(flashback) Avery&Thaïs + Clochette a pris un café sur sa robe à cause du Captain Crochet !

Ce parfait inconnu n’était pas le seul à se précipiter dès qu’il buvait un café, ce fut également le cas de Thaïs qui esquissa une grimace pile au moment où son interlocuteur avouait que sa boisson était brûlante. « Merci pour l’info, je pleure le décès de ma langue ! » avoua-t-elle non sans éclater de rire alors qu’elle tirait légèrement sa langue comme pour l’aérer un brin et éviter que celle-ci ne continue à lui faire mal. Quelle conne aussi de boire son café comme s’il s’agissait d’un verre d’eau fraîche ou de vodka ! « Je confirme, c’est chaud cacao… ah non c’est du kawa ! » Thaïs poursuivit néanmoins sur sa lancée, continuant à boire en espérant que l’intérieur de sa bouche s’était désormais habitué à la température et allait donc lui permettre de boire sans avoir à souffler comme une malade dessus au risque d’éclabousser l’assemblée avec la chantilly dessus ou d’attendre vingt minutes le temps que son café soit froid et imbuvable… « Tu es sûr que tu veux payer la course ? Non parce qu’on peut très bien partager, après tout je rentre aussi, je trouve ça normal. Franchement n’aie pas de scrupules, ça ne me gêne pas le moins du monde ! » Le problème de cette tempétueuse blonde, c’est qu’elle avait le cœur sur la main. Même fauchée comme les blés, elle était capable de donner jusqu’à sa dernière chemise pour rendre le sourire à quelqu’un. Et en l’occurrence, il s’agissait autant d’une qualité que d’un défaut…

Apparemment il est bien trop tard pour la prévenir. L'inconnue bu son café et je vid tout de suite qu'elle a fait la même erreur que moi. Et nous voilà comme deux débutants en terme de café. Merci pour l’info, je pleure le décès de ma langue ! Va au paradis. Amen. Je confirme, c’est chaud cacao… ah non c’est du kawa ! Malheureusement ça ne sert plus à rien d'avoir la confirmation. T'es pas la seule. Je laissa sortir un rire rauque de ma bouche, regardant  la jeune femme continuer de boire le liquide chaud. Elle a bien du courage. Tu es sûr que tu veux payer la course ? Non parce qu’on peut très bien partager, après tout je rentre aussi, je trouve ça normal. Franchement n’aie pas de scrupules, ça ne me gêne pas le moins du monde ! Peut-être que ça ne la gene pas, mais moi si. On se reverra surement jamais, mais j'aurais toujours l'impression d'avoir une dette. Nan, merci, sans façon. J'y tiens j't'assure. C'est l'minimun après le coup du café et de ta robe. Robe qui d'ailleurs lui allait très bien avant que je ne la tache involontairement, du moins je l'imagine. Je repris mon café en main et avec tout mon courage j'avala le contenu en une traite. C'est pas que j'ai envie de partir ... mais j'ai certaines choses à faire une fois de retour à le winthrop house. J'veux pas te presser, mais faut que je songe à revenir sur le campus. Je regarda le fond de ma tasse comme pour  vérifier qu'aucune goutte ne soit rester seule au  fond.

Thaïs n’hésita pas une seconde à rire à son tour concernant le « décès de sa langue » se moquant bien d’avoir mal après puisque le jour où elle ne serait pas empressée, les poules seront armées de lance roquettes. « Ça me rassure ! » lança-t-elle d’un ton toujours aussi enjoué, que rien ne semblait pouvoir altérer, pas même sa cécité ou bien la gigantesque tache sur sa robe. Au pire, elle allait l’enlever sitôt de retour à la Cabot House et la laver précautionneusement au lavomatic, le tour serait donc joué… aucune inquiétude à avoir. « Très bien, je te laisse faire ! Mais tu sais c’est qu’un bout de tissu, un coup de lavage et hop ! Il n’y paraîtra plus rien… » reprit-elle pour effacer d’emblée toute trace de culpabilité latente car c’était bien inutile que de s’en vouloir pour si peu. Après tout, il n’était pas le seul à avoir fait preuve de maladresse dans l’affaire : elle aussi lui avait foncé dedans… mais Thaïs ne manqua pas de finir à toute vitesse son café, faisant en sorte de ne pas le faire attendre plus longtemps avant d’être la première levée, sa canne en main, son sourire toujours plaqué contre ses lèvres. « Je ne suis pas contre, après tout je ne connais pas l’étendue de ma tache mais je ne serais pas contre changer de vêtement… je dois avoir l’air nouille en plus du fait d’être trempée ! » ajouta-t-elle avec amusement, prête à le suivre.

Ça me rassure ! Et oui chère inconnue tu n'es pas la seule qui a des problèmes de patience. Je souris doucement à la jeune femme qui n'a pas peur de la chaleur du café. Très bien, je te laisse faire ! Mais tu sais c’est qu’un bout de tissu, un coup de lavage et hop ! Il n’y paraîtra plus rien… Ouais .. enfin on s'est jamais. Ce café est ptete pire qu'on ne le pense et ses taches ne sont pas lavables. Je me fais des scénarios catastrophes -ou pas- dans ma tête, mais bon. De toute façon j'te laisse pas le choix. Dans tout les cas, même si cette fameuse tache ne disparaît pas elle ne pourra pas venir réclamer réparation. Après tout elle ne connait pas mon prénom et à la vue de son handicap elle ne sait pas à quoi je ressemble. Je ne suis pas contre, après tout je ne connais pas l’étendue de ma tache mais je ne serais pas contre changer de vêtement… je dois avoir l’air nouille en plus du fait d’être trempée ! C'est vrai que ce n'est pas la grande classe d'avoir ce genre de tache sur une robe blanche à la base. Alors raison de plus de rentrer maintenant. Je la regarda attentivement se lever de la chaise, inspectant sa technique pour marcher. Je n'ai jamais fréquenté d'aveugle et c'est un peu impressionnant de voir ça. Enfin bon. Tu m'dis si t'as besoin d'aide. Autant être sympa jusqu'au bout. Je leva mes mains au niveau de ma tête comme un innocent avant de sortir du restaurant. Et maintenant le but est de trouver un taxi vide.

« J’avais bien compris que tu ne me laissais pas le choix » avoua-t-elle avec amusement. S’il y avait bien une personne au monde à ne pas se formaliser d’un ton inapproprié ou de paroles trop froides, c’était bien Thaïs, surtout qu’elle ne connaissait pas l’identité du jeune homme et qu’ils ne se reverraient très probablement jamais. Qu’importe, la jolie irlandaise pouvait partir du principe qu’il s’agissait d’une belle rencontre, qu’elle n’avait aucunement perdu son temps et qu’au pire, si la tache ne partait pas sur sa robe, elle pourrait toujours en faire des chiffons. « Si jamais j’ai besoin d’aide promis, je te fais signe » poursuivit-elle non sans sentir une vague de froid la faire frissonner alors qu’elle sifflait avec force à l’aide de ses doigts. Si taxi il y avait dans le coin, il serait sûrement alerté… d’ailleurs, ce fut le cas, le coup de la robe mouillée devait avoir attiré l’œil du conducteur bien plus que son sifflement ou le grand geste qu’elle avait fait par la suite. « C’est ce qu’on appelle de l’efficacité bordel ! Par contre je veux bien que tu me guides pour monter, ce n’est clairement pas de refus ! »

Si jamais j’ai besoin d’aide promis, je te fais signe . Une fois dehors, je me mis à frissonner. Il faut dire que je n'ai pas vraiment choisi les habits adéquats avec ce temps. Et pourtant en octobre il est censé faire un minimum 10 degrés. Là, c’est à ce demander si la barre de température n'est en dessous de 5. La jeune blonde commença à siffler avec l'aide de ses doigts. C'est le genre de choses que je ne sais pas du tout faire, mais que je n'avouerai jamais. De mon côté je me contenta de faire de grands signes de bras pour alerter le moindre conducteur à l’affût de clients. Nos efforts furent récompensés rapidement quand une des voitures se mit devant nous. C’est ce qu’on appelle de l’efficacité bordel ! Par contre je veux bien que tu me guides pour monter, ce n’est clairement pas de refus ! Je la regarda quelques instants me demandant tout d'abord comment m'y prendre. C'est après quelques secondes de réflexion que je lui pris le bras afin de l'aider à pénétrer dans le véhicule. Une fois installer dans sur la banquette arrière j'indiqua notre direction au conducteur qui sans dire un mot s'empressa de reprendre la route. Et donc t'es sur le campus depuis combien de temps ? Il est vrai que je ne connais pas toutes les personnes d'Harvard ni même tous ceux de ma confrérie c'est pour dire.

« Je suis à Harvard depuis six ans, j’entame tout juste ma septième ! » avoua-t-elle une fois à l’intérieur du taxi, reprenant plus facilement le fil de la conversation maintenant qu’ils étaient confortablement installés et au chaud. D’ailleurs cette dernière demeura simple et sans fioritures, leur permettant de passer le temps sans aller trop profondément dans la connaissance de l’autre : ce n’était guère utile en sachant qu’ils ne se reverraient probablement jamais. A cette pensée, Thaïs en fut presque déçue car il avait l’air gentil, mais sûrement était-il déjà harcelé par nombreux membres de la gente féminine et la jolie aveugle n’était que poussière dans un tel méandre. Bah, cela ne l’empêcha pas de conserver son ton léger et aimable jusqu’à ce que le taxi ne les dépose devant la faculté, où leurs chemins devaient se séparer. « Ce fut un plaisir en tout cas de partager un café avec toi. Je te souhaite une belle et plein de belles choses » avoua-t-elle en lui offrant un énième sourire, sans le toucher de quelque manière que ce soit, dépliant sa canne d’aveugle qu’elle avait temporairement rangée dans son sac afin de poursuivre son chemin jusqu’à la Cabot House.