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Ça faisait à peine deux jours que j'étais dans cette saloperie de chambre et j'en avais déjà marre. Je n'ai jamais été une personne très patiente alors, m'enfermer derrière cette grande vitre comme un animal en cage, je peux vous dire que cela me faisait péter les plombs. J'avais beau être bien entourée entre Austin, Emma, Eugénie, Xaver, Draco, Davy ou encore même Nausicaa, Ricardo et Gwen, j'avais également les deux Romanov sur le dos, à croire que le destin en avait après moi. D'accord, je n'étais pas toujours parfaite, oui je faisais des conneries à longtemps de temps mais, ce n'était pas une raison pour me punir de cette façon. Bordel, qu'est-ce qu'on se faisait chier ici ! J'étais assise sur mon lit, avais un mal de crâne affreux sans parler de vertiges mais, je resterais les bras croisés et ferais la gueule jusqu'à ce qu'on me sorte d'ici. Lorsqu'une infirmière s'approcha de mon lit, je lui lançais un regard noir en lui demandant : Vous pouvez pas m'apporter mon portable, un paquet de clopes, peut-être une petite bouteille pour faire passer la douleur ?! Mais elle n'avait pas l'air de meilleure humeur que moi et se contenta de m'ordonner de la suivre, ce que je fis après lever les yeux au ciel. Finalement, elle m'amena jusqu'à mon frère et un léger sourire se dessina sur mes lèvres jusque je l'aperçue. Pitié, dis-moi que t'es la pour me faire sortir de cette prison... Le suppliais-je presque derrière cette putain de vitre.
J’avais énormément envie d’étranger l’infirmière qui était venue me chercher ou même encore pire, la torturer jusqu’à ce qu’elle me laisse sortir et tout le monde sait que j’en serais capable si l’envie me prenait. C’est vrai, je pensais peut-être qu’à ma gueule mais rester enfermée ici dans cette robe blanche affreuse, sans portable, sans aucune drogues bref, sans rien, c’était tout simplement affreux alors ce qui était à l’extérieur n’avait pas le droit de se plaindre. Je suivis l’infirmière en trainant des pieds, m’agrippant à tout ce que je trouvais sur mon passage pour ne pas perdre l’équilibre. Apercevoir mon frère derrière la vitre, ça me redonnait le sourire mais, ça ne me calmait pas pour autant. J’étais tout de même heureux de voir un visage familier que j’appréciais plus que tout et je dois bien reconnaitre que de ne pas lui envoyer de sms, lui raconter ma vie ou encore écouter ses petits problèmes quotidiens, ça me manquait horriblement et à ce moment précis, je m’en rendis encore plus compte. Sa remarque me fit rire et s’il avait été à mes côtés, je lui aurais volontiers craché à la figure pour qu’il reste coincé ici à son tour or, ce n’était pas le cas donc je devais prendre sur moi. Je soupirais avant de répondre à sa question. « J’ai l’impression que ma tête va exploser, je suis en manque et si je reste enfermée ici un jour de plus, je crois que je vais refaire le portrait à une des sœurs Romanov. » Ah oui parce qu’en plus d’être malade comme un chien, je me retrouvais avec les sœurs Romanov sur le dos. Sérieusement, j’avais la poisse jusqu’au bout c’est fout ça. Enfin dans un sens, jusqu’ici, j’avais réussi à me contenir et j’étais plutôt fière de moi. « Non mais sinon sérieux, ça va au mieux hein… Et toi ? » C’était faux, je n’allais pas bien, cette épidémie s’était juste la pire chose qui puisse m’arriver mais, je n’allais pas lui dire ça, je voulais pas qu’il s’inquiète surtout que Grace était également malade. Je voulais avoir des nouvelles de l’extérieur et puis de lui aussi, comment est-ce qu’il s’en sortait alors qu’une bonne partie des Mathers était malade ?
Il est vrai que je n’étais pas du genre à me plaindre et il était dans mon habitude de relativiser les choses or, enfermée dans cette prison, j’avais l’impression que mes derniers neurones allaient finir par exploser et que très bientôt, je perdrais le contrôle de ma raison et finirais par agresser une infirmière dans le but de sortir et ce, même si ça devait me conduire en cellule. Nous enfermer ici, sans télévision, sans portable, sans drogues, sans alcool, sans musique, sans… Rien ! Ce n’était pas humain. Même les animaux étaient mieux traités et pour combler le tout, la bouffe était immonde. Je fis un rapide résumé de ce que je vivais ici à Jeno, en précisant que j’avais droit aux deux Romanov par la même occasion. Sa remarque me m’étonna pas le moins du monde et me valut un léger sourire malgré la douleur qui était constamment présente. « J’y manquerai pas promis. Je crois même que les deux vont y passer. » Ca faisait quelques jours que je me retenais et, ce n’était pas dans mes habitudes. Cette année, j’avais décidé de faire plus soft, bien que je savais que cette bonne résolution allait disparaitre avec le mois de janvier. C’est vrai, lorsque je les avais croisais au bal de nouvel an, je m’étais contentée de les agresser verbalement bien que j’avais été un peu plus loin avec Skylar. Elle n’avait pas riposté et cela m’avait prouvé qu’elle n’avait aucune répartie et que c’était comme s’en prendre à une gamine de trois ans sans défense, cela me facilitait la tâche je dois le reconnaître. Je demandais ensuite des nouvelles de l’extérieur et je m’attendais à cette réponse. Il faut dire que la plupart des gens étaient placés en quarantaine, il devait vraiment se faire chier et ça ne pouvait être que négatif pour les affaires. Je me mis alors à soupirer désespérément : « Vivement que je sorte d’ici je te jure ! On rattrapera tout ça dès que je pourrais sortir et que cette putain d’épidémie sera terminée. » Je ne peux pas dire que le fait que notre petit commerce soit en train de couler me réjouissait mais, je savais qu’on n’allait pas toucher le fond. On allait remontrer la pente et ce, même si je devais faire le tour de la région pour trouver de nouveaux clients ! Je faisais entièrement confiance à mon frère et je savais qu’il allait gérer, comme à son habitude. Il ne s’étala pas sur le sujet, sans doute parce qu’il y avait toujours cette saloperie d’infirmière qui guettait mes moindres mouvements. Elle pouvait prétende que c’était pour mon bien, je ne voyais pas les choses de la même manière. « Des beaux mecs ? Ouais ça va enfin y a Draco et Xaver quoi. Après Austin, Gwen, Davy, et Emma, à croire que les Mathers sont les premiers touchés ! Nausicaa et les Romanov. Eugénie mais ça va, derrière ses airs de pétasse, elle est plutôt cool. Sinon, des gens que je connais pas et que j’ai pas vraiment envie de connaître à vrai dire. » J’avais déjà des amis, je n’avais pas besoin de m’en faire ici et puis, ils avaient tous l’air si déprimés et ennuyeux... Non, faire la conversation à des gens qui étaient à moitié en train de crever sur leur lit d’hôpital, ce n’était pas vraiment mon trip. « Bordel, j’ai l’impression d’être un animal en cage. » Fis-je remarquer en riant, observant les quatre coins de cette grande vitre à la recherche d’une potentielle issue.
Je n’étais pas du genre à me plaindre mais aujourd’hui, je n’avais pas vraiment le choix. Le fait d’être malade en lui-même ne me dérangeait pas tant que ça par contre, qu’on m’enferme, qu’on me retire mes affaires, qu’on me permette de voir mon frère que dernière une vitre ça, ça me mettait hors de moi et je faisais d’innombrables efforts pour ne pas péter la gueule à toutes ces personnes qui m’obligeaient à rester ici. J’écoutais le monologue de Jeno avec beaucoup d’attention, écarquillant les yeux face à ses paroles. « Ah ouais, toi aussi tu trouves ? » J’étais totalement d’accord avec lui. Depuis son retour, tout avait changé. J’étais on ne peut plus ravie pour Grace et lui mais, cela l’avait rendu beaucoup trop sage à mon goût et j’avais suivi le pas d’une certaine manière. « C’est assez flippant, je pensais la même chose ! Pour ma part c’est mes putains de bonnes résolutions. Je voulais être plus gentille et finalement, je trouve que ça me va pas du tout. Tu te rends compte que j’ai réussi à contrôler mon envie de péter la gueule aux Romanov au bal de nouvel an ? Pwa, je suis dégoûtée d’avoir raté cette occasion en plus j’aurais eu un super public. » J’affichais une mine décomposée avant de reprendre le sourire aux lèvres : « T’as de bonnes idées parfois ! » Tabasser un Eliot. C’était peut-être méchant mais après tout ce qu’ils nous faisaient vivre ses petits cons, je pense qu’on avait mérité un bon divertissement. Je ne visais aucun Eliot en particulier parce qu’à vrai dire, il y en avait peu que je pouvais supporter. « McDougall ? Romanov ? Eliots ? Nan mais t’as vu ma tête ? Plutôt crever que de me taper un Eliot ! » Renchéris-je en croisant les bras contre ma poitrine. Je parlais d’un ton ferme et on ne peut plus sûr, oubliant de préciser que oui, je m’étais déjà tapée quelques Eliots mais, la plupart du temps je n’étais pas clean ! On fait tous des erreurs dans la vie. « Et puis toute façon j’ai même pas besoin d’une ceinture de chasteté pour y être. Ici, t’as pas vraiment le choix. » Déjà la plupart des étudiants étaient malades à crever et pour couronner le tout, on était surveillé comme si l’un de nous pouvait s’échapper d’un instant à l’autre alors qu’il n’y avait aucune issue possible. « T’inquiètes, je ferais passer le message ! Et tu passeras le bonjour à ceux qui sont dehors ! » Même s’ils n’étaient plus très nombreux. Je cherchais tout de même à moyen de m’échapper mais apparemment, c’était beaucoup trop sécurité, ce que je trouvais assez étonnant pour un hôpital. Je n’avais qu’une envie c’était de partir, de rattraper le temps perdu avec Jeno, autant pour ce qui est des affaires que pour notre image qui devenait peu crédible dernièrement. « A t’entendre je suis une personne cruelle arrêtes, je suis pas si insupportable ! Ouais bon d’accord, je suis insupportable ! » Si il fallait l’avouer. Dès que j’avais l’occasion de me plaindre, je me plaignais ! Je marquais une pause, hésitant à poser cette question qui me brûlait les lèvres depuis plusieurs minutes maintenant.
Jeno, c’était le frère idéal. Il m’avait tout appris indirectement. C’est vrai, j’aurais pu devenir une petite prétentieuse, sûre de moi et capricieuse comme pas deux ou encore une petite intello coincée qui ne connaissait pas le sens du mot folie. Ouais, j’aurais certainement été une toute autre personne si jamais Jeno n’avait pas été là car, il était mon modèle. Oui, j’avais toujours pris exemple sur lui et si j’en étais arrivée là aujourd’hui, c’était grâce à lui, même si j’avais du mal à l’avouer par fierté. Le fait qu’on fasse beaucoup moins de conneries, c’était ahurissant, surtout qu’après son retour à Harvard, on savait qu’on était invincibles. Rien ni personne ne pouvait quelque chose contre nous, avec ce connard de beau-père dans les pattes, Harvard n’était plus notre maison mais notre empire. « Parce que tu crois toujours que c’est toi qui portes des couilles dans la famille trésor ? Aoutch ! » Je me mis à rire avant de reprendre plus sérieusement : « Sérieusement t’as rien manqué et puis, je l’aime bien Grace hein mais, faut pas trop qu’elle t’accapare parce que j’ai de meilleures idées quand je suis avec toi. » C’est vrai que même si j’aimais Grace comme si c’était ma propre sœur, elle avait tendance à assagir Jeno et parfois, c’était assez frustrant. Je faisais pas mal de conneries habituellement or, avec mon frère à mes côtés, j’étais plus forte et plus imaginative. D’ailleurs, enfermée ici depuis plusieurs jours, j’avais eu le temps de trouver plusieurs idées et je lui en fis rapidement part : « Moi je propose qu’on fasse la misère à ces saloperies d’infirmières pour qu’elles me relâchent ensuite, on bloque le conduit d’eau chaude aux Winthrops, on fout de la coke dans les plats de la cantine, on s’occupe de refaire le portrait de ce cher Andy, on remplace l’eau des fontaines par de la vodka, on va refaire la déco chez les Lowell, on s’arrange pour faire virer Salomée des Dunsters parce que je lui ai peut-être accidentellement vendu des petites pilules qui font rire au lieu de ses anti-stress habituels, on vole les sujets d’exams et on les remplace par des questions exotiques. Quant aux bizuts Marthers, faudrait vraiment voir jusqu’où ils seraient capables d’aller pour entrer chez les verts. » Fière de mes conneries, je lui adressais un large sourire en attendant son idée à lui et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle était tout simplement… Parfaite ! Magique, fantastique, extraordinaire bref, c’était l’idée de l’année ! « Omg je t’ai déjà dit que j’étais trop fière de toi frangin ? En fait c’est peut-être pas une si mauvaise idée que tu sois tout seul dehors. C’est une idée de génie, bien sûr que je peux le faire ! » L’espace d’un instant, j’avais oublié que j’étais enfermée ici, malade et dans cette putain de blouse sans avoir la possibilité de me changer. « Moi j’appelle pas ça de la prostitution mais se faire plaisir parce que t’imagines même pas à quel point les infirmiers sont sexy ici. Je vais te trouver tout ça, même s’il faut que je m’improvise styliste ! » Des médocs sur le marché histoire de faire plus de chiffre, pwaaa j’en rêvais déjà !