Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility(+Bleeker) I tried to forget you - Page 3
Le Deal du moment :
SSD interne Crucial BX500 2,5″ SATA – 500 ...
Voir le deal
29.99 €


(+Bleeker) I tried to forget you

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Apparemment, mon instinct de survie s’était enrayé, car il baissa mon bras, l’air exaspéré. Un sentiment de honte m’envahit. Je ne cherchais même plus à comprendre ce qu’il se passait. J’étais donc incapable de me débrouiller sans lui ce soir, alors que j’aurais voulu qu’il me laisse dans mon désespoir, qu’il ne me voit pas dans cet état pathétique.

« Euh... Non, c’est que c’est pas par là alors… Je suis désolée… »

Je n’étais plus française là. Je n’arrêtais pas de m’excuser, de pleurer, de me cacher. J’étais aux antipodes de ce qui faisait ma personnalité aujourd’hui, c’était une expérience très déroutante. J’avais l’impression d’être retombée en enfance, d’avoir quatre ans, d’être perdue sans un adulte à mes côtés. Je ne savais plus où me mettre, prenant simplement la direction qu’il m’avait indiquée. Je n’osais même pas me tenir trop proche de lui, ou encore lui tenir la main, chose que j’aurais faite naturellement jusqu’à quelques minutes auparavant. Je serrai mes bras autour de mon corps entre deux taffes de nicotine, afin de résister à la tentation de glisser mes doigts entre les siens. Je ne voulais pas avoir à essuyer un autre refus de sa part, qui m’aurait encore déstabilisée. Je chuchotai un vague remerciement. J’étais dans une phase d’humeur descendante, et par conséquent n’arrivait pas à me convaincre qu’il me raccompagnait par envie, mais par obligation morale. Je m’étais persuadée qu’il ne voulait pas être là plus que moi, et que s’il restait, ce n’était que pour s’assurer que j’arrive à destination saine et sauve, sans me faire agresser ou sans me perdre. Ou encore pour vérifier que je ne m’endorme pas dans le caniveau à quelques mètres de là. Mais j’étais mauvaise langue. Sans que je ne lui demande rien, il posa sa veste sur mes épaules. Effectivement, je ne devais pas être très discrète, tremblante comme une feuille. Le pire, c’était que je n’avais pas si froid que ça, après réflexion. Si je tremblais tant, ce devait surtout être dû à la fatigue et les tensions qui s’étaient accumulées depuis quelques temps… Toujours est-il que sa veste sur mes épaules m’apporta un peu de réconfort. Et paradoxalement, il arriva même à m’arracher un sourire en me comparant à un automate en panne. Il n’avait pas tort, en soi, je devais donner l’impression de ne fonctionner qu’à moitié vu de l’extérieur – de l’intérieur, je ne fonctionnais plus du tout, la panne complète, HORS SERVICE s’affichait en néon rouge clignotant dans mon cerveau. Je n’avais même pas intégré le fait que ma fumée partait directement dans sa figure. Il avait toujours détesté les fumeurs, et ne m’avait jamais vu fumer. Moi qui croulait déjà sous la honte, à présent j’étais complètement écrasé par elle. Confuse, reprenant un semblant de conscience, je balançais au loin cet instrument de la mort à petit feu.

« Excuse-moi, je sais pas ce qui m’a pris… J’ai commencé en arrivant, mais j’avais réussi à  arrêter, parce que je sais que c’est pas bon et que tu détestes ça, mais… Mais quand je suis tombée sur Bleeker l’autre jour, j’ai craqué et je me suis racheté un paquet. C’était une connerie, je sais… Mais je vais arrêter, j’ai réussi une fois, y a pas de raison que je n’y arrive pas une seconde fois. »

Tant qu’il était là, je retrouvais une motivation pour arrêter, motivation qui s’était complètement effacée la semaine précédente lorsque j’avais cédé à la tentation et à l’angoisse. Je serais capable d’arrêter tout de suite pour lui s’il le fallait, et tant qu’il serait en vie je n’aurais pas de soucis de ce côté-là. J’aurais pu faire tout et n’importe quoi pour lui s’il me le demandait. Finalement, nous n’étions pas si loin que ça de la maison des Lowell, car après quelques minutes de marche seulement, nous nous retrouvions devant le petit jardin et la barrière par laquelle j’avais fui son sosie une semaine auparavant.

« Voilà… On y est… »

J’étais face à lui, hésitante sur la marche à suivre. Que devais-je faire ? Lui laisser mon numéro ? L’embrasser ? Le laisser là ? Je devais avoir l’air vraiment bête planté là à regarder mes pieds. Je fis glisser sa veste de mes épaules, la lui tendant. Je n’en avais plus besoin maintenant que j’étais arrivée à destination. Je cherchais mes mots, ne sachant pas par où commencer, ni comment terminer…

« Merci de m’avoir raccompagnée… Je devrais retrouver ma chambre toute seule, ça devrait aller maintenant. Et… j’espère que ça te dis toujours que l’on se revoit plus tard, et que je t’ai pas complètement dégoûté ce soir… »

Le tout prononcé avec un léger rire nerveux, un petit mordillage de lèvre inférieure, et une main dans les cheveux, sautillante d’un pied sur l’autre, et vous obtenez le cocktail parfait de l’adolescente complètement paumée émotionnellement et sans aucune confiance en elle. J’ai déjà dit que j’étais pathétique ?

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Dans un élan de pitié bonté, même si son système immunitaire le suppliait de garder sa veste pour éviter d'avoir la crève le lendemain au réveil, Bleeker la prêta à Norah pour qu'elle puisse se réchauffer un peu. Quel gentleman ce mec, pourtant d'habitude si radin avec ses propres affaires. D'un côté, toute à l'heure, la jeune femme l'avait déjà suffisamment noyé de larmes donc elle avait presque marqué son territoire sur le manteau du jeune homme. Ce dernier n'appréciait donc pas les fumeuses. Ou les fumeurs. Ou n'importe quel maso portant ce poison à ses lèvres sachant pertinemment que ça la rapprocherait de la mort certaine, des dents jaunes et de la grosse voix de camionneur. Aucun avantage à fumer, c'est même pas sexy. Ah si, Daisy dans Gatsby le magnifique soufflait magnifiquement la fumée délicatement prise depuis sa longue cigarette. Mais bref, chez Norah, ça n'ajoutait qu'un accessoire de plus à son image de dépravée, pas sûr que ça lui soit bénéfique, donc. Donc Norah était prêt à arrêter … ? Pour lui ? Non, pour Siméon. Tant mieux, cette soirée aura eu au moins quelque chose de bon pour elle. « Ce mec n'a vraiment pas une bonne influence sur toi ... » soupira-t-il, n'y pensant évidemment aucun mot puisqu'il se trouvait tellement formidable que se dénigrer lui écorchait presque la figure. Sa si belle figure. « Arrête, tu ne le regretteras pas. » Quand on y pense, Bleeker avait un effet curatif, une cure de désintoxication à lui tout seul. L'autre jour, une prostituée avait décidé d'arrêter son job nocturne pour lui, et maintenant Norah. La classe, non ? Non … Bon, OK. Ils continuèrent leur route et gagnèrent ensemble le patio devant la grande maison des Lowell. Oh mon Dieu, il allait bientôt retrouver son lit d'amour. Enfin, il était temps. Enfin discrètement, toute à l'heure quoi, une fois qu'il sera bien assuré que Norah est montée dans son lit. Il aurait pu opté pour rentrer chez sa mère mais la flemme ; il était encore un peu soûl, il avait mal aux jambes, aux fesses et tous ces facteurs le poussaient à opter pour la facilité, c'est-à-dire rentrer dans sa chambre chez les Lowell. Il attrapa sa veste qu'il tint du bout de l'index par le col et baissa la tête en buvant les paroles de Norah. Il pouffa un peu de rire – tic nerveux – avant de répondre ; « On se revoit dans la semaine, c'est promis. Je m'excuse pour la façon dont je t'ai appris … Toutes ces choses. C'était maladroit mais … Bref, on en reparle demain. Tu dois être fatiguée. » Il jeta sa veste par-dessus son épaule, sans la lâcher évidemment. Sinon bonjour l'effet à la James Dean complètement foiré. Comment lui dire au revoir ? Lui serrer la main ? L'embrasser ? Non, finalement il choisit de l'enlacer, comme ça, sans artifice, sans rien, histoire de sentir une dernière fois la chaleur de son corps contre le sien. « Bonne nuit. » Et il fit demi-tour, genre il s'en allait.

En réalité, il se cacha dans l'ombre, observant minutieusement la Norah gagner la résidence. Il devait passer pour un psychopathe mais merde, lui aussi avait envie de rentrer. Au bout de dix minutes, il jugea que la Française devait déjà être au fond de son lit, assommée, en train de ronfler comme une locomotive en plein western. Discrètement, il traversa le jardin, gravit les escaliers et gagna l'intérieur, la pièce principale … Et visiblement Norah n'était pas encore montée dans sa chambre. Merde. Craps. Zut de flûte. Oh saperlipopette. Maintenant, il devait lui expliquer sa présence ici. Il buta sur ses mots mais put tout de même sortir une excuse un minimum crédible ; « Je, hum … voulais voir si tu étais bien arrivée … Et, hum … Apparemment oui, donc ... » Oui, c'est très crédible comme excuse.


J'avais pas envie de finir le sujet tout de suite :sifle:
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

J’ai toujours adoré cette façon qu’on les hommes de balancer leur veste par-dessus l’épaule, ne la tenant que du bout du doigt… Surtout chez lui, c’était particulièrement classe, et un peu sexy je dois l’admettre.

« Oui, tu as raison… Et le pire, c’est qu’il n’a pas la moindre idée de ce qu’il a déclenché le pauvre… »

Ou presque. Il devait bien se douter de quelque chose après notre première rencontre, qui était particulièrement catastrophique. Il ne fallait pas être bien intelligent pour comprendre que quelque chose clochait chez moi après m’avoir vu tomber sur une chaise, bafouiller, ne plus pouvoir bouger, et rougir comme une pivoine. Et il devait bien être un minimum intelligent s’il avait réussi à entrer à Harvard. Mais bon, il n’était pas devin non plus, donc il ne pouvait pas avoir deviné que cette rencontre m’avait encore plus bouleversée que ce qu’il n’avait vu. On pouvait dire qu’il n’avait vu que la partie émergée de l’iceberg, tandis que Siméon en avait vu la partie immergée.
Il avait sûrement raison. Arrêter ne pourrait qu’être une bonne chose pour moi. Moins de goudron dans les poumons, moins de risques de cancer. Quoique ce dernier point, c’était un peu des conneries. C’était peut-être vrai dans le temps, mais dans le monde d’aujourd’hui, avec les pollutions et tous ces gaz bourrés de molécules nocives pour nos poumons et nos organismes, un non-fumeur avait autant de chance de choper un cancer qu’un fumeur. A moins de vivre sur une île déserte perdue au milieu de l’océan Pacifique. C’était peut-être la solution. Je pourrais peut-être m’exiler sur une île déserte, et comme ça je n’embêterais plus ni Siméon, ni tous les Bleeker du monde avec mes sautes d’humeurs. Mais là n’était pas le sujet. Pour le moment la seule île que je souhaitais retrouver se trouvait sous ma couette. J’avais réussi à ne pas l’effrayer, ce qui était un miracle. Je laissai échapper un rire nerveux. Effectivement, il aurait pu s’y prendre autrement pour m’annoncer sa mort prochaine que de me balancer ça alors que j’étais complètement ivre et sans aucun contrôle sur mes réactions. Mais au moins, il était d’accord pour que l’on se revoie dans le courant de la semaine, ce qui me réchauffa intérieurement.

« En effet, je suis plutôt fatiguée. Mais c’est d’accord, on se revoit dans la semaine alors. Comme ça on pourra se parler en étant sobre, et au moins tu n’auras pas à supporter les montagnes russes de mes émotions, haha… Tiens, je te laisse mon numéro, tu m’appelles quand tu veux et on se trouvera un moment… »

Je sortis un bout de papier de mon sac sur lequel je notai le dit numéro avant de lui tendre. Je me mordillai la lèvre inférieure, mes yeux vagabondant de droite et de gauche, attendant que le temps passe. Je ne savais pas comment lui dire au revoir, je ne voulais pas le mettre mal à l’aise, résultat j’étais mal à l’aise comme jamais. Il mit fin à ce tourbillon de questions en passant ses bras autour de moi. Je fermai les yeux, prenant une profonde inspiration, laissant la tension se relâcher doucement. J’aurais pu rester là toute la nuit, mais il fallait bien mettre une fin à cette étreinte, bien que la chaleur de son corps fût le meilleur réconfort de toute la soirée. Après avoir murmuré un bonne nuit à mon tour, je le regardai s’éloigner de quelques mètres, avant de lui tourner le dos et de rentrer dans la maison des Lowell. Les escaliers étaient là, en face de moi, mais je n’avais pas le courage de les gravir maintenant. Sans faire de bruit, de peur de réveiller les autres qui dormaient profondément et qui devait certainement faire de beaux rêves – en particulier Bleeker, que j’aurais été incapable d’affronter si tôt après Siméon – je me dirigeai vers la cuisine afin de me servir un verre d’eau. Il me fallait bien ça pour me remettre de mes émotions. J’allais m’asseoir sur le canapé, le regard perdu dans le vide, buvant quelques gorgées par moment. J’avais l’impression de me réveiller d’un rêve – d’un cauchemar ? – et que tout ce qui venait de se passer n’était pas réel. Mais je n’eus pas le temps de m’enfoncer plus profondément dans ces sombres réflexions, car la porte s’ouvrit. A croire que je n’étais pas la seule à rentrer aussi tard. Je ne voulais vraiment voir personne, essayant de disparaitre au fin fond du canapé, quand je remarquai que l’intrus n’était autre que Siméon. Je fus surprise, que faisait-il là ? Apparemment, ce n’était que pour s’assurer que j’étais bien rentrée. En soi, c’était tout à son honneur, mais je ne vois pas comment j’aurais pu me perdre entre le portail et la porte d’entrée.

« Oui, je suis bien rentrée, mais… tu sais, entre là où tu m’as laissé et la porte, il n’y avait pas grand-chose à faire, j’aurais difficilement pu me perdre… »

Je ne savais pas quoi faire. Je me levai, me dirigeant vers la cuisine.

« Tu veux un verre d’eau ? »

Comment ça je suis ridicule ? Non, pas du tout. Rien de mieux qu’un bon verre d’eau pour se remettre d’une bonne cuite et d’un tel raz de marée émotionnel.

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Non, en effet, Cody n'avait aucune idée de tout ce qu'il pouvait déclencher chez Norah. Pas sûr qu'il ait envie de le savoir, remarquez. Visiblement, elle était bien abîmée cette fille et pas sûr qu'un tour chez le carrossier la réparerait. Toutefois, s'il ne devait pas se coltiner le rôle de Siméon, il aurait été bien tenté de demander des détails à Norah, d'approfondir ce qu'elle avait commencé puisqu'elle avait volontairement attisé sa curiosité … Mais il se retint. Plus tard, peut-être. On verra. Il saisirait la moindre occasion, c'est clair. Sauf que la soirée devait se terminer là, sur un échange de numéro qu'il tortilla chaudement entre ses doigts. Il eut toutefois l'intelligence de NE PAS donner son téléphone en retour, sans quoi imaginez la gêne si elle essaye un jour d'appeler Siméon en étant dans la même pièce que Bleeker ? Pas concevable du tout. Ça faisait partie du genre de choses qui, en général, sont considérées comme des mauvaises idées. « Les montagnes russes, avec toi, c'est plutôt sympa. » Quelques mots pour un bien sobre conclusion surplombée d'un sourire en coin, il fit un volte-face théâtral pour un faux départ, se retournant au moins deux-trois fois sur son passage comme pour être sûr de bien graver cette dernière image de Norah dans sa tête. Quel Don Juan, digne d'un Poetic Lover, vous savez les fameux auteurs de 'darling faisons l'amour ce soiiiir', hymne à l'amour des kikoos. Et comme vous le saviez donc, ce départ ne fut pas un vrai départ. Il attendit quelques minutes, pas assez, pour gagner la résidence des Lowell puisque lui aussi il y vivait et qu'il était fatigué, qu'il avait froid, qu'il n'avait pas le courage de demeurer plus longtemps dehors. Le problème fut qu'une fois à l'intérieur, il recroisa Norah qui n'avait finalement pas très envie d'aller se coucher. En tout cas pas maintenant donc il en fit les frais.
Quel con, quel con … Mais quel con. Cody, t'aurais dû attendre quelques minutes de plus, t'assurer vraiment qu'elle avait gagné l'étage. MAIS NON. L'appel du sommeil avait été trop fort, attiré par Morphée comme Roméo vers Juliette, Jack Dawson vers Rose DeWitt Bukater, Norah vers le côté obscur de la force … Et voilà, comme d'habitude, il se retrouvait con face à l'ange D'Angély (attends, j'me marre) encore une fois. Incapable d'aligner deux mots l'un après l'autre, il parvint tout de même à formuler quelque chose d'à peu près compréhensible, du moins pour le décodeur Lowell puisque Norah comprit à peu près ce qu'il voulait dire. Excuse pas forcément suffisante mais elle ne rechigna pas, invitant même Cody à prendre un verre d'eau. Youhou, un verre d'eau, c'est la fête. Il se gratta l'arrière de la tête, un peu gêné et surmonté d'une grimace, répondit ; « Ouais … Non … Je ne sais pas ce qu'il m'a pris … J'ai vu ton état, j'ai pensé qu'il valait mieux que j'aille vérifier. Pathétique non ? » Il avait envie de se claquer intérieurement. D'ailleurs il le fit. Il la méritait cette claque psychologique. Il se décontracta un peu plus par la suite ; « Un verre d'eau ? D'accord, ça fait longtemps que j'en n'ai pas bu. » Et bam, deuxième claque psychologique. Il y en a un qui se réveillerait avec des bleus à l'intérieur de sa tête demain matin. Pourquoi ne pouvait-il pas répondre oui ou non comme à peu près toute personne normalement constituée ? Il s'avança vers la cuisine, s'appuya contre le chambranle de la porte afin de bloquer ainsi le passage. Il avait besoin de justifier l'idiotie qu'il venait de sortir.  « Enfin si, mais tu vois c'était façon de parler quoi. » se rattrapa-t-il inutilement. Non mon gars, si tu tombes d'un arbre sans branche, il est complètement superflu de tendre les bras pour en choper une. Ceci est un vieux proverbe des temps ancestraux, prononcé pour la première fois par un moine tibétain qui n'est pas moi, non non non, je n'ai aucune responsabilité sur ce proverbe pourri.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Aussi étonnant que cela puisse paraître, j’avais l’impression que les rôles s’étaient inversés entre nous. Je n’étais plus celle qui bégayait et n’arrivait pas à aligner deux mots. C’était son tour maintenant de ne pas réussir à construire une phrase normalement. Sujet verbe complément, tout cela se mélangeait d’une façon étrangement comique. Et à ma plus grande surprise, le voir dans cet état avait l’effet d’un puissant calmant sur moi. Je ne ressentais plus aucune tension, aucune contraction des muscles, je n’avais plus envie de pleurer. J’étais sereine. A croire que je m’étais complètement vidé de mes émotions après tout ça. C’était même presque mignon de le voir s’inquiéter de mon état, quoique j’avais l’impression qu’il me prenait pour une mamie ou une gamine, au choix. En tout cas, quelqu’un incapable de monter des escaliers pour trouver son lit. Mais je ne me vexai pas, j’avais trop donné niveau montagnes russes pour la soirée.

« Oh non, t’inquiète pas. Si toi t’es pathétique pour ça, qu’est-ce que je devrais dire ? »

Je souriais bêtement, comme si j’étais complètement stone. C’est ça de trop pleurer, ça vous grille les neurones, et vous empêche de réfléchir ou de penser à ce que vous êtes en train de faire. De le voir perdu comme j’avais pu l’être face à Bleeker me fit même rire. Il s’embrouillait tout seul avec son histoire d’eau, et s’enfonçait encore plus à essayer de se justifier.

« Haha, t’en fais pas, j’avais compris. Et puis si on compte sur cette soirée, ça fait effectivement un bon moment qu’on a pas bu d’eau, quand on y pense. »

J’attrapai un verre dans le placard au-dessus de l’évier avant de le remplir. J’étais partie pour le rejoindre dans le salon, mais il m’avait devancée, s’étant avancé jusqu’à la cuisine. Il était là, appuyer contre le chambranle de la porte, me bloquant le passage, ce qui n’était pas pour me déranger… Tout s’embrouillait dans ma tête. J’avais rêvé de ces retrouvailles des centaines de fois, mais jamais cela ne s’était passé de cette façon. J’étais tiraillée entre mon envie et ma raison. J’avais envie de blottir tout contre lui, de sentir son cœur battre contre le mien, de l’embrasser tendrement… Mais le peu de raison qu’il me restait m’intimait de rester en retrait, de garder une certaine corporelle afin de ne pas le mettre mal à l’aise, puisqu’il n’avait pas l’air de s’y faire. Ça, c’est mon espace vital, et voici le tien. Je ne rentre pas dans ton espace, tu ne rentres pas dans mon espace. C’était très dur pour moi, qui avais eus l’habitude d’être très tactile avec lui. Mais je me retenais quand même. Après tout, c’était déjà beaucoup de le voir là, sous mes yeux, et de l’avoir retrouvé. Je lui tendais donc son verre d’eau, restant à une distance appropriée. Je n’arrivais pas à détacher mes yeux de lui. Je m’appuyais contre le mur, terminant mon verre aussi lentement que je le pouvais sans que cela ne paraisse bizarre. Mais il arriva bien un moment où le verre se retrouva vide, et je n’avais plus d’excuse pour traîner encore plus. Il valait mieux qu’il rentre chez lui et que j’aille me coucher.

« Bon… Je suis encore désolée pour… cette soirée complètement dingue, haha. Je crois qu’il est tant que je regagne mon lit, et que tu rentres chez toi. Tu ne crois pas ?... »

J’allais poser mon verre dans l’évier, revenant vers la porte, n’arrivant pas à rester à une distance aussi large entre nous, sans pour autant me coller à lui. Je m’étonnai moi-même de réussir à garder une distance raisonnable. Je me mordillai – encore – la lèvre inférieure, le regardant de sous mes cils complètement démaquillés. J’avais déjà eu du mal à lui dire au revoir cinq minutes auparavant, mais maintenant c’était encore plus difficile. Je m’étais contentée d’une étreinte, mais à force de s’inquiéter pour moi il commençait vraiment à me faire craquer. Mais non, il fallait rester raisonnable, et garder ce genre d’excès pour quand nous serions sobre, la prochaine fois que nous nous reverrons.

« Donc… On se revoit bientôt, t’as déjà mon numéro… Et ne t’inquiète pas, je devrais réussir à trouver ma chambre sans que tu viennes vérifier dans cinq minutes... »

Aussi stupide que cela puisse paraître, je n’arrivais pas à me défaire de ce sourire idiot de naïveté.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Cody Bleeker, le seul mec heureux de boire de l'eau. Non, il y avait aussi les Sahariens qui, en général, ne crachaient pas sur une goutte d'eau. Mais là, le jeune homme extrapolait un peu histoire de parler et honnêtement, quand on l'écoutait, on se demandait s'il ne valait pas mieux qu'il ferme sa bouche. Euh si, on est d'accord là-dessus, non ? « Voilà, tu comprends toujours où je veux en venir. » lâcha-t-il dans le seul et unique but de la flatter et de passer tout bonnement à un sujet moins gênant que le goût du brunet pour de l'eau. Il valait mieux ça que débattre là-dessus. Imaginez qu'ils finissent par se faire une petite séance d'oenologie en comparant de l'Evian à de la Cristalline ? Super. Heureusement que D'Angély n'avait pas l'esprit aussi tordu, loin de là. Une fois son verre servi, Cody le prit en main, il remercia sa partenaire d'un bénin sourire, faisant genre de s'intéresser à la décoration, aux tableaux, aux tapisseries … Comme s'il les mirait pour la première fois de sa vie alors que sérieusement, il en avait pris des petits déjeuners entre ces quatre murs. Même des verres d'eau. « Très sympathique ici ... » lâcha-t-il pour meubler la conversation, mais il n'était finalement pas certain que Norah l'ait écouté puisqu'elle embraya sur la soirée pas très classique qu'ils venaient de passer. « On est fatigué, on a bien mérité quelques heures de répit. » ajouta-t-il pour confirmer ces paroles. Elle termina en précisant qu'ils se recontacteraient tous les deux, enfin que Siméon le ferait, pas Norah ni Bleeker donc traduction ; Norah pouvait toujours attendre pour avoir des nouvelles de son frenchy. Dommage que Cody soit bien trop respectueux pour le lui préciser. « Je pense que oui, je peux te laisser monter en ayant la conscience tranquille … Quoiqu'on sait jamais, les escaliers, une marche bancale … Un accident est si vite arrivé … Mais non, tu feras gaffe à bien te tenir à la rambarde en montant ? Promis ? » Sinon il pouvait s'improviser Bob le Bricoleur à quatre heures du matin. La classe internationale pour Cody, lui qui portait si bien la salopette et le marteau. Non, n'allons pas jusqu'à là. Maintenant qu'il avait l'assurance qu'elle irait bientôt se coucher et que, de ce fait, lui aussi, il s'avança dans la cuisine et posa le verre d'eau précédemment servi au-dessus de l'évier, après l'avoir avidement rincé. Il était tout de même un peu chez lui ici et respectait certaines règles de vie. L'homme parfait, ou presque. Revenant sur ses pas, il étouffa un bâillement entre ses doigts ; « Je n'ai plus qu'à te souhaiter une très bonne et sûrement courte nuit. » Puisqu'il fallait encore un au revoir pour clore cette magnifique – ou pas – soirée, il recommença avec sa bête étreinte qui fit tout de même son effet toute à l'heure. Sauf que cette fois, comme un remake de 'je m'échoue sur toi en plein milieu du trottoir', dès qu'il releva la tête de son épaule sur laquelle il avait allègrement appuyé son menton et qu'il se retrouva une nouvelle fois à une distance quasi minime de son visage, il ne résista pas à l'appel de son corps qui l'ordonnait de l'embrasser. Encore une fois. La … Troisième de la soirée ? Jamais deux sans trois, il fallait s'y attendre, comme Nabilla qui ne porte pas de culotte sur un plateau télé. Son cerveau en mode off, il unit ses lèvres aux siennes pour un échange cette fois plus langoureux que sur le trottoir, là où il s'était contenté de crocheter la serrure sans y entrer. Comique quand on sait qu'ils se situaient exactement dans l'encadrement d'une porte. Bleeker ne s'écoutait pas, ne pensait pas, n'agissait pas, tout était simplement out of control. Puis il se sépara d'elle, encore, prenant quand même le temps de rabattre une mèche de cheveux derrière l'oreille de Norah. « Pas désolé. » En fait si, atrocement. Mais c'était histoire de faire écho à l'épisode de toute à l'heure, vous voyez, comme dans les films puisque cette soirée n'avait absolument rien de réel pour lui. Comme pour elle.  
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Si en soi, la soirée s’était plutôt enchainée et mal passée, au moins se terminait-elle sur une note un peu plus légère. Que ce soit dû à notre fatigue mutuelle ou au trop plein d’émotions, toujours est-il que la gêne et le malaise qui nous habitait depuis un bon moment s’étiolaient progressivement, jusqu’à disparaître. J’étais beaucoup plus calme, et il le semblait aussi, ce qui était des plus agréables. Il arrivait même à faire un peu d’humour !

« Haha, promis, je ferais attention à ne pas louper une marche en montant, et à bien me tenir à la rambarde pour ne pas tomber. Ne t’en fais pas pour ça… Ce serait plutôt à moi de m’inquiéter de comment tu vas faire pour rentrer chez toi… »

Il s’avança dans la cuisine pour ranger son verre après l’avoir rincé – il faisait les choses bien – libérant ainsi la porte et le passage. J’aurais pu m’avancer, mais non. Je restais contre mon mur, le suivant du regard. J’essayais encore d’intégrer le fait que ce qu’il se passait devant eux était bien réel, que je n’étais pas en train de rêver ou d’avoir une hallucination. Mais non, il était bien là, dans la cuisine des Lowell, si peu probable que cela puisse paraître. Après avoir rangé le verre au-dessus de l’évier, il se rapprocha de moi. Que je le veuille ou non, il était temps de se quitter.

« Bonne je sais pas, courte oui… Enfin, je crois… »

Je restais immobile, lui laissant l’initiative pour les au revoir que j’étais incapable de gérer toute seule. Et puis, il valait mieux ça que de me prendre un vent monumental ou de le mettre mal à l’aise encore une fois. J’avais fait assez de gaffe au cours de la soirée, je préférais rester sur mes gardes. Il me prit dans ses bras, comme il l’avait fait juste devant la porte. J’enfouis mon visage dans son cou, fermant les yeux pour profiter au maximum de l’instant. Le temps semblait s’être arrêté. Mais la nuit repris son cours et ses droits alors qu’il mettait fin à cette étreinte. Ou pas tout à fait. C’était ce que j’avais cru, qu’il allait tout simplement s’éloigner comme il l’avait fait quelques minutes auparavant, mais sans que je ne m’y attende, à ma grande – et agréable – surprise, ses lèvres rejoignirent les miennes en un baiser bien plus intense que les quelques secondes sur le trottoir. Je me laissai aller tout contre lui, ma main passant mécaniquement dans ses cheveux. J’aurais été bien incapable de dire combien de temps nous restâmes ainsi. L’instant me parût aussi bref qu’éternel, intense et tendre à la fois, un véritable paradoxe. Un léger rire m’échappa lorsqu’il confirma qu’il n’était pas désolé cette fois-ci. Je posai brièvement mon front contre le sien, les yeux plongés dans ses yeux. Tout semblait si réel et imaginaire à la fois.

« Moi non plus. »

Puis après avoir pris une profonde inspiration, je me reculai légèrement, n’arrivant pas tout de suite à détacher mes bras de son cou. Je devais le laisser partir et aller me coucher, cependant j’avais la désagréable impression que je ne le reverrais jamais si je le laissais s’envoler loin de moi une nouvelle dois. Malheureusement, je n’avais pas le choix. Mes bras quittèrent leur perchoir, sans attraper ses mains cette fois – j’avais retenu la leçon. Je passai entre le mur et lui dans l’encadrement de la porte, me retournant une dernière fois une fois arrivée en bas de l’escalier. Il était temps que je monte rejoindre Morphée. Je lui lançai un dernier regard.

« Fais attention sur la route… Bonne nuit. »

Je gravis les dernières marches qui me séparaient de mon lit à contre cœur, car si elles me rapprochaient du sommeil dont j’avais grandement besoin, elles m’éloignaient irrémédiablement de lui… J’entrai dans ma chambre, m’allongeant sur le lit sans prendre la peine de me déshabiller, contemplant le plafond sans trouver le sommeil pendant quelques minutes, le temps de laisser couler quelques larmes en repensant à tous les évènements improbables qui venaient de se dérouler, et qui me laissait l’horrible impression que même si je venais de le retrouver, je venais aussi de le perdre sans m’en rendre compte.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Rien de logique ne découlait de ce baiser. Qu'est-ce qui avait pris à Cody ? En ce moment, c'était son truc d'embrasser les filles sans savoir pourquoi, sans écouter autre chose que ses pulsions animales. Ou pas animales d'ailleurs, pas sûr que les animaux prennent le temps de s'embrasser avant de passer à l'acte, enfin le jeune homme n'était pas non plus un spécialiste. Sauf que dans les documentaires qu'il avait l'habitude de regarder – souvent aux lendemains de cuite où il trouvait ces programmes particulièrement passionnants – il n'avait pas souvenir d'avoir vu un jour des animaux pratiquer baisers ou autres préliminaires. Bref, non, ses pulsions n'appartenaient qu'à lui, il ne savait juste pas les contrôler. Qu'on ne lui en veuille pas, du haut de ses presque vingt-cinq ans, il n'était qu'au fond qu'un grand enfant qui agissait et qui réfléchissait seulement après. Bien que son cul lui criait de partir en courant, sa tête le raisonna, l'ordonnant de ne pas bouger d'un cil. L'air presque amusé, il regarda Norah avant de détourner son regard, étouffant un bâillement dans sa bouche pour ne pas montrer Ô combien il était crevé. La jeune femme affirma qu'elle non plus n'était pas désolée, ce qui fit légèrement rire Blee. De bon cœur, je vous rassure, il ne s'en moquait aucunement. Le plus honteux des deux, de toute manière, c'était lui, non ? Du moins, tant que Norah ne se prenait pas une chaise pour le fuir. Puis elle partit, pressant le pas pour retrouver ses draps, visiblement. « Bonne nuit. » murmura-t-il à son tour en la voyant remontant, faisant mine de regagner la porte d'entrer. Il l'ouvrit, posa sa main contre cette dernière et garda une oreille aux aguets. Il guettait le moindre pas, la moindre porte se refermant et … Quand il fut certain qu'il n'y avait plus aucun bruit dans la maison, il fit claquer la porte d'entrée et revint sur ses pas. À son tour, il se hissa en haut des escaliers et prit le chemin opposé à celui de Norah, pouvant enfin se plonger dans son lit. Mon dieu, il en aura fallu des péripéties pour pouvoir se glisser sous ses draps, limite s'il n'avait pas dû passer sous le bureau. En fait, il n'avait juste eu qu'à embrasser Norah mais l'idée était la même … Ou presque. Il ne l'avait pas fait contre son gré, ça c'est sûr. Finalement, il trouva vite le sommeil, espérant que cette soirée ne soit bientôt plus qu'un lointain souvenir.




TO BE CONTINUED ...
(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)