(flashback) Avery&Thaïs + Clochette a pris un café sur sa robe à cause du Captain Crochet !

Une faim de loup. Il arrivait quotidiennement à Thaïs de quitter précipitamment la salle de danse après un entraînement d’environ cinq ou six heures pour se rendre en plein centre ville, à pied, en vue d’étancher sa faim. Cela pouvait paraître stupide car il existait bel et bien une cafétéria correcte au sein du campus mais l’envie de changer d’air était bien trop forte pour que la jolie irlandaise ne cherche à y résister. Voilà ce qui avait conduit ses pas jusqu’à ce dinner où elle avait ses petites habitudes, son sac en bandoulière sur l’épaule et sa canne d’aveugle en main, se déplaçant doucement mais sûrement entre les tables jusqu’à ce qu’un abruti ne la percute et ne lui renverse l’intégralité de son café glacé sur sa belle robe blanche. « Magnifique, j’avais trop envie de faire un concours de miss t-shirt mouillé ! » ironisa-t-elle d’un air méprisant avant d’empoigner autant de serviettes qu’elle put, la plupart venant de lui être données par un serveur catastrophé qui passait par là. « Ouais bon ça va il n’y a pas mort d’homme, je ne vais pas me mettre à me rouler par terre ou à te frapper ! » s’exclama-t-elle par la suite, histoire de calmer aussitôt les esprits chagrins et tout bêtement celui de son « agresseur accidentel ». « Peut-être qu’enterrer la hache de guerre autour d’un café est possible, même ? » proposa-t-elle finalement, reprenant peu à peu un air doux et non dépourvu de malice.

Un café en main et mon portable de l'autre, je me leva de la table pour sortir du Café. J'repondis aux quelques sms d'Holly et Wyatt avant de foncer dans une personne. Décidément le café et le portable ne fait pas bon ménage ensemble. Je soupira exaspéré, rangeant mon portable à la vitesse grand V puis me tourna enfin vers la personne touché par ma connerie. Une belle blonde me faisait face. Magnifique, j’avais trop envie de faire un concours de miss t-shirt mouillé ! Je ne fis pas attention à ses paroles, mais plutôt à sa canne. Une aveugle, j'présume ? Ou alors une fille qui s's’éclate  à jouer les handicapés .. c'qui est fort probable. Excuse. Un serveur arriva avec des serviettes qu'il appliqua sur la robe blanche de la jeune femme. Ouais bon ça va il n’y a pas mort d’homme, je ne vais pas me mettre à me rouler par terre ou à te frapper ! Encore heureux. Si elle me frappe j'aurai pas de moyen d'me défendre. Un bon gars ne frappe ni les femmes, ni les handicapés, c'est une règle d'or. Je la regarda faire avec ses nombreuses serviettes espérant qu'elle ne m'demandera pas de lui payer une nouvelle robe. J'ai pu une tune avec l'enterrement de mes parents. Peut-être qu’enterrer la hache de guerre autour d’un café est possible, même ? J'haussa les épaules tout en déposant le gobelet de mon ancien café sur le comptoir. C'est possible en effet. Si elle est vraiment aveugle, j'peux pas lui jouer le coup de la drague avec mes yeux afin qu'elle oublie ce malencontreux accident. J'm'excuse encore pour mon étourderie. Il faut croire que je n'ai pas encore la capacité d'envoyer des messages tout en marchant.

Thaïs étant elle-même fauchée comme les blés à galérer comme une folle pour trouver le moindre dollar survivant dans son propre portefeuille, elle ne serait jamais du genre à demander réclamation autrement que par le biais d’un café. De plus, demander une robe, c’est être par extension matérialiste et il était bien évident que la jolie irlandaise s’interdisait de l’être : avec quel argent pourrait-elle se permettre pareille folie ? « Par contre pas de comptoir, on va éviter les catas d’entrée, on va prendre la bonne vieille option table ! » lança-t-elle d’un ton nettement plus enjoué que de prime abord, partant du principe que comme elle avait toujours chaud, un peu de café glacé ne lui avait pas fait de mal. Sa réaction n’aurait sûrement pas été la même s’il l’avait ébouillantée, mais puisque ce n’était pas le cas… elle s’assit rapidement à la table de libre que leur proposa le serveur, gardant fondamentalement une expression assez douce, preuve qu’elle ne lui en voulait pas outre mesure. « Pas grave, il n’y a pas mort d’homme comme dit l’autre ? C’est qu’un morceau de tissu merde, je ne vais pas râler pendant quinze ans pour ça… mais pas bien d’écrire en marchant, tu pourrais te faire renverser par une voiture, ou enlever par un martien ! »

Par contre pas de comptoir, on va éviter les catas d’entrée, on va prendre la bonne vieille option table ! J'acquieçais doucement, ne captant pas qu'elle pouvait pas me voir. C'est tellement bizarre et troublant. Je ne fis que suivre le jeune serveur, surement débutant, avant de m’asseoir sur la chaise en face de la jeune femme. Pas grave, il n’y a pas mort d’homme comme dit l’autre ? C’est qu’un morceau de tissu merde, je ne vais pas râler pendant quinze ans pour ça… mais pas bien d’écrire en marchant, tu pourrais te faire renverser par une voiture, ou enlever par un martien ! Honnêtement, mon soucis n'est de me faire écraser par une voiture, se serait même l'idéal pour rejoindre mes parents. Ils sont morts depuis un mois .. On a dépasser le cap des un mois .. Woo. Je balaya cette pensée de mon esprit - sans vraiment réussir - d'un signe de la main. Je pense que je remarquerai quand même l'invasion des martiens. Je ris doucement, baissant le regard sur la table. Le jeune serveur nous demanda la commande tout en bredouillant. Rien pour ma part, mais il me semble que la demoiselle veut un café. Qu'importe son prénom, de toute manière d'ici demain tout sera oublié. J'ai bien trop de choses à faire ou à penser pour me préocupper de ma rencontre de la veille. Bref. Je me retourna vers la blonde, et me sentant obligé de me justifier, je lui dis d'un ton calme : Trop de cafeine, tue la cafeine ! Et c'est surtout que j'ai plus grand chose dans ma poche pour payer.

« Figure-toi qu’ils sont doués ces martiens, c’est comme les trolls… ils volent tes chaussettes, même pas tu t’en rends compte ! » Bah, ce parfait inconnu pouvait bien la prendre pour une folle, c’était coutumier de la part de Thaïs que de chercher à faire de l’humour, même façon carambar, histoire de détendre une atmosphère qu’elle sentait tendue à trois kilomètres. « Est-ce que tu me permets au moins de t’offrir un nouveau café ? Ce n’est pas de l’alcool okay mais je n’aime pas boire seule par principe » poursuivit-elle, d’un ton légèrement plus sérieux que précédemment. Thaïs s’en voulait un brin d’avoir réagit de façon aussi épidermique lors de sa collision avec ce parfait inconnu. Cela ne lui ressemblait pas, pas même lorsqu’elle venait de passer une journée pourave de chez pourave. « Mettez-nous deux cafés s’il vous plaît, avec supplément chantilly » trancha-t-elle histoire de lui faire définitivement comprendre qu’elle n’était ni idiote, ni complètement blonde, et qu’enterrer la hache de guerre, mine de rien elle y tenait bien qu’elle ne connaisse pas ce jeune homme et qu’en le croisant dans la rue, elle serait incapable de le reconnaître. « Je n’ai pas interrompu un échange de messages d’urgence capitale au moins, j’espère ? »

Figure-toi qu’ils sont doués ces martiens, c’est comme les trolls… ils volent tes chaussettes, même pas tu t’en rends compte ! Je souris doucement à la jeune femme. C'est qu'elle a de l'imagination. Mais il vrai que quand j'étais petit, toutes les chaussettes des enfants Silver disparaissaient. Magie. Et on accusé qui ? Le lutin de la salle de bain. Le pauvre. Ça sent le vécu tout ça ! Le serveur était toujours à nos côtés, tremblant légèrement. C'est quoi le problème ? On est intimidant ? Est-ce que tu me permets au moins de t’offrir un nouveau café ? Ce n’est pas de l’alcool okay mais je n’aime pas boire seule par principe. Alors celle-là je m'y attendais pas. C'est moi qui est taché sa robe, mais c'est elle qui me paye quelque chose ? Bizarre. J"essayais de bredouiller une réponse remplie de 'euuuh' puis au finale la jeune me coupa pour répondre au serveur. Mettez-nous deux cafés s’il vous plaît, avec supplément chantilly. Une fois la commande passée, je me tourna vers cette inconnue, qui soit dit en passant est très sympa voir trop sympa -c'est louche-, sans savoir quoi dire. C'est que j'l'aime pas, mais j'ai pas vraiment la tête à chercher des sujets de conversation. Je n’ai pas interrompu un échange de messages d’urgence capitale au moins, j’espère ? Je repensa aux sms reçu juste avant. Rien de bien important. De toute façon, la plus part du temps c'que j'envoie n'est pas capital. Nan, t’inquiète pas. Et c'est pour ne pas bloquer la conversation que je repris. C'est juste des amis qui m'disent de rentrer au campus pour diverses raisons.

« Bah attends, moi j’en ai plein les bottes que mes chaussettes prennent le pas sur les habitudes Facebook en passant de « en couple » à « célibataire » ! » fit-elle avant de finir par pouffer elle-même de sa propre connerie. Au moins, Thaïs n’engendrait pas la morosité, c’était le moins que l’on puisse dire puis même, sans savoir pourquoi, elle sentait facilement la tristesse des gens, même lorsque celle-ci était extrêmement bien cachée. La jolie irlandaise n’avait même pas conscience d’une telle chose d’ailleurs, elle agissait juste de façon naturelle, à l’instinct. Ce qui passait pour de la manipulation pure et simple aux yeux de beaucoup de personnes n’était rien d’autre qu’une joie de vivre particulièrement exacerbée, et à bien des égards vitale pour la demoiselle… c’était ça ou avoir envie de sauter du haut d’un pont parce qu’elle ne pouvait pas vivre comme tout le monde, alors autant dire qu’elle préférait hautement jouer la carte de l’optimisme. « T’as deux options : soit tu les écoute et ils peuvent te changer les idées, soit tu les écoute pas et tu fais à ton idée » reprit-elle, sans chercher à savoir de quoi il retournait ou même à se montrer intrusive dans la vie de ce parfait inconnu. La preuve, elle ne lui avait même pas demandé son prénom ! Mais ça ne voulait pas dire qu’elle s’en désintéressait. « Je suis sur le campus, moi aussi. Au pire je peux très bien t’y reconduire si tu le souhaites… je ne veux pas m’immiscer dans ta vie ne t’en fais pas les détails te concerne cela ne me regarde pas. Mais j’aime bien aider les gens. Je sais pas pourquoi, c’est juste comme ça. »

Bah attends, moi j’en ai plein les bottes que mes chaussettes prennent le pas sur les habitudes Facebook en passant de « en couple » à « célibataire » ! Je me mis à rire en écoutant ses paroles. J'sais pas comment elle fais pour faire de l'humour alors que je lui ai taché sa robe. Bon, tu m'diras elle voit pas dans quel état j'ai mis son habit. Tant mieux j'ai envie de dire. Et bizarrement elles ne repassent plus jamais 'en couple'. Tout ça est bien triste. Pauvres chaussettes. Elles ont une vie si nulle. T’as deux options : soit tu les écoute et ils peuvent te changer les idées, soit tu les écoute pas et tu fais à ton idée. Me changer les idées ..? Elle lit dans mes pensées ou .. ? Je ne dis rien, trop perplexe par rapport à ces paroles. Je sortis mon portable discrètement, essayant de faire le moins de bruits possibles, afin de voir les derniers messages reçus. Je suis sur le campus, moi aussi. Au pire je peux très bien t’y reconduire si tu le souhaites… je ne veux pas m’immiscer dans ta vie ne t’en fais pas les détails te concerne cela ne me regarde pas. Mais j’aime bien aider les gens. Je sais pas pourquoi, c’est juste comme ça. Etrange cette fille, mais hyper sympa. J'me demande même si elle pas une idée derrière la tête. Qui sait.. ptete que c'est une martienne venue m'enlever pour rentrer sur sa terre. Ou bien même un vampire ou un loup garou. Je leva les yeux en ciel en pensant à ce genre de choses. Faudrait que j’arrête de regarder des films. J'veux bien .. mais sans m’immiscer dans ta vie privée, comment tu vas faire avec cette canne ? Je repris intentionnellement ces mots pour mieux faire passer la question. C'est pas contre elle, mais si j'peux éviter la question de voiture c'est pas plus mal !

« Ah bah non ça c’est sûr sinon ce ne serait pas drôle ! Mais bon en même temps… c’est couillon une chaussette. Si ça avait un cerveau et que c’était capable d’avoir un prix Nobel, ça se saurait non ? » lança-t-elle en haussant les épaules d’un air on ne peut plus malicieux. Déjà, elle sentait la situation légèrement moins tendue et ce parfait inconnu ne pouvait pas savoir à quel point elle préférait. Combien de fois Thaïs faisait-elle face à des gens manquant cruellement de naturel en face d’elle tout ça parce qu’elle souffrait d’un handicap ? Elle avait toujours refusé de compter, plus par principe qu’autre chose. Cela ne lui amènerait rien que de la déception si elle s’adonnait à pareille connerie, de toute manière. De toute façon, elle quitta rapidement son fil de pensée pour offrir un sourire des plus francs face à cet inconnu, dont elle n’éprouvait ni besoin ni envie de connaître l’identité. Pour l’heure, ils partageaient un café, que le serveur venait tout juste de leur apporter, et Thaïs le leva aussitôt pour trinquer à la santé de ce jeune homme rencontré de façon étrange. « Santé mais pas des pieds ! Je sais en théorie on trinque pas avec du café mais tant que c’est pas avec de la flotte… on s’en cogne pas vrai ? » lança-t-elle de son habituel ton enjoué avant de reprendre, quasi imperturbable : « Et bien… il se trouve qu’un génie un jour a inventé le taxi ! Donc je ne crois pas que ma canne sera un problème » ironisa-t-elle de bon cœur, sans prendre mal sa question bien au contraire.

Ah bah non ça c’est sûr sinon ce ne serait pas drôle ! Mais bon en même temps… c’est couillon une chaussette. Si ça avait un cerveau et que c’était capable d’avoir un prix Nobel, ça se saurait non ? En effet et jusqu'à preuve du contraire c'n'est pas possible. Désormais au lieu de répondre 'quand les poules auront des dents', j'dirais 'quand les chaussettes gagneront le Prix Nobel'. J'suis sûr de me démarquerai des autres comme ça. Le serveur de tout à l'heure nous ramena nos cafés fraîchement commandés. Santé mais pas des pieds ! Je sais en théorie on trinque pas avec du café mais tant que c’est pas avec de la flotte… on s’en cogne pas vrai ? Je ris doucement à sa remarque avant de venir cogner mon café contre le sien. A ta santé. Une fois fait, j'amena le café près de mes lèvres pour le goutter, mais comme d'habitude je me suis trop vitre précipité. Tss. A chaque fois. Faut ptete que je songe à appliquer le dicton 'on apprend de ses erreurs' pour moi. Je reposa ma boisson sur la table avant de prévenir la jeune inconnue. C'est brûlant, fais gaffe. Je racla ma langue, comme pour essayer d'enlever le chaud mais pas moyen. Et bien… il se trouve qu’un génie un jour a inventé le taxi ! Donc je ne crois pas que ma canne sera un problème. Pas faux. Dans le pire des cas -c'est à dire l'invasion d’extraterrestres- je saurai me défendre. Dans c'cas là j'accepte. C'est pas tout les jours qu'on voit une fille qui m'propose de me ramener après lui avoir renverser un café. Ma foi, j'vais pas la blamer. Mais j'tiens à payer la course. J'ai quand même des principes.