(+ Alec) Après Dupont & Dupont, Poussin & Poussin !

« Mais ça n’a rien à voir ! Je te parle comme ça parce que manifestement il faut te mettre les points sur les virgules bordel… » soupira Thaïs non sans passer à plusieurs reprises ses mains contre son visage, tentant de ne surtout pas s’énerver au risque d’envenimer encore plus les choses. « Je pense que tu me connais suffisamment pour savoir que je déteste annoncer les choses importantes au téléphone. Je voulais ta réaction en direct live, point final. Je ne vais pas m’expliquer pendant quinze ans sur ma façon d’être et NON je n’avais pas peur de ta réaction ! Je pensais juste que tu serais heureux pour moi et que tu comprendrais que dans la vie, il y a des choses inattendues ! Tu l’as appris trois jours plus tard, et après ? Ce n’est pas comme si je t’avais ignoré pendant quinze jours nom d’un chien ! Je t’ai textoté depuis l’hôtel en prime, je ne t’ai pas laissé complètement sans nouvelles. » Thaïs ne comprenait pas la façon de réagir d’Alec, pensant avoir clairement loupé un épisode au passage. Depuis quand elle était censée demander la permission pour se marier ? « Je ne te le balance pas dans la gueule, je te l’apprends, je partage ça avec toi en te disant qu’il va y avoir une cérémonie avec TOUS nos proches. Je te signale quand même que mon père n’était pas plus au courant que toi ! Maintenant soit tu acceptes la chose et on passe outre, soit tu restes à bouder mais à ce moment là, ce sera sans moi parce que je n’estime pas t’avoir trahi, désolée de te le dire. »

Thaïs n’était pas idiote, voilà pourquoi sa colère ne dura pas et s’apaisa aussi vite qu’elle lui avait montée au nez. Elle connaissait suffisamment Alec pour savoir qu’il ne faisait pas cela pour l’emmerder mais parce qu’il avait peur de la perdre, que leur relation ne soit plus comme avant, et que fatalement, Caleb finisse par passer avant lui. Ce serait le cas, d’une certaine mesure, inutile de mentir… la jolie irlandaise devenait non plus seulement une jeune femme mais une femme mariée et en conséquence, elle passerait plus de temps avec son mari ; mais ça ne voulait pas dire que son meilleur pote, son petit chou à la crème allait passer aux oubliettes ou ne plus exister… pourquoi croyait-il qu’elle voulait lui faire l’honneur d’être son témoin dans le cas contraire ? « Si ton cœur veut bien m’offrir un whisky, l’irlandaise que je suis accepte ! » plaisanta-t-elle de bon cœur, espérant bien détendre un brin l’atmosphère. Au moins, Alec ne s’était pas complètement muré et reprit la parole avant qu’elle ne le fasse… c’était en soi encourageant. C’est d’ailleurs sûrement ce qui la poussa à se redresser pour passer bientôt ses bras autour de son meilleur ami, le serrant contre elle en guise de réponse suivante. Cela valait souvent tous les mots du monde… « Je veux que tu sois avec moi pour ce jour important, s’il te plaît. Je sais très bien pourquoi tu réagis comme ça et je sais aussi que je ferais de même à ta place… mais tu restes mon chou à la crème, d’accord ? Nous deux, c’est à la vie à la mort. Et je sais très bien que tu me protègeras si Caleb merde. Je peux compter sur toi autant que tu peux compter sur moi et je ne veux surtout pas perdre ça. »

D’accord, Thaïs avait parfois des petits côtés manipulateurs mais elle s’en rendait à peine compte. La jolie irlandaise restait l’innocence incarnée à bien des égards et c’est la raison pour laquelle on la considérait toujours comme un bisounours… comme détester quelqu’un comme cela ? Toujours à sourire, à câliner, à prendre soin d’autrui avant d’elle. En tout cas, une fois qu’elle fut poussée par les bons soins d’Alec sur le lit, elle éclata aussitôt de rire comme si elle l’avait vue venir à des kilomètres cette réaction. Depuis le temps, elle avait appris à appréhender la moindre de ses réactions ou presque… une chance ! « J’y compte bien attends, je veux pas que tu me lâches d’une semelle j’ai trop besoin de toi ! Puis qui va me donner le bras sinon, hein ? Ça va être un moment top tu verras » lui lança-t-elle d’un air attendrit et ravi en même temps car de cette manière, Thaïs sentait qu’il acceptait. C’était tout ce qui comptait dans cette seconde précise. « Pour sûr Caleb va un peu tirer la tronche mais d’un autre côté je tiens à toi donc j’ai le droit de t’inviter ! Il ne me le refusera pas, fais-moi confiance. »

Thaïs éclata aussitôt de rire face à ce qui semblait être un petit accès de panique chez Alec. « Hey, doucement ! Je te préviens largement d’avance, on n’a pas prévu ça pour tout de suite je te rassure ! » lui énonça-t-elle aussitôt, non sans se redresser pour lui masser les épaules histoire qu’il évacue tout stress inutile. Un mariage, ça ne se prévoit pas comme ça d’un claquement de doigts, surtout lorsque l’on veut faire les choses biens… « Mais tu seras le plus beau, depuis quand t’en doutes franchement ! » secoua-t-elle négativement la tête, hilare, lui donnant raison afin d’être assuré qu’elle tenait toujours autant à lui même si l’ambiguïté avait totalement déserté leurs rapports. Thaïs se rassit quelques secondes plus tard cependant, prenant un air plus sérieux en vue de lui expliquer les détails par rapport au mariage : « Vu que je veux que mon père soit présent aussi, et que pour l’heure il est sur des fouilles puisqu’il est archéologue, on fera sûrement ça durant l’été. On a largement le temps de te faire faire un costard sur mesure, tu crois pas mon chou ? »