Torryat - Notre amour m'arrache le coeur

Mes yeux contemple le plafond d'un air absent. Mes pensées vagabondant loin de cet endroit. Un passé doux et mémoriaux me revient en mémoire. Des lèvres aussi douce que la soie, un regard brillant d'une lueur mystérieuse, son corps contre le mien. Des souvenirs qui semblaient faire partie d'un temps révolu. A présent, elle n'était plus à mes côtés. Intouchable, je n'arrivais pas à l'atteindre. Voilà plusieurs jours que je me retrouvais ici et toujours aucune visite de sa part. Pourtant, c'était elle que j'avais choisis pour être prévenu et cela malgré ce qui c'était passé. Pourtant, c'est son nom que j'entendis. Une infirmière m'annonçait sa visite tandis que mon coeur ratait un battement. Pris d'une soudaine vitalité, je me relevais de mon lit. Au moment où je posais mon pied au sol, je fus arrêté par une centaine de question. Est-ce que c'était une bonne idée ? Pourquoi devrais-je céder ? Pourquoi, moi le premier ? Finalement, mon coeur fut plus fort que la raison. Lentement, je m’avançais vers la salle des visites. Torrey était là, derrière cette vitre. Son regard était voilé par une certaine mélancolie. Prudemment, je ne m'approchais pas trop de la vitre. A la contempler ainsi, je mourrais d'envie de poser mes lèvres sur les siennes. Mon coeur battait la chamade comme si c'était notre premier rendez-vous. En mémoire, je revoyais notre premier baisé dans cette fontaine. "Torrey" Difficilement, je lâchais ses mots. Ma voix était rauque et faiblarde.

J’avais depuis le tout début décidé de ne pas me rendre à l’hôpital. Je ne pouvais pas me le permettre, pas avec Cadence. Qu’est-ce que je ferais si j’étais infecté ou pire, si elle l’était? Rien que d’y penser, mon cœur s’émiettait. Et pourtant, il l’était déjà –en miette. Wyatt était hospitalisé depuis la deuxième vague déjà et on avait récemment annoncé la cinquième. Je n’en pouvais plus d’être ainsi séparé de lui et, malgré tout ce qui était arrivé, j’avais besoin d’être prêt de lui. De le voir et d’entendre sa voix puisque je ne pourrais certainement pas le toucher. Il avait décidé de me contacter moi et personne d’autre pour me dire qu’il était là-bas alors j’imaginais facilement son malaise face à mon absence. Il comptait sur moi, depuis le début et tout ce que je faisais jour après jour c’était de le laisser tomber. Bientôt, je n’arriverais plus à me pardonner mes erreurs alors que je les réparais les unes après les autres. C’est pourquoi aujourd’hui j’avais pris mon courage à deux mains et avait décidé de venir le voir. Je n’en pouvais plus d’être loin de lui. Au diable ce qu’il avait pu me dire dans cette chambre d’hôtel, je me souvenais encore très bien ce qu’il m’avait aussi dit jadis alors que nous étions enfin ensemble tous les deux. Je l’aimais et rien ni personne ne pourrait m’empêcher de le lui prouver. L’infirmière m’annonça et je regardai à travers la vitre, remarquant plusieurs autres personnes sur les lieux jusqu’à ce que mon regard croise le sien. Mon cœur s’emporta et je posai immédiatement la main contre la vitre qui nous séparait. "Torrey" Il n’avait pas besoin d’en dire plus, les larmes me vinrent aux yeux. Comme il avait l’air mal en point! J’aurais tant voulu m’allonger près de lui et le bercer dans mes bras jusqu’à ce qu’il aille mieux… « Oh Wyatt… » Je secouai la tête de gauche à droite et posai mon autre main contre la vitre. Si j’avais pu l’éclater je l’aurais fait. Dieu que j’avais envie de le sentir contre moi.

Ses magnifiques yeux s'embuaient de larmes. A une autre époque, ils rayonnaient pour moi. « Oh Wyatt… » Le son de sa voix, laissait deviner les sanglots qui tentaient de sortir. Mon cœur en fut brisé. Le soir où elle m'avait annoncé son mariage avec Théo, remontait en mémoire. En colère, je lui avais dit des choses atroces, des choses que je pensais pas. Blessé dans ma fierté, j'avais ressentie le besoin de la blesser encore plus. Lorsque j'étais dans cet état, j'étais incontrôlable et personne ne pouvait me ramener à la raison. Ce soir là, elle avait vu une part de moi, que je tentais de cacher. La bouche sèche, j'essayais de dire quelque chose, mais en vain ? Que pouvais-je lui dire ? Voilà bien une semaine, que j'attendais sa visite. Ne voulait-elle plus de moi ? Contrairement à un autre temps, je n'arrivais plus à lire dans son regard. Elle me semblait complexe comme une énigme qu'on ne pouvait résoudre. Ce genre d'énigme qui vous promettre la mort en châtiment. Ici, cela revenait à la perdre. Et si, nous ne nous comprenions plus ? Et si, on avait été trop loin ? Tant de questions sans solution. Comment pourrais-je résoudre cette équation ? " Tu as l'air en forme. C'est bien." Savait-elle ce que cela m'avait coûté ? Savait-elle, que dire ses mots avaient été dur ? Son absence, me laissait un goût amer comme si je n'avais jamais eu de réel importance à ses yeux et cela malgré tout les sacrifices que j'avais fait pour que l'on soit ensemble.

Wyatt semblait malade. Mais bien au-delà de la maladie qu’il devait subir, il semblait malade de l’intérieur, rongé par ce qui nous était arrivé durant les dernières semaines et brisé par tant de haine et de peine. Au fond, je ne pouvais que le comprendre, il en était de même pour moi. Contrairement à ce qu’il avait pu croire, je n’avais pas fait exprès de me marier avec Théo rien que pour la vengeance. Tout cela était arrivé en conclusion d’une soirée bien trop arrosée, rien de plus. Seulement c’était déjà énorme et je comprenais qu’il m’en ait voulu. Pourtant, je savais que tout pourrait être arrangé, d’ailleurs, je comptais bien aller chercher les papiers de divorce très prochainement. Je n’avais tout simplement pas eu la force d’y aller seule et comme je ne parlais toujours pas à Leyna, je n’avais pas su à qui demander. Bref.. " Tu as l'air en forme. C'est bien." Je ne pus m’empêcher de froncer les sourcils, reculant légèrement la tête. Pourquoi il parlait comme ça? Pourquoi il faisait comme s’il ne voyait pas les larmes qui perlaient au coin de mes yeux? Certes je n’étais pas du même côté de la vitre que lui ce qui impliquait que je n’étais pas malade, mais est-ce que j’allais mieux pour autant? J’en doute. « Wyatt… » Je baissai la tête une seconde, les mots se bousculaient dans ma gorge formant une énorme boule inconfortable et étouffante. « Tu me manques mon amour…» À défaut de savoir quoi dire, je laissais mon cœur parler à ma place. Peu importe ce qu’il aurait à dire, j’étais prête à prendre le risque. De toute manière, il ne pouvait pas me repousser plus qu’il ne l’avait déjà fait, pas vrai?

« Wyatt… » La façon dont elle prononçait mon prénom, m'atteignait en plein coeur. « Tu me manques mon amour…» A ses mots, mon visage laissaient apparaître ma souffrance. Du moins, durant une fraction de seconde. Je refusais qu'elle me voit aussi faible. D'un simple mouvement, je laissais le masque recouvrir mon visage. Serais-je prêt à m'ouvrir de nouveau à elle ? Une voix au fond de moi, m'hurlais de lui dire à quel point elle me manquait. Elle tapait contre les parois de mon corps. Hélas, ma fierté reprenait le dessus. Pourquoi m'amadoué avec de tels mots ? " T'as eu une semaine pour t'en rendre compte..." Il n'y avait aucune trace de rancœur dans ma voix, juste une profonde tristesse. Le fait d'être malade, n'arrangeait pas la situation. Chaque jour, j'avais l'impression de m'enfoncer dans les profondeurs du néant. Chaque jour, mes douleurs étaient plus vivaces. D'un pas lasse, je m'avançais de quelques centimètre, me rapprochant de sa main. Je voulais la toucher et sentir son parfum. Me dire, que ce n'était qu'un cauchemar et que j'allais me réveiller à ses côtés. "Pourquoi maintenant..." Une question sans importance qui s'envolait dans les airs comme une simple pensée éphémère.

Pendant un bref moment, une fraction de seconde qui passa si vite que je n’eus pas le temps de l’attraper, je pu voir l’amour traverser le regard de Wyatt. Mais rapidement, aussi rapidement que cet émotion était passé, elle fut remplacé par l’amertume et la tristesse. Il se fermait à nouveau à moi et même si je m’étais préparé au pire, ça me faisait un mal de chien. " T'as eu une semaine pour t'en rendre compte..." Je serai la mâchoire, il avait raison. Mais ne pensait-il pas à Cadence? Je pouvais comprendre qu’il avait souffert ici en silence et qu’il aurait eu besoin de moi, besoin de me voir. Mais pourquoi avais-je surtout l’impression qu’il voulait donner une raison à ses douleurs, mettre un nom sur le coupable. Je l’avais blessé certes, mais ce n’était pas moi la fautive quant à cette épidémie! "Pourquoi maintenant..." Il s’était rapproché, imperceptiblement, ma main toujours posée contre cette vitre qui nous séparait. Résignai, je décidai de lui dire la vérité. De toute manière, qu’aurais-je pu lui dire d’autre? Et puis, je n’avais aucune envie de lui mentir. Pas maintenant ni jamais non plus. « J’avais peur d’être contaminé… J’avais peur pour moi et pour la petite et je croyais ne pas pouvoir me permettre de venir te voir. Chaque jour j’aurais voulu venir, ou ne serait-ce que t’appeler. Mais on m’a dit que vous n’aviez pas droit au téléphone… » Je baissai la tête, cachant mon regard embué de larme. « Mais j’en pouvais plus d’attendre…. » Je relevai la tête d’un coup, laissant quelques larmes couler mollement sur mes joues et jusqu’à mon menton. « J’avais besoin de te voir. »

« J’avais peur d’être contaminé… J’avais peur pour moi et pour la petite et je croyais ne pas pouvoir me permettre de venir te voir. Chaque jour j’aurais voulu venir, ou ne serait-ce que t’appeler. Mais on m’a dit que vous n’aviez pas droit au téléphone… » Enfin, elle m'avouait la raison de son absence. C'est vrai qu'elle avait une fille adorable. Malade, j'avais totalement oublié les personnes autours. Torrey avait un enfant. Elle passait avant moi et je comprenais parfaitement. D'ailleurs, je l'adorais cette gosse. Elle était intelligente et souriant. Tout comme sa mère. Chaque jour, elle disait vouloir me voir, mais est-ce que je pouvais la croire ? « Mais j’en pouvais plus d’attendre…. » Vraiment ? Relevant la tête dans ma direction, j'apercevais quelques larmes perlés le long de ses joues de porcelaines. Même en larme, elle était belle à s'en damner. « J’avais besoin de te voir. » Ce fut les mots de trop. Cette fois-ci, je me rapprochais complètement d'elle, posant ma main sur l'emplacement de la sienne. " Alors pourquoi est-ce que tu semble si loin..." J'avais parlé dans un murmure à peine distinct. Je me perdais dans mes pensées comme un vieux fou. " Pourquoi notre amour m'arrache le coeur..." Je parlais sans pouvoir contenir se flot de mots. Ce virus me faisait dire un tas de connerie...

Mon cœur battait si vite, à lui seul il aurait facilement pu défoncer cette vitre rien qu’avec ses battements incessants. Pourtant, il ne faisait que battre dans ma poitrine et me donner des palpitations. Je laissai les larmes couleur sur mes joues en fixant Wyatt bien droit dans les yeux. Son regard était vitreux et je savais que c’était l’effet des cachets, mais peu importe tant qu’il était là devant moi. Il posa sa main contre la mienne. Ou plutôt contre la paroi juste au niveau de la mienne et je tentai de me concentrer pour imaginer la chaleur de sa peau contre la mienne. Mais était-elle chaude? Ou avait-il froid là derrière? " Alors pourquoi est-ce que tu sembles si loin..." Je secouai lentement la tête, crispant mes doigts contre le verre en y laissant des traces de mes empruntes. À moi aussi il me semblait loin même si seuls quelques centimètres de cette énorme structure transparente nous séparaient. " Pourquoi notre amour m'arrache le coeur..." Cette simple question m’arracha le miens, je ne savais quoi répondre. Était-ce devenu si difficile pour lui de m’aimer? Est-ce que ça signifiait que notre histoire était terminée? Je ne pouvais pas y croire, non, impossible. « Dis-moi que tu m’aimes toujours… J’t’en prie. »

Sous l'effet des cachets, les mots sortaient tout seul sans que je puisse les retenir. Parlant maladroitement de ce que je ressentais. Mon cœur avait été en quelque sorte brisé sous le choc de la trahison. Oui, car ce que j'avais ressentie lorsqu'elle c'était marié à mon meilleur ami, était égale à une trahison. « Dis-moi que tu m’aimes toujours… J’t’en prie. » Sa voix se brisait contre les parois de la vitre. C'était une question idiote, car je l'aimais. Pourquoi se poser une telle question ? Rien ne pourrait m'éloigner d'elle et cela même si je me suis sentie trahie. Pour elle, j'avais trompé mon ex et j'avais accepté les critiques de la part d'une bonne partie d'Harvard. L'avis des autres avaient peu d'importance, seul elle et moi, avait de l'intérêt. Encore aujourd'hui, j'avais dû subir des rumeurs à Las Vegas, ainsi que les regards moqueurs de la part de certain, mais qu'en avais-je à faire ? Les seuls personnes capables de m'atteindre, étaient ceux que j'aimais. Ma main glissait le long de la vitre pour retomber mollement le long de mon corps. La tête baissé, j'évitais son regard. Je ne voulais pas qu'elle voit les émotions que laissaient transparaître. Je ne voulais pas être faible devant elle. Une fois que j'étais sûr de contrôler mes émotions, je relevais la tête pour plonger mes yeux dans les siens. " Tu n'imagines pas à quel point je t'aime..." Torrey était la seule fille qui avait réussis à toucher mon cœur à ce point. Aussi, cliché que cela puisse paraître.

La main de Wyatt retomba le long de son corps et il baissa la tête. Pour moi, c’était tout comme s’il avouait ne plus m’aimer comme avant. Il s’éloignait encore de moi, voilà ce qu’il faisait en se cachant ainsi à mon regard. J’aurais voulu poser doucement un doigt sous son menton pour le relever et qu’il me regarde, mais j’étais impuissante ici derrière cette foutue paroi de verre. Lentement, il releva la tête vers moi. Son regard était légèrement moins voilé, comme s’il avait repris une certaine contenance. " Tu n'imagines pas à quel point je t'aime..." À la seconde où j’entendis ses paroles, mon cœur s’enflamma. Les yeux brillants de larme et de joie, un léger sourire vint même étirer mes lèvres. S’il m’aimait toujours alors rien n’était perdu. Il y avait de l’espoir et je ferais tout pour que ça aille mieux. « Si tu savais comme je t’aime aussi Wyatt. » J’essuyai rapidement les larmes qui coulaient sur mes joues et eu un rire bref. « C’est avec toi que j’aurais dû me marier à Vegas… ça au moins, ce n’aurait pas vraiment été une erreur. » Non parce que je l’aimais lui et que j’avais bien l’intention de passer ma vie avec lui –si seulement il ne succombait pas à cette maladie. Et puis, tout ce qui m’aurait vraiment dérangé, c’est que nous aurions posé le geste sans réelle signification dans un lieu tout sauf religieux à mes yeux, moi qui étais une grande croyante. Sinon, n’important quand j’aurais pu me marier avec Wyatt et n’importe où tant qu’on y est. « J’irai chercher les papiers de divorce cette semaine… tout sera réglé lorsque tu reviendras à la maison. »