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Je prêtais attention à l’image que je donnais de moi du moins, physiquement comme la plupart des femmes le reste, ça ne regardait personne. Je m’en foutais pas mal qu’on me traite de salope, de droguée ou encore de débauchée au contraire, ça me faisait plutôt sourire puisqu’on s’intéressait à moi alors que lorsqu’on s’attaquait à mon physique, je devenais une vraie garce. Cette blouse était affreuse et tout le monde le savait, c’était d’ailleurs la première chose que j’avais remarqué en venant ici. Je soupirais désespérément avant d’afficher un large sourire hypocrite. « T’as de la chance qu’il y a une vitre entre nous deux chaton sinon, je crois que je t’aurais craché dessus histoire que tu la portes aussi ! » Voir Jeno de l’autre côté, c’était à la fois rassurant, parce que je n’avais pas à m’inquiéter pour lui et aussi super chiant, parce que je m’ennuyais à mourir sans lui. Il ne se passait pas une seule journée sans que je n’ai de ses nouvelles or ici, j’étais coupée du monde et c’était plutôt frustrant pourtant, je ne baissais pas les bras. Je lui faisais confiance, je savais qu’il gérait à l’extérieur et moi pendant ce temps, je réfléchissais à de nouveaux plans d’attaque d’ailleurs, je lui fis part de ces derniers. Apparemment, ils lui plaisaient plutôt bien et d’un ton prétentieux, je confirmais ses dires : « Je sais, je sais ! » C’est vrai que j’étais une vraie garce. Au lieu de me reposer et me faire de nouveaux amis ou enterrer l’âge de guerre avec certaines personnes présentes dans cette chambre, je réfléchissais à plusieurs manières d’enfoncer mes adversaires. J’écoutais ensuite ce que lui avait en tête et, ses idées semblaient bonnes bien que risquaient. Tout le monde me pensait folle du moins, la plupart des habitants de Cambridge mais alors là, ça frisait le ridicule. M’attaquer aux Dunsters ? La plupart étaient contre la drogue, ils pensaient qu’à travailler, l’amusement de faisait pas partie de leur emploi du temps. Quant aux Cabots, Jeno était sans doute mieux placé que moi pour les rapatrier. « Wahou, tu vises haut là. Les Dunsters ? Bon après, rien n’est impossible. » Je réfléchissais déjà à comment m’y perdre, cherchant leurs failles et une manière douce de les approcher or, une question trottait dans ma tête depuis l’arrivée de Jeno et je dois dire que ça m’empêcher de réfléchir correctement. « Dis mh… Je peux te poser une question qui a rien à voir avec le business ? »
Là je reconnaissais bien mon frère. Toujours au top, toujours prêt à faire tout ce qu’il faut pour arriver au sommet, jamais peur de rien bref, un vrai Carpenter. Finalement, Jeno n’avait pas tort, il fallait viser haut pour arriver au sommet, il ne fallait pas baisser les bras à la première difficulté et puis, avec les examens, pour être au top et aussi pour rattraper son retard, il fallait bien être à fond, rien de mieux pour ça que de l’herbe et des petites pilules que je pouvais récupérer ici. Large sourire aux lèvres, je finis par lui donner raison. « D’accord on va faire comme ça et puis comme on dit, qui ne tente rien n’a rien ! » Je me sentais invincible, prête à tout. Depuis le retour de Jeno, tout était on ne peut plus parfait. S’il avait réussi à réintégrer Harvard après s’être fait chopé, on était à l’abri de tout. Peut-être que ce Ted était un vrai con de première mais, je lui devais beaucoup pour m’avoir ramené mon frère ici. Comme quoi cet abruti pouvait nous servir ! Je me mis à rire suite à ses paroles. Il avait raison, lorsque je lui parlais comme cela, c’était pour lui annoncer quelque chose qui me tenait à cœur, quelque chose que je savais qu’il n’allait pas aimé entendre mais dont j’avais vraiment besoin ou encore, quelque chose de grave. Je pris une grande inspiration tout en baissant la tête avant de lui demander : « Ouais bah justement en parlant de mamans… Est-ce qu’elle est au courant ? J’veux dire si j’crève de cette connerie… » On ne savait rien sur cette épidémie. On ne parlait jamais de notre situation familiale parce qu’ensemble, on était bien mais quelque fois, ma mère me manquait je veux dire, celle qu’elle était avant. J’avais besoin de savoir si quelqu’un l’avait informé, si elle s’inquiétait de me savoir à l’hôpital en quarantaine ou si elle m’avait totalement rayé de sa vie définitivement. J’avais beau faire semblant d’avoir un cœur dur comme la pierre, la famille avait toujours été quelque chose d’important à mes yeux et je savais que ça faisait chier Jeno également.
Je n’étais pas faible, je ne baisse jamais les bras, je ne montrais jamais autre chose que de la haine ou du mépris. Aujourd’hui, j’étais en quarantaine, je ne savais pas ce qui allait se passer. Je n’avais pas peur d’être malade ou même mourante, j’avais peur pour mon frère parce que c’était la seule personne qui comptait réellement à mes yeux et je n’avais pas envie de le faire souffrir indirectement. Je ne voulais pas le laisser seul dans ce monde de fou et si je devais quitter cette terre, ça ne serait pas comme ça. Je baissais la tête, quelque peu dessus de me montrer sous cette facette et énervée d’avoir mentionné notre mère. Jeno se baissa pour croiser mon regard or, je l’évitais un maximum jusqu’à ce qu’il termine son discours. Finalement, je ravalais ma salive en hochant positivement la tête. « Ok, ok. Je vais survivre à cette saloperie dont on ne connait rien. J’ai pas la trouille, je baisse pas les bras c’est juste que… » Je soupirais désespérément avant de relever la tête pour croiser le regard de mon frère. « Bordel tu me manques ! » Finis-je par avouer. Je ne montrais jamais mes sentiments, les déclarations d’amour, ce n’était pas pour moi or, Jeno était à l’extérieur, j’étais coincée ici et ne pas avoir de ses nouvelles, ne pas pouvoir le voir ou lui parler comme je voulais, ça me tuait intérieurement et ça me rendait plus faible. Elle était là ma seule faiblesse, Jeno. Prenez-moi mon frère et je n’étais plus rien. J’avais besoin de lui au quotidien et le le coup de mou aller rapidement me passer, j’en étais certaine. « Tu sais quoi ? Laisse tomber. L’appelle pas de toute façon, elle en a surement rien à foutre ! » Finis-je par admettre en croisant les bras avant d’afficher un léger sourire. « Je t’ai toi, c’est tout ce qui compte. » Et puis qu’est-ce qu’elle ferait m’man ? Elle prendrait le premier avion pour voir une dernière fois sa fille ? Nan mais n’importe quoi, jamais elle ne se déplacerait, on comptait plus à ses yeux, il n’y avait que Ted.
Je ne sais pas pourquoi j'avais dit tout cela à Jeno. Je devais le faire encore plus flipper, ce n'était pas dans mes habitudes de me plaindre, d'avoir peur ou quoi que ce soit. N'empêche que s'il avait été de ce côté de la vitre, j'étais certaine qu'il aurait réagi de la même façon. On devait être dans le même cas lui et moi. Cette chose que j'avais, que les autres avaient, on ne savait pas ce que c'était, on ne savait pas si on allait survivre ou non. Je ne voulais pas rester enfermée ici jusqu'à la fin des temps. Il fallait que je sorte, il fallait qu'ils trouvent un remède ou au minimum la cause de cette maladie. Je dois manquer à pas mal de monde... Soupirais-je avant de rire. En fait, je devais surement faire des vacances à tout le monde ouais? Mon caractère de merde devait manger à mon frère et personne d'autres du moins, pas grand monde. En y réfléchissant bien, notre mère avait fait son choix. C'était son nouveau mec. Elle avait fait une croix sur ses enfants et elle ne pouvait que s'en vouloir. L'imitation que Jeno m'offrit était plutôt réussi et je ne pus m'empêcher de rire. Je crois que j'la comprendrais jamais. Quand j'pense qu'on dit que je lui ressemble. Plutôt crevée que de me marier avec un connard comme Ted ! La famille, c'était ce qu'il y avait de plus important. Jeno était le plus important et ça, il l'avait bien compris. Je déposais à mon tour ma main contre la vitre, j'avais envie de le serrer dans mes bras cet abruti. Je soupirais, espérant sortir très vite de là, souriant à ses paroles jusqu'à ce qu'il me dise qu'il devait partir. Bonne idée parce que là, on frisait le ridicule. Bonne vente moi, je vais essayer de m'occuper de tu sais quoi ! Je lui fis un clin d'oeil, réfléchissant déjà à comment m'y prendre. Compte sur moi. Je t'aime aussi chaton ! Je lui fis un signe de la main avant de m'éclipser le sourire aux lèvres. Il n'y avait que Jeno pour ça, réussir à me faire sourire.