ROXARON ✱ Be still my heart cause it's freaking out

Et c'est qui qui s'y prend encore au dernier moment pour la photographie ? C'est Roxy ! Je faisais tellement passer la danse avant tout le reste que j'en avais oublié un devoir de photographie relativement important. Heureusement, Aaron s'était gentiment proposer pour m'aider, ayant grandi en Namibie, et mon devoir portant sur ce que dégageaient des photographies africaines, ou des paysages plutôt portés sur la savane. C'est donc en fin de journée que je sortais de chez moi, traversant quelques rues pour aller à l'appart d'Aaron qui vivait dans le même quartier que moi. Je jetais un oeil à l'heure pour vérifier que je n'étais pas en retard sur l'heure que je lui avais dit, et après une brève hésitation, je frappais enfin à la porte au nom de "Silver". J'espérais tout de même que je n'allais pas trop le déranger, et qu'il ne faisait pas ça par pitié pour mon étourderie. Quand la porte s'ouvrit, je sursautais légèrement, sortant de mes pensées, et j'esquissais un sourire en voyant le jeune homme face à moi. « Hey ! Me voilà, comme promis. » Dis-je simplement en haussant les épaules.

© Kaiji

Je ne pouvais pas dire que Monsieur Craft m'avait laissé tranquille, lorsqu'il avait appris mon retour, il s'était planté devant moi avec un air déterminé et il m'avait jeté un paquet de copie. Tout en hurlant que je devais finir ça pour le jour de la rentrée si je tenais encore à mon poste d'assistant.

Heureusement pour moi, j'avais facilement réussi à tout corriger, en même temps, je ne voulais pas vraiment sortir dehors, je n'arrivais pas à voir les autres heureux, mais il y avait des personnes qui étaient des exceptions.

Notamment une blonde, qui ne cessait d'obséder mes pensées ces derniers temps, c'était plutôt bizarre, à vrai dire, je ne m'attendais pas à ressentir quelque chose pour quelqu'un aussi vite, pas après que mon coeur se soit brisé comme du verre en Australie.

Mais ça requête m'avait paru spéciale et de plus, comment ne pouvais-je pas l'aider.

Je regardais la montre accroché au mur de mon salon, le canapé en cuir noir contrasté vraiment avec les murs blancs immaculés. J'adorais ce genre de contraste. Je m'approchais de l'étagère en ébène, typiquement Namibien, qui se trouvait juste à côté pour tirer trois albums.

Au moins, Roxanna aurait de quoi faire.

Je posais le tout sur la table du salon, avant de partir prendre une douche et de me changer. J'avais choisis une chemise bleu Albercrombie & Fitch ainsi qu'un jean diesel bleu marine.

Je me mis à répéter mes gammes au piano. Avant d'entendre la sonnette d'entrée.

J'ouvris la porte en laissant mes lèvres dessinaient un sourire de joie. J'avais le coeur qui battait bizarrement, je savais que Roxanna était au courant de mon faible pour elle, je ne pouvais même pas vous dire comment j'en étais arrivé à tomber aussi facilement sous son charme, une sorte... de destiné écrite dans les étoiles.

Je la regardais hausser des épaules d'une façon naturelle, ouais, j'étais son ami...

-Je t'en prie, entre.

Je t'entendis la main pour attraper sa veste.

-Il ne fait pas chaud dehors, n'est-ce pas ? C'est une des raisons qui me poussent à rester cloisonner quand on a grandi comme moi dans des pays chauds, un peu de froid signifie la mort.


Je lui fis signe de s'installer sur le canapé. Avant de me diriger vers ma cuisine américaine.

-Je me doute que nous avons du travail à faire, mais est-ce que tu veux boire quelque chose ?

Je tâchais de la regarder droit dans les yeux.

« Je t'en prie, entre.  » Nous qui jouions sans cesse l'un avec l'autre, voilà qu'aujourd'hui, je venais chez Aaron parce que j'avais besoin de son aide... Awkward moment. Je fis un pas en avant, entrant chez lui tandis qu'il tendait déjà la main pour prendre ma veste. J'avais opté pour un jean simple avec un chemisier blanc, et je frissonnais quand même en retirant ma veste, pas encore habituée à la chaleur intérieure. « Il ne fait pas chaud dehors, n'est-ce pas ? C'est une des raisons qui me poussent à rester cloisonner quand on a grandi comme moi dans des pays chauds, un peu de froid signifie la mort. » Je ris légèrement, tendant finalement ma veste à Aaron en hochant la tête. « Tu m'étonnes, dis toi que je viens d'Arizona, la neige je connaissais pas là bas ! » Alors forcément, les températures négatives, j'avais encore du mal avec ! Je suivais Aaron jusqu'au salon, m'installant sagement sur le canapé, et remarquant d'énormes albums posés sur la table non loin. Le jeune homme, de son côté, filait déjà vers sa cuisine. « Je me doute que nous avons du travail à faire, mais est-ce que tu veux boire quelque chose ?  » Je m'installais au fond du canapé, croisant les jambes, et fronçant les sourcils l'air pensif avant de répondre en croisant son regard à nouveau : « Si t'as quelque chose de chaud.. Un café, un thé, peu importe, je suis pas contre, je sens plus le bout de mon nez ! » Je frictionnais mes mains, baissant les yeux vers le sol en attendant sagement Aaron, jusqu'à ce qu'il revienne vers le salon. Je levais les yeux pour le dévisager un moment, avant de détourner les yeux, balbutiant : « Aw, et.. J'sais que je te l'ai déjà dit au téléphone, mais merci de m'aider, je sentais déjà venir la mauvaise note sans toi. »

© Kaiji

Je la laissais prendre son aise ici, je sentais qu'elle ne m'était pas encore totalement ouverte.
Après tout c'était normal, Rox' était plutôt le genre de fille à tourner autour du pot. Mais je devais avouer que c'était ce qui faisait son charme. J'avais une passion pour les filles inaccessibles.

Lorsqu'elle me répondit qu'elle voulait boire quelque chose de chaud, je mis ma machine a expresso en route.

-Va pour un café alors, de toute façon tu en auras besoin, je vais devoir te raconter ma vie... et tu n'as pas intérêt à t'endormir. lui lançais-je d'un ton faussement intimidant.

Je revenais vers elle, en attendant que notre boisson soit prête.

-Ne t'en fais pas, c'est vraiment un plaisir pour moi de t'avoir à mes côtés.

Et en voilà une, une les fameuses phrases à double sens que mon subconscient balançait, voilà pourquoi je ne pouvais pas être discret. Et puis Rox' ne pouvait pas mentir, elle savait déjà qu'entre elle et moi, c'était plus qu'une attraction physique, c'était quelque chose de chimique, au-delà du plaisir charnel.

Je lui désignais l'album le plus prêt d'elle.

-Je pense que l'on doit commencer par le début, et c'est pour moi l'album le plus intéressant.


J'ouvris le premier album pour tomber sur une photo de moi qui devait avoir 3 ans, j'étais installé avec des adultes africains autour d'une table, dans un des villages de la réserve qui appartenait aux terre de mes parents.

Je désignais une femme un peu âgée, avec une robe traditionnelle.

-C'est cette femme qui m'a élévé, elle a toujours travaillé pour mes parents, eux, ils étaient très occupés, tu ne les verras pas vraiment dans ces albums, tu vas pouvoir découvrir la vie d'un village typiquement Namibien...

Je regardais la photo d'en dessous, c'était de nouveau moi avec deux rhinocéros endormis par les vétérinaire pour les soigner.

Une nostalgie me prit en voyant ces images.

J'avais également préparé une carte de la Namibie, juste à côté.

-Tu vois le littoral, la ville Walvis Bay, eh bien, la réserve de mes parents et leur hôtel de luxe se trouve dans cette région, on a un peu prêt quelque chose comme quatre cent hectares de terre.


Une autre photo me représentait petit encore, avec des peaux d'animaux, c'était un costume traditionnel.

-C'est une tradition du peuple bantoue, on habille le chef de cette manière, enfin mes parents avaient insisté pour que je le porte et que je montre ça aux clients de luxe pendant qu'ils venaient en vacances... mais tu sais que je ne parlais pas vraiment anglais lorsque j'étais enfant, je parlais surtout le bantoue et l'afrikaans.

Je la regardais, je ne voulais pas la désespéré avec mes propos qui lui semblaient peut-être illogique. Mais ça me faisait du bien de parler de mon passé à quelqu'un, de raconter un peu de moi, et de parler du pays où j'ai vécu et où je suis né.

Beaucoup de gens ont toujours eu du mal à comprendre pourquoi j'étais africain.

J'entendis la machine à café qui avait fait le bruit qui signifiait qu'elle avait terminé, je revins quelques instants plus tard avec nos deux tasses.

-Tiens, réchauffe-toi, je lui fis un clin d'oeil.

J'étais vraiment bien avec cette fille.

« Va pour un café alors, de toute façon tu en auras besoin, je vais devoir te raconter ma vie... et tu n'as pas intérêt à t'endormir. » Moi, m'endormir? Il rêvait ou quoi ? Je mordais ma lèvre inférieure, haussant une épaule. « Même pas peur, comme si c'était mon genre de m'endormir. » Surtout en ta présence. J'en profitais au passage pour encore le remercier de son aide, il aurait pu tout aussi bien m'envoyer promener, mais non. « Ne t'en fais pas, c'est vraiment un plaisir pour moi de t'avoir à mes côtés.  » - « C'est un plaisir partagé. » Répondais-je aussitôt. Je m'empourprais légèrement cependant, mon sourire s'agrandissant, et je baissais les yeux vers l'album qu'Aaron me désignait tout en disant qu'on allait commencer par là. Je croisais les bras, observant, parfaitement attentive. « D'accord.. » Dis-je simplement, attendant de voir la première photo. Je me penchais légèrement sur celle ci, découvrant un petit garçon, au milieu d'adultes, dans une réserve. « C'est cette femme qui m'a élévé, elle a toujours travaillé pour mes parents, eux, ils étaient très occupés, tu ne les verras pas vraiment dans ces albums, tu vas pouvoir découvrir la vie d'un village typiquement Namibien... » Je regardais la femme en question, touchée d'apprendre qu'il avait grandi avec des parents "occupés". C'est marrant, mais déjà qu'Aaron me rappelait beaucoup Keanu, cette facette de sa vie me le rappelait d'avantage encore. Je fronçais les sourcils, balayant ces pensées. Je pointais le petit garçon du doigt. « Et ce petit bout, c'est toi ? » Je fis un nouveau sourire, mordillant ma lèvre inférieure tout en regardant la nouvelle photo, totalement absorbée par ce qu'Aaron me racontait. Mon dieu, des rhinocéros, face à ces bêtes, même endormies, je pense que je ne serais pas rassurée. Il me montra au passage une carte pour me définir les lieux, et je n'en perdais pas une miette, tentant de bien mémoriser. Puis, nouvelle photo d'Aaron, dans un drôle de costume que je devinais traditionnel, ce qu'il ne tarda pas à m'expliquer, costume que ses parents lui demandaient de porter pour le montrer aux touristes. Il m'expliqua également, qu'à l'époque il ne parlait pas anglais, ce qui me fit arquer un sourcil de surprise. « Sérieusement ? Tu as appris l'anglais à quel âge ? Pardon, je suis curieuse. » Parce qu'il maitrisait parfaitement la langue. J'étais absorbée par ce qu'il me racontait, si bien que je maudissais presque la machine à café lorsqu'il se leva pour aller récupérer nos tasses. « Tiens, réchauffe-toi » Dit alors Aaron en me tendant mon café, m'adressant un clin d'oeil. Je recupérais donc ma tasse en lui souriant « Merci.. » Et je portais mon café à mes lèvres, réchauffant bien vite ma gorge. Je fronçais les sourcils, incapable de retenir une nouvelle question : « Tu es resté là bas combien de temps ? »

© Kaiji

En tant normal, je n'étais pas du genre à étaler ma vie catastrophique aux autres, j'avais un cercle de vie vicieux, où tout autour de moi finissait par s'écrouler.

Mais j'aimais entendre la façon dont Rox' me posait ses questions, c'était attachant et mignon à la fois.

Et je n'éprouvais aucune gêne à lui parler, au contraire ça me faisait du bien, j'avais envie d'en parler à quelqu'un, surtout depuis mon départ précipiter, fin août.

-En fait, la langue officielle de la Namibie est l'anglais, mais généralement les gens parlent afrikaans ou allemand entre eux, ou alors la langue de la tribus, mes parents utilisaient beaucoup l'anglais puisque ma mère est namibienne de par son père et australienne de par sa mère, et mon père est australien, je te dis ça car c'est important pour la suite.

Je la laissais feuilleter les photos.

Je pris une gorgée de café et lui répondit.

-J'ai quitté la Namibie quand j'avais douze ans, tu vas comprendre pourquoi...

Je tournais la page, pour avoir une photo de moi dans un vieux bar du centre ville de Windhoek, la capitale Namibienne.

L'homme en question portait un costume blanc, il avait le même regard que quelqu'un que je connaissais très bien et que j'avais rencontré à la fac. On pouvait voir un S brodé sur sa veste.

Pendant que j'étais assis sur la chaise à sa droite, et ma mère qui avait joué les apprenties photographe avait réussi à prendre la photo un peu penché.

-Cet homme-là est mon vrai père...

Je marquais une pause. Je me rappelais parfaitement le jour où j'avais réalisé que je ne portais pas le même nom que ma mère ou que mon supposé père. Mais que je portais le même nom que l'inconnu du bar.

-Il s'agit également du père de Matthéo, tu sais ce mather, et oui c'est mon demi-frère et cette photo est la dernière que j'ai eu enfant en Namibie.

Le sujet était encore délicat pour moi, Matt' et moi avions eu une relation tendue, il m'en voulait parce que j'étais la preuve que son père n'était pas saint et qu'il cachait des choses et pourtant, son père avait eu une relation avec ma mère de courte de durée bien avant qu'il ne se marie avec la mère de matt'.


-Ma mère a rencontré cet homme, lors d'un séjour aux Etats-Unis, ils sont tombés amoureux, amour de vacances, elle a fini par retourner en Namibie et puis elle s'est rendue compte qu'elle était enceinte de moi... quelques mois, après elle était marié à Matthew, mon père ou mon beau-père comme tu veux, tous les deux avaient fait en sorte de me cacher la vérité, mais mon père biologique tenait toujours à me voir une fois par an et c'était un secret entre ma mère et moi, ces petites escapades annuelles, lorsque j'ai appris que nous avions le même nom, que nous nous ressemblions un peu et que ma mère m'a tout expliqué... j'ai foncé tête baissée dans la cambrousse et Matthew a encore été plus mauvais avec moi après ce moment-là.

Je regardais Rox' droit dans les yeux sans ciller, c'était peut-être le jour qui avait marqué ma vie mon départ pour la Namibie.

-Une semaine après, ma mère m'a envoyé chez ses parents qui avaient pris leur retraite sous le soleil de Sydney où j'ai passé le reste de mon adolescence, bien sûr je retournais toujours une fois par an en Namibie, mais ce n'était plus pareil, je venais juste voir ma mère et la tribu... Le jour où ma nourrice Amara est morte, je suis resté de nouveaux trois mois, avant de repartir... tu vois ma relation avec mon père est plutôt tumultueuse.


Je tournais la page de l'album cherchant des photos des vus que l'on avait sur la savane depuis ma chambre d'enfant.

Je sentais que Roxanna allait se poser encore plus de questions sur moi.

-Ne t'en fais pas, j'ai souffert c'est vrai, mais je n'en veux pas à Matthew, je comprend comment il est, et j'ai pris l'habitude de m'élever seul, je n'ai pas vraiment besoin de leur soutiens, bien que je dois hériter de notre empire hôtelier.... même si je n'aspire qu'à une vie tranquille.

Je pris alors un long plaisir à observer les cheveux blonds dorés de ma camarade qui étaient illuminés par le soleil hivernal du Massachusetts. Elle était magnifique...

Je ne connaissais pas grand chose à la culture Africaine, c'est vrai. En même temps jusqu'à mes 16 ans, je connaissais à peine les états autour du mien en Arizona, et en dehors de mes cours d'histoire-géographie je n'avais jamais vu de "paysages étrangers". Alors l'Afrique, la Namibie, découvrir tout ça au travers des récits d'Aaron me captivait, j'imaginais l'enfant qu'il était alors, dans la savane, avec cette femme qui l'avait élevé... J'aimais bien en apprendre d'avantage sur son enfance, et au fil de son récit, je me posais de plus en plus de questions. En quoi les origines de ses parents étaient importantes ? Pourquoi était-il parti à douze ans ? Le nez dans ma tasse, je ne le quittais pas des yeux, jusqu'à ce que je comprenne qu'il fallait tout de même que je regarde un peu l'album. « Cet homme-là est mon vrai père... » Par pur réflexe, je me penchais d'avantage sur la photographie, clignant plusieurs fois des yeux. "Vrai père" ? Mes doigts se serrèrent autour de la tasse à mesure que j'écoutais ses explications. Alors, c'est de là qu'il tenait le nom Silver .. C'est vrai que pour le coup, ça éclairait certains points. Lorsqu'il évoqua les tensions dans sa relation avec son père adoptif, je baissais les yeux, songeant à ma propre relation avec mon père. Me ressaisissant, je relevais cependant les yeux pour observer Aaron. « Je sais ce que c'est que d'avoir des relations tumultueuses avec son père... » Marmonnais-je simplement en posant doucement la tasse sur la table, avant de soupirer pour reprendre : « Et je te trouve vraiment courageux de comprendre, tout le monde ne le fait pas. » Moi par exemple, je n'ai jamais compris. Mais ce n'était pas du tout le même schéma familial. Je levais enfin une main hésitante pour effleurer son avant bras du bout des doigts. « En tout cas, j'espère tout du moins qu'il reconnaît que son "fils" est devenu un homme super, avec ou sans son aide. Et je te la souhaite de tout coeur, cette vie tranquille. » Je me perdais un court instant à le dévisager, avant de pincer les lèvres et de baisser les yeux sur l'album de nouveau, consciente de l'insistance avec laquelle je venais de le regarder. Je tentais alors que je le pouvais d'être d'avantage captivée par les photograohies de son album. « C'est vraiment beau comme paysages, quoi qu'il en soit »

© Kaiji

Je souris à Rox' ce qu'elle venait de me dire m'allait droit au coeur. J'étais heureux de savoir que quelqu'un comprenait ce que s'était des relation difficile avec ses parents.

Enfin j'avais pris l'habitude d'être un peu loin de tous les gens qui avaient un lien sanguin avec loi. Je les voyais peut-être une fois dans l'année. Maintenant que j'avais les Silver s'était un peu plus différent.

-Je peux t'assurer que découvrir qu'on a un frère qui est adulte et sevré s'est quelque chose de surprenant, et aussi surprenant que cela puisse paraître je ne me suis jamais posé la question du pourquoi est-ce qu'on avait le même nom, comme Silver est un nom plutôt commun. Lui expliquais-je.

Ca me faisait du bien de vider un peu tout ce que j'avais accumulé depuis quelque temps, heureusement que maintenant Matthéo et moi, nous nous entendions mieux maintenant, mais bon, j'avais été la raison pour laquelle il en voulait à son père.

-M'enfin tu vois cette photo, c'est mon endroit préféré de la réserve, tu vois la mer et en même temps la savane c'est vraiment très rare. Il faut monter en haut d'une des plus hautes montagnes de la réserve.

En effet, j'avais pris cette photo au moment du coucher du soleil, il y avait aussi deux antilopes également sur la photo.

-Ah il y a aussi cette photo, cette fois-ci c'était en Afrique du Sud au Cap, oui parce que ma tante gère un de nos hôtels en Afrique du Sud.

On pouvait voir des standes de différentes couleurs, des blancs et des noirs se mélangeaient, chose encore nouvelle à cette époque, la fin de l'apartheid, j'avais un peu connu ça la différence entre les blancs et les noirs, étant donné que du côté de ma mère on descendait de colon britannique, d'après mon grand-père on doit encore avoir de la famille du côté de Manchester.

Enfin trop penser à la famille m'avait refroidi.

-Si un jour, ça te dit un jour d'aller en Namibie ? La questionnais-je avec un sourire.

Ca devait être tellement étrange, de se découvrir un frère des années après sa naissance, d'apprendre que son "père" n'est en réalité que l'homme qui vous a adopté.. Quoique moi ça ne m'aurait pas dérangé d'apprendre que mon père n'est pas mon père, m'voyez. Je haussais les épaules, écoutant Aaron me dire qu'il n'avait pas fait le rapprochement dans l'immédiat au vu de son nom commun avec Matthéo « Je me doute, Silver c'est un nom commun, rien que Blackburn je suis sure qu'y en a d'autres sur le campus ! » Et pourtant c'est moins connu. Le regard rivé sur les photos à nouveau, mon regard balayant la mer ainsi que la savane d'un air rêveur. Je regardais ensuite la photo suivante, qui selon Aaron était en Afrique du sud, ou sa tante gérait un de leurs hôtels. Je détaillais une fois de plus le décor du regard, silencieusement, m'imprégnant de chaque détail présent sur les photographies. Je murmurais, admirative, mon regard oscillant entre les photos: « C'est tellement paisible, moi qui croyait qu'on ne trouvait ça qu'avec les fond d'écran photoshopés de google ! » Bon, j'exagérais un peu dans la mesure ou depuis deux ans, j'avais découvert de nouveaux horizons que les Etats Unis grace à Harvard: Paris avec Jude, Cancun, la Thailande.. Aaron me tira de ma rêverie, me demandant un sourire sur les lèvres : « Si un jour, ça te dit un jour d'aller en Namibie ? » Je me redressais en haussant les sourcils, me tournant face à lui en riant : « Tu m'imagines là bas ? Moi la fille des villes, je suis sûre que j'arriverais à faire une bourde et à me faire courser par un rhinocéros ! » Ou une autre connerie du genre, j'ai toujours eu un don inné pour me fourrer dans le pétrin de toutes manières. Je me mordais la lèvre inférieure, tic nerveux, avant de dire, plus sérieuse : « Si un jour j'en ai l'occasion, je pense que j'irais tout de même. Tes photos donnent vraiment envie, elles sont très bien prises ! » Je baissais les yeux sur l'album, passant le bout de mes doigts sur une page, doucement.

© Kaiji

Je laissais également ma main se mêlait aux photos, jusqu'à effleurer la sienne, je captais son regard qui brillait, j'avais vraiment l'impression de m'y baigner, que ressentais-je exactement pour elle ? Je n'en savais rien, mon coeur battait la chamade, ma respiration s'accélérait, j'avais chaud en sa présence, ces sensations, je ne les avais ressenti qu'une fois dans ma vie, c'était au contact de celle que je croyais mon âme soeur Emily.

Je brisais cet instant d'évasion entre nous.

-est-ce que tu voudrais venir avec moi alors ...? lui demandais-je.

Je n'avais jamais vraiment pu être heureux dans ma vie, chaque souvenir qui me coutait un sourire, me coutait également une larme, je n'avais pas vraiment envie de perdre mon temps dans une chose qui me coûterait encore du malheur, cependant, il y avait quelque chose chez elle...

-Rox', je voulais te dire quelque chose...

Mon esprit me fit faux bon à ce moment-là. Qu'est-ce que j'allais lui dire ?

-euh tu veux encore du café ?

Pourquoi agissais-je ainsi ? J'avais l'impression de me perdre, je ne me reconnaissais plus, je m'étais juré de ne plus tomber amoureux et pourtant...si ce n'était pas de l'amour...c'était de l'obsession. La peur d'être encore brisé...mais surtout pourquoi me posais-je autant de question, Rox' me voyait uniquement comme un ami, je ne voulais pas risquer de la perdre.

Je vis le piano à côté de moi et mis à jouer quelque chose, la première chose qui me venait à la tête, une sonate de Mozart en ré mineur.

-tu dois appréciée la musique, puisque tu es danseuse...

Je laissais mes doigts se compléter à chaque mouvement de la mélodie.


-Tu peux prendre n'importe quelle photo pour ton travail, le passé est quelque chose qui nous permet d'apprendre et de nous construire, sauf que c'est difficile tu sais, je me sens chaque jour plus faible, à chaque fois j'ai peur de faire une bêtise qui m'entrainerait encore plus au fond... j'ai l'impression que chaque pas de libre que je fais, entraine le monde à me faire reculer de trois pas ... Et pourtant t'avoir là me redonne de l'espoir.

venais-je de lui ouvrir mon coeur ?