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J’avais tout de suite regretté mon entré dans la maison des Mather, ils étaient tous... étrangement les mêmes, à boire et à fumer, l’odeur d’intoxication parfumant l’air. Ceux qui m’adressaient la parole le faisaient les yeux à demi endormis, la bouche emplis d’insultes ou de perversités. Parfois ça m’amusait, d’autres, je devais me retenir de brandir le poing pour défendre mon honneur. J’évitais de consommer par soucis de personnalité, je ressentais déjà tout à son paroxysme. Sur l’ecstasy tous les jours, jamais de pause. J’avais été invité par association, en fait c’était ma fratrie qui m’avait traîné jusqu’à la maison voisine. Je portais mon sweater rouge, comme le voulait la tradition, on pouvait repérer un Winthrop dans une foule sans le moindre problème. Je parcourais donc les chambres à la recherche d’un visage familier, d’une femme qui n’en embrassait pas déjà un autre. J’avais la solitude coincé dans la gorge, je donnerais tout pour un peu de compagnie, une bonne conversation. Les portes étaient presque toutes closes, certaines me laissèrent entrevoir des couples en plein déboire, les chairs à l’air. Je n’étais ni voyeur, ni impolie, mais une chambre en particulier attira mon attention. La voix d’un homme perçait le silence sans qu’une autre ne l’accompagne. Ma paume s’échoua sur la porte, la posant de quelques centimètres pour me laisser être témoin de la scène. «Hey!» Lançais-je à l’homme qui détenait entre ses doigts une poignée des cheveux de la jeune femme qui gisait à ses côtés, inerte. Morte, à première vue. Le brune leva les yeux vers moi, son visage entier se décomposant en une émotion craintive. «Dis moi son nom, tu la connais?» Il secoua la tête de gauche à droite comme un parfait abrutis, restant collé à ce qui aurait pu être sa victime si j’étais arrivé quelques minutes plus tard. Je m’approchai du lit, me torse gonflé de colère. J’ai dû l’effrayé comme il déguerpit aussitôt. Je n’oublierai jamais ce visage. Je fis volte-face, refermant la porte pour ne plus être dérangé. M’approchant de la jeune femme, un de mes index plongea dans ses cheveux pour les dégager de son visage. La beauté de ses traits révélée, je confirmais ne l’avoir jamais rencontré auparavant. Mes mains se saisirent de ses épaules, la secouai deux fois pour lui faire reprendre conscience. Du bout de mes souliers, une cassure se fit entendre, je baissai les yeux pour apercevoir les quelques seringues visiblement utilisés qu’on avait déposé sur le sol. La panique fripa les traits de mon visage. «Réveilles-toi! Pitié réveilles-toi!» Mes doigts parcoururent sa peau presque nu, elle était toujours chaude. Elle portait soutien-gorge et culotte, le reste ne laissait rien à l’imaginaire. Un gémissement sembla lui échapper d’entre les lèvres. Un sourire secoua les miennes. Elle entrouvit ses yeux avec une lenteur effrayante, une teinte rosé ruinant la couleur verte tirant sur le marron de ses yeux. «Ça va? Ça va aller? Je peux faire quelque chose? Combien de doigts voies-tu?» Je lui brandissais sous le regard trois de mes doigts, c’était tout ce que j’avais trouvé comme cliché pour vérifier l’état de son esprit.
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