J'étais persuadée d'avoir chopper une grippe.. un bon rhume.. une angine.. mais rien de plus.. et comme je n'ai pas les moyens.. et bien je vais aux urgences pour tout avoir d'un coup médoc et prise en charge.. Je n'aurais jamais pensé que je ne sortirais pas d'ici.. Je ne sais pas vraiment ce que cela donne.. Comment je m'en sors.. comment je fais pour.. enfin pour ce que je fais clandestinement. En tout cas il ne peut pas m'atteindre.. On me dirige vers cette pièce après m'avoir passer une robe de chambre d'hôpital.. .. c'est franchement humiliant. Je ne peux pas prévenir Cody.. lui qui va si mal il va croire que je l'ai abandonné.. je ne peux pas.. il faut qu'il sache, je ne veux pas qu'il pense ça.. Je soupire en me trouvant un lit.. Je vois rapidement que je ne suis pas avec les gens les plus charmants.. Avery.. le "mari" de ma colocataire et meilleure amie.. enfin lui ne m'apprit pas apparemment.. puis Leandra.. LA c'est une blague. Je me retrouve avec des gens qui me jugent.. J'ai plus qu'à mourir en paix.. en priant que cela soit possible.

J'pensais juste avoir attrapé un petit rhume, vu la saison et les soirées assez fraîches que j'avais passé dans la semaine. Rien de plus ! Et voilà qu'on me traite comme si j'avais la peste, on me fout dans une pièce avec d'autres malades, sans rien nous dire. On nous gave de comprimés comme si c'était des bonbons. Ma gorge me brûle, je tousse sans m'arrêter avant de finalement reprendre ma respiration. Je bois de longues gorgées du verre d'eau sur la table à coté du lit où je suis allongée. La blouse que je porte me rappelle ces films d'horreur dans les hôpitaux, où ils finissent soit par se faire bouffer par des zombies soit par s'entretuer parce qu'ils deviennent fous. Espérons que ça ne soit pas un remake. Passant une main dans mes boucles, j'arrive à peine à en ressortir mes doigts tant elles sont emmêlées."Ah, putain !" Bah voilà, on est peut-être entrain de crever, et moi j'arrive encore à me faire mal toute seule comme si ça ne suffisait pas.

Quoi? On m'avait foutue en quarantaine? Manquait plus que ça! Comment je me débrouillerais, moi? Qu'est-ce que je faisais ici? Supposément, j'étais contaminée par je ne sais très quoi, et il était impossible pour moi, comme pour les autres que l'on avait «interné» ici de sortir, de peur de contaminer les autres étudiants toujours en santé sur le campus. Heureusement, on m'avait permis d'apporter ma canne d'aveugle, puisque bah, j'étais aveugle, quoi et que sans elle j'arrivais presque à rien, même si avant je me faisais moi-même croire le contraire. Une fois enfermée, je soupirai de découragement et de désespoir. Depuis mon accident qui m'avait coûté la vue, disons que j'avais développé un côté un peu claustrophobe et que d'être enfermée comme ça ne m'aidait en rien. Je pris de grandes respirations pour m'aider, puis dans tout ce brouhaha de voix qui m'entourait, de questions et d'incompréhensions, j'essayai de me calmer. À un certain moment, je reconnus la voix de quelqu'un que je connaissais. Une voix masculine familière : Priape. Malheureux pour lui, tout autant que pour les autres, mais au moins je n'étais pas ici toute seule. En m'aidant de ma canne et de mon sens de l'orientation, je suivai sa voix, et une fois arrivée près d'une personne, je tentai un : « Priape? C'est toi? »

Oui on m'a jetée ici tel une pestiférée. Je crois que plus jamais je n'irai chez le médecin si c'est pour finir comme ça. On est deux à avoir cette impression. Et entre nous ces médecins nous voient uniquement comme des cobayes. D'après c'que j'ai entendu à la radio dernièrement, la première vague de malade va très mal. Ils sont à la limite de l'arret cardiaque, c'pour dire. C'est légèrement flippant et ça me fait peur pour mes amis qui se trouvent dans la première vague. Pareil. J’espère vraiment qu'ils vont trouver le remède rapidement parce que cette épidémie commence à durer... Bon okay ça fait que deux semaines, mais ça devient grave. T'es pas trop fatiguée ? Après tout je suis peut-être en train de l’empêcher de dormir ou du moins se reposer.

IN
« Comme un lundi. » Ah. En voilà au moins un qui ne perdait son sens de l'humour malgré l'enfer que nous étions en train de vivre. Et j'avais bien vu comment qu'il avait été enfermé ici contre son gré, comme nous l'avions tous été. M'enfin moi, je l'avais plutôt été sans m'en rendre compte puisque j'avais perdu connaissance. Assis au bord de mon lit, la tête entre les mains. je vis que mon nouveau partenaire de quarantaine, s'était un peu redressé. « J’m’appelle Haytam. » Je lui fis un signe de tête, lui prouvant que j'étais enchanté de le rencontrer, même si ce n'était pas dans les meilleures conditions. Je lui aurais bien serré la main, mais non là j'en étais incapable. « Théo. » Je ne donnais jamais mon prénom entier, me contentant uniquement de son diminutif. Je relevais un peu mon visage vers le sien et constatais qu'il m'était un peu familier, sans savoir d'où je l'avais vu. « Dis, tu ne bosserais pas par ici par hasard ? Ou t'es pas en médecine ou infirmerie. J'suis sur de t'avoir déjà vu. » Sans vouloir passer pour le gros pervers qui observe tout le monde bien sur.