Un gémissement se fait entendre, léger, pas plus fort qu'un souffle de vent, et pourtant elle l'entends... Il le sait...
Tout ce qu'il doit faire depuis le début, c'est se taire. Il y arrive plutôt bien, il n'a jamais réussit à entendre sa voix. Tout ce qu'il a pu entendre de sa personne se sont les pleurs, les gémissements, et pire que tout, les hurlements... Ceux-ci devenant toujours plus fort pour la simple et bonne raison que ça a le don d'énerver encore plus son bourreau...
Un gémissement s'est fait entendre. Il sait qu'il va le regretter.
- Alors mon petit, on se fait entendre...Le petit garçon d'à peine huit ans secoue vivement la tête, répondant tant bien que mal négativement. Bien sûr cela ne prends pas, elle l'a entendu.
- Et tu oses me mentir !La gifle ne se fait pas longtemps attendre, suivit d'une autre, encore une autre... Et alors qu'il se courbe sur lui même, se sont les coups de pieds qui viennent..
Je ne suis pas un ballon de foot, pense-t-il totalement impuissant...
Il ne sait comment, mais cette fois il s'en sort bien, il ne lui a offert que quelques gémissements, la punition est moindre... A deux doigts d'hurler, il a serré les dents et il a réussit à ne rien dire.
Elle part finalement, le laissant ainsi seul dans sa tristesse et sa douleur... Elle fait partie de sa famille pourtant, elle est sa tante et malgré cela, elle le traite comme le plus grand échec de sa vie.
Combien de fois il l'entend murmurer que c'est ses parents qui devraient s'occuper de lui... C'est la seule chose qu'il sait d'eux... Et oui, ils devraient, mais ils ne sont pas là... Sont-ils morts ? L'ont-ils tout simplement abandonnés ?
Il ne sait pas, et il ne le saura jamais...
Le jeune homme grandit, à seize ans il est grand, sont corps et meurtris, couverts de bleus, de traces et autres cicatrices qu'il traînera à vie, ses yeux sont toujours plus grand et pourtant c'est dans son silence qu'il se retranche. Il n'a jamais parlé, n'a jamais prononcé un seul mot. Cela est une protection. Quand quelqu'un essaye de lui parler, il est méfiant. Il ne fait confiance à personne de toute façon. Ou si, il fait confiance à une seule personne, lui même...
On le prends souvent pour un idiot, un autiste même. En cours il reste totalement absent. Il fait son petit bout de chemin, rapportant des notes plutôt nobles à la maison, mais cela n'est jamais suffisant...
Il n'est jamais suffisant.
La nuit vient à peine de tomber et son corps se tends. Elle va bientôt rentrer il le sait, et cela le stress... Intérieurement, il panique, extérieurement, il est toujours aussi absent.
Et sa sentence ne se fait pas attendre, la porte claque et elle rentre en hurlant, comme toujours.
- J'ai passé une journée de merde ! Il sait que cela va être plus douloureux. Elle s'agite autour de lui, jetant son manteau par-ci, son sac par là, et gardant ses chaussures à talon qui font un bruit agaçant. Et cela commence par des insultes, toujours... De plus en plus fortes, vulgaires et blessantes.
Son corps se tends un peu plus... Elle s'approche de lui, les coups vont venir... Mais soudainement elle dit quelque chose... Un truc qui le mets hors de lui... Ses lèvres tremblent, ses yeux sont grands ouvert et un murmure se fait entendre. Elle s'arrête net, se tournant vers lui comme choquée...
- Je te demande pardon...Il se lève de son siège, se tourne vers elle et répète ses mots distinctement... Un jolie ordre de se taire ponctué d'un gros mot. Elle s'approche et le gifle violemment. Et pour la première fois depuis des années, en plus du fait d'avoir entendu sa voix, un rire lui échappe... Un rire sinistre, glauque et affreux. Il se tourne vers elle et la gifle violemment. Elle est choquée, reste immobile la main sur sa joue et enfin il comprends... Si elle fait tout ça c'est parce qu'elle savait qu'un jour il serait plus fort, et qu'elle devait le contrôler tout de suite.
Mais c'est finit... Plus jamais il ne se fera contrôler...
Ce soir même il quitte la maison, il aurait aimé prendre lui même la décision, mais c'est elle qui le mets dehors... La meilleure décision qu'elle ait jamais prise. Un simple sac à dos contenant quelques vêtements, le peu d'argent qu'il a réussit à gagner par ci par là et quelques livres et erre ainsi dans la rue... Longtemps...
Dealer fut la seule façon qu'il trouve afin de survivre. Cela paye bien, et le plus important là dedans c'est la discrétion. Hors la discrétion est clairement une seconde nature chez Hadès. Et la drogue est un refuge lui permettant de ne plus penser à son côté pathétique. Au plus profond de lui même, il se hait.
C'est à cette époque qu'il rencontre Jaime, personnage bien particulier qui lui apprit un peu plus les ficelles, et surtout qui lui fit découvrir ce qui sera une seconde maison, les maisons closes.
En vérité, ce n'est pas tant les maisons closes qui furent sa deuxième maison, peut être la troisième... Car c'est la prison qui devient un chez lui. Après tout ce n'est pas si désagréable. On est nourrit, logé, et on se fait parfois frapper dessus, mais cela ne change pas vraiment de toute son enfance.
Parfois il regrette de ne pas rester plus longtemps, mais il trouve ça amusant d'être libéré pour bonne conduite.
C'est alors qu'il retrouve son ami Jaime, il est toujours là pour l'aider. Hadès n'a jamais compris pourquoi, mais c'est un fait...
Et c'est lorsqu'ils sont ensemble qu'ils en profitent pour mettre à bout leurs ambitions. C'est ainsi que leur bar prend vie, un bar dédié à la beuverie et à la luxure... Oui, c'est là qu'il peut se faire plaisir, pouvant ainsi libérer ses démons d'une manière ou d'une autre, et là, c'est en maltraitant les femmes aussi bien qu'il a été maltraité qu'il excelle.
Mais ce n'est pas là sa seule ambitions. Retournant ainsi sur les bancs de l'école, il travaille d'arrache pied, il obtient son master et devient ainsi PDG d'une grande société de télécommunication.
Ainsi il peut contrôler son petit univers, il a tout un monde à ses pieds, il est respecté, méticuleux, sérieux et doué dans ce qu'il fait. Et pourtant rien n'y fait, il se hait toujours et cette soif de contrôle n'est qu'une nouvelle façade pour oublier ce dégoût.
Il regarde la jeune blonde à ses côtés, caressant doucement ses cheveux. Il la revoit encore, le jour de leur rencontre dans sa petite tenue si adorable... Il se souvient lorsqu'elle s'est penchée pour aller ramasser les verres, bon sang, ce qu'il eu envie de la prendre dès cet instant là.
Il se souvient aussi de lui avoir fait l'amour, elle s'était débattu, avait pleuré et étrangement il avait aimé ça, car elle semblait souffrir autant que lui...
Mais depuis, les choses ont évoluer... Il est un séducteur, couche avec bon nombre de fille... Il est étonné de trouver autant de femme qui aime qu'on les maltraite. Mais c'est toujours vers
elle qu'il revient.
Aerin...
La main sur la poitrine, elle tente de reprendre son souffle alors qu'il colle un peu plus son corps en sueur contre le sien.
- Aerin ?...- Mmmh ? - J'ai une question...Elle tourne les yeux vers lui, son regard plongeant dans le sien.
- Bien sûr, quoi ?- Lorsque l'on t'as embauché, savais-tu seulement toutes les clauses du contrat.Il la voit rougir, elle ne dit rien d'abord et finit par hocher la tête.
- Non...- Et j'étais ta première fois ?- Oui.Un sourire joueur étire ses lèvres, heureux d'avoir ainsi éduqué à sa manière cette beauté, et plus encore, de l'avoir possédé en premier.
- Parfait.Elle fait une légère moue.
- Arrête de rire.Il voit sa main qui se lève, s’apprêtant a frapper doucement, mais sûrement son torse par taquinerie. Par réflexe il attrape son poignet. Son regard s'assombrit, et elle se stop directement.
- Cela mérite clairement une punition.Un sourire apparaît sur leurs deux visages, mais son regard à lui, reste toujours aussi sombre.
Trois ans... C'est la première fois qu'il reste autant en prison, et la première fois qu'il rage autant d'être enfermé. Tout lui souriait en quelque sorte, son empire était bel et bien à lui, les femmes sont à ses pieds et surtout il l'avait
elle.
Mais il a ainsi perdu trois ans de sa vie, et il l'a certainement perdu par la même occasion.
Pour autant il s'est toujours battu et compte bien continuer.
Cela fait quelques mois qu'il est sortie, il s'est fait plutôt discret, enfermé dans son bureau, il a tout fait pour reconquérir son empire et montrer qu'il est de retour. C'est lui le patron et personne ne prendra sa place.
Mais il a quelque chose de plus ambitieux en tête. Non sans montrer sa préférence ou sa possessivité, chose que tout le monde connaît de sa personne, après plus de trois ans d'absence, il compte bien
la retrouver...
Elle sera sienne d'une manière ou d'une autre.
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