(+ Andreas) Il n'y a pas comme un problème?!

« Pourquoi serais-je en colère ?! Il en faut plus pour me mettre en colère… par contre toi, tu étais en train de piquer un somme c’est ça ? Je suis désolée, je t’ai réveillé » m’en voulus-je aussitôt en rentrant dans la chambre pour déposer mes affaires dans un coin. C’est là que je remarquais un détail de taille, un énorme même. « Euh, il est où le second lit ? » demandais-je d’une petite voix tandis que mes joues se coloraient doucement mais sûrement. Je lançais un regard un peu perdu à Andreas car j’avais réellement raté ce détail lors de la préparation du voyage. Je comprenais un peu mieux le clin d’œil de son président. Oh mon dieu !! Nous allions dormir dans le même lit ! « On va dormir ensemble ?! » murmurais-je oubliant tout le reste en plaquant mes mains sur mes joues. Il allait me prendre pour une folle à réagir ainsi.

« Ne t'inquiète pas, ça faisait pas longtemps que je dormais. » Il lui fit un petit clin d'oeil pour la rassurer et la laissa déposer ses affaires. Quand Mikhaila se rendit enfin compte de la situation, elle parut totalement déconcertée. Elle était vraiment trop mignonne quand elle était gênée. Ses petites joues se mirent subitement à rosir et Andreas ne put s'empêcher de sourire bêtement. « Hé panique pas, j'vais pas te sauter dessus. » déclara-t-il gentiment en posant une main sur son épaule. Il la considérait comme une amie, c'est tout, même s'il fallait avouer qu'elle était très jolie. La voyant réagir ainsi, le jeune homme ne put s'empêcher de se demander si elle avait déjà dormi avec quelqu'un.. un garçon en l’occurrence. Peut-être qu'elle était vierge ? De toute manière, ces questions n'avaient pas lieu d'être puisqu'ils étaient de simples amis. « Tu voudras qu'on aille manger au resto de l'hôtel ? » proposa-t-il en regardant son téléphone, il commençait à se faire tard.

Mon dieu, il n’y avait qu’un lit, comment allions-nous faire ? Je n’allais pas déranger tout le monde ni planter Andreas parce que c’était inconvenant de partager le lit d’un homme ?! Certes, il était mon ami mais quand même, je me connaissais suffisamment pour savoir que je bougeais beaucoup la nuit –et je tombais d’ailleurs régulièrement de mon lit. Non, c’était trop embarrassant et sa remarque ne m’aida pas à me calmer. « Je sais mais… tu porteras un pyjama cette nuit hein ? » lui demandais-je en détournant le regard. Il fallait que j’aille m’en acheter un, je n’allais pas dormir en petite nuisette quand même bien qu’elle était très sage voire presque virginale… comme moi. Tout mon comportement devait lui mettre la puce à l’oreille, moi Mikhaila n’avait jamais vu le loup de près. « Euh oui… Laisse-moi juste le temps de me changer.. Je ne vais pas aller diner en jean quand même ! » protestais-je en bonne fan de mode que j’étais. J’ouvrais donc rapidement ma valise pour en sortir ma trousse de beauté ainsi qu’une petite robe noire moulante qui était à la fois sage et sexy dans un même temps. Je ressortis de la salle de bain, coiffée et légèrement maquillée. « Alors… tu penses que ça ira ? » demandais-je bien que mon plâtre rendait le tout un peu moins sexy.

Il écarquilla les yeux à sa drôle de question, ne pouvant s'empêcher de pouffer. Il ne se moquait pas d'elle, loin de là, mais ça faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu cette requête. Habituellement, on le sollicitait pour qu'il dorme nu mais à priori, ce n'était pas au goût de Mikha. « Je.. J'ai pas de pyjama. » déclara-il en se mordillant la lèvre inférieure, comme si c'était un crime. Il dormait en caleçon depuis ses quinze ans, et ça n'avait pas changé depuis. Il espérait que ça ne dérange pas la jeune femme car même avec toute sa volonté, il n'arriverait certainement pas à s'endormir sur le sol carrelé. Il n'y avait même pas un canapé.. « D'accord je t'attend. » Il lui tendit un petit sourire, ébouriffa ses cheveux tout en pensant qu'il devait se changer lui aussi. Andreas essaya de faire vite, il n'avait pas vraiment envie que Mikhaila le retrouve en sous-vêtements, elle le verrait déjà cette nuit.. Il se dépêcha d'enfiler un smoking qu'il sortit de sa valise, enfila une veste assortie et lassa ses chaussures. A cet instant, elle sortit de la salle de bain. Andreas leva son regard vers elle, la reluquant de bas en haut, malgré lui. Elle lui posait une question rhétorique n'est-ce pas ? « Tu es parfaite. » Il lui adressa un grand sourire amical, finit de lasser ses chaussures et se leva du lit. Il vida les poches de son autre veste, prit son porte feuille et tout ce dont il avait besoin pour ce soir. « Tu es prête ? » demanda-t-il à la jeune femme, tendant son bras vers elle, un sourire amusé aux lèvres.

Je n’imaginais pas combien la nuit risquait d’être gênante même en compagnie de mon ami et confident puisqu’il était le seul à connaître mon lourd secret et c’était très bien comme ça. Moins de personnes le savaient et mieux, je me portais. Je ne voulais pas attirer la pitié ou la compassion, je préférais de loin rester la Mikha souriante et insouciante que tout le monde connaissait. « Mais…tu vas pas dormir tout nu quand même ?! Je crois que je pourrais survivre si tu portes un boxer ou un caleçon enfin au moins quelque chose sur toi ! » bafouillais-je au comble de la gêne tandis qu’il m’ébouriffait les cheveux, me faisant grogner d’amusement. Je me prenais surement la tête pour rien mais quand même… J’accueillais donc le retrait dans la salle de bain comme quelque chose de salutaire car cela me permit de reprendre contenance et de me préparer. Je fus contente de faire mon petit effet, j’en rigolais même doucement tandis que j’enfilais mes escarpins noirs allant avec ma robe, attrapant mon sac à main. « Je suis prête ! J’ia l’impression d’être une naine à côté de toi, même en talon » plaisantais-je tandis que je glissais mon bras dans le sien pour mieux quitter la chambre pour nous rendre au restaurant. « Tu sais, je suis trop contente de passer ces vacances avec toi ! Quand j’ai appris que ta confrérie invitait la mienne, j’ai sauté de joie ! »

Il la trouvait tellement adorable, tant son mal être était grand. Instinctivement, il explosa de rire à sa question, Mikha lui en faisait voir de belles.. « Mikha ! Je vais dormir nu à côté de toi, quand même ! » Il prit un ton plus fraternel envers la jeune femme, toujours sur un ton plus qu'amusé. « En fait j'ai une combinaison pour dormir. » chuchota-t-il à son oreille, ne tardant pas à rigoler à nouveau. Alors qu'ils se préparèrent chacun de leur côté, Mikhaila ressortit de la pièce et enfila à son tour ses chaussures. « Mais non, t'es gigantesque ! » plaisanta-t-il en passant son bras sous le sien. En effet, Andreas dépassait le mètre quatre vingt dix et même si elle n'était pas minuscule, il lui prenait bien une tête. Ils se mirent en route, le jeune homme ferma la porte de leur chambre et se dirigea vers l'ascenseur avec la Dunster. « C'est vraiment super cette alliance Dunster/Winthrop, ça rapproche les clans et ça nous permet de se voir plus souvent ! » s'exclama-t-il, heureux qu'elle soit ici également. Fut un temps, les deux jeunes gens se voyaient régulièrement pour une étude, mais depuis qu'elle avait pris fin, ils avaient repris le cours de leur vie. Tout en se voyant, mais évidemment moins. Enfin arrivés au rez-de-chaussée, tous deux entrèrent dans le somptueux restaurant, c'était vraiment le grand luxe. Wyatt avait fait fort pour le coup. Il se présenta au placeur qui s'exécuta pour leur trouver une place. S'il le fallait, Andreas allait y mettre le prix.

Andreas se marrait beaucoup de mon embarras et je ne pouvais guère lui en vouloir, je devais faire une tête comique mais à ma décharge, je n’avais jamais dormi avec un homme. En fait, depuis que j’avais dix ans, je vivais avec ma grand-mère alors on ne peut dire que j’ai grandis avec un entourage très masculin. « C’est vrai ?! » demandais-je naïvement au sujet de la combinaison avant qu’il ne se mette à rire, me faisant comprendre qu’il se moquait encore de moi. Je lui tirais la langue. « Tu ferais moins le fier si je dormais nue naméo ! » bougonnais-je comme si c’était mon genre. En tout cas, il réussit néanmoins à me détendre et c’est presque oublieuse de ce détail que je glissais mon bras sous le sien pour quitter notre chambre. « C’est parce que je porte des talons de dix centimètres ! Prie pour que je ne me torde pas les chevilles » rigolais-je car nous savions tous les deux que si la maladresse devait porter un prénom, le miens serait tout indiqué. « mais tu as raison, je suis contente de te voir plus souvent. J’avais trop pris l’habitude de te voir quotidiennement ou presque pour ton projet que lorsque cela s’est arrêté, je me suis sentie un peu perdue. Tu me connais mieux que quiconque même mon meilleur ami n’en sait pas autant » répondis-je et il ne fallait pas être idiot pour comprendre à quoi je faisais référence. « Au fait, tu as réussi à finir ton projet ? » lui demandais-je curieuse avant que nous soyons placés à une table. Je regardais autour de nous, avec un regard émerveillé. « Je me sens toute petite dans tout ce luxe… Comment tu fais pour y être habitué ? »

Quand elle évoqua de dormir nue, Andreas rigola. A vrai dire, ça ne l'aurait pas dérange une seule seconde, n'importe quel homme normalement constitué ne dirait pas non à une femme nue dans son lit. En l’occurrence, il s'agissait de Mikha, qu'il considérait vraiment comme une amie et non une potentielle conquête. Il ne répondit rien à la jeune femme car il allait encore la choquer, et ce n'est vraiment pas ce qu'il désirait. Le jeune homme voulait simplement passer une bonne soirée en sa compagnie. « Tout ce qui est petit est mignon ! Et t'inquiète, je te porterai s'il le faut. » Andreas veillerait à ce qu'elle aille bien et qu'elle se casse pas autre chose. Son pauvre poignet était emmitouflé dans un plâtre, et d'ailleurs il se demandait comment elle s'était fait cela. « Je viens de m'en rendre compte, mais t'as fait quoi à ton poignet ? » Il n'aimait pas qu'on fasse du mal à Mikhaila, ça non. Peut-être que c'était un accident. Il était très ému par sa confidence alors qu'ils sortaient de leur chambre. C'est vrai qu'il avait lu en elle comme dans un livre ouvert et qu'il savait tout d'elle - ou presque. « T'es trop mignonne. Tu sais que tu peux venir me voir à la Winthrop House ou chez moi, quand t'as le temps ! » Il embrassa son front et arrivèrent enfin dans le restaurant luxueux. « Oui ça s'est bien passé, ça m'a valu une super note en psycho. » Le jeune homme lui fit un petit clin d'oeil et lui tira une chaise pour qu'elle s'installe. Assis également, il haussa les épaules à ce qu'elle venait de lui demander, car pour lui, c'était un dîner tout à fait normal. Enfant, Andreas allait très régulièrement dans des endroits comme celui-ci avec ses parents. « Je baigne là dedans depuis que je suis né, ça ne me choque plus disons. » Quelques secondes après s'être mis à table, le serveur arriva. « Une bouteille de champagne s'il vous plaît. » Et oui, il fallait bien fêter cette sortie à Vegas, et surtout en si bonne compagnie.

« Tu es mon preux chevalier ! » plaisantais-je bien que j’étais touchée par ses propos car je me sentais bien en présence de cet homme, un peu comme s’il était un ange gardien placé sur ma route. Je ne pouvais que me féliciter de partager une chambre avec lui car je faisais sûrement un drame de pas grand-chose. Après tout, nous ne serions pas les premiers êtres humains à partager un lit en tout bien tout honneur, ce n’était pas comme s’il était un parfait étranger pour moi. Il s’agissait d’Andreas, un très bon ami. « Oh… Je me suis un peu fait renverser par une voiture » haussais-je les épaules bien contente que ma balafre au front ait eu le temps de cicatriser pour laisser place nette. Malheureusement pour mon poignet, c’était une toute autre affaire. « Mais rien de grave, juste un bobo à la tête et un poignet cassé, je m’en tire bien » lui souriais-je décidée à lui montrer par mon comportement qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Oui ma nature optimiste me forçait à toujours voir les choses sous un bon côté et là, j’étais toujours en vie sans lésion définitive. Cela aurait pu être pire mais ce n’avait pas été le cas.

Nous étions enfin arrivés au restaurant et je venais de lui dire que ne plus le voir autant me chagrinait mais surtout qu’il me manquait. Le baiser qu’il déposa sur mon front me fit presque ronronner avant que je ne salue d’un grand sourire sa galanterie. Je me sentais comme une princesse sous son regard et dans un tel lieu. « Je prends note de venir te harceler mais c’est surtout que je ne voulais pas m’imposer à toi » lui expliquais-je avant de lui demander comment il pouvait être habitué à un tel luxe. « Eh bien pour ma part, j’ai surtout une seule crainte : casser quelque chose. Je n’arriverai jamais à rembourser même une simple fourchette… Je suis sûre qu’elle doit valoir une fortune »[/b) rigolais-je doucement avant que le serveur nous apporte le champagne. [b] « A ce magnifique voyage ?! » décidais-je de porter un toast sans savoir qu’il serait le premier d’une longue série qui me conduirait à une alcoolémie record.

Il fronça les sourcils. Mikha avait eu un accident, à priori rien de bien grave mais tout de même. S'il lui était arrivé quoi que ce soit, Andreas s'en serait difficilement remis. Surtout qu'à sa connaissance, ce ne devait pas être la première fois qu'elle se cassait quelque chose. Il grinça des dents en repensant à ce qu'elle lui avait avoué sur sa grand-mère, ce qui l'énervait au plus haut point. Pour la soirée qu'ils passaient tous les deux, il se promit de ne pas en parler pour ne pas gâcher leur bonne humeur mutuelle. « Comment c'est arrivé ? » ne put-il s'empêcher de demander. Il savait à quel point cette jeune fille était maladroite, c'est pourquoi il prenait soin d'elle dès qu'il en avait l'occasion. Et oui, futur psy l'italien.

Il soupira légèrement à ce qu'elle venait de lui dire en lui adressant une mine amusée. « Voyons Mikha tu ne me déranges jamais ! Bon, appart au milieu des partiels quoi, mais j'en ai pas en ce moment. » Sinon, il ne serait pas là cela va de soit. Les études avant tout, c'était la devise du jeune Winthrop, sérieux jusqu'au bout des ongles. Alors qu'ils étaient assis, il commanda une bouteille de champagne et ricana au fait qu'elle avait peur de casser quelque chose. Elle était vraiment trop chou. « T'auras rien à rembourser t'inquiète pas, et au pire vu que tu es légèrement maladroite et s'il devrait arriver un truc, je m'en occuperai. » Il appuya sur lé mot "légèrement" car elle était tout sauf adroite, quiconque la connaissait un minimum le savait. La preuve, elle avait un bras dans le plâtre et une plaie sur le front. « Carrément ! » s’enthousiasma-t-il, trinquant avec plaisir avec son amie. Le champagne commençait à couler à flot mais Andreas avait tout de même besoin de manger.