(+ zoïa) what doesn't kill you makes you stronger

what doesn't kill you makes you stronger (+ zoïa)

Je courrais dans les couloirs de l'hôpital. Dès que j'avais appris ce qui s'était passé, j'avais pris le premier vol pour revenir à Cambridge. Une dizaine d'heure dans l'avion, je ne m'étais même pas reposée, j'avais juste déposé mes bagages dans ma chambre et directement, j'étais venue. L'hôpital était bondé, les médecins et infirmières courraient dans tous les côtés. Franchement, j'étais bien contente d'être rentrée en France pendant les vacances d'hiver sinon, connaissant ma chance, j'aurais aussi atterri dans un des lits, mise en quarantaine. Finalement, au bout de quelques secondes, j'arrivais à l'endroit indiqué. « Zoïa! Oh mon dieu, tu vas bien?! J'suis désolée, j'aurais dû venir te voir plus tôt... Qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi t'es là-dedans?! » Je paniquais mais j'essayais de contrôler ma voix. Je la voyais, elle, de l'autre côté de la vitre. Zoïa était ma confidente, celle à qui je pouvais tout dire sans qu'elle ne me juge. Et je l'adorais pour ça.

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Le martèlement de sa tête aurait bientôt raison d'elle, le brouhaha des autres patients n'arrangeaient rien et à mesure que le temps passait, Zoïa perdait de sa superbe et de sa patience accessoirement. Repliée sur le drap rêche de son lit, sa main recouvrait en partie son front tandis que la jeune femme luttait tant bien que mal contre l'étourdissement. Le temps n'en finissait pas et la Rousse aurait volontiers échanger les anti-douleur contre de puissants somnifères. Son orgueil s'effritait également en lambeaux tandis que sa blouse de jeune interne avait été échangée contre un habit de patient lambda. Une nouvelle visite venait à elle et la Eliot se rendait compte qu'elle comptait pour quelques personnes finalement. Ses yeux délavés de fatigue se posèrent sur la superbe d'Isaline. « J'ai connu mieux. » La Solitaire fit une grimace sarcastique. « Je suis contente de te voir Isa. » Son sourire cette fois-ci était franc. « On a attrapé un espèce de virus mutant et les médecins ne trouvent pas le remède. Sans doute qu'on va tous crever ici. » dit-elle en haussant les épaules, fataliste. Elle était une des rares personnes à qui la mort ne faisait pas peur. « Et toi, tu te sens bien j'espère? » demanda-t-elle à son amie qu'elle espérait en bonne santé.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

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J'sais pas ce que j'ai fais dans ma vie antérieure mais là, j'avais vraiment la poisse. Tuer sa mère en naissant, se faire abandonner par son père alors que vous aviez toujours été proche, se faire battre par son ex, tomber enceinte et avorter. Comme quoi, ce n'était pas suffisant. Fallait en plus que mon malheur atteigne les autres. Non mais sérieux, c'est bon là, j'peux aller me tirer une balle. Ou m'enfermer dans une prison aussi, pourquoi pas. Parce qu'un jour, quelqu'un finira par crever à cause de moi. J'espérais juste que ce ne soit pas maintenant, et encore moins Zoïa. Elle était là, à travers la vitre, toute pâle. « J'ai connu mieux. » Et moi aussi d'ailleurs, j't'avais connue mieux... « Je suis contente de te voir Isa. » Sa franchise me fit plaisir et je ne pu m'empêcher de sourire. « Moi aussi, même si j'aurais préféré te revoir dans d'autres circonstances... » Je l'écoutais ensuite me raconter ce qui s'est passé. J'avais suivi les infos par les différents journaux, que ce soit sur internet, par papier ou télévisé. Et quand j'ai appris qu'elle était dans la liste des malades, j'ai pris le premier avion pour arriver -à savoir, le jet de mon père. « On a attrapé un espèce de virus mutant et les médecins ne trouvent pas le remède. Sans doute qu'on va tous crever ici. » Je secouais alors vigoureusement la tête et dans un léger murmur, un éclair de tristesse dans les yeux, je lui répondais. « Dis pas ça, ils vont trouver un remède. Au pire, tu deviendras juste un zombie. » J'avais lâché cette dernière phrase histoire de détendre un peu l'atmosphère mais bon, j'suis pas douée pour les blagues... « Et toi, tu te sens bien j'espère? » J'acquiesçais alors. « Je viens de rentrer de France... » Ma réponse expliquait tout. Cette maladie ne semblait qu'avoir frappé Cambridge pour le moment. Et c'était déjà trop...

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Cela lui faisait du bien de voir un visage ami. Et autant dire que dans sa petite vie Zoïa pouvait les compter sur les doigts d'une seule main. Elle se mit à rire légèrement lorsque Isaline lui dit qu'elle serait au pire un zombie. « J'aurais enfin une bonne raison de bouffer les personnes qui m'exaspèrent. » dit-elle avec un sourire narquois. Même si à dire vrai, elle ne trouvait pas les zombies glamour et que sa féminité en prendrait un coup. Mais la petite blague de son amie eut l'effet escompté et lui changea les idées. La jolie Brune rentrait de France et Zoïa comprenait ainsi mieux la raison de sa bonne santé. « Tu aurais peut-être mieux fait d'y rester. » répliqua-t-elle tout à fait sérieusement. Le simple fait qu'il les colle en quarantaine n'était pas bon signe, cela voulait dire qu'ils ne comprenaient rien à ce virus mutant. Zoïa soupira finalement avant de se concentrer sur son amie, elle n'allait pas non plus lui plomber le moral pour de bon. « Raconte-moi la France, c'était comment? » Hormis la médecine, les voyages étaient un peu sa grande passion, et là elle avait réellement besoin d'évasion.

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« J'aurais enfin une bonne raison de bouffer les personnes qui m'exaspèrent. » Je rigolais légèrement à sa réponse. Il n'y avait vraiment que Zoïa pour en rigoler dans de telles circonstances, et ça me faisait du bien de voir qu'elle restait positive malgré tout. Et sur le coup, j'espérais vraiment qu'elle sorte rapidement de cet enfer. Si seulement tout pouvait s'arrêter maintenant, tout de suite. Bref, trouvez-moi une cure! « Tu aurais peut-être mieux fait d'y rester. » Tout de suite, je secouais d'un signe négatif. « J'y suis déjà restée trop longtemps, ça fait du bien de rentrer à la maison. Et puis, si j'avais décidé de rentrer plus tard, je n'aurais certainement pas eu la chance de te voir avant que tu ne deviennes un zombie. » Histoire de rester sur cette petite touche d'humour. Parce que je me rendais bien compte que ce n'était pas facile de garder espoir quand tu voyais tous ces malades, surtout que certains cas empiraient. « Raconte-moi la France, c'était comment? » Là, ce fut mon tour de soupirer. « Comme avant, ça n'a pas changé. Mon père essaye toujours de racheter mon amour. La ville est toujours la même. Les mondains sont toujours aussi chiants. Bref, c'est la France quoi. » Elle connaissait tout de mes problèmes avec mon père, du coup, elle me comprenait un peu.

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Voir un visage familier lui faisait du bien et c'est en observant celui d'Isaline qu'elle prit conscience à quel point. Plaisanter, oublier la maladie, c'était le rôle d'une amie, et la jeune Eliot en face d'elle en faisait décidément partie. Isa lui faisant part de son contentement à être de retour à Cambridge avant que Zoïa ne parvienne à la fin de sa mutation. Cette idée la fit sourire et elle rétorqua espiègle « Oui quelle horreur! Surtout qu'un Zombie ça n'a rien de féminin, tu en as déjà vu en un en escarpins sérieusement? » Car lorsqu'on croisait l'étudiante en médecine, c'était toujours haut perchée sur ses talons. Toujours sauf aujourd'hui où la robe griffée avait été échangée pour la blouse de patient. Son amie lui fit part de son voyage en France et de ses déceptions. Elle partageait le point commun du conflit avec leur père, Zoïa ne la comprenait donc que trop bien. « Emmène-moi la prochaine fois, j'ai toujours rêvé de voir Paris et je sais c'est un crime de ne pas y avoir encore mis les pieds. » lui lança-t-elle un sourire amusé aux lèvres. Elle ajouta:« Même si tu n'affectionnes pas particulièrement l'endroit, je suis certaine que c'est mieux que ce dortoir avec des gens louches et de basse fréquentation. » admit-elle hautaine. Heureusement, sa colocataire Maxym relevait un tant soit peu le niveau.

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« Oui quelle horreur! Surtout qu'un Zombie ça n'a rien de féminin, tu en as déjà vu en un en escarpins sérieusement? » Rien qu'à cette pensée, à nouveau, je lâchais un petit rire. Finalement, j'avais vraiment bien fait d'être rentrée plus tôt de France, et surtout, d'être directement venue la voir. Là, y a pas photo, elle arrivait aussi à me faire un peu oublier ces vacances catastrophiques. Je lui parlais ensuite de mon pays d'origine, de la banalité de ce petit voyage, de mon ennui et de mon mépris par rapport aux mondains français. « Emmène-moi la prochaine fois, j'ai toujours rêvé de voir Paris et je sais c'est un crime de ne pas y avoir encore mis les pieds. Même si tu n'affectionnes pas particulièrement l'endroit, je suis certaine que c'est mieux que ce dortoir avec des gens louches et de basse fréquentation. » J'imagine qu'elle aurait voulu un étage de quarantaine rien que pour elle, ou au moins, un petit service vip. Mais non, tous les malades étaient traités de la même manière, sans exception. Je pouvais comprendre pourquoi elle ne se sentait pas spécialement à l'aise. Je veux dire, nous avions toutes les deux vécu toute notre vie dans un certain luxe et là, elle en était totalement privée. Mais en parlant de France, d'office, la prochaine fois, je la prendrais dans mes bagages. Au moins, je saurais que je m'amuserais vraiment. « Promis, je t'y emmènerais un jour. Oh d'ailleurs, je vais devoir y retourner pour la fashion week. Tu seras sûrement guérie d'ici-là! On ira ensemble, je demanderais à mon père de te réserver une place d'honneur aux premières loges. » Et qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour moi?

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Cela pouvait paraître bête, mais se plaindre des gens comme on renvoyait un mauvais plat lui faisait du bien. A parler avec Isaline, elle oubliait un peu de sa condition de patiente et partait en voyage par la pensée à défaut de pouvoir le faire vraiment. « En voilà une bonne idée. Déjà parce que effectivement, il n'y a pas moyen que je sois encore derrière cette vitre, aussi parce que c'est toujours un plaisir de te voir défiler et surtout parce que pour une fois ton père nous servira à quelque chose. » annonça-t-elle avec un sourire ironique. Les traitements de faveur étaient en plus appréciables, la jeune femme aimant se persuader de son importance par certaines attentions. Il n'y avait pas de mal à profiter du luxe que le monde offrait, surtout après le chaos qu'elle vivait dans cet hôpital aseptisé. Elle espérait cependant que son amie ne serait pas trop déprimée par son voyage, c'était pour elle toujours délicat de retrouver le contexte de la France. « Bon et dis-moi, maintenant que tu es revenue, tu vas faire quoi? » Là encore, elle formulait son besoin d'évasion, et c'était également un moyen pour elle de prendre des nouvelles de son amie et de se tenir au courant des derniers événements et des projets à venir.

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La fashion week. Enfin, les fashions week plutôt. Je savais que j'allais être présente à celle de New York. Je veux dire, je suis quand même la fille Wertheimer, en plus d'être mannequin, alors bien entendu, je devais être présente. Et pour celle de Paris, je défilais pour la marque familiale... Du coup savoir que Zoïa sera à mes côtés, ça me remontait le moral. Je n'aurais pas à supporter mon père 24/7. Enfin, jamais tous les jours ni tout le temps, mais quand même un petit moment quoi. Et rien que cette idée me donnait mal à la tête. Tout mais pas ça. « En voilà une bonne idée. Déjà parce que effectivement, il n'y a pas moyen que je sois encore derrière cette vitre, aussi parce que c'est toujours un plaisir de te voir défiler et surtout parce que pour une fois ton père nous servira à quelque chose. » Je souris alors, contente d'avoir une amie pareille. Il n'y a rien à dire, parfois, j'avais quand même un peu de chance niveau amitié. Thaïs, Caleb puis elle, je ne pouvais demander mieux comme amis. « Je lui enverrais un mail dès que je rentre! » Et ainsi, j'étais sûre qu'une place lui sera réservée. Bon, il était déjà un peu tard, la fashion week de Paris allait se dérouler dans un peu plus d'un mois, mais je savais aussi qu'avec mon nom de famille, je pouvais tout faire dans le milieu de la mode. « Bon et dis-moi, maintenant que tu es revenue, tu vas faire quoi? » C'est vrai que nous n'avions fait que parler Zombie et France depuis le début de ma visite. Mais bon, sa question me faisait aussi réfléchir. Je ne savais pas trop en fait. La routine quoi. « J'imagine que je vais continuer les cours et mon boulot de mannequin. » J'étais légèrement ironique. Bien sûr que j'allais continuer ces deux activités. Mais que pouvais-je répondre d'autre aussi? « Oh et peut-être trouver un moyen pour énerver mon père? J'en sais trop rien en fait. » Je passais alors une main dans mes cheveux, pensive. « Et toi, tu comptes faire quoi une fois sortie de cette prison? » Parce que s'en était une. Littéralement. À part qu'elle n'était juste pas menottée...

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Cette perspective de voyage lui faisait le plus grand bien. Emprisonnée entre ces murs aseptisés, songer à Paris, la fashion week lui semblait plus léger. Isa lui fit part de ses projets à savoir bosser et continuer son activité de mannequinat. « Tu es studieuse. » lui dit-elle en souriant. Elle aussi, mais elle avait un côté bien décadent. Enfin elle connaissait aussi Isaline et savait qu'elle s'amusait à l'occasion. Celle-ci lui demanda d'ailleurs quels étaient ses projets lorsqu'elle serait libérée de cet enfer. « Et bien, hormis me barrer en France avec toi, je pense que je vais me remplir l'estomac d'alcool avec hum... sûrement Joshua et accessoirement rattraper tout le retard que j'aurais accumulé en cours. » Savoir qu'elle loupait en ce moment même des moments importants de son année de médecine lui tordait les boyaux. Elle avait l'habitude d'être dans les meilleures et sa seule consolation résidait au fait que beaucoup d'étudiants de son année étaient malades également. La Mannequin lui fit ensuite part de son envie d'énerver davantage son paternel, Zoïa eut un nouveau sourire, celui que l'on revêt lorsqu'on pense à des plans machiavéliques. « Et bien on pourrait lui faire croire que tu es lesbienne, ou bien que tu as décidé d'épouser un mec minable. » Elle s'appuya légèrement contre le rebord de la vitre. « En tout cas, je suis ton alliée dans cette entreprise. » Après tout, quoi de mieux pour se changer les idées que de songer aux ennuis qu'elles pourraient créer.

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