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(+Bleeker) I tried to forget you

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Sa famille. Oui, c’est vrai, sa famille était là pour le soutenir, sûrement, mais quand même. Il y a une différence entre être soutenu par ses parents et être soutenu par la personne qui vous aime le plus au monde. Non que ses parents ne l’aime pas, de ce côté il avait toujours eu plus de chance que moi. Mais ce n’est pas la même chose, pas le même amour, ça n’apporte pas le même réconfort. Ses parents l’aiment parce qu’il est le fruit de leur union. Moi je l’aime pour ce qu’il est, de façon complètement désintéressée, et sans borne. Il n’aurait rien eu à me cacher, rien à changer, il n’aurait pas eu à me mentir ou à faire semblant. D’accord, il ne voulait pas me faire souffrir, ça je voulais bien le comprendre. Mais entre ne rien me dire et me laisser espérer qu’un jour, peut-être, nous allions nous retrouver, et le fait de me tenir au courant pour que je puisse me préparer au deuil en douceur, il y avait une sacrée différence. Je venais de passer quatre ans à penser à lui chaque jour, sans pouvoir l’oublier, à me demander si lui aussi de son côté avait pensé à moi, s’il m’avait oublié, s’il m’aimait encore comme je l’aimais. Tous les sentiments que j’avais tenté d’enfouir profondément dans un petit coin refaisaient surface d’un coup, sans prévenir. J’étais submergée, pire, j’avais l’impression de me noyer. C’était beaucoup trop pour moi, pour la Norah d’aujourd’hui qui ne ressentait rien, qui cachait tout, qui avait coupé le courant niveau sensibilité. Je n’avais plus la force de supporter tout ça, et ne savait plus comment le contrôler. Tout ce trop-plein d’émotion déborda par les glandes lacrymales, mon seul moyen d’expression pour le moment.
Il s’agenouilla devant moi, essayant de fixer son regard dans le mien, mais je préférais le fuir pour le moment. Il m’avait déjà vu dans des états pires que celui-ci, les yeux gonflés, les plaques rouges et compagnie, mais nous avions dix-sept ans. Là j’en avais vingt-trois, j’étais censée être une adulte, être capable de gérer mes émotions sans faire d’excès. Mais non. Je réagissais comme une gamine, une adolescente rebelle et pas contente. Le contact de ses mains sur mes épaules me tira légèrement de mon chagrin, m’apporta un peu de réconfort. Jusqu’à ce que lui aussi subisse un accès de colère. Quoique, je n’arrivais pas à déterminer s’il était vraiment en colère, ou s’il usait de la violence pour me faire réagir et me sortir de ma torpeur. En tout cas cela fonctionna, car je fus tellement choquée que je m’arrêtais de pleurer nette, redressant mon visage pour le regarder droit dans les yeux. Je n’avais pas l’habitude de le voir s’énerver, lui qui était si doux, si calme de nature, comme un gros nounours. Mon doudou à moi. Je restais scotché quelques minutes. Dans un sens il avait raison, la vérité valait mieux qu’un mensonge, au moins je n’avais pas à lui quémander des explications. Parce que vu l’état dans lequel j’étais, il m’aurait servi un mensonge comme il le suggérait que je ne l’aurais pas lâcher tant qu’il ne m’aurait pas expliqué pourquoi il ne m’aimait plus, après tout ce que nous avions vécu, et surtout parce que ce que nous avions partagé était bien trop fort pour disparaitre, même après quatre ans. Non, je ne suis pas niaise. Je ne croyais pas à l’amour. Et puis j’ai rencontré Siméon. Toutes ces conneries sur le Prince Charmant et compagnie, je n’y croyais pas. Quand mes parents me racontaient qu’ils ne pouvaient pas vivre l’un sans l’autre, qu’ils étaient des âmes sœurs, je leur riais au nez sans scrupules. Jusqu’à ce que je rencontre Siméon. Là, j’ai su. Tout simplement, naturellement, j’ai su qu’on était fait l’un pour l’autre. J’en avais la conviction profonde, je ne pouvais pas lutter contre ça, et lui non plus. Quand on rencontre la bonne personne, on le sait. Il essuya mes larmes de ses pouces, tandis que j’essayais de regagner une certaine contenance. Puis il approcha son visage, si près que je pouvais sentir son souffle sur ma peau, tel une douce brise d’été. Je posai mon front contre le sien, réduisant encore plus l’espace entre nous. Puis tous mes efforts de retenue furent anéantis avec ses mots. J’éclatai à nouveau en sanglots devant l’horreur de cette fatalité. Voulant cacher ma peine tant que je le pouvais, et voulant profiter de chaque instant passé à ses côtés, j’enfouis mon visage dans son cou, laissant libre court à la fontaine de mes yeux.

« C’est pas juste qu’elle nous sépare si vite. Pourquoi tu dois mourir maintenant ? T’es si jeune, et on vient juste de se retrouver, et… et… Je t’aime tellement. T’as pas le droit de partir, tu peux pas me laisser toute seule dans ce monde… Comment je vais faire, moi, pour vivre sans toi ?... »

Ma voix était entrecoupée de sanglots, et secouée par l’émotion. Moi qui avait tout caché à l’intérieur pendant toutes ces années, me livrer comme je venais de le faire, me dévoiler de la sorte, cela me demandait beaucoup d’énergie, et j’étais bien trop faible pour endurer tout ça. Je pouvais sentir mon corps entier trembler sous le coup de l’émotion. Par reflexe, les bras toujours contre mon corps, je me blottis un peu plus contre lui, m’abandonnant tout contre son cœur, comme j’avais l’habitude de le faire à dix-sept ans…






Aaaaaah, beurk, c'est sale comme façon de mourir !!!
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Pourquoi Bleeker n'avait-il pas simplement passé son chemin quand Norah l'avait interpellé ? Quand elle avait insulté sa compagne d'un soir ? Après tout, il était Cody, pas Siméon. À un moment, Norah finirait bien par s'en rendre compte. Mais non, sûrement poussé par une vague altruiste, il s'était résigné à discuter avec elle pour mieux la ramener chez les Lowell, s'enfonçant dans un mensonge sans queue ni tête et prétextant une espèce de cancer pour se débarrasser d'elle plus facilement par la suite. Il priait intérieurement pour que cette seconde partie du mensonge sombre dans le trou noir post-murge ; Cody n'aurait de ce fait pas à subir son chagrin et ses yeux bouffis chaque fois qu'ils se croiseraient dans la résidence. Et ils se croiseraient, c'est une fatalité, comme la tragédie d'Antigone ou la Team Rockett qui s'envole vers d'autres cieux chaque fois qu'elle croise Sasha et Pikachu. Cody ne se le pardonnerait pas d'avoir bidonné tout ça mais après tout, elle ne voyait pas Cody, juste Siméon. Donc le Blee, il ne risquait finalement pas grand-chose, mis à part d'avoir tranquillement ramené Norah chez elle. Enfin ça, seulement s'ils ne prenaient pas racines sur ce trottoir, ce qui ne semblait pas tout à fait gagné d'avance. Alors que ses larmes semblèrent s'être mises en grève durant quelques secondes, elles reprirent de plus belle, en cascade, imbibant même sous sa veste le t-shirt de Cody. Heureusement qu'on n'était pas en pleine Fashion Week sinon il l'aurait déguerpi directement sans pudeur. Toutefois, il baissa la tête, prenant la peine de réajuster avec un semblant de délicatesse son manteau afin qu'elle évite le massacre. Merde quoi, il venait de l'acheter donc t-shirt blanc + mascara noir = massacre au corps à corps, t-shirtocide, annihilation du textile, attentat au mascara. Tiens, le dernier ferait un bon titre de film. Le Lowell, une fois chez lui, s'empressera de le rajouter à sa liste de films dont il écrirait les scénarios s'il ne préférait pas glander sur son canapé à rien faire. Oui, cette liste existe vraiment en plus, c'est ça le pire je crois. Il cherchait les mots, torturant littéralement ses ménages en quête de THE phrase magique qui arrêterait ses larmes comme on ferme un robinet … Mais comme un con, tout ce qu'il sortit fut ;  « Comment t'as fait pendant quatre ans pour vivre sans moi ? Tu ne t'es pas cryogénisée non plus pour faire une ellipse dans le temps et sortir quand je reviendrais vers toi. Tu as juste changé de pays, changé de vie ... » Quatre ? Cinq ? Norah l'avait dit et Cody n'était même pas sûr d'avoir retenu le bon chiffre. Prions pour que l'alcool inhibe son sens du temps. Elle se lova, il passa ses bras doucement autour d'elle en poussant un soupir dû à son inquiétude. Sa tête délicatement laissée contre la sienne, il s'immobilisa quelques minutes, observant avec un soudain intérêt une enseigne clignotante à l'autre bout de la rue. Il ne fallait plus qu'elle s'énerve davantage, attendant avec impatience le moment où elle supplierait Cody de la ramener chez elle, dans son lit, là où elle pourrait totalement oublier ce qu'il venait de se passer. Comme coincé dans un cinéma avec une soudaine envie d'aller aux toilettes, c'est Cody qui prit l'initiative en se risquant en chuchotant dans le creux de l'oreille ; « Tu v... On vient de vivre un ascenseur émotionnel. Je te propose de te ramener chez toi et on en reparle demain ? » Il valait mieux qu'il s'éloigne avant qu'elle ne se rende compte de l'imposture, enfin il le croyait. Sa tête pensait cela, mais son corps l'intimait de demeurer comme ça encore quelques secondes, tout contre l'étudiante. Merde, Cody appréciait la chaleur de Norah contre lui, ses soupirs et, contre toute attente, ses reniflements intempestifs qui faisaient en général plutôt office de tue-l'amour. Corps, tu vas obéir à la tête oui ?! Ohlalala, bière, vodka, whisky, qu'importe avec qui Bleeker venait de passer la soirée, il serait vraiment temps que vous arrêtiez de croiser son chemin. Bad bad influence.
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Plus jamais. Plus jamais je ne boirais autant. Cette phrase revenait comme une litanie dans ma tête, sans cesse, martelant mon cerveau. Moi qui essayais toujours de me contrôler, de cacher mes sentiments et d’afficher un masque de calme et de froideur, je perdais mon sang froid en sa présence, l’alcool coulant dans mes veines amplifiant chacune de mes émotions sur son passage. On aurait presque pu croire que j’étais victime de crise bipolaire, atteinte d’une maladie mentale. J’ai toujours été impulsive, seulement sobre, j’arrivais à me contenir un minimum. Mais j’étais loin d’être sobre… C’est pour ça que d’un coup, sans prévenir, je passais de la jeune étudiante déprimée et en larmes, à la jeune étudiante dans une colère noire et en larmes – ça, ça ne changeait pas.

« Comment j’ai fait pour vivre ? La question c’est plutôt comment j’ai fait pour survire ! Tu te rends pas compte, c’était insupportable ! J’ai déjà pas supporté le fait de quitter Paris, et ça tu le sais très bien. Alors en plus, devoir te laisser derrière moi, c’était… inhumain. Et quand j’ai commencé à ne plus recevoir de nouvelles, ça m’a achevée ! J’en ai voulu à mes parents, t’imagines même pas à quel point. Ils ont brisé ma jeunesse, et maintenant c’est trop tard. Je les ai tellement haïs que je suis devenue exécrable avec tout le monde, je leur en ai fait voir de toutes les couleurs, ils étaient tellement désespérés qu’ils m’en ont collé un chaperon sur le dos ! Je me suis encore plus renfermée sur moi-même, encore plus que quand je préparais mon concours pour l’école du Louvre ! J’ai parlé à personne sauf quand j’étais obligée, j’ai pas d’amis ici, et j’en veux pas. Je hais l’Amérique, parce qu’elle m’a tout volé. Et quand je vois ce que je suis devenue avec tout ça, je me déteste encore plus ! C’est vrai quoi, merde, j’étais bien avant, j’étais normale… Maintenant je déteste la vie, je déteste ma vie… »

L’accès de colère qui venait de m’envahir repartit aussi vite qu’il était venu. Toutes ces émotions d’un coup, j’en étais épuisée. Je ne savais plus où me mettre, je n’avais plus l’habitude de dire à voix haute ce que je ressentais tout bas. Mais le pire pour moi, c’était que je venais de lui dévoiler mes sentiments les plus sombres et les plus profonds, sans même réfléchir, des sentiments dont je n’avais fait part à personne car ils étaient bien trop personnels. Alors que je m’étais légèrement redressée pour le regarder en face pendant que je déballais mon linge sale, l’orage passé je me laissai retomber contre son torse, faisant tout mon possible pour fermer les vannes. J’aurais voulu disparaître sous terre, je me sentais toute honteuse. On ne s’était pas vu pendant quatre ans, et il fallait qu’il me voie dans cet état plus que pathétique. Malgré tout, avec ses bras resserrés autour de mon corps, je pouvais sentir une vague d’apaisement se répandre petit à petit dans mon corps. Toutes mes forces me quittèrent. J’aurais pu rester des heures comme ça. S’il devait mourir, autant en profiter jusqu’au bout non ? Puis sa voix résonna à mes oreilles dans un murmure. Un ascenseur émotionnel, c’était l’expression la plus approprié effectivement. Dans un sens, il avait raison, il valait mieux pour nous que je retourne me coucher, et que l’on parle de tout ça à tête reposée le lendemain, une fois l’alcool évacué… Et pourtant, mon corps refusait de bouger. J’en avais perdu le contrôle, il ne m’obéissait plus. Et lui, tout ce qu’il voulait, c’était rester contre le sien, sans me laisser le choix. Je fis une tentative pour reprendre mes droits, en vain. J’étais vraiment tombée bien bas. C’était le pire moment de toute ma vie. J’aurais voulu pouvoir l’effacer de ma mémoire comme ça, d’un coup. Et dans un sens, même si retrouver Siméon avait été en soi une bonne chose, et que j’étais soulagée d’avoir pu lui parler, je priais intérieurement pour que l’alcool qui m’avait mise dans cet état fasse son travail jusqu’au bout, et me fasse tout oublier le lendemain matin, au réveil.

« Effectivement, tu as raison, il vaut mieux que je rentre. » prononçai-je d’une voix faible et tremblante. « Mais… il y a un petit problème… » Je cherchais un instant mes mots pour paraître le moins ridicule possible, mais rien ne me vint à l’esprit. « Tu vas trouver ça bête, mais… j’ai plus assez de force pour me lever… »

S’il avait tenu jusque-là par quelque miracle, après ça, il ne pourrait pas se retenir soit de se foutre de moi, soit d’être exaspéré et de m’abandonner là sur le bord du trottoir…
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Tout ce qu'elle disait, ces confessions, ces pensées noires, ces choses personnelles qu'elle devait garder précieusement au fond d'elle-même depuis sûrement plusieurs années … Cody n'était pas censé les entendre. Il ne le voulait pas, il avait juste envie de bâillonner Norah pour qu'elle se taise, il n'était pas l'oreille dans laquelle devait tomber tous ces mots. Et il s'en voulait. Comme si les émotions de Siméon – le vrai Siméon – se transcendaient en lui. Cette culpabilité … S'envolerait-elle quand la nuit sera finie ? Il supplierait le dieu de la gueule de bois de l'épargner. Il adorait les longs discours de ce genre mais seulement dans les émissions de télé à la tellement vrai ou confessions intimes, paradis des cagoles qui s'improvisent Baudelaire ou scénaristes pour Grey's Anatomy. Mais écouter Norah ... C'était gênant. « Pou-pourquoi … Comment tu peux vivre … Survivre comme ça ? Comment quelqu'un comme toi, une fille aussi brillante, aussi douée, a pu s'ancrer autant dans le passé ? J'ai jamais cessé de penser à toi, mais te voir heureuse passait avant tout. » C'était chaud de parler feeling, amour, kiss kiss, manque puisque Cody n'avait aucune idée de ce que Norah pouvait ressentir. Ou ce que Siméon pouvait ressentir. Et même, dans la vie de tous les jours, il ne parvenait pas à parler de choses aussi sérieuses, aussi floues que ce qu'il y avait en lui. Il ne comptait plus le nombre de nanas à l'avoir quitté à cause de ça et il s'était fait une raison. Il en était vraiment désolé, son regard plaintif ne pouvait s'empêcher de le trahir. Oui, il fallait d'urgence qu'ils rentrent, qu'ils se séparent et demain tout ira mieux. Ça ne pouvait qu'aller mieux.
Phase de régression intense ou bien simplement une grosse flemme de se lever, toujours est-il que Cody était de corvée pour faire tenir Norah sur ses pieds. Il en déduisait également qu'il devrait la conduire jusqu'à la résidence, jusqu'à sa chambre, voire jusqu'à son lit où elle ne pourrait évidemment pas se retenir d'agripper sauvagement le gentil et innocent petit Bleeker tellement il était un viagra pour femmes sur pattes. Non, non, il n'y avait que dans les films de sa tête que les choses se déroulaient de la sorte mais qu'importe, il jouerait au chevalier servant jusqu'à ce qu'il soit pleinement débarrassé de Norah. Il espérait que le lendemain, elle ne se remémorerait pas le visage de Cody, juste celui de Siméon. Vous imaginez sinon l'ambiguïté chaque fois qu'ils se croiseraient dans les couloirs de la Lowell ? « Mon dieu mon dieu mon dieu. Promets-moi que c'est la dernière fois que tu bois. » Et que tu me croises bourrée, avait-il presque envie d'ajouter. À son plus grand regret corporel – oui parce que dans sa tête il était en mode Piaf non rien de rien non je ne regrette rien – il mit fin à cette étreinte et se releva, retroussant ses moches comme un artisan au travail. On aurait dit une vieille loque la Norah. Le L de son patronyme ne pouvait être que ça ; Norah Loque d'Angély. Il tendit la main pour l'aider à se relever, mais c'est sans compter sur l'alcool qui coulait encore dans les chaudes veines de Cody. Lui non plus n'avait pas toute sa tête et même s'il se battait pour garder un semblant de raison, son corps, quant à lui, désobéissait comme un Schmidt qui promet de rester loin de Cece. « Sérieux, fais un effort, j'm'appelle C... Siméon, pas Hulk ! » Ouuuh Gaston Lagaffe sors de ce corps. Vous connaissez ces panneaux 'attention un train peut en cacher un autre' ? Et bien ça marchait pareil avec les gaffes. À tirer comme un toutou sur son jouet sur le bras de Norah la flagada, il perdit son équilibre, tomba en avant et s'affalant de tout son corps sur elle. ET VOILÀ ! Au départ il l'avait aidé dans un de ses élans altruistes – ce qui lui arrive une fois par mois, un genre de cycle menstruel – et il finissait par la tuer. Puis vas-y enterrer son corps quand chaque parcelle du sol alentours est recouvert par du bitume. Euh … Attendez, non … Il y avait un parc ! PAR-FAIT. Reprenant finalement ses esprits, il cessa d'embrasser le trottoir et releva la tête, un peu sonné par cette gamelle. Il put donc constater avec effroi la distance très minime qui séparait son visage de celui de Norah. En temps normal, ça l'aurait déstabilisé, il aurait bégayé, buté sur chacun de ses mots, articulé des excuses brouillonnes avant de maladroitement se relever. Mais là … Ne cherchez pas plus loin ; son esprit flou vagabondait à mille kilomètres de là, il n'y avait plus que des courants d'air qui traversaient sa tête. Et donc, fatalement, guettant évidemment chaque réaction de Norah, le moindre spasme passé au rayon X, le moindre frisson, le moindre refus, il joignit ses lèvres aux siennes. Un baiser ? Pas vraiment. Ce fut comme s'il pressait ses nymphes pour en extraire la bave bonjour je casse le romantisme et j'aime ça le moindre souffle qui les traverserait. Ça ne dura pas, dix secondes tout au plus, juste assez pour se rendre compte qu'il ne merdait pas qu'un peu ce soir, non, il merdait complètement, d'un bout à l'autre, il avait la gastro de la connerie là. Prions. Elle oublierait tout, lui aussi, voilà, il tentait de se rassurer tant bien que mal, surtout que Norah n'était qu'une bouche de plus qu'il avait embrassé ce soir, pas de quoi s'en ramollir le ciboulot. Il se redressa de tout son corps, restant à genoux face à la Française, l'air interdit. « Je ne sais pas ce qui m'a pris. » Alcohololotrololol, that's all.
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J’avais tout lâché, comme une bombe, sans réfléchir. Mais maintenant que tout était dit, je regrettais d’avoir vider mon sac. Certes, il m’avait déjà vu dans des états similaires, notamment quelques semaines avant mon départ pour les Etats-Unis, mais quand même, ce n’était pas une raison. Ce n’était pas forcément le meilleur moyen de se retrouver, ni le meilleur moyen de recréer ce lien si particulier que nous avions… Quoique, j’avais l’impression que cela ne le dérangeait pas plus que ça. Forcément, il n’avait pas l’air très à l’aise, comme un mec normalement constitué dans ce genre de situation, mais quand même, il restait à l’écoute, et semblait plus triste que gêné. Mais mon jugement devait sûrement être faussé par mon taux d’alcoolémie. Honteuse de mon déballage, je n’osais plus le regarder en face. J’enfouis mon visage dans mes mains.

« Je sais pas comment j’ai fait… C’est juste que… je… Je déteste cet endroit. Et j’ai beau essayer de me faire à l’idée, j’y arrive pas… ça fait cinq ans que ça dure. J’ai essayé de me forcer, mais je… Je peux pas, c’est plus fort que moi. Et mon père qui m’a forcé à entrer dans une confrérie cette année, c’est le pompon. Déjà que je dois me forcer en cours pour rester aimable, mais là, en plus, je dois faire des efforts même là où j’habite. Et puis, le pire, jamais tu me croiras, mais… Dans cette confrérie à la con, il y a ce type, Bleeker, et… il est peut-être très gentil – en fait, il a vraiment l’air sympa – mais, c’est ton portrait tout craché et… Pour moi qui essaie de t’oublier depuis tout ce temps, de devoir le croiser tous les jours, c’est juste… c’est trop dur, j’y arrive pas. Comment je suis censée faire moi, dans tout ça ? Je sais rien faire d’autre que bosser, bosser, bosser… Une vraie asociale. J’en peux plus, Siméon… J’aimerais tellement pouvoir tout effacer, tout recommencer à zéro, ne jamais avoir quitté la France… »

Moi qui voulais arrêter de plaindre, c’était loupé, je m’étais encore plus enfoncée dans mes conneries. Et pourquoi j’avais été obligé de parler de Bleeker hein ? Maintenant, la seule idée qui tournait dans mon cerveau, c’était comment j’allais faire pour réagir de façon normale la prochaine fois que je le verrais. Evidemment, si l’alcool jouait son rôle jusqu’au bout, je n’aurais pas à me poser la question, puisque j’oublierais tout. Mais si tout me restait en mémoire le lendemain matin, comment est-ce que j’allais bien pouvoir gérer tout ça ? Déjà que je m’étais ridiculiser de façon magistrale la première fois que je l’avais vu, mais alors là, avec ce que je venais d’apprendre ce soir, j’allais forcément me transformer en fontaine inconsolable. Je ne le connaissais pas particulièrement, et n’avais pas spécialement d’affinité avec lui, mais j’avais de la pitié pour lui, par rapport à ce à quoi il allait faire face sans le savoir. Il allait devoir subir la folle complètement bizarre de sa confrérie qui ne sait pas se comporter en personne civilisée en sa présence. Enfin, toujours est-il qu’avant d’en arriver là, il fallait que je rentre chez moi saine et sauve…

« Je ne sais pas si je peux me permettre de te promettre que je ne boirais plus. J’aimerais bien, mais avec ce que tu m’as annoncé, je sais pas si j’en serais réellement capable… »

J’aurais aimé lui mentir pour lui faire plaisir, mais c’était trop me demandé en l’état actuel des choses. Autant être honnête, avec lui comme avec moi-même, les jours qui allaient venir risquaient d’être difficile, et l’alcool m’aiderait sûrement à tenir un peu. Boire pour oublier, la plus grosse connerie du monde, mais je n’en avais plus rien à faire. Tant que j’oubliai tout ça pour quelques heures, c’était tout ce qui comptait.
Il m’attrapa le bras pour me relever dans un effort désespéré. J’avais beau essayer de tout mon être, de toute ma volonté, mon corps refusait de bouger, comme si tous mes muscles s’étaient liquéfiés sur place. J’aurais bien aimé l’aider, mais je n’y arrivais vraiment pas. Et apparemment, il avait dû lui aussi abuser de la bouteille, car il n’arrivait pas à me mettre debout.

« J’essaie, mais j’ai plus de fo… »

Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase. J’avais sous-estimé sa consommation d’alcool, car il perdit l’équilibre et tomba sur moi de tout son poids. J’en eus le souffle coupé, sous le choc de sa chute qui m’avait plaquée au sol avant même que je n’ai le temps de comprendre ce qu’il se passait. Le premier coup passé, au lieu d’essayer de le repousser pour ne plus avoir ce poids sur moi, je restai immobile. Bizarrement, cela ne me dérangeait pas plus que ça. C’était plutôt étrange, après toutes ces émotions, les sentiments que j’avais pu exprimer, de me retrouver tout contre son corps allongée sur le sol, ce n’était pas si désagréable. Au moins, j’avais cessé de pleurer, ce qui en soit était déjà exceptionnel. Je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire, je restai sans bouger sous sa masse, alors qu’il se redressait légèrement, juste assez pour ne plus avoir le visage collé au bitume. Il était si près de moi que je pouvais sentir son souffle sur mon visage, tandis que je ne bougeais pas. Encore secouée par la chute, j’étais juste bonne à contempler ses yeux, guettant la moindre émotion, le moindre message. Puis il s’approcha de mon visage, posant ses lèvres sur les miennes, l’espace de quelques secondes. Un baiser furtif, mais étrange. Je l’avais déjà embrassé dans la soirée, mais là, c’était différent, troublant… J’en restais sans voix. J’étais incapable de mettre des mots sur ce qu’il venait de se passer, mais avant que je ne réalise, il s’était retiré, restant à genoux juste devant moi. Je me redressai à mon tour, m’asseyant en tailleur juste en face de lui, passant une main sur mon visage tandis qu’il s’excusait, se justifiait ? pour ce qu’il venait de faire, ajoutant encore à mon trouble.

« C’est bien la première fois que tu t’excuses pour m’avoir embrassé… »

Pourquoi cette phrase ? Il n’y avait rien de bizarre dans ce qu’il venait de faire. Sans réfléchir, je pris ses mains dans les miennes, poussant un soupir exténuée.

« Sacré soirée, hein ? Attends cinq minutes, le temps que mon mal de crâne s’apaise un peu et que mes muscles se remettent en route, et je rentre chez moi. Ca te va ? »

Je scrutai son visage, à l’affut de la moindre réaction. Cette soirée était décidément… irréelle.





Finalement j'ai pas résisté, j'étais obligée de te répondre avant d'aller en cours hanwii
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L'étudiant priait intérieurement pour devenir une sourd. Des paupières d'oreilles, ça n'existait pas ? Alors il fallait l'inventer … D'URGENCE. Cody ne voulait pas entendre tout ça, il n'était pas en état psychologique de lui faire de super beaux discours hyper rassurants, qui ferait que Norah se sente moins misérable qu'actuellement. En plus, maintenant qu'elle évoquait Bleeker – lui quoi, sauf qu'elle n'en avait pas conscience – il avait envie de se boucher les oreilles en criant 'lalalala j'entends rieeeen tu dis rien lalalala' mais il se disait qu'il perdrait toute crédibilité dans le rôle de Siméon, sauf si ce dernier avait trois ans d'âge mental mais Cody n'avait pas été informé sur ce détail quant au personnage qu'il jouait. Assuré, il ne put s'empêcher de commenter sur lui-même (décidément la chose la plus intéressante sortie de la bouche de Norah ce soir) ; « Bleeker ? Sans doute un mec très cool pourtant. » Non, il n'avait pas pu s'empêcher de se lancer des fleurs, lui qui d'accoutumée restait toujours très humble … J'déconne, c'était clairement pas la modestie qui l'étouffait. « C'est pas moi ce gars. Là, c'est moi, pas ce Cody. Je … Je pense qu'on pourrait se revoir toi et moi puis … On verra ce qui se passe. Je me sens tellement mal de savoir ce que tu deviens car je pense avoir une part de responsabilité là-dedans. » Norah n'avait jamais dit que ce Bleeker s'appelait en réalité Cody mais osef, au pire, il prétendrait que Siméon a des pouvoirs paranormaux, qu'il sait lire dans les boules de cristal et qu'il s'est reconverti dans la voyance. Cody s'en fichait pas mal, il ne le connaissait pas ce mec donc s'il voulait qu'il s'appelle madame Irma et qu'il ait changé de sexe, alors il s'appellerait madame Irma et il aurait changé de sexe. Ce n'était pas plus compliqué que cela. Bon, Cody venait déjà de lui filer un cancer donc il épargnerait sans doute un peu la vie de Siméon pour aujourd'hui.
Une cascade digne d'un Ryan Gosling dans Drive plus loin, tel un marsouin des Caraïbes, Cody s'échoua magistralement sur Norah. Il s'inquiéta plus de ne pas s'être fait défiguré par la gamelle que de la santé de la jeune femme. Mentalement, elle était déjà bien carambolée de toute manière, donc il n'avait plus trop matière à se soucier pour elle. Cédant à ses pulsions, ses lèvres entrèrent en contact avec les siennes pour une courte, très courte durée. Trop courte. Confus, il s'en excusait, espérant de ce fait éviter la claque dans la gueule puisqu'il n'avait jamais été branché violence dans les relations amoureuses ou sexuelles et il souhaitait sincèrement que Norah non plus, sinon ils ne pourraient plus, mais alors vraiment plus se fréquenter quoi. Sans doute que Siméon ne s'excusait pas automatiquement dès qu'il osait violer les lèvres de Norah, mais Cody n'avait en soi aucun lien avec elle. Ceci dit, embrasser sans la langue n'est pas vraiment embrassé, mais n'entrons pas dans ce débat qui donnerait lieu à de sanglantes disputes au sujet de la pénétration linguale de la buccodentaire. Revenons à nos moutons bourrés. Le Lowell ne la connaissait pas, on ne pouvait pas dire qu'ils s'aimaient particulièrement car lors de leur première rencontre, elle avait frôlé le traumatisme crânien et l'hyperthermie pour éviter Bleeker. Que de l'amour, hein. Sa main ébouriffant sa tignasse, il la logea dans sa nuque qu'il massa nerveusement tandis qu'il prononça ; « Oui mais tu vois, j'préfère m'excuser par politesse. Tu sais, c'est un truc de Français ça. » Ah, les clichés sur les Anglais. Ou sur les Français. Merde, lesquels s'excusent sans arrêt ? Lesquels raffolent du fromage à l'odeur aussi alléchante qu'un vestiaire après un match de rugby ? Dès qu'elle prit possession de ses mains, il eut un vieux réflexe de retrait qui se caractérisa par un grattement de nez puis un tripotage de son portable dans la poche de son jean après extirpation des mains de la miss D'Angély. Sourire timide, il fit le mec raplapla et s'étira les deux bras en l'air suivi d'un bâillement légèrement exagéré. « Cinq minutes ? OK, j'ai le temps de faire une micro-sieste. » Lessivé, il abandonna chacun de ses appuis et s'allongea contre le bitume, passant ses mains sur son visage, massant lascivement ses yeux qui picotaient par l'alcool et la fatigue. Quel cocktail de conneries quand même. Il en oubliait presque qu'ils étaient au beau milieu d'une ruelle régulièrement fréquentée par des voitures, des gens du même état physiologiquement qu'eux, des prostituées, oui parce que certaines personnes travaillent la nuit. Il profitait de cette pause pour s'aérer l'esprit, se ressourcer des embruns des gaz d'échappement. Il en avait bien besoin vu son débit inconsidéré de conneries à la minute depuis ses retrouvailles avec ce truc. Ce truc, Norah, oui oui.
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Je tiquais un moment. Cody ? Je ne comprenais pas de qui il parlait… C’était qui ce Cody ? Ou bien j’avais buté sur les mots et prononcé Bleeker autrement ? Il ne me semblait pas être soul au point de transformer un nom en un autre. C’était déjà un miracle que je me souvienne de son nom…

« De qui tu parles ? J’ai dit Bleeker. Je connais pas de Cody. T’as vraiment dû picoler un max pour passer de Bleeker à Cody… »

Il changea son discours d’un coup. Comme quoi, ça avait servi que je me plaigne. Quelques larmes, et hop, il passait de non, il ne faut pas se revoir, je vais mourir, à si si, il faut que l’on se revoit. Je ne savais pas trop quoi penser de ce retournement de situation. Dans un sens, j’étais contente, j’allais pouvoir le revoir, passer un peu plus de temps avec lui, tout en étant sobre la prochaine fois. Mais en même temps, j’avais l’impression qu’il ne me proposait ça que par pitié, parce que je m’étais transformée en fontaine sous ses yeux, et que comme il l’avait si bien dit, il pensait avoir une part de responsabilités là-dedans. Alors qu’en soit, ce n’était pas vraiment sa faute, c’était moi toute seule, de ma propre initiative, qui avait décidé de me fermer au monde et de rester dans mon coin, dans ma solitude. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Et je ne savais pas trop quoi lui dire…

« Oh, tu sais, tu n’as pas à te sentir mal… En soi, c’est pas de ta faute. Je ne t’en veux pas d’ailleurs… Mais je veux pas que tu décides de me revoir juste par pitié… Enfin… je sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais… Je veux pas que tu le sentes comme une obligation. Si t’as pas envie de me revoir, c’est pas grave, je me ferais une raison… »

Mauvais, très mauvais. Je commençais à me renfermer sur moi-même comme une coquille saint Jacques. Courage fuyons. Même avec lui, qui appartenait pourtant à mon passé, à l’ancienne Norah, mes nouveaux automatismes d’asociales commençaient à refaire surface. Je me sentais complètement perdue, un malaise s’était installé entre nous. Et ce malaise s’amplifia suite à une chute plus que ridicule et un baiser volé, pour lequel il venait de s’excuser. Chose que je ne comprenais pas. Après tout, nous étions restés ensemble plusieurs mois, et nous avions été bien plus loin qu’un simple baiser. Et puis même au cours de cette soirée, nos lèvres s’étaient unies en plusieurs occasions sans réactions de retrait de sa part. Bien que complètement paumée, je ne perdais pas le nord de mes clichés.

« Le choc t’as pas réussi. C’est pas les français qui s’excusent en permanence, c’est les canadiens. »

Alors que je prenais ses mains dans les miennes, il enchaîna une suite de mouvements complètement ridicule, digne d’un pré ado qui ne sait plus où se mettre. Grattage de nez, main dans la poche, avant de s’étirer. Je lui lançai un regard de totale incompréhension en bafouillant une excuse. Alors non seulement il s’excusait après m’avoir embrassé, mais en plus il évitait les contacts physiques ? Tout se mélangeait dans ma tête, il avait un comportement si étrange… Je m’en voulais de lui avoir fait part de ce que je ressentais, de ce que j’avais vécu. C’était forcément ça, je l’avais effrayé par tant de violence, tant de haine envers la vie et envers moi-même. Et s’il avait proposé que l’on se revoit, c’était forcément par pitié, ça ne pouvait pas être autre chose. Il s’allongea pour faire une micro sieste avant que l’on ne reparte, une main sur ses yeux. Parfait, il ne pouvait plus me voir. Je n’avais plus qu’à espérer qu’il ait assez de force à son réveil pour me soutenir physiquement. Je ramenai mes genoux contre moi, posant mon front dessus, en mode fœtus, coupée du monde. Sa réaction m’avait incroyablement perturbée, sûrement à cause de l’alcool. Ce poison avait la fâcheuse tendance d’amplifier chacune de mes émotions, bonne ou mauvaise. Je me cachais derrière la barrière de mes jambes pour me protéger, laissant couler quelques larmes silencieuses. Bon, d’accord, pas tout à fait silencieuses. Agrémentées de quelques reniflements. Je réfléchissais beaucoup trop vu mon état de fatigue et mon taux d’alcoolémie. Tellement que, mon cerveau en surchauffe, j’en eus des vertiges. Je sentis une vague de nausée monter en flèche. C’était le comble. Je refusais qu’il me voie dans un état encore pire que ce qu’il avait déjà subi. Je relevais la tête, prenant une grande bouffée d’air frais. Je prenais encore cinq minutes, le temps que la nausée redescende, laissant place à des sueurs froides, coulant le long de ma nuque… Il était grand temps que je regagne mon lit. J’essayais de me relever, mais mes muscles me faisaient toujours défaut, ce qui m’exaspérait au plus haut point. Je poussai un soupir d’énervement.

« Je suis désolée mais… j’arrive toujours pas à me mettre debout… C’est ridicule, hein ?... enfin bref, mis à part ce détail, je pense que je suis prête à rentrer, si ça te va… »

Je ne voulais pas le quitter, mais vu mon état, je n’avais pas vraiment le choix. Il fallait que je me fasse une raison… Peut-être qu’une fois sobre, ce malaise disparaitrait. Mais je n’en étais pas convaincue à cent pour cent malgré tout. Pour une raison qui m’échappait, quelque chose avait changé au cours de la soirée, et j’aurais du mal à le regarder en face après ce qu’il venait de se passer… Pourvu que j’oublie tout le lendemain.
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« Mais j'ai envie de te revoir ! » se défendit-il à base de gestes théâtraux pour appuyer les paroles de Siméon. Oui Siméon, pas Bleeker. Bien sûr que ce dernier reverrait Norah, mais sachant qu'il serait royalement ignoré, il ne songeait pas une seconde à ce qu'ils se reparlent par la suite. Cody ? Qui a dit Cody ? Non, Cody n'avait pas parlé de Cody, oh non, Norah devait faire une erreur. Pour seule réponse, il ne fit qu'un bref froncement de sourcil avant de repartir sur une expression tout à fait neutre, l'air de rien. Il merdait pas mal ce soir, entre son prénom qu'il balançait alors que Norah ne voyait visiblement pas de qui il parlait, et aussi le fait que les Français s'excusent tout le temps … Ah merde, Bleeker est Canadien, d'où le pardon quand il a embrassé la Lowell. Tout s'expliquait, tout était claire comme de l'eau de Cristalline – ou de Plancoët car je suis fière de ma région. « Ah oui pardon, autant pour moi, ils sont fous ces Canadiens. » Fous, mais tellement orgasmique, intelligente, bref, la perfection. Notez la référence très nette à Obelix, vive la Fraaaance et sa culture. Il était perturbé, si bien qu'il ne supporta guère qu'on lui tripote les mains, bafouillant avoir besoin de faire une micro-sieste le temps que Norah retrouve le contrôle de ses muscles. Mais en vain. Quelques minutes après, elle signala ne toujours pas pouvoir se lever. Roh. Dans une vie antérieure, Norah devait s'appeler Philippe et Cody Driss. Vous savez, comme dans Intouchables ? L'image de la jeune femme avec de la barbe révulsait légèrement le Bleeker. Et oui, même alcoolisé, il avait un souci avec la pilosité lorsque celle-ci était féminine. La sienne, ça allait, ça lui tenait chaud l'hiver et il préparait l'apocalypse, la fin du monde, 2012 à retardement. Vous vous moquez maintenant, mais quand la terre entière gèlerait sous -50 degrés, vous envierez le Cody qui pourra se réchauffer naturellement par le simple duvet de poil sur son torse. Merde, pourquoi je dévie sur ça, hein ? Ah oui, revenons à intouchables … Ou non. Quelque chose de plus gai, plus joyeux, plus gnangnan, bref, la cam à la Eve Angeli. D'Angély. Pardon. Il faut dire que niveau neuneu elles se valaient ce soir. Norah était comme … Cendrillon ! Qui aurait pris du LSD et se serait coupée les veines en écoutant du Lana Del Rey mais Cendrillon quand même. Lui, en revanche, représentait le Prince Charmant BG qui volait au secours de la donzelle et une fois cette dernière secourue, il tapait la pose pour apparaître sur les paquets de gâteaux. C'est beau la vie de Prince Charmant quand même, l'étudiant y songeait sérieusement en guise de reconversion. « Je vole à ton secours, atteeeends. Juste le temps de me relever … Si t'étais en danger tu serais morte depuis longtemps. » raconta un Cody pragmatique. Après plusieurs tentatives sans succès car manque de motivation, il parvint lui à quitter sa position allongée et s'approcha, le pas sautillant, du cachalot échoué sur la rive du trottoir. Comme les scientifiques dans Titanic, il constata d'abord l'état de l'épave avant de se risquer à la toucher … ça va, ça va, elle était encore un peu récupérable. Il se pencha en avant, ouvrit grand les bras en invitant donc Norah à faire de même pour qu'elle s'agrippe au moins à son cou quand il l'attraperait par la taille. Cette fois-ci, Cody prit ses précautions avec Norah, et je veux dire par là qu'il prenait des appuis, pas des capotes ou quoique ce soit, bande de petits pervers. Quelques efforts plus loin, il parvint à hisser Norah pour qu'elle se mette debout. Et le thon la petite sirène devint femme. « Je vais te lâcher. Ne retombe pas en arrière, car la prochaine je ne m'embête pas et je te traîne jusqu'à ton lit. » Humm, Bleeker autoritaire … QUE CALORRRRR. A priori, ils étaient bons pour s'en aller gaiement vers la Lowell House.
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Je ne savais pas quoi penser. Avait-il vraiment envie de me revoir ? Etait-il vraiment sincère, ou était-ce juste histoire de me dire ce que je voulais entendre, pour me fait plaisir après tout ce psychodrame ? En tout cas, il était plutôt convaincant à agiter les bras dans tous les sens… Il valait mieux pour moi que j’arrête de me prendre la tête avec tous ces détails. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas eu à me préoccuper de toutes ces choses qui font la vie des jeunes filles normalement constituées. Je ne m’étais intéressée à personne depuis lui, aucun homme n’avait attiré mon attention – exception faite de Bleeker, mais ce n’était pas pour les mêmes raisons. Je n’avais donc pas cherché à séduire ni à être séduite, et ne faisais plus attention à toutes cette foule de détails qui peuplent la route des relations. J’avais l’impression d’être dépassée, d’avoir laissé s’envoler ma chance de retrouver un lien normal avec une personne saine d’esprit… En parlant de vol, le voilà qui était prêt à m’aider cette fois, en espérant que cela ne se terminerait pas une nouvelle fois sur le bitume. Je ne fis pas de remarque sur sa blague à propos de ma mort probable si j’avais été seule, car j’aurais été cynique, et je ne voulais pas qu’il voit la Norah acerbe que j’étais devenue. Malheureusement pour lui, je risquais de ne plus être de très bonne compagnie… Une fois sûr de ses appuis, il ouvrit grand les bras avant de les resserrer autour de ma taille, tandis que je m’accrochais à son cou. Nouveau contact physique, très rapproché. Trop rapproché. Le temps de retrouver mon équilibre – ou de profiter plus longuement de la chaleur de son corps, je n’aurais su faire la différence – je me retrouvais face à lui, les bras toujours autour de son cou. Je n’avais qu’une envie, passer ma main dans sa nuque et l’embrasser. Mais pour une raison qui m’est encore inconnue, je n’en fis rien. J’étais plantée là, comme une idiote, le regard plongé dans le sien, hésitante. Que ce soit sa réaction lorsqu’il avait retiré ses mains des miennes, ou lorsqu’il s’était excusé d’avoir posé ses lèvres sur les miennes, toujours est-il que quelque chose m’empêcha d’aller plus loin. Je bafouillai, bégayait un vague merci, ne relevant même pas qu’il était prêt à me traîner par terre s’il le fallait, avant de quitter son étreinte pour retrouver le froid de la nuit. Un léger frisson me parcouru l’échine. J’étais frigorifiée d’un coup, loin de sa chaleur. Je commençais à retrouver mes esprits, ce qui n’était pas bon signe. Quitte à ce qu’il me voit au fond du trou, autant que ce soit jusqu’au bout de la soirée. Je ne voulais pas retrouver ma conscience maintenant, j’aurais tout le temps de lui faire face plus tard. N’ayant pas d’alcool sur moi, je sortis donc une cigarette de mon sac. On fait avec les moyens du bord. Je l’allumai en lui montrant du doigt la direction qu’il fallait emprunter pour rentrer chez les Lowell. Enfin, c’était ce qu’il me semblait. J’avais soudain un doute sur le chemin de mon lit. Mais bon, je faisais confiance à mon instinct de survie qui devait être en alerte rouge depuis quelques temps à présent. Si mon cerveau me faisait défaut, lui ne me laisserait jamais tomber. Ce devait donc être la bonne direction, et je me mettais en marche, titubant légèrement sur mes hauts talons, dont le son était le seul qui résonnait dans la ruelle à cette heure avancée. Ce – presque – silence commençait d’ailleurs à devenir gênant. J’aurais aimé le rompre, mais je ne savais pas quoi dire. Je ne voulais pas m’enfoncer encore plus, ni lui faire peur, ni abuser de sa patience plus que je ne l’avais déjà fait.

« Ca ne te fais pas un trop gros détour de me raccompagner ? Pour rentrer chez toi après, c’est pas trop loin ? Sinon, tu sais, je peux rentrer toute seule, on doit plus être très loin maintenant, je voudrais surtout pas de déranger encore plus… »

Norah, ou l’art de s’enfoncer encore plus, au-delà de toute attente, quand cela semble impossible. Touche le fond, mais creuse encore ! J’aurais aimé pouvoir disparaître six pieds sous terre.
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Le jeune père de famille vivait sa soirée avec Norah comme un jeu vidéo. Vous savez, il y avait comme une jauge en haut à droite qui diminuait peu à peu que les effets de l'alcool s'estompaient. Arrivé au bout de la jauge, Norah finirait par le reconnaître et verra qu'on l'a trompé sur la marchandise. À la place d'un bel apollon français comme elle en rêverait, elle se retrouverait avec un Canadien au charme atypique ayant légèrement abusé du sirop d'érable. Il voyait enfin le terme de sa mission, là où la jouvencelle se retrouverait en sécurité chez elle. Cody crut un court instant qu'il pourrait la lâcher maintenant, la laisser parcourir les derniers mètres la séparant de la résidence des Lowell toute seule … Mais n'est pas Christophe Colomb qui veut et la traversée en solitaire s'avérerait difficile puisque la jeune femme pointait l'exact opposé à la destination voulue. Bleeker soupira et baissa le bras de Norah comme pour lui signifier qu'elle se gourait carrément. Elle faisait la meuf qui n'avait pas besoin de lui, qui savait où elle allait, ce qu'elle faisait mais la mayonnaise ne prenait pas avec lui. « Ce serait tentant de te laisser te démerder seule mais si tu continues tout droit, tu finiras aux portes d'un foyer pour sans-abri. Enfin si c'est là que tu veux aller d'accord, mais j'crois que tu me devras quelques explications ... » Oui, le Siméon en lui s'imaginait déjà une Norah alcoolique, toxico, sans maison, virée de la fac, qui avait recours à la prostitution pour subvenir à ses besoins primaires et à sa consommation intense de dopes en tout genre. Je vous rassure, le Cody savait qu'elle était juste bourrée et que son sens de l'orientation s'en retrouvait légèrement désuet. Sans parler de la nicotine et son goudronnage de poumons. Remarquez, l'étudiante en histoire l'art passait du bitume au goudron, il était beau le progrès. « J'ai dit que je te raccompagnais donc je te raccompagne. T'en fais pas pour moi, j'habite à peu près dans la même direction en plus ... » La seule différence était que dans le couloir des dortoirs, au moment de tourner à gauche il fallait prendre à droite pour arriver chez lui. Sitôt la marche reprise, Cody engouffra son museau dans le col de sa veste, se protégeant ainsi de la fumée rejetée par l'usine à vapeur que devenait Norah chaque fois qu'elle s'en grillait une. Il n'aimait pas les fumeuses, il se demandait comment Siméon avait pu supporter ça. Peut-être qu'il n'avait pas eu à le faire d'ailleurs ; elle avait l'air de s'être rebellée après la rupture. Parfois oui, Bleeker savait raisonner intelligemment comme quand il analysait Norah, même s'il hésitait encore  un peu à placer 'intelligence' et 'Norah' d ans la même phrase sans négation. Ayant marre de traîner derrière lui un glaçon en laisse, il s'arrêta deux secondes et retira sa veste pour la posa sur les épaules de la jeune femme sans lui demander sa permission. Il n'avait pas intérêt à l'oublier par contre, après tout, ce n'est pas comme s'il y avait tous ses papiers, son téléphone, ses chewing-gums à la menthe fraîche qui lui donnait cette haleine si renversante. « T'entendre claquer des talons et des dents est une chose, avoir ta fumée dans la gueule en est une autre, mais si on pouvait éviter d'avoir tout en même temps … J'ai l'impression d'avoir un automate en panne à deux doigts de péter tous ses boulons avec moi. » Il s'esclaffa guilleret, insérant ses mains dans ses poches pour retrouver un semblant de chaleur.
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