Torryat - Notre amour m'arrache le coeur

Le simple fait de la voir sourire me rendait heureux. « Si tu savais comme je t’aime aussi Wyatt. » L'entendre prononcer mon prénom de cette façon, me faisait prendre conscience à quel point elle voulait que je la croie. Je savais qu'elle m'aimait, mais j'avais encore du mal depuis Las Vegas. Je n'étais pas sûr de passer au-dessus comme elle. « C’est avec toi que j’aurais dû me marier à Vegas… ça au moins, ce n’aurait pas vraiment été une erreur. » Le fait qu'elle en parle, ne faisait que raviver la douleur que j'avais ressentie ce soir-la. Bien sûr que je l'aimais, mais je n'étais pas sur d'aspirer aux même chose qu'elle. A une époque, j'aurais voulu me marier ou réaliser tout ses souhaits, mais depuis ce soir là à Vegas, j'avais pris une claque. Je m'étais rendu compte que le mariage était un engagement trop précieux. De plus, j'approchais de plus en plus de mon diplôme final. Dans quelques années, je deviendrais un archéologue à part entière et je parcourrais le monde. Je n'étais pas sûr que cela plaise à Torrey. Puis, il y avait sa fille aussi. Elle ne pouvait pas se permettre de faire le tour du monde. J'avais ce côté aventurier que j'avais trop souvent mis entre parenthèse. Surtout depuis le summer camp. « J’irai chercher les papiers de divorce cette semaine… tout sera réglé lorsque tu reviendras à la maison. » Je n'avais pas envie de parler de tout ça. Je voulais supprimer cette information de mon esprit. " C'est bien." Théo serait surement ravie de régler tout ça au plus vite. Surtout, par rapport à Elia. Un silence pesant venait s’immiscer entre nous deux. Je ne voulais pas qu'il perdure, aussi, je préférais le rompre au plus vite et lui dire que je ne voulais pas en parler. Pouvait-elle comprendre, que cela me dérangeait vraiment ? " Ecoute, j'ai vraiment pas envie de parler de ça. Comment va Cadence ?"

Malgré mon enthousiasme, je sentais bien que Wyatt n’allait pas mieux. Il ne semblait pas prêt à rire de mes erreurs, c’était trop tôt et je comprenais tout à fait. Aussi lui assurais-je que j’irais bientôt chercher les papiers de divorce, ce qui ne sembla pas le rassurer outre mesure. " C'est bien." Son ton était froid et je sentis à nouveau ce poids sur mon cœur. Notre relation ne serait plus jamais ce qu’elle était et ça me brisait le cœur rien que d’y penser. Moi qui avait voulu passer le reste de ma vie avec lui, voilà que j’avais plutôt l’impression qu’il me laisserait tomber à la première occasion. Qu’est-ce qui nous retenait encore ensemble tous les deux s’il ne voulait plus de moi au fond? Je préférais ne pas y penser, c’était trop douloureux. " Écoute, j'ai vraiment pas envie de parler de ça. Comment va Cadence ?" J’hochai lentement la tête, refoulant les larmes qui avaient envie de se déverser de nouveau. « Elle va bien…. » Qu’aurais-je pu dire de plus? Elle se portait bien, aucun signe de l’épidémie. Et elle était bien trop jeune pour comprendre quoi que ce soit à ce qui se passait. Remarquez, je préférais largement cela. Je n’aurais pas supporté qu’elle passe ses journées à me dire des trucs genre : Il est où Wyatt maman? Pourquoi il ne vient plus nous voir? Il me manque maman. Ça m’aurait d’avantage brisé le cœur. « J’ai su qu’Aaron était avec toi, il s’en sort? » S’il n’avait plus envie d’en parler, alors au moins on était deux. J’avais mal et l’espace entre nous semblait se creuser de seconde en seconde malgré qu’il m’ait dit m’aimer comme un fou. Pourquoi l’amour n’était-il pas suffisamment fort pour surmonter tous les obstacles?

Je n’avais pas envie de parler de son mariage avec Théo ni du divorce. C’était une erreur stupide qui avait fait pas mal de dégât autours d’eux. Ils m’en avaient voulus, parce que j’avais couché il y a très longtemps avec Leyna, mais on ne pouvait pas reprocher d’avoir voulu les préserver. « Elle va bien…. » Cadence était la fille de Torrey. Durant notre voyage à Boston, j’avais pu me rapprocher d’elle et endosser le rôle d’un père le temps de deux jours. Ce n’était pas si désagréable que ça. « Tu devrais l’emmener chez tes parents le temps que cette épidémie se calme, non ? » Malgré notre relation actuelle, je m’inquiétais pour sa fille. Elle était jeune et beaucoup moins résistante que nous. « J’ai su qu’Aaron était avec toi, il s’en sort? » Elle aussi essayait de changer de sujet. Peut-être que je lui faisais du mal, mais que pouvais-je faire pour y remédier ? « Ça va, il est aussi mal fichu que moi, mais on se serre les coudes. » Heureusement qu’il était là. Il y avait aussi Emrys. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans eux. Surtout, qu’il y avait Feldt avec moi. Un vrai cauchemar, mais je m’évertuais à l’ignorer pour notre bien à tous les deux. « J’aurais préféré être dehors plutôt que de me retrouver enfermer ici, mais bon, on fait avec. »

Wyatt me demandait comment Cadence allait et je savais très bien que c’était pour changer de sujet. Seulement voilà, ça me donnait l’impression qu’il aurait préféré que je m’en aille au fond. Le laisser seul, loin de ma vu et de ces souvenirs douloureux de notre erreur à Théophyl et moi. « Tu devrais l’emmener chez tes parents le temps que cette épidémie se calme, non ? » Je secouai lentement la tête. « J’y ai pensé, mais honnêtement, je crois que je ne survivrais pas toute seule. Elle me permet de tenir le coup tous les jours sans vous tous. » Je soupirai en baissant la tête. C’était égoïste de ma part, mais j’avais besoin de ma fille avec moi, voilà tout. Aussi jeune soit-elle, au moins elle m’aimait sans jugement. Peut-être Wyatt aurait-il préféré que je retourne à Santa Fe..? Je ne savais pas si j’avais réellement envie de savoir alors je lui demandai comment allait Aaron. « Ça va, il est aussi mal fichu que moi, mais on se serre les coudes. » J’hochai lentement la tête, au moins il avec des amis avec lui, c’était l’important. J’espérais seulement que rien de grave n’arriverait à l’un ou l’autre. « J’aurais préféré être dehors plutôt que de me retrouver enfermer ici, mais bon, on fait avec. » Je pinçai les lèvres en baissant la tête, une tonne de question se bousculait dans ma tête, mais aucune ne semblait appropriée. Wyatt m’en voulait de ne pas être venu plus tôt, et pourtant, j’avais l’impression qu’il ne souhaitait qu’une chose : être loin de moi. « Tu… tu veux que je m’en aille? » Je relevai la tête vers lui en posant cette question qui me brulait la langue. J’aurais voulu ne jamais avoir à la poser, mais j’étais si mal à l’aise que je ne voyais pas d’autre option. S’il me disait que oui, je risquais de perdre la tête en sortant d’ici complètement en larme et démoli à l’intérieur.

« J’y ai pensé, mais honnêtement, je crois que je ne survivrais pas toute seule. Elle me permet de tenir le coup tous les jours sans vous tous. » Je trouvais cela risqué, mais je ne pouvais pas la juger. Cadence représentait tellement aux yeux de Torrey. Je ne lui avais jamais dit, mais je trouvais qu’elle faisait une bonne mère. « Qui d’autre est infecté ? » J’avais reçu la visite de Théo récemment et il ne m’avait rien dit sur l’extérieur. Qui d’autre était enfermé entre ses quatre murs ? « Tu… tu veux que je m’en aille? » Sa question était inattendue voir déstabilisante. Se sentait-elle de trop ? Il est vrai que tout était encore confus pour moi. Je l’aimais, mais la voir me rappelait ce qu’elle avait fait. Bourrée, elle c’était quand même mariée sans prendre en compte les conséquences. Alors, qu’à sa place, j’aurais tout arrêté, même ivre. Je l’aimais tellement, qu’à elle seule, elle constituait une barrière mentale assez puissante pour que je me contrôle lorsque j’étais ivre. A cause de cela, j’avais tendance à devenir plus méfiant et moins confiant. Je ne savais plus où j’en étais et cette fichu évidement n’arrangeait rien. « Non….Je… Ecoute…j’ai besoin de temps… » Le virus commençait à se réveillé et me submergeait tout entier. « Tu agis comme si c’était une simple petite erreur de parcours, mais la vérité c’est que… Je ne sais pas, si je suis prêt à oublier. »

« Qui d’autre est infecté ? » Sur le coup, je ne compris même pas la question, trop concentré à penser qu’il devait me détester même s’il disait m’aimer encore. « Plusieurs Dunsters et des amis à moi… » Peu importe qui au fond, quel importance ça avait puisqu’il était là lui et que c’était surtout ça qui me détruisait à l’intérieur. Être loin de lui, autant physiquement qu’émotionnellement. Je lui demandai donc à contre cœur s’il préférait que je parte. Je ne voulais pas le torturer d’avantage si ma vue lui était insupportable alors je ne voulais pas lui imposer d’autres souffrances. « Non….Je… Écoute…j’ai besoin de temps… » J’hochai lentement la tête. Je comprenais, mais ce n’était pas moins douloureux. J’aurais tant voulu qu’il comprenne, qu’il soit indulgent. Mais qu’aurais-je fais, moi, à sa place? Certainement pas mieux. « Tu agis comme si c’était une simple petite erreur de parcours, mais la vérité c’est que… Je ne sais pas, si je suis prêt à oublier. » Ces dernières paroles me touchèrent en plein cœur et vinrent me déchirer un peu plus. Je pinçai les lèvres, baissant les yeux et fronçant les sourcils pour me retenir de pleurer, mais c’était impossible. Voilà une chose qui pouvait s’avérer utile et très désagréable à la fois chez moi. J’étais d’une sensibilité exceptionnelle et là, maintenant, j’aurais voulu être un peu plus forte. Avoir une certaine contenance face à lui. Il était malade pour l’amour de Dieu et moi je ne faisais rien de mieux que pleurer sur mon sort devant lui. « Je… j’comprends… Je vais te laisser du temps.. okay? » Je fermai les yeux un moment avant d’inspirer un bon coup. « Souviens-toi juste que… je t’aime Wyatt. »

Il me fallait du temps pour remettre mes idées en place. Qui aurait pu passer au-dessus de cette épreuve ? Un mec qui n’aimerait pas sa copine sans doute. « Je… j’comprends… Je vais te laisser du temps.. okay? » Il n’y avait que Torrey pour être compréhensible. Certaines filles auraient réagis autrement. C’était une des qualités que j’aimais le plus chez elle. « Souviens-toi juste que… je t’aime Wyatt. » J’avais l’impression que c’était un au revoir. Je ne voulais pas être en break avec elle, je voulais juste prendre le temps de réfléchir à tout ça. Je ne voulais certainement pas la laisser toute seule. Surtout, lorsque j’avais vu ce mec s’approcher d’elle. Pour la première fois depuis le début de notre relation, j’avais connu la jalousie. Chose assez nouvelle. « Ne baisse pas les yeux… » La tristesse sur son visage, ne faisait qu’accentuer le sentiment de culpabilité qui naissait en moi. « Je t’aime Torrey. Je ne te demande pas de faire un break, j’ai juste besoin de m’y habitué, mais pour ça, j’ai besoin d’un peur d’air. » Je marquais une pause avant de reprendre. « Tu es tellement plus jolie quand tu sourie. »

J’avais le cœur gonflé comme un melon, mais aussi fissuré qu’un sol désertique. Il était dûr de recoller un cœur brisé, je le savais très bien et c’est pourquoi je pouvais comprendre que Wyatt ait besoin de temps. Pourtant, je ne pouvais pas cacher ma déception et mon inquiétude. Peut-être que, finalement, il ne voudrait plus de moi… « Ne baisse pas les yeux… » Je le regardai à nouveau et croisai son regard qui semblait déjà moins malade que tout à l’heure. Les miens brillaient toujours de larme que j’essuyai rapidement du bout des doigts. « Je t’aime Torrey. Je ne te demande pas de faire un break, j’ai juste besoin de m’y habitué, mais pour ça, j’ai besoin d’un peur d’air. » J’hochai lentement la tête. Mine de rien, ses paroles me rassuraient énormément. Le simple faire de savoir qu’il ne voulait pas prendre de break, qu’il ne m’abandonnait pas… c’était tout ce que je voulais, tout ce que je lui demandais pour l’instant. Il m’aimait toujours et moi aussi et nous allions passer à travers, mais ça prendrait un peu de temps. Rien d’anormal. « Tu es tellement plus jolie quand tu sourie. » J’eu un petit rire et un sourire étira le coin de mes lèvres. Il n’y avait que lui pour me faire sourire dans de pareilles occasions. « Sors vite d’ici tu veux? » Je posai doucement la main contre la paroi, attendant qu’il pose la sienne de l’autre côté.

Un sourire venait illuminer son visage et pendant un instant, je me perdais dans cette contemplation muette. « Sors vite d’ici tu veux? » J’esquissais un faible sourire. La voir, m’avait permis d’oublier que j’étais atteinte de ce virus. Torrey était mon meilleur remède. La seule personne qui savait me rendre complètement heureux. « Si le virus ne m’achève pas » J’essayais de faire un peu d’humour. Bon ok, c’était un humour morbide, mais c’était toujours mieux que de faire des têtes d’enterrement. « Tu sais très bien, que je vais pas me laisser aller à cause d’un virus. » Un sourire venait orner mes lèvres. A travers la vitre, je regardais pendant un instant, ma petite amie avec tendresse. Je mourrais d’envie de l’embrasser. Même en éprouvant de la peine à cause de ce qu’elle m’avait fait, je restais éperdument amoureux d’elle. Derrière elle, les infermières s’agitaient comme s’il y avait une urgence, à moins, que la nuit soit tombé et qu’elles s’activent à nous faire passer nos repas. « Je ne sais pas qu’elle heure il est, mais tu devrais rentrer t’occuper de ta fille. » En espérant, qu’elle n’est pas été touchée par notre virus. J’avais des doutes quant à l’imperméabilité de cette vitre. De plus, sa fille n’était qu’un petit bout de chou et elle pourrait succomber bien plus vite qu’un adulte. « Tu lui feras un bisou de ma part. » Chose surprenante, je m’étais rapidement attaché à sa fille, alors que je n’aimais pas m’occuper des enfants. Peut-être parce que c’était sa fille ou parce qu’elle était facile à vivre.

« Si le virus ne m’achève pas » Je forçai un sourire, je savais qu’il faisait de l’humour pour détendre l’atmosphère, mais je ne pouvais tout bonnement pas m’enlever de la tête qu’il y avait des chances qu’il y passe. C’était terrible, ça me déchirait de l’intérieur. « Tu sais très bien, que je vais pas me laisser aller à cause d’un virus. » J’hochai lentement la tête, voilà plutôt ce que j’avais besoin d’entendre. Il fallait qu’il soit fort. Pour lui et pour moi. Puisque d’ici, je ne pouvais rien faire. Si impuissante, j’aurais juste voulu traverser cette vitre pour le serrer contre moi. Mais rien, c’était impossible. Je devais me contenter de regarder à distance les ravages de cette maladie. Rapidement, je me rendis compte qu’on s’agitait autour de moi. Qu’est-ce qui se passait? Quelle heure était-il? Peut-être l’heure de rentrer, déjà… « Je ne sais pas qu’elle heure il est, mais tu devrais rentrer t’occuper de ta fille. » Oui, il avait raison. Il fallait que j’aille m’assurer qu’elle allait bien. Je posai une dernière fois la main contre la paroi, ne quittant plus Wyatt des yeux. « Tu lui feras un bisou de ma part. » Je souris, toujours aussi heureuse de voir à quel point il s’était vite entendu avec elle. J’aurais été très déçu qu’ils ne s’aiment pas tous les deux. Mais Cadence était un enfant sans malice et facile à vivre alors… « Je n’y manquerai pas. Je t’aime Wyatt… » Je le regardai encore quelques secondes avant de m’en aller à contre cœur.

FIN