanquer la frousse de ma vie, ça devrait être interdit un truc pareil !! Au secours humour de chiotte ! Du coup t’es obligée de guérir pour t’occuper de mon enterrement de vie de jeune fille et pour avoir la chance de serrer ton filleul ou ta filleule dans les bras ! »

« Je t’ai dis je croise vraiment tous les doigts pour que tu sortes vite d’ici et que tu commences très fort avec ton rôle de marraine ! » enchaîna Thaïs d’un air plus enjoué que jamais, particulièrement fière d’avoir proposé la chose à Dayana car elle savait que Caleb approuvait pleinement. Après tout, il adorait la demoiselle Eliot, n’est-ce pas ? Cela coulait donc complètement de source, et mieux, Thaïs se savait entre de très bonnes mains en lui confiant en prime le rôle de demoiselle d’honneur. Cela aussi était doublement, triplement indiqué… « Oh je ne suis pas pressée, après tout on est jeunes Caleb et moi ! Déjà je pensais sincèrement qu’il ne voulait pas d’enfant, j’aurais été prête à mettre ma main à couper et en fait, c’est lui qui me l’a proposé… bon il a fallut que je me pince pour réellement y croire mais il n’empêche qu’il m’a comblée en l’espace de deux secondes. Après, tout vient à point à qui sait attendre… je compte bien méditer là-dessus, surtout en sachant que des femmes ne sont malheureusement pas en mesure de connaître ma joie » reprit-elle d’un air légèrement plus sérieux, Thaïs étant toujours extrêmement sensible au malheur d’autrui. Sûrement l’était-elle à cause des hormones certes mais aussi de son handicap, qui lui faisait sentir la détresse d’autrui avec beaucoup plus de facilité que bien d’autres. « C’est une plaisanterie, tu sais très bien que je ne pense pas vraiment que tu as un humour de chiotte ! Et tu plaisantes ? Si tu veux venir accompagner tu viens accompagnée, il n’y a pas de soucis, il me faudra juste son nom pour le plan de table c’est tout ! »