(+ Julia) Une robe et une brioche pour demander pardon

J’ignorais si Julia parlait d’Eventine mais une chose était certaine, je ne pouvais pas lui révéler le nom de mon employeur, j’étais soumise à un devoir de discrétion et pire, je ne dirais ou ne ferais rien qui pourrait nuire de près ou de loin à son altesse. On peut dire qu’en ombre, j’étais dès plus fidèles. « En fait, je le suis officiellement depuis mes seize ans mais officieusement j’ai commencé à travailler quand j’avais dix ans. Ma grand-mère avait besoin d’aide alors elle me faisait travailler » lui répondis-je dans un premier temps en passant sous silence que je n’avais jamais été payée pour mes divers travaux si ce n’est par des privations et autres coups. Je ne connaissais pas suffisamment Julia pour lui parler de mon passé. En fait, je n’en parlais jamais. « Par contre, je ne peux pas te dire qui est mon patron, je n’en ai pas le droit mais tu.. enfin.. avec ce fameux prince… Il se passe quelque chose entre vous ? » lui demandais-je timidement car j’avais l’impression que le sol s’ouvrait sous mes pieds. Eventine n’avait pas voulu de moi mais je comprenais mieux pourquoi. S’il flirtait avec des femmes comme Julia, je n’avais aucune chance de lui plaire : trop plate, trop petite, trop naïve, trop tout. Je secouais la tête pour chasser ses pensées sinistres de mon esprit. On ne pouvait pas forcer quelqu’un à vous aimer et je pouvais déjà m’estimer heureuse de pouvoir le côtoyer d’aussi près même si je n’étais qu’une petite employée de maison comme il devait en avoir une centaine à travers le monde. « Oui c’est une idée » repris-je pied à la réalité quand la discussion s’orienta vers mes créations. J’eu un petit sourire amusé quand elle me dit qu’avec mon talent, je devrais songer à m’inscrire dans un club de cuisine. « En fait, je fais déjà partie du club de cuisine d’Harvard. Et toi ? Tu fais quoi comme activité ? »

Spoiler:

« Oh mais tu es libre d’éprouver encore des sentiments pour lui… Ce n’est pas comme si je le connaissais enfin je veux dire t’es libre d’éprouver ce que tu veux pour qui tu veux… Enfin je ne dis pas que je m’en fiche, j’ai envie d’apprendre à te connaître mais tu n’as aucun compte à me rendre… Enfin je ne dis pas que tu me rendais des comptes… Je vais me taire » lâchais-je totalement dépitée par ma propre bêtise. Que Julia ait flirté ou qu’elle soit toujours amoureuse d’Eventine ne me regardait rien. Oui, j’étais amoureuse de lui mais dans le fond, je ne le connaissais pas vraiment et je préférais de loin qu’il soit heureux avec une autre femme que malheureux tout seul. De tout de manière, j’avais l’habitude d’être seule depuis Dexter. Mon premier et unique amour et je l’avais laissé partir sans me retourner, pis, je ne lui avais jamais réellement fait confiance au point de lui livre mes plus noirs secrets ni même offert mon corps. Résultat, j’étais seule, toujours vierge et désespérément empotée. Au moins, j’avais la chance d’être douée de mes mains que ce soit pour la couture ou pour la cuisine. « En même temps, c’est en quelque sorte mon métier, si je fais de mauvais plats à mes employeurs, je crains fort que je ne ferais pas long feu dans leur demeure et puis, j’aime vraiment ça » lui souriais-je avant de pencher la tête sur le côté. « Allez, essaie ma robe maintenant ! Je veux voir ce que cela donne sur toi » m’exclamais-je toute excitée comme à chaque fois qu’une de mes créations était portée par une tierce personne.