Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityI missed you... a lot. Even if it's hard to believe. [ Ft Austin ]
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I missed you... a lot. Even if it's hard to believe. [ Ft Austin ]

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Enfin, c'était terminé ! Toute cette paperasse à remplir, les entretiens à passer, le tsunami de questions auquel on m'avait exposée, ça m'avait complètement tuée. Et gérer tout ça avec Autumn dans les bras, c'était encore moins facile. Elle était assez sage pour son âge mais bon, elle restait une enfant et passer deux heures dans des bureaux, c'est pas très amusant pour son âge. Pour le miens non-plus d'ailleurs !
 Nous nous dirigeâmes vers le parking où nous attendait mon père et son chauffeur. C'était toujours un peu bizarre pour moi de le voir si impliqué alors qu'il n'avait jamais fait attention à moi étant enfant mais bon, je n'allais pas me plaindre d'un peu d'attention ! Autumn était en plein monologue sur la différence entre les pégases et les licornes. Occupée à avoir l'air intéréssée par son histoire, je ne vis pas le garçon qui se trouvait en face de moi et lui rentrait droit dedans.
- Oh ! Désolée j'ai..
Le garçon se retourna et se stoppa net, arborant la même expression choquée qu'il devait y avoir sur mon visage.  Bon sang, pincez-moi, je crois que je rêve ! J'aurais voulu douter mais il n'y avait pas moyen : le garçon en face de moi était Austin, mon premier et unique réel petit ami. Nous restâmes quelques secondes silencieux, à se fixer mutuellement droit dans les yeux, la bouche à moitié ouverte. Autumn ne comprenait rien à la situation et fronçait les sourcils, à demi vexée que la rencontre ait interrompu son histoire.
- Autumn ma chérie, va trouver Papi et dis lui de t'amener au parc, je vous rejoindrais.
 Ma fille croisa les bras, déçue, et se dirigea vers la voiture de mon père qui n'était qu'a deux ou trois mètres de nous. Après avoir vérifié d'un regard qu'elle était bien montée, je revins à Austin, qui semblait toujours sous le choc, en face de moi.
- Ça fait un bail... Osais-je, redoutant un peu sa réaction.

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Bien trop occupé à fumer ma cigarette en regardant mes pieds qui marchaient en direction de Cambridge d'un pas qui aurait pu être las, mais étant donné que je n'avais pas l'intention d'aller en cours, de toute façon il me semble que ce n'était plus l'heure selon mon planning, je marchais d'un air tranquille avant de faire méchamment bousculer. Bah les gens ne pouvaient pas faire attention ? Je nous savais nombreux dans cet établissement, mais le parking était assez grand pour faire gentiment le contour des gens quoi. Je m'apprêtais alors à répliquer, ne pouvant pas me taire une seule seconde et puisque j'attirais les embrouilles autant y aller jusqu'au bout, mais je ne fis rien de plus que rester bouche bée. J'avais cru tout d'abord rêver, puis mes yeux déposèrent sur une drôle de petit fille avant de retourner sur la principale cause de ma tête d'ahurie. À en juger sa réaction, je ne m'étais pas trompé sur la personne. C'était bel et bien Eden, une fille dont j'avais été amoureux et ma plus longue relation d'ailleurs. Mais cette fille en question c'était barrée sans un mot. Heureusement que je n'étais pas le genre de mec à me morfondre sur mon sort. « On sdemande de la faute à qui » Moi m'exprimer avec tact ? Jamais de la vie ! J'y avais toujours été de but en blanc et tant pis aux gens à qui ça ne plait pas. Elle était partie sans rien me dire et bah après fallait pas qu'elle sorte ce genre de choses.

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La machoire d'Austin se resserra et il plissa les yeux. J'avais été avec lui pendant trois ans. C'est la seule véritable relation que j'avais eu et la plus sincère aussi. Si bien que je connaissais le garçon par coeur. Du moins, je l'avais connu par coeur. Et cet air là m'était familier. Je savais que dans moins d'une seconde, sa réplique allait sortir. Et allait faire mal.
- On sdemande de la faute à qui.
Et voilà. Austin était une des personnes qui avait le plus compté pour moi. Je l'avais aimé. Et je savais qu'il m'avait aimé aussi. Mais j'avais dû partir et lui expliquer, lui dire adieu, faire une croix sur notre relation, avait été trop dur pour moi. J'avais donc fait ce que je faisais toujours : quitter tout le monde sans un mot ou un au-revoir. Je m'en voulais. Je m'en étais voulu dès ma première seconde en dehors de Cleveland. Mais que voulez-vous, on ne refait pas le passé.
- Je pense que tu me connais assez bien pour savoir à quel point je suis désolée. Comment tu vas ?
Ca paraissait peut être un peu rapide mais cela faisait tellement de temps, l'eau avait coulé sous les ponts depuis. Je savais qu'il m'en voulait encore mais je savais également que cela n'allait pas durer. Nous n'avions jamais pu rester fachés longtemps lui et moi.
- Bon aller, arrêtes de bouder et viens prendre un café avec moi, je t'invites.

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Ou comment éviter le sujet et directement passer à autre chose. Une chance pour elle, je n'avais jamais été du genre à m'attarder sur les petits problèmes de la vie et à vite passer à autre chose. Lorsqu'elle était partie du jour au lendemain, j'avais tenté de l'appeler à plusieurs reprises pour au final laisser tomber passer à autre chose. Il ne me fallait pas cinq mille ans pour comprendre qu'elle ne voulait plus entendre parler de moi. Pourquoi ? Aucune idée. Je me savais chiant et fier au plus au point, mais quelques mots pour m'expliquer le pourquoi du comment n'aurait tué personne. Heureusement qu'à cette époque j'avais eu le droit au réconfort de ma meilleure amie qui avait su trouver les bons mots pour ne pas que je me prenne la tête pour des futilités. Soit, de l'eau avait coulé sous les ponts et si elle ne c'était pas pointé devant moi, je n'aurais sans doute pas repensé à elle de si tôt. Je laissais le passé derrière moi et évitais le plus possible de le ressortir. À quoi bon puisqu'on ne peut rien y changer ? « Je vais super bien, je me baladais un peu avant qu'on me percute de plein fouet tu vois. Et toi ? » Non, non, je ne visais personne (a) Mon visage choqué se transforma en un sourire un peu plus amical suite à ma phrase et je jetais mon joint par terre qui était à présent terminé. « Petit un, je ne boude pas » J'avais une tête à bouder ? Absolument pas ! « Et bon, si tu me le paye, je ne vais pas dire non » Je n'avais jamais refusé à de la consommation gratuite. C'est ainsi que nous prîmes tous les deux le chemin d'un café. « Tu l'as volé à qui la mioche ? » Le mot « papi » avait sonné dans mes oreilles, mais cela n'avait pas fait tilt sur le moment.

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Ahaha, bien évidement, même si il avait tourné la page, Austin allait me le faire payer. Pas en se vengeant ou quoi que ce soit, non. C'était pas son genre. Mais avec des mots. Des petites réflexions qui étaient toutes totalement vraies mais dont je me passerais bien. M'enfin, c'était de ma faute après tout ! Et en même temps, je dirais que c'est ça que j'aime en lui : le fait qu'il me remette à ma place dès que je fais une connerie. C'est stupide mais en un sens, ça prouve qu'il tient à moi. Ou tenait. Encore à déterminer.
- Petit un, je ne boude pas. Et bon, si tu me le paye, je ne vais pas dire non.
Je laissai échapper un sourire. Je ne m'y étais vraiment pas attendue à tomber sur lui ici mais je devais avouer que ça me faisait vraiment plaisir. Nous arrivâmes devant un café juste à l'entrée du campus et prîmes une table.
- Tu l'as volé à qui la mioche ?
A l'évidence, il n'avait pas compris. M'enfin, de manière générale, les gens avaient plus tendance à penser que c'était ma soeur que ma fille. Et même si je n'avais jamais eu honte d'Autumn, la question qu'Austin venait de me poser me gênait. En réalité, non. C'était la réponse qui me gênait. Malgré notre perte de contact pendant plus de cinq ans, Austin était une des personne qui comptaient le plus pour moi. Je ne voulais pas que son avis change sur moi. Enfin.. même si pour l'instant, il devait me voir comme " la salope qui l'a laissé tomber sans une explication ".
- Ecoutes, je vais te raconter l'histoire mais tu ne dois pas m'interrompre, d'accord ?
Il fallait que je lui explique. Mais depuis le début. Il n'y a que comme ça qu'il comprendrait.
- On va dire que ça a commencé le soir où je t'ai appelé. Tu te souviens ? La dernière fois qu'on s'est parlé.. Je voulais te le dire. Je voulais te l'expliquer mais je n'arrivais juste pas. Austin, je n'ai pas disparu parce que je ne voulais plus te voir. Mon père m'a forcée à le rejoindre à Phoenix. Et.. j'ai été trop faible pour te le dire. J'avais peur parce qu'en le disant, je savais que ça allait être terminé entre nous. Donc en ne disant rien, je préservais en quelque sorte ton souvenir. C'est égoïste, je sais.
Je pris une grande inspiration, espérant parvenir à la fin de mon récit sans me mettre à pleurer ou à faire une connerie du genre.  
- Après j'ai un peu déraillé. J'étais toute seule et j'en voulais à la terre entière. J'ai commencé à coucher avec un peu tout le monde. Je me droguais, je buvais, je fumais et je me tapais tout le monde. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour entrer à Harvard. Bref, pendant ma première année ici, ça n'a pas changé et j'ai passé un week end avec un Winthrop. Deux mois après, je me suis achetée un test de grossesse et il est sortit positif... J'ai pensé à avorter, bien évidement, mais je n'en ai pas eu la force. Et crois moi, je ne regrette pas. Alors je suis partie, comme je fais toujours, et à présent je suis de retour.

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Parce qu'en plus de cela c'était une histoire compliquée ? Et bah, je n'étais pas sortie de la merde ! Soit, même si c'était dur pour moi de me la fermer, je l'écoutais attentivement en prenant la direction du premier café qui se trouverait sur notre chemin. Je soupirais face à ses excuses, parce que ouais sur le moment ça m'avait blessé, car je l'avais aimé c'était d'ailleurs la première et la dernière fille dont j'étais tombé amoureux -quelle chanceuse- mais voilà, elle avait tout foutu en l'air. Notre relation, sa vie, bref, un total chaos. Les mains dans les poches, je pénétrais au chaud dans le café afin de me mettre à faire la queue. « T'as forcée ? Tu npouvais pas l'envoyer chier ? On aurait trouvé une solution, on aurait vécus ensemble, on se serait démerdé comme toujours ! » Car oui, j'aurais été capable de vivre dans un squatte avec elle-même. Du moins dans ce temps-là. « Sérieux ? Il n'allait pas tirer jusque là bas quoi ! » Ce genre de réaction me saoulait, car à moins d'être menacé avec une arme -et encore- je ne voyais pas comment on pouvait nous obliger à faire quoi que ce soit. « Pff t'es vraiment conne, regarde avec cque tu te retrouve maintenant. T'as bien gâcher ta vie » Autrefois on s'était imaginé elle et moi dans une vie antérieure, bah maintenant qu'elle ne compte même plus sur moi. Surtout avec la charge qu'elle avait sous les bras. « Un café avec beaucoup de chantilly et du chocolat dessus » Disais-je une fois devant le serveur.
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Austin se renferma complètement, et, bien qu'il m'ait écouté jusqu'à la fin sans m'interrompre, me répondit le plus sèchement qu'il n'avait jamais fait. Peut être qu'il m'en voulait plus que je ne l'avais imaginé. Ou peut être qu'il ne ressentais vraiment plus rien pour moi. Je ne m'attendais pas à des sentiments, non. Cinq ans après, comment est-ce que ça aurait pu être possible ? Mais on avait été tellement proche... Si ces conneries d'âme-soeur étaient réelles, Austin aurait sans aucune hésitation été le miens. J'étais en quelques sortes déçue par sa réaction parce que, même avec le temps et la rancoeur, je pensais qu'il m'aurait comprise.
- J'aurais pu faire mieux comme vie, c'est vrai. J'aurais pu être une meilleure personne. Faire de meilleurs choix. Mais j'avais quinze ans. Et j'avais peur. Et je savais très bien que si je te l'avais demandé, on aurait même pu vivre dans la rue, tant qu'on était ensemble. Mais comme tu l'as si bien dit : j'ai gâché ma vie. Je ne voulais pas gâcher la tienne en plus de ça. Après si tu ne comprends pas, tant pis. Je ne peux pas t'en vouloir.
Je fis une pause en voyant la serveuse arriver. Malgré ma déception, je ne pu m'empêcher de sourire en entendant sa commande. Un café avec de la chantilly et du chocolat dessus... Il m'en préparait quand j'allais mal. Je commandais la même chose, curieuse de voir quel goût ça aurait, après tant d'années.
- Tu vois, je ne me justifie pas. J'ai fais des conneries et j'ai dû en assumer les conséquences. Mais je veux que tu saches que je t'ai vraiment aimé... tu as été le seul d'ailleurs. Et que maintenant que je suis de retour, même si tu es en colère, même si tu décides de ne plus jamais me parler, même si tu choisis de jeter des tomates sur mon passage, je suis là pour toi. Pour quoi que ce soit. Bon.. sauf pour une vente d'enfants sur le marché noir parce que même si elle est casse-pieds, jpourrais toujours exploiter Autumn quand elle sera un peu plus grande.
Passer d'un sujet sérieux à une grosse connerie même pas drôle... C'était tout moi ça. Je crois qu'au fond j'espérais le voir sourire et qu'il me dise que je faisais chier mais que c'était pour ça qu'il m'aimait bien, comme au bon vieux temps.

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Ça c’est bien vrai qu’on aurait même pu vivre dans la rue, car autrefois, la seule importance à mes yeux, à nos yeux plutôt, était d’être ensemble, mais apparemment ceci n’était pas aussi important que je l’avais cru. Je n’étais pas quelqu’un qui ressassait le passé, mais j’aimais bien rappeler les erreurs des autres. « Genre tu pouvais gâcher ma vie…n’importe quoi… » Je soupirais. Lorsque nous nous étions rencontrés j’étais déjà tombé dans la clope, l’alcool et la drogue depuis fort longtemps. Bon, il est vrai qu’aujourd’hui les quantités avaient pas mal augmentées, mais ce n’était pas alarmant pas vrai ? Alors, là voilà qui acceptait que je lui en veuille. Bon je n’étais pas spécialement rancunier, mais j’étais saoulé quoi. « Encore heureux que tu m’as vraiment aimé ! » Disais-je sur un air limite outré. Il manquerait plus que notre trois ans et demi soit du fake ! « Mais jvais pas tfaire la gueule c’est bon calme toi, juste tu m’as saoulé sur le moment quoi ! Maintenant jsuis passé à autre chose » Il fallait bien se faire une raison que notre belle petite histoire était du passé. Maintenant on n’oublie jamais notre premier amour comme on dit, alors s’il reste encore quelque chose après toutes ces années ? Aucune idée.

Récupérant mon cappuccino chantilly chocolat comme nous avions tant l'habitude de se faire en hivers sous une bonne couette polaire l'un contre l'autre en regardant le film de l'après-midi durant les vacances -ouais je pouvais être chou avant, mais je n'étais plus comme ça maintenant-, je partais m'asseoir à une table avec cette dernière. « Hey mais le trafic de mioches ça peut rapporter hein ! » Disais-je sur le ton de l'humour. Bon, je n'aimais pas les gosses, mais de là à en faire un trafic n'exagérons pas. « Bon après tout le monde fait des conneries hein, jte jugerais pas là-dessus » J'en avais moi-même fait à commencer par mon comportement envers ma meilleure amie. Meilleure amie que Eden connaissait forcément vu que je traînais tout le temps avec elle dans le temps. Ouais, entre le Austin qui sortait avec Eden et le Austin d'aujourd'hui, il y avait une petite différence, pas si grosse que ça en fait. Disons juste je faisais plus le mec qui pouvait être sympa avec les filles quoi -à part quand c'était nécessaire- A l'aide d'une petite cuillère, je récupérais ma chantilly et il faut dire que c'était toujours aussi bon. « Putain, ça fait des décennies que je n'en avais pas pris un ! » Mon regard sur la tasse de mon ex, j'esquivais un petit sourire avant de tremper ma cuillère dans la chantilly de cette dernière. Ne changeons pas les habitudes, je piquais toujours chez mon voisin pour vérifier si ça avait le même goût (a)
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Mon ami - c'était comme ça qu'il fallait que je l'appelle à présent, non ? - se relaxa un peu et m'offrit un sourire suivit de près par une petite blague pour répondre la mienne sur le trafic d'enfant. Sincèrement, cela me faisait plus que plaisir. Toute ma vie j'avais eu l'impression de fouttre en l'air tout ce que je faisais et avoir laissé Austin ainsi était probablement mon plus grand regret. Et pouvoir parler avec lui, ou plutôt dire des conneries plus grosses que nous avec lui, comme nous le faisions par le passé me rendait plus qu'heureuse. Austin avait été le seul à croire en moi, à me soutenir, à prendre du temps pour me consoler et à se creuser la tête pour me faire rire. Et après Autumn, il était de loin la personne la plus chère à mes yeux.
La serveuse arriva avec nos cafés et Austin prit immédiatement une cuillère de chantilly.
- Putain, ça fait des décennies que je n'en avais pas pris un !
Il plissa les yeux en tournant la tête vers ma tasse et piocha dans ma chantilly, ce qui me fit rire un moment. Il avait l'habitude de faire ça. Il l'avait toujours fait et j'avais toujours adoré qu'il le fasse. Quand on passait du temps ensemble, j'avais toujours l'impression de retomber dans l'enfance. De redevenir cette gamine innocente -ou pas-. C'était une des choses que j'aimais le plus chez lui.
- Alors, ton verdict ? Ils ont le même goût ou la serveuse t'as mis plus de chocolat ?
Je n'attendis pas sa réponse et piochait à mon tour dans sa tasse.
- Hmm.. La serveuse doit avoir flashé sur toi parce que le tiens et bien meilleur ! Dis-je en riant.
J'hésitais un instant, perdue entre Eden l'adolescente immature qui ne réfléchissait pas à ses actes et Eden la jeune maman qui était décidée à devenir plus responsable de jour en jour mais finis par lâcher prise. Cela ne servait à rien de se battre contre sa nature, aussi bizarre soit-elle. Je pris alors de la chantilly avec mon doigt, fis mine de la porter à ma bouche mais changeais la trajectoire au dernier moment et tartinait le nez d'Austin avec la crème en riant comme une enfant.
- Bon je veux que tu me racontes ta vie ! Comment tu vas ? Comment ça se fait que tu sois ici ? T'as vu les fêtes ! Elles sont sympa hein !
Et voilà, je commençais à dire n'importe quoi. Mais j'étais tellement excitée d'avoir revu Austin que mon cerveau déraillait. Enfin.. mon cerveau déraillait tout le temps mais Austin dans les parages le faisait régresser à l'Eden de 14 ans, probablement !

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Ma cuillère encore dans ma bouche, j'essayais de faire ma propre idée si oui ou non son cappuccino/chantilly était meilleur que le mien, mais voilà qu'elle préférait se faire sa propre idée. Le mien était sans aucune hésitation bien meilleure. En fait, mise à part que j'avais eu le droit à plus de chocolat sur mon amas blanc déposé sur ce liquide bouillant, il n'y avait pas grand-chose qui changeait. « En même temps, comment me résister » Un brin vantard ? Toujours voyons, mais j'avais mes raisons de l'être puisque j'avais tout pour moi. J'étais charmant, canon et pour faire l'homme parfait il me manquait juste le porte-feuille bien remplit qui suit derrière, mais je n'en avais jamais voulu de ça. Au moins, j'étais sûr que la nana avec qui j'étais n'était pas avec moi pour le fric. Un petit regard vers la serveuse afin de lui lancer un sourire qui pourrait en faire tomber plus d'une, je reposais mon regard sur Eden qui se trouvait toujours en face de moi, le doigt remplit de chantilly à présent.

Je m'imaginais déjà la scène, son doigt pénétrer dans sa bouche de manière assez sensuelle, mais se devait être moi, qui devait avoir les idées mal placées puisqu'au lieu de ça, il atterrisse sur mon nez afin de me le badigeonner de cette texture. « Tu veux jouer à ça ? » Avais-je répliqué en rigolant. Je récupérais la crotte de chantilly se trouvant sur mon nez afin de passer mon doigt à la bouche. Ne faisons pas de gâchis. Je fis alors de même. Mon doigt trempa dans ma crème et se déposa au milieu de son front pour descendre jusqu'à arriver au milieu de ses lèvres. « Me mange pas le doigt ! » Je l'enlevais assez vite pour éviter de lui donner de mauvaises idées et après cette trêve de plaisanterie, retourna à ma boisson afin de m'apprêter à donner de mes nouvelles comme toutes les anciennes connaissances faisaient. Même si on c'était quitté de manière assez...bizarre, je n'avais eu aucun mal à retrouver notre ancienne complicité sans les bisous et les câlins par contre. Si ça me manquait, non, tant que je n'y pensais pas.

« Alors, alors... » Je réfléchissais par où commencer. « Bah je me suis fais diplômer quoi. Ouais j'ai eu mon diplôme t'as vu » Je n'avais jamais suivi les cours et je m'étais toujours reposé sur mes facilités ce qui m'avaient amenées à avoir des bonnes et même à obtenir une bourse d'élève méritant. « Et bon, j'ai eu une bourse pour Harvard, alors j'suis parti là bas » Je marquais une pause pour continuer de manger ma crème chantilly. Cuillère en bouche, je reprenais de plus bel. « Ensuite, je me suis inscrit en psychologie majeure, portugais mineur. Tu vois comme ça j'ai pas à m'occuper de ma seconde matière, vu que je le parle déjà » Bah oui, ça aide d'être portugais. « Et puis maintenant je fais partei des mather aussi, je vis ma vie tranquillement. Madisson est là aussi. J'sais pas si tu te souviens d'elle, ma meilleure amie. » Aucune idée si cela lui disait quelque chose ou même si elle se rappelait d'elle, mais dur quand même de passer à côté vu que j'étais toujours collé avec elle que je sois avec Eden ou bien sans elle. Même si je ne disais pas non à nos petits moments à Eden et moi. « Si tu vas à une fête, tu vas forcément me voir ! Bon, bah en très bon état c'est clair, mais bon, t'as l'habitude avec moi » Je laissais échapper un rire. « Ouais, je n'ai pas arrêté l'alcool et la drogue. Je crois même que c'est pire qu'avant en fait »

Finissant ma chantilly, je m'avançais vers elle afin de plonger plus intensément mes yeux émeraudes dans les siens. « Et toi dit moi.. » Silence. « T'as fait quoi une fois t'être barré ? » Encore un petit pique, mais elle devait s'y attendre, j'étais toujours comme ça. « Etude, mec à c'que je vois t'as pas perdu le nord pour avoir un gosse. Pourtant, la pilule c'n'est pas ce qu'il y a de plus dur à prendre » On aurait presque dit que je la sermonnais en fait, c'était assez étrange. « Et pourquoi t'es revenu ici ? Une envie soudaine ? » C'est vrai que c'était l'une des principales questions que je me posais. Pourquoi aller à Harvard, perdre son temps dans les études, surtout avec un gnome sur les bras.
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