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DENZEL & NINA
► Between the bars
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« Il y a des personnes qui se sentent indignes d’être aimées. Elles ne prennent pas leur place et se font toutes petites, en essayant de n’ouvrir aucune brèche au passé.»
Et voilà, il est redevenu aussi raide, froid et vide qu'une gargouille de Notre-Dame. C'est assez perturbant comme sensation, comme expression, ne pas savoir qui pense à quoi, vous voyez ? On sait jamais si on doit partir ou rester, s'il nous aime ou s'il nous déteste. C'est quelque chose de neutre, tout comme la Suisse pendant la Seconde Guerre Mondiale. Mais la Suisse a été dupée au final, donc peut-être que j'arriverais à corrompre Denzel et l'avoir ? Ce qui m'énervait le plus, c'est qu'il osait me regarder dans les yeux à chaque fois. Sans remords, ni regrets.
« « Ma main peut attendre. Tu veux qu'on parles de quoi ? Du faite que je suis tout sauf amical, et que si tu continue sur cette voix tu vas être déçu ? » »
Je suis sûre que tu es quelqu'un de bien, quelqu'un de gentil, d'attentionné & que tu ne ferais même pas de mal à une mouche. Tu t'es foutu une espèce de carapace énorme que toi même tu n'arrives pas à la retirer, Denzel. C'est nul d'être comme ça alors que la vie pourrait être si belle, si simple.. J'aurais aimé lui dire tout ça, mais à quoi ça aurait servi ? Il aurait pensé que j'étais qu'une fille pourrie gâtée, qui dit ça uniquement parce qu'elle a tout dans sa vie. J'pouvais pas y aller par 4 chemins. Je le suivais, m'asseyant près de lui face à la rivière, les yeux rivés sur l'eau, inspirant, prenant mon courage à deux mains.
« Tu sais, je sais ce que ça fait de ne pas vouloir avoir d'ami ou se sociabiliser par peur. J'ai perdu mes parents quand j'avais 8 ans, j'ai pas de frères, j'ai pas de sœurs, et j'ai traîné de famille d'accueil en famille d'accueil jusqu'à ce que je sois assez grande pour prendre soin de moi-même et pour voler de mes propres ailes. Je t'assure que c'est pas facile, ce manque, constant. Et puis, on s'attache à des gens, qu'on sait qu'on perdra un jour, parce qu'on va partir, et ce sera pareil à chaque fois, c'est toujours le même schéma. Alors j'me suis dis, que plus jamais je m'attacherais, que j'enverrais les autres bouler, que ça leur plaise ou non. Et puis au final, je suis là, assise au bord d'une rivière, à causer avec un type que j'ai rencontré à la bibliothèque une fois, quelqu'un d'assez insociable pour que je m'y attache. »
J'étais fière de moi. J'avais réussi à déballer tout ça sans une larme, sans rien. Mais ça ne veut pas dire que ça ne m'atteint pas, bien au contraire, c'est juste que je cache tout. Je ne voulais pas que les gens me voient pleurer, je voulais qu'ils aient de moi une image positif, une Nina qui s'amuse, une Nina qui aime rire, qui aime la vie et qui la croque à pleine dent. Nina qui fait la psy, n'a rien à voir avec sa face intérieure. Mais ça, personne ne le saurait, c'est certain. Je n'osais pas me tourner vers lui, j'voulais plus croiser son regard vide, alors je continuais à contempler l'eau de la rivière.
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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA
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