(+ Mei) et dieu inventa les gourdes...

Eventine ne se retint pas d’éclater de rire. Sauf que ce dernier n’avait rien de sympathique, il était moqueur, provoquant bref, le beau brun semblait définitivement avoir bouffé du lion la veille ET ce matin. « Mais c’est qu’elle mordrait ! Qu’est-ce que t’en sais ? C’est pas parce qu’ils se plaignent pas qu’ils en foutent pas une ramée, c’est que tu confonds tout en prime… et j’te signale que tu t’excuses pas non plus, alors qui est le plus obtus des deux ? » la provoqua-t-il à nouveau en lui offrant en prime un sourire narquois et insupportable d’arrogance. « Ben j’vais t’apprendre un scoop ma biche : t’es pareille ! Tu me prends tout autant de haut alors rabaisse ton caquet et peut-être que je ferais de même ! »

« C’est toi qui m’a marché sur le pied et toi qui n’a pas vu où tu marchais…Ce n’est pas à ma faute à moi…» Là, ils allaient sans doute rester là devant moi je tenais aussi à ce qu’il ne me marche pas sur les pieds. Je comprenais donc que je devais aussi faire un effort sauf que pour l’instant, « Et bien, on est mal barré alors….» Vu que pour l’instant, il était bien pour moi de ne rien dire, je regardais alors un peu plus mes petites choses et pour moi, je n’avais vraiment rien fait, et il n’était pas question que je me laisse faire.

« Mais oui bien sûr, c’est forcément ma faute à moi si tu ne regardais pas davantage où tu marchais ! J’te signale que t’as même pas un bobo alors vient pas me faire chier avec le fait que je t’ai marché sur le pied alors que toi, c’est dix heures de taff que tu viens de faire voler en fumée grosse maline ! » vociféra-t-il, à deux doigts de s’emporter définitivement. Mais elle était bouchée à l’émeri ma parole ! Eventine ne lèverait jamais la main sur une femme mais l’empêcher de tailler la route, ça, c’était tout à fait dans ses cordes en revanche. « Ouais comme tu dis : tu as fait encore plus de la merde alors j’aime mieux te dire que tu vas me filer un coup de main ! »

« Tu n’avais qu’à mettre une agrafe. Tu ne peux pas tout me reprocher. Tu dois aussi prendre tes responsabilités. » Je regardais donc autour de moi et tout en essayant de voir ce dont je pouvais lui dire, je tenais aussi à comprendre le truc. Le regardant me dire que je devais lui donner un coup de main, je lui disais : « Bon, si tu y tiens, mais il va falloir me parler sur un autre ton. » Je me demandais bien ce que je devais faire ou pas, mais bon, il fallait bien que je l’aide pour essayer d’arranger le tout.

« Mais c’est qu’elle me prend vraiment pour un con ma parole… est-ce que je dis qu’il faut que t’agrafes tes pieds pour éviter qu’ils dépassent ?! Les partitions ça s’agrafent pas, je peux en avoir besoin dans un ordre précis comme dans le désordre espèce de gourde ! J’vais pas t’apprendre la médecine alors vient pas me donner des leçons de musique » répliqua-t-il d’un ton glacial ne souffrant pas réellement de réplique à vrai dire. Ses leçons de bien fondé à la noix, elle pouvait se les cogner là où il pensait et vite fait en prime. « C’est pas que j’y tiens c’est dans la normalité des choses ! Et je te parle sur le ton que je veux, je t’ai pas traitée de conne ou cherché à te faire une leçon de morale alors arrête de me prendre pour le dernier des cons et peut-être que je m’adoucirais ! »

« Ah pardon, parfois, on ne voit pas vraiment comment il est possible pour des ignorants dans notre genre. » Je me demandais bien pourquoi est-ce qu’il fallait que je sois sur la défensive mais ce type me sortait vraiment par les trous de nez. « Je vais t’aider, mais il va falloir faire un effort. » Donc pour ma part, je comprenais qu’il était un peu difficile parfois de comprendre le truc. Je me taisais et tout en ramassant les dernières partitions, je lui demandais : « Il y a des numéros de pages au moins ? » 

« Vraiment je plains ton copain si t’en as un mais quelque chose me dit que non vu que t’es aussi agréable qu’un tas d’ordures laissé à moisir au soleil ! » s’emporta-t-il aussitôt, ne supportant pas du tout l’ironie en présence de quelqu’un ne le connaissant ni d’Eve ni d’Adam. Si Eventine lui sortait par tous les orifices, qu’elle ne s’inquiète de rien : c’était parfaitement réciproque à vrai dire. « Tiens donc, ta bonté d’âme a retrouvé le chemin de ton crâne ? Non il n’y a pas de numéro de pages, faut se repérer aux compositeurs qui sont écrit dessus » reprit-il d’un ton relativement sec tandis qu’il se baissait à son tour pour commencer à ramasser la quelque centaine de pages s’étant échouée sur le sol.

Là, il abusait en plus, mais bon, pour une fois, je comprenais donc qu’il fallait que je sois calme. Mais bon, pour l’instant, je comprenais que je devais aussi lui faire comprendre que je ne suis pas une idiote. « Et toi tu n’es qu’un minable artiste qui n’es même pas foutu de faire une partition sans faute de notes. » J’avais dis cela patiemment, et mon père m’avait fait écouté de la musique et lorsque je faisais mon boulot à l’hosto, j’avais toujours du classique dans les oreilles. « Alors si tu as pris des compositeurs c’est que tu n’écris pas toi-même… » 

Alors là, pour le coup, Eventine éclata de rire. Elle se payait sa tête en prime, en critiquant quelque chose dont elle ne connaissait rien ? Boudiii elle avait de la chance qu’il se soit un jour promis de ne jamais taper une nénette… « Haha, dixit celle qui est parfaitement ignare en musique, mais excuse moi, faire joujou avec un bistouri tu trouves que c’est plus glorieux peut-être ? T’as fait médecine parce que t’étais pas capable de faire véto, sans doute… » reprit-il d’un ton incroyablement narquois, car si elle pensait pouvoir le blesser, elle se plantait le doigt dans l’œil jusqu’au séant. « N’essaye pas de me blesser t’en a pas les moyens pauvre bichette qui se plaint d’avoir fait deux pauvres gardes de mes deux… non mais sérieux, matte-toi dans une glace la prochaine fois, quand t’auras ma carrière on en reparlera ! Et pour info : qui te dis que ce sont mes seules partitions miss je sais tout ? C’est toi qui a pas les yeux en face des trous finalement ! Minable toi-même miss je pète plus haut que mon cul ! »

« Normalement, on dit l’inverse. » Alors là, je devais sans doute rêver, lui montrant les partitions que j’avais dans la main, je disais : « Oups… » Les laissant tomber sur le sol, je n’acceptais pas qu’il me parle sur ce ton. Il avait commencé, j’avais juste continué. Lui souriant aimablement, je me décalais pour continuer mon chemin. Je passais donc mon chemin pour aller dans la direction qu’il me fallait.