La perfection perds de sa beauté sous le coup de l'ivresse. ✦ Avec Keanu

Ivresse: Correspond à un état d’exaltation généralement dû à une ingestion massive d’alcool. J’avais beau mettre arrêté de marcher, le sol continué de bouger autour de moi. Ma soirée venait de se terminer, du moins la première soirée à laquelle je comptais participer cette nuit mais bizarrement, il m’était presque impossible d’avancer, ayant ingéré trop d’alcool en peu de temps. Je fus tout de même rassurer quand après avoir repris ma marche, je me retrouvai devant la Eliot house. Plus jamais je n’accepterais des verres d’alcool gratuit, ils me l’avaient fait à l’envers ces putains de barman. Franchement, est-ce que j’ai l’air d’être le genre de mec à se bourrer la gueule en soirée ?! Non… Enfin, pas tout le temps, quoi. Là, c’était limite si j’arrivais à reconnaitre mes propres pieds. J’étais encore concentré sur mes chaussures, me demandant à qui pouvait bien être ces pieds qui me bloquaient la route lorsqu’une voix féminine se fit entendre. Je relevai aussitôt la tête, un sourire aux lèvres, les yeux complètement déchirés. Oh… J’aime tes cheveux. J’ai presque les mêmes, en brun, je te les montrerais un jour. Je croyais tellement à mes paroles que n’importe qui aurait rigolé, ce que je fis, gloussant comme un petit enfant. Elle parlait drôlement vite pour une blonde, ce qui me fit froncer les sourcils. Je vais bien, il fait beau aujourd’hui, tu trouves pas ? J’admirai le ciel rempli d’étoile, tournement la tête dans tous les sens avant d’hausser les épaules. Ah oui, mon frère va bien, il est avec ses amis les lamas, ils lui apprennent à danser.

Lorsqu’elle me prit dans ses bras, je me serrai contre elle, laissant un soupir s’échapper de mes lèvres, un sourire béat. Heureusement, cela ne dura guère longtemps, non pas que je n’aimais pas l’avoir dans mes bras mais sa chevelure blonde me chatouillait de plus en plus le nez. Je commençai à attraper une mèche des cheveux de Chuck, les admirant comme si c’était de l’or, ne prêtant pas attention à sa réaction. Après tout, je fais ce que je veux. Viens, on va voir Bob l’Eponge dans son Ananas ! Ma phrase était aussi sérieuse que les précédentes, je pris sa main de force et commençai à marcher dans n’importe qu’elle direction. Je serrai fortement sa main, ne lui laissant aucune chance de partir dans un autre sens. Elle avait de la chance, normalement lorsque l’alcool me monte à la tête, j’étais plutôt violent, ce n’était pas le cas pour le moment apparemment.

Je n’étais pas bourré, j’avais simplement avalé un peu trop d’alcool. On dirait que c’est la même chose mais en fait c’est très différent… J’étais en overdose de liquide, pas d’alcool, je le jure. Je fronçai les sourcils lorsque Chuck m’avoua qu’elle n’avait pas vu le temps magnifique qui les enveloppait tout entier. Aussitôt, je pointai le lampadaire qui se trouvait à quelques mètres, sautillant presque sur place. Mais t’es aveugle ou quoi ?! Tu vois pas comment le soleil brille ?! Je la regardai avec un petit air choqué, la prenant presque pour une folle. J’avais une sensation plutôt étrange, dès que je disais quelque chose, la seconde d’après je ne m’en souvenais plus. Plus jamais je n’abuserais de l’alcool, la prochaine fois je resterais au jus de fruit comme les gamins de 10 ans. Quoi que, je doute fortement que les gamins boivent encore du jus de fruit à une fête… M’enfin bon, c’était pas mon problème du moment. La seule chose dont j’avais envie, c’était de rendre visite à mon pote Bob l’Eponge qui devait certainement m’attendre depuis pas mal d’heures maintenant. Y’aura tout ce que tu veux ! Mais dépêche toi, on va être en retard après… Je lui adressai un regard sérieux, la forçant à avancer malgré ses réticences. Mon regard passait de son regard à sa bouche avant de se concentrer sur ses cheveux. Plus les minutes passaient et plus je ressentais l'effet que l'alcool avait sur moi, la frustration me hérissait déjà les poils. La soirée s'annonçait riche en évènement.

Elle commençait à résister, se mettant face à moi. Comme si une femme pouvait se mettre au travers de mon chemin. Je continuai d’avancer, serrant toujours fortement sa main pour qu’elle ne m’échappe pas. Tu crois que j’ai bu ? J’ai une tête à avoir bu ?! Nooooooon ! Et arrête, il va rien m’arriver, je vais juste voir Bob. Puis, comme si quelqu’un oserait s’en prendre à moi, je demande à voir ! J’éclatai d’un rire franc, à un tel point que j’en eu les larmes aux yeux. J’étais vraiment pas bien dans ma tête à cet instant précis, mais je le vivais bien. Je fronçai les sourcils en entendant les paroles de la demoiselle, secouant doucement la tête. J’ai pas faim… Je continuais d’avancer avec un petit sourire en coin, lâchant ses mains pour les descendre sur ses anches. Mes yeux plongèrent dans les siens et plus aucun signe de joie ne parcourait mon visage, à part peut-être ce petit rictus sur mes lèvres, que j’avais quand je rabaissais les autres. Mes pas la firent reculer d’encore quelques pas avant de la bloquer contre un mur, tenant toujours avec fermetés ses anches. Tu viens avec moi, non ? Je n’aimerais pas avoir à te forcer ma belle… J’haussai les sourcils, une tension s’installant presque aussitôt autour de nous alors que l’endroit était désertés par les quelques étudiants qui trainaient dehors. Je serrais les dents, la regardant sérieusement, comme le ferait un animal sauvage sur sa proie.

L’alcool n’avait jamais eut un bon effet sur moi, me rendant surtout violent et inconscient de mes actes, malheureusement, c’était sur Chuck que cela était tombé. Tout ça ne serait pas arrivé si je n’avais pas été entrainé par cet imbécile de Damen. Non pas qu’il m’ait offert des verres -que j’aurais refusé, on est pas ennemi pour rien tout de même- mais plutôt parce qu’un défi c’était placé entre nous: Celui qui tiendrait le mieux l’alcool. L’autre reprenait un verre dès que son ennemi en prenait. Ca pouvait aller très loin. Ou plutôt, c’était allé très loin. La preuve, je me ridiculisé désormais devant Chuck. J’avais l’impression d’être conscient mais que les mots qui franchissaient mes lèvres n’étaient pas ceux auxquels je pensais. Mes actes n’étaient pas vraiment non plus ceux auxquels je pensais. Je la tenais fermement par les anches bloqués contre un mur, la transperçant du regard. Elle ne voulait pas me suivre ? Elle ne voulait pas me suivre moi, Keanu Bridgestone ? La tension montait en moi sans que je ne puisse la contrôler. Je m’en fou totalement, de ton avis Chuck. Bizarrement, ma voix avait repris toute son assurance et Bob l’éponge avait disparu de mon esprit. Je repoussai violemment sa main qui était venu se poser sur ma joue. Je suis assez grand pour savoir ce que j’ai à faire, j’ai dis que tu venais avec moi, t’as rien à dire là-dessus.

C’était comme si notre amitié n’existait plus, la froideur de mes paroles arrivaient presque à m’étonner moi-même. Elle passa tout de même ses bras autour de moi et retenant un grognement, je la gardai contre moi. Non pas parce que j’avais envie d’un câlin mais simplement pour mieux la piéger. Je la laissai faire, souriant au baiser qu’elle déposa sur ma joue et, sans prévenir, je me penchai et la souleva du sol, la prenant sur mes épaules. Elle n’avait rien vu venir et j’avoue que j’étais plutôt fier de moi. Oh, t’en fais pas, tu ne peux pas me faire du mal, tu n’en as pas les moyens, contrairement à moi. Sobre, j’étais déjà un homme lunatique mais bourré, c’était dix fois pire. Mon humeur pouvait passer de la joie à la colère en moins de dix secondes, comme à cet instant précis. La maintenant sur mon épaule, je me mis à marcher vers Cambridge où j’avais plusieurs appartement. Si elle croyait qu’elle rentrerait chez elle comme ça, elle se trompait. Je ne savais pas encore ce que je comptais faire mais ce dont j’étais sûr; C’est qu’elle m’énervait énormément, alors qu’elle ne m’avait rien fait de spécial. Je suis bizarre… Mais j’assume.

Je l’entendais prononcer mon prénom dans un murmure et pourtant, ces mots ne semblaient pas m’atteindre. Jamais je ne me saurais comporté comme ça avec Chuck si j’avais été dans mon état normal, je la considérais vraiment comme une amie, une véritable amie et dieu seul sait que je n’en ai pas énormément. J’en aurais peut-être une de moins à la fin de la soirée si je continuais à m’adresser comme ça à Chuck. C’est pourquoi je me décidai à passer aux actes plutôt que de continuer à parler pour ne rien dire d’intéressant. En quelques instants, elle se retrouva sur mes épaules, tel un sac à patate malgré qu’elle soit un poids plume. Je savais que je pouvais lui faire du mal mais je n’en avais pas envie… Du moins, pas pour le moment. La seule chose que je voulais, c’était l’emmener dans un de mes appartements à Cambridge. Pourquoi faire ? Je n’en savais rien. Le fait que la jeune demoiselle me tapait l’épaule avec sa force de crevette me fit rire, ses coups semblaient être des caresses sur moi. Nous arrivions en ville et il y avait encore pas mal de personnes dehors, certaines nous adressaient des sourires, nous prenant pour des amis qui étaient entrain de rigoler. Des amis ? Oui. Entrain de rigoler ? Pas sûr. On t’a jamais dis que tu parlais beaucoup pour une blonde ? Je t’emmène dans un endroit magnifique. Enfin, pas autant que moi. Et voilà comment déclencher un fou rire chez moi lorsque je suis bourré. Après tout, j’avais raison, la beauté ne s’achète pas, par chance Dieu m’en avait fait cadeau. Mon rire se stoppa lorsqu’elle se mit à remuer dans tous les sens, me faisant mal à l’épaule par la même occasion. Je laissai échapper un petit soupir alors que je lui donnais une petite tape sur le cuisse, signe qu’elle devait se taire. Ce n’était pas un geste méchant, je n’avais pas tapé fort mais elle devait avoir compris que si elle continuait, le prochain coups ne serait pas aussi gentil.

Tu ne dois pas être la seule à avoir peur de moi, tu sais. Je ne comprend pas les gens qui me craignent… Ils ont sûrement peur de la perfection. Je fronçai les sourcils, perplexe. J’étais en pleine réflexion lorsque Chuck se mit à faire je ne sais quoi pour finalement se retrouver face à moi, les jambes nouées autour de ma taille. Cette position me donna quelques idées peu catholique, que je fis disparaître d’un mouvement de tête. L’alcool commençait déjà à se dissiper, sauf que je n’en avais pas la moindre envie, heureusement qu’une fois arrivé dans mon appartement, je pourrais me rafraichir avec quelques canettes de bière, ainsi qu’une petite bouteille de Vodka. Je ne sais pas ce qu’elle essayait de faire, passant de la moue au tirage de langue mais ça ne me fit pas rire, j’en profitais d’ailleurs pour lui souffler discrètement dessus, lui propulsant mon haleine rempli d’alcool en plein visage. Je riais comme un petit enfant avant d’arriver en bas d’un immeuble luxueux. L’homme qui accueillait les personnes y habitant se jeta presque sur la porte pour nous l’ouvrir, s’inclinant légèrement lorsqu’il me reconnu. Je ne lui adressai pas un regard, entrant directement dans l’ascenseur en appuyant sur le bouton du neuvième étage. Putain, j’ai un de ces mal de tête. Mes mains lâchèrent Chuck tandis que je les plaçai de chaque côté de mon crâne, fermant les yeux. J’en avais presque oublié de devenir menaçant avec la jeune femme, ce qui ne tarderait tout de même pas à revenir.

A l’intérieur de moi, je riais de cette situation. C’est vrai, si on y regardait de plus près, c’était assez comique ! Enfin, si j’étais moins violent et elle moins effrayé. Mais je ne sais pas pourquoi, la situation m’amusé et je ne comptais pas la stopper, loin de là. Dès que l’ascenseur commença à monter, un mal de tête m’envahit, ou un mal de cheveux, je n’étais pas sûr. Tu sais que t’as une voix aigue ? C’est très chiant pour mon mal de tête. Surtout que tu dis que de la merde, j’suis toujours parfait. Ces paroles m’énervaient, du moins elles me blessaient. Je ne lui fis pas remarquer, étant beaucoup trop fière pour me rabaisser à ça. J’avais parlé franchement, comme jamais je ne lui avais parlé en fait. C’est peut-être à cet instant que je me suis rendu compte que Chuck était une vrai amie. Elle était là, avec moi alors que j’étais horrible avec elle. Je restai de marbre lorsqu’elle posa ses mains fraiches sur mon front alors que ça me faisait énormément de bien. Quelques secondes plus tard, je fermai les yeux, perdant peu à peu la notion de temps, me demandant même ce que je foutais dans un ascenseur. Sauf que Chuck retira sa main et aussitôt, je retournai à la réalité, retrouvant mon air sévère.

Elle commença son discours et dès les premiers mots, je serrai les poings, retenant la colère qui m’envahissait. Comment osait-elle me parler de mon frère ?! Sans réfléchir, je la plaqua contre la paroi de l’ascenseur, plaçant une de mes mains autour de son cou sans la serrer pour autant. Parle encore une fois de mon frère et je te jure que tu seras plus en état de parler. Mon regard était aussi noir que le charbon. Je ne tolérai pas qu’on parle de mon frère, même si elle disait être amie avec lui, elle n’avait pas à rejeté sur lui la faute de mon comportement avec elle. En faisant ça, elle avait juste trouvé un moyen de m’énerver encore plus. Lorsque la porte de l’ascenseur s’ouvrit, je m’écartai d’elle, comme si de rien était. Viens. Je pris sa main et l’entrainai dans le couloir jusqu’au fond où se trouvait la porte et la fit entrer après avoir ouvert. L’appartement était désert, malgré le fait qu’il soit déjà éclairé lorsque nous entrons. En fait, je n’éteignais jamais les lumières, n’ayant aucune notion de l’argent. J’adressai un petit regard à Chuck qui avait l’air totalement effrayé. C’est bon, je suis conscient de ce que je fais. Je m’approchai lentement d’elle, la forçant à se coller au mur. Mon regard ne quittait pas le sien alors que je glissai lentement ma main sur sa joue, avant de caresser doucement sa lèvre inférieur du bout de mes doigts. C’est à ce moment précis que je me rendis compte que je mourrai de soif, aussitôt je m’écartai d’elle. Va dans le salon… Je parti dans la cuisine, non sans mettre tapé une porte au passage et avoir fait tomber un vase en porcelaine qui était à ma mère. Une fois dans la pièce, je pris la bouteille de Vodka qui trainait dans un placard et en bu quelques gorgées avant de revenir dans le salon où m’attendait Chuck. La soirée s’annonçait bien.