La perfection perds de sa beauté sous le coup de l'ivresse. ✦ Avec Keanu

Notre entré dans l’appartement fut plutôt mouvementé. Je ne savais pas pourquoi je l’avais plaqué contre ce mur mais le mal était fait. Du moins, il n’était pas entièrement fait mais avait débuté. Aller dans la cuisine et boire quelques gorgées de Vodka m’avait fait le plus grand bien, je ne voulais pas être sobre à cet instant précis, malgré la violence qui régnait dans mes gestes. Je revins rapidement dans le salon, d’une démarche plutôt maladroite. A peine avais-je fais mon apparition dans la pièce que la blonde me faisait déjà une remarque sur la bouteille que je tenais. J’ai pas rêvé, je… Je n’eus même pas le temps de finir ma phrase qu’elle me pris ma Vodka. Une moue se dessina sur mes lèvres alors qu’elle m’appuyait sur le nez, me faisant loucher par la même occasion. J’ai soif ! Il faut bien que je boive… Je veux pas mourir de dishy.. Déshé.. Déshydratation moi ! C’est clair que j’aurais fais plus crédible si j’avais réussis à prononcer ce putain de mot dès la première fois mais ça ne changeait rien à ma situation; je mourrai de soif. Je fixai la bouteille avec envie, comme un homme pourrait regarder sa femme avec désir. J’étais vraiment atteint mais l’envie de boire était bien trop importante pour que j’y résiste. Chuck avait sûrement remarqué mon expression puisqu’elle se retourna un instant, cachant la bouteille. Ou alors elle voulait tout simplement que j’oublis cette bouteille, et n’avait pas vu mon regard attiré par ce qu’on pourrait croire être de l’eau.

Je sais pas, ça te plait pas ici ? On pourra rester un peu tranquille… Je lui fis un petit sourire en coin aguicheur, oubliant carrément ce qui s’était passé les quelques minutes précédentes, dont l’épisode de l’ascenseur. Je m’approchai lentement d’elle, ce même sourire aux lèves avant de passer mes bras autour de sa taille afin de récupérer ma bouteille qui me manquait énormément. Ce que je veux faire avec toi ? Tellement de chose… Ma main s’emparait discrètement de la bouteille tandis que mon visage s’approchait du sien, mes lèvres frôlant les siennes, un effleurement que l’on sentait à peine mais qui faisait monter la tension dans la pièce. Je savais jouer de mon charme, plongeant mon regard dans le sien avec franchise, me perdant dans ses yeux bleus océans. Je tirai doucement sur la bouteille que je convoitais tant, ne la quittant pas du regard. Une diversion qui me donnait presque envie de recommencer.

Je pensais mon but atteint quand après avoir frôlé les lèvres de la jolie demoiselle, j’avais empoigné la bouteille… Mais mon espoir se brisa lorsqu’elle serra un peu plus la bouteille entre ses mains, s’éloignant par la même occasion de moi. Je retins une légère moue de tristesse, étant en manque du jolie liquide qu’elle tenait. Rêver, c’est croire… Je lui fis un discret sourire, essayant de capter à nouveau son attention. Je savais que si nos regards se croisaient, tout serait plus simple, si mon haleine ne puait pas autant aussi. Lorsqu’elle me tira la langue, je laissai échapper un petit rire, levant les yeux au ciel. Elle commençait à s’éloigner de moi, contournant le canapé. Ca ne me disait rien qui aille. Mais arrête… Tu vois bien que j’ai toute ma tête, je tiens debout, j’arrive à dire des phrases… C’est bon, détend toi ma belle ! Je lui fis mon plus beau sourire alors qu’elle partait dans la salle de bain ce qui me fit grogner de mécontentement. Chuck était vraiment une bonne amie mais mon dieu, ce qu’elle pouvait être chiante quand elle le voulait ! J’en avais marre de jouer tout ça pour une bouteille. J’étais chez moi, merde. Mon regard devint noir lorsqu’elle refit son apparition dans la pièce, les mains vides, la bouteille s’étant évaporé. Automatiquement, mes doigts se refermèrent, mes ongles se plantant dans ma paume. Je la fixai un instant sans la voire, avant de secouer la tête, essayant de retrouver la zen attitude.

Mais non… Je t’en veux pas. Je te hais simplement… Enfin bon, j’allais pas lui sortir ça comme ça, ça n’aurait pas été très gentil. Son rire résonnait comme une mélodie d’enterrement dans ma tête mais je ne fis rien paraître, me contentant de la fixer comme un gentil ami le ferait. Elle venait de jeter la vodka, MA Vodka dans les toilettes. Elle se fichait vraiment de ma gueule là. Elle venait de faire une grosse erreur mais je lui adressa un sourire, m’approchant d’être avec une idée bien précise en tête. J’ai peut-être ma petite idée… Une fois en face d’elle, je la poussai lentement sur le canapé, la forçant à s’allonger. Je lui fis mon petit sourire en coin, comme pour la rassurer alors que je m’allongeais sur elle doucement, prenant appui sur mes bras. Je savais qu’elle n’oserait pas me frapper pour ce que j’allais faire… Elle m’aimait bien trop pour ça, jamais elle ne frapperait un ami. Du moins, j’en doutais fortement. Mon regard se posa sur ses lèvres légèrement entrouverte, que je frôlais pour la deuxième fois de la soirée. Je n’osais pas l’embrasser comme j’aurais voulu faire pour le moment, je voulais d’abord voir comment elle réagirait. Mes lèvres descendirent le long de son cou alors que je sentais son souffle sur mon visage, faisant apparaître une légère chair de poule sur mes avants bras. Si elle n’avait pas été là, j’aurais du descendre en ville pour trouver une fille qui voulait bien de moi… Heureusement qu’une amie est toujours présente quand on en a besoin. Mes mains passèrent délicatement sous son haut pendant que mes lèvres parsemaient son coups de milles baisers, le mordillant même parfois. J’aimais beaucoup ce jeu.

Mes paupières commençaient à se faire lourde alors que j’étais désormais allongé sur la jolie blondinette qui me servait d’amie. En moins d’une fraction de secondes, j’avais l’impression de voir la scène au ralenti, que mon cerveau était en panne. Mes lèvres frôlèrent les siennes avec envie, une envie véritable en fait. Elle était jolie, j’étais pas trop mal, on était programmé pour faire des trucs ensemble, c’était évident. Je sentais ses mains se serraient sur mon t-shirt mais je ne pouvais dire si c’était un signe positif ou non. Soit elle me montrait qu’elle appréciait et elle me donnait son feu vert, soit elle était à deux doigts de me frapper plus fort que jamais. Ne jamais sous estimer la force d’une crevette, je vous le dis moi. Je continuai de déposer des baises dans son cou, jusqu’à entendre l’intonation de sa voix lorsqu’elle prononça quelques paroles. Sa voix tremblait, même si je voyais bien qu’elle essayait de la contrôler au mieux. Ce n’est qu’à ce moment que je relevai la tête vers elle, plongeant mon regard dans le siens. Est-ce l’alcool et la fatigue qui me font voir ses yeux d’une manière brouillé ou bien pleurait-elle ? Je penchai pour la deuxième solution puisque je vis rapidement des larmes coulants le long de ses joues. Ses larmes étaient tranchantes, elle me découper le cœur en milles morceau; Je ne voulais pas qu’elle soit comme ça. Tu aimes quelqu’un ? Ma voix était légèrement partit dans les aigus, comme si le choc l’avait déformé. Si quelqu’un d’autre avait été présent dans la pièce, il aurait certainement pensé que j’étais amoureux de Chuck alors qu’il n’en était rien. J’avais simplement tenté une approche qui avait échouer.

Et bordel, pourquoi j’avais l’impression que mes yeux se fermaient tout seul ?! Je tâchai de respirer lentement, tentant de garder une connexion fiable avec mon cerveau alors que je le sentais partir lentement. Mais tu peux pas me dire, personne ne peut me dire non… T’as dis que j’étais magnifique ! Et que j’étais parfait, laisse moi te le prouver, je te promet que je ne te ferais pas de mal… Je sentais ses mains sur refermer sur les miennes mais je n’étais déjà plus présent. Mon esprit était à des années lumières de ce moment, déjà accompagné par une dizaine de moutons qui tentaient de l’endormir encore plus rapidement. Ses lèvre se déposèrent sur mes cheveux, me faisant fermer les yeux. Est-ce que l’on a ce même sentiment d’abandon de soi-même lorsqu’on meurt ? C’était vraiment bizarre… Mais j’appréciais. Doucement, ma tête glissa sur sa poitrine, mon souffle se faisant régulier. Je n’avais plus conscience d’être en compagnie de Chuck, je me sentais sombrer dans un trou noir. Tu sais, t’es importante pour mon cœur. Ma phrase était presque incompréhensible, mes lèvres ne voulant pas s’ouvrir et puis, elle ne voulait presque rien dire. Du moins, j’étais sur qu’elle comprendrait le plus important, je ne retenais pas plus longtemps le sommeil qui m’enlaça avec douceur, me faisant oublié l’envie d’alcool.