"T'es qui toi?" |Roxanna&Julian|

Depuis son arrivée à Harvard, Julian avait « secouru » une Dunster qui avait essayé de replonger dans l’héroïne et dont il s’était occupé vu la mauvaise qualité de la dose qu’elle avait prise. Et puis, il y avait eu les premières retrouvailles avec sa meilleure amie Billie qui s’étaient mal passées, la semaine à Cancun pendant laquelle ils avaient enterré la hache de guerre définitivement et maintenant, il devait prendre le rythme des cours.
Lui qui avait arrêté l’école après la mort de ses parents, c’était assez difficile de reprendre l’habitude de passer des heures assis sur une chaise.
Mais heureusement il avait choisis deux filières dans lesquelles la pratique était plus importante que la théorie.
Aujourd’hui, il avait seulement des cours concernant la partie musicale de ses études. Depuis le début de l’après-midi, il était dans l’auditorium, à écouter jouer ses camarades. Leur professeur leur avait donné un exercice assez simple : ils devaient présenter une chanson dans le style rock. Plusieurs élèves avaient choisis les grands rockeurs et parfois, le résultat avait été catastrophique.
Mais, aujourd’hui, il devait aussi voir Roxanna. Maintenant qu’il s’était rabiboché avec Billie, il fallait qu’il fasse l’effort de connaître son entourage proche à Harvard pour essayer de bien s’intégrer et de trouver sa place.
Le jeune brun avait défié la blonde de le trouver, sans lui donner la moindre indication, si ce n’est qu’il serait dans une des salles de musique.
Son professeur l’appela au moment où il envoyait un sms à l’étudiante pour lui dire qu’elle risquait de rater un beau spectacle dans lequel il se ridiculiserait.
Armé de sa guitare, il s’assit simplement sur un tabouret, ajusta le micro à sa hauteur et commença à gratter les cordes doucement.

«- So, here we are, all alone. As the wine makes you mine for the night . Soft is the way that you feel and hard is the way that we breathe . In, out, we're moving around with the dirt on the floor. I know what I lack is devotion and I can't fight this off anymore. We'll go surrender to the night, we won't look back at our lives and when you sleep, I'll be there to kiss your lips, to breathe your air. Right or wrong, it must go on after this night, we'll leave it all behind... »

« Merde ! » Je me battais avec mon collant comme une dingue, incapable de l'enfiler correctement. Au bout de trente secondes d'acharnement, ma maladresse fit que je trouais le vêtement, me faisant le déchirer avec rage. En grommelant, je me levais de mon lit pour aller en chercher un nouveau dans mon tiroir. Je ne supporte pas ça, être en retard quand je dois voir quelqu'un, et le stress à tendance à me rendre deux fois plus nerveuse. Un rencard ? Pas du tout, en réalité, hier Julian, le meilleur ami de Billie, m'avait envoyé quelques sms, me mettant au défi de le retrouver dans une des salles de musique pour qu'il me paie un café. Enfin, j'avais plutôt réclamé un chocolat viennois. Moi, éternelle insatisfaite ? Que voulez vous, je suis une Eliot ! Bref, quoi qu'il en soit, j'ai relevé le défi du jeune homme, et une fois enfin habillée, je sautais dans mes bottes à talons, m’emmitouflait dans un manteau, et quittait ma chambre en trombes, clés et sac à main dans les bras. Pas le temps de marcher, je poussais de toutes mes forces la porte de sortie, courant jusqu'au parking privé des Eliots, et je sautais à ma voiture côté conducteur pour mettre le contact. Avant d'appuyer sur l'accélérateur, je reçu un sms du concerné me disant que j'allais louper quelque chose. Tapant rapidement sur les touches de mon smartphone, je répondis alors avec un sourire malin sur mes lèvres: « Causes pas trop vite bonhomme. » Sur ces mots, je démarrais enfin, fonçant vers les salles de musiques de l'université.

Une minute plus tard à peine, voir deux, je n'avais pas compté, je courais dans les couloirs, à la recherche d'un indice, lorsque j'entendis :« I'll be there to kiss your lips, to breathe your air. Right or wrong, it must go on after this night, we'll leave it all behind... » Je me laissais guider par la voix, reconnaissant non sans mal la voix que j'avais déjà entendue au karaoké de Cancun. Discrètement, je pénétrais dans la pièce ou jouait Julian, attendant dans la pénombre la fin de son cours. Quand enfin il fut libre, il s'approcha de moi qui, bras croisés, m'était appuyée contre le mur. « J'appelle pas ça un spectacle ridicule, Andrews. Au karaoke y en a eu pas mal, en comparaison. »

La difficulté qu'il s'était rajouté, en bon pas doué qu'il était, était de montrer ce qu'il valait au reste de sa classe. Ce n'était pas sa première prestation mais il comptait beaucoup dessus pour qu'ils voient ce qu'il valait. Parmi ses camarades, beaucoup avaient appris à jouer en prenant des cours et ceux qui avaient préféré être autodidacte se comptaient sur les doigts de la main.
Alors, aujourd'hui, il allait clouer le bec à tous ceux qui avaient murmuré que c'était encore un soi-disant musicien alors qu'il devait tout juste être bon à aligner deux accords.
Il aurait très bien pu présenter une de ses compositions mais le risque était trop grand pour qu'il le fasse, Andrews avait donc opté pour une chanson d'un groupe connu des années 90 qui était tombé dans l'oubli mais donc le chanteur faisait son retour avec un album solo: The Calling.

L'Eliot resta concentré sur son morceau, restant dans la sobriété pour mettre en valeur les paroles. Après son passage, son professeur lui fit part de quelques observations mais rien de bien méchant, contrairement aux élèves qui passèrent après lui.
Rangeant sa guitare dans son étui, il passa la sangle sur son épaule et tourna les talons pour rejoindre l'entrée de l'auditorium.
Il se mordit la lèvre en apercevant Roxanna, face à lui et bras croisés, qui l'attendait avec un petit air satisfait.

« - J'appelle pas ça un spectacle ridicule, Andrews. Au karaoke y en a eu pas mal, en comparaison.
- Blackburn, tu sais aussi bien que moi, que se sous-estimer est un vilain défaut des artistes. Après, passons le karaoké sous silence tu veux bien? Mes oreilles saignent encore du passage de Jude...», plaisanta Julian en lui adressant un clin d’œil avant de se faire légèrement bousculer par un de ses camarades qui sortait à son tour. L'Eliot se contenta de le suivre du regard avant de reporter son attention sur Roxanna.

« - Je te dois un chocolat viennois du coup. On y va?»

Je m'étais fait toute petite durant le cours, appuyée contre mon mur près de la porte, écoutant les commentaires du professeur sur chaque prestation. Voilà précisément pourquoi je n'avais pas voulu faire des études de musique : J'aimais chanter et jouer, mais je préférais le faire uniquement pour moi-même et mes quelques proches. Trop de commentaires désobligeants me pousseraient, j'en suis certaine, à être dégoûtée de la musique. Une fois le cours terminé, Julian vint me rejoindre à l'endroit ou je m'étais posée. Après l'avoir en quelques sortes complimenté de façon détourné, celui me répondit avec un sourire malin suivit d'un clin d'oeil « Blackburn, tu sais aussi bien que moi, que se sous-estimer est un vilain défaut des artistes. Après, passons le karaoké sous silence tu veux bien? Mes oreilles saignent encore du passage de Jude...» Immédiatement, je lui donnais un coup au niveau de l'épaule, en riant : « Je te permets pas de critiquer, il s'en est toujours mieux sorti que d'autres ! Et toi alors, Katy Perry, seriously ? » Sur ces mots j'éclatais de rire, et lui rendit son clin d'oeil. Bon, c'est pas tout, mais j'avais soif, et il me devait mon chocolat ! Un élève bouscula Julian sans même prendre la peine de s'excuser, me faisant grimacer. « - Je te dois un chocolat viennois du coup. On y va?» Je hochais vivement la tête, remettant mon sac à main sur mon épaule pour quitter la salle, suivie de près par le jeune homme. Nous traversâmes le couloir calmement, et au loin je reconnus ce même étudiant que tout à l'heure, qui se faisait servir un café par une jeune fille près des casiers. Ouh, côtoyer un Mather réveillait mon côté méchant, et je fis un sourire qui en disait long sur ma pensée à Julian, bousculant merveilleusement bien l'étudiant pour qu'il se renverse tout son café sur sa chemise, faisant éclater de rire la demoiselle que, visiblement, il tentait de draguer. Je portait une main à mes lèvres avec un air faussement désolé « Oh je suis confuse ... Ou pas ! »

« - Je te permets pas de critiquer, il s'en est toujours mieux sorti que d'autres ! Et toi alors, Katy Perry, seriously ?
- C'était très bien Katy Perry! », se défendit Julian en recevant un coup sur son épaule avant qu'ils ne quittent la salle après qu'il se soit fait bousculer. La grimace de Roxanna n'échappa pas à Andrews qui préféra passer sous silence ce qu'il venait de se passer. Il venait d'arriver, il n'allait pas déjà se mettre des gens à dos.
Après quelques mètres, ils tombèrent à nouveau sur le camarade de Julian, qui se faisait servir un café. L'étudiant jeta un coup d'oeil à Blackburn dont le visage venait de s'illuminer d'un sourire qui en disait long sur ce qui allait se passer. Elle bouscula tout en délicatesse l'étudiant et s'excusa hypocritement en voyant qu'il avait renversé son café sur sa chemise.

« Oh je suis confuse ... Ou pas ! »

Julian retint un rire comme il put et s'empara d'une serviette pour essuyer les dégâts causés par la jeune blonde qu'il regardait, faisant exprès de passer la serviette sur le visage de son camarade au lieu de la passer sur la chemise. Il en profita pour lui tordre le nez et lui mettre une petite claque tout en fronçant les sourcils pour prendre un air faussement agacé et s'adresser à l'Eliot d'une voix qui ne cachait pas son amusement:

« Regarde où tu mets les pieds, voyons! Tu as gâché ses chances avec la serveuse!, Andrews se tourna vers le jeune homme, Vraiment, excuse la, elle a du mal avec les cons qui sont impolis.», ironisa Julian, un grand sourire moqueur sur le visage.

« C'était très bien Katy Perry! » s'est immédiatement défendu Julian lorsque je l'ai critiqué avec taquinerie sur sa prestation lors de la soirée Karaoke à Cancun. Après tout, si nous étions tous passés sur scène ce soir là, c'était avant tout pour s'amuser les uns les autres, sans tabous, et non pas pour nous critiquer mutuellement. « Humpf. » Me suis-je contenté de commenté, étouffant contre mes lèvres une quelconque réflexion supplémentaire en riant. La suite s'enchaîna rapidement. D'un geste habile et bien entendu, tout à fait prémédité, je bousculais l'étudiant qui avait lui-même culbuté Julian plus tôt. Bien entendu, Julian compris immédiatement mes intentions malhonnêtes, et je n'en avais pas du tout honte. Si je suis connue sur le campus comme étant l'une des plus simples des Eliots, je n'en reste pas moins une jeune fille qui a des principes, et qui, surtout, ne supporte absolument pas le manque de politesse, surtout à l'égard de ses amis, ou connaissances, comme dans le cas de Julian. Ce dernier enchaîna sur les bêtises de la blondinette, en attrapant une serviette pour essuyer le visage de l'étudiant, lui tordant au passage le nez avant de lui mettre une claque. Je croisais les bras en m'appuyant sur le casier le plus proche, un petit air satisfait clairement affiché sur mon joli minois. « Regarde où tu mets les pieds, voyons! Tu as gâché ses chances avec la serveuse! » Je haussais les épaules d'un air indifférent et hautain, mimant un nouveau "oups" avec mes lèvres, passant sa main devant ces dernières avec un air faussement innocent « Vraiment, excuse la, elle a du mal avec les cons qui sont impolis.» J'éclatais de rire pendant que l'étudiant, lui, fulminait. Fière de mon coup, j'attrapais Julian par le bras, le tirant loin de la scène. « Allons nous en, je veux vraiment ce chocolat, et ça déborde d'ondes ... Négatives dirais-je, dans le coin. » J'adressais un dernier regard à l'inconnu avec un sourire rieur sur le visage, tirant enfin Julian hors de l'université, atterrissant sur le parking. « Tu connais un endroit où ils font de bons cafés et chocolats dans le coin ? Ceux des machines de la fac me sortent par les yeux ... Et si tu veux on prend ma voiture ! » Dis-je en souriant.

Le jeune homme secoua la tête, l'air faussement désespéré par le comportement de l'Eliot qui fit mine d'être confuse alors que son amusement se voyait à des kilomètres à la ronde. Le camarade de classe de Julian n'eut même pas le temps de répliquer au sarcasme que lui lança le brun parce que Roxanna venait de s'emparer de son bras pour l'éloigner un maximum du spectacle qu'ils étaient en train de donner.
« Allons nous en, je veux vraiment ce chocolat, et ça déborde d'ondes ... Négatives dirais-je, dans le coin. »
Julian adressa un signe de la main aux étudiants qui s'étaient rapprochés et fit un clin d’œil complice à la serveuse avant de se laisser traîner jusqu'au parking par la jeune blonde.
« Tu connais un endroit où ils font de bons cafés et chocolats dans le coin ? Ceux des machines de la fac me sortent par les yeux ... Et si tu veux on prend ma voiture ! », lui sortit Roxanna à une allure que Julian la regarda avec des yeux ronds, étonné que quelqu'un puisse parler aussi vite. Il bafouilla quelques mots en réajustant la sangle de sa guitare sur son épaule et s'accorda quelques secondes de réflexion avant de répliquer d'un ton légèrement taquin:

« Tu es consciente de demander à un pur new-yorkais s'il connait un café dans le coin? Et... comment tu fais pour parler aussi vite?»Julian s'arrêta et regarda autour de lui pour essayer de deviner quelle voiture appartenait à la blonde mais il abandonna l'idée en voyant le nombre de véhicules garés,« On prends ta tuture et tu choisis, après tout, je ne suis qu'un petit nouveau tout perdu...

A vraie dire, j'avais demandé à Julian s'il connaissait un café par pure politesse, et sans grande conviction qu'il en connaisse plus que moi. En effet, contrairement à lui qui était fraîchement débarqué de New York, j'avais eu le temps en trois ans de découvrir Cambridge, que je connaissais comme ma poche ... Et surtout ses cafés et ses pubs. Et surtout le meilleur café qui faisait les meilleurs chocolats. Dès que j'avais besoin de décompresser j'allais là bas, seule ou bien accompagnée. Autant dire que désormais tout le personnel me connaissait comme si je venais tous les jours. Ce qui est presque le cas, surtout en période d'examen. Débarquant sur le parking de la fac, je sortais mes clés de voiture de ma poche en débitant à toute allure ma question à Julian. Celui-ci, interloqué, réajusta la sangle de sa guitare avant de se décider de me répondre, en balbutiant quelque chose que je ne compris pas au premier abord. J'arquais les sourcils, étonnée, et enfin il articula une phrase audible, sur un ton amusé : « Tu es consciente de demander à un pur new-yorkais s'il connait un café dans le coin? Et... comment tu fais pour parler aussi vite? » J'éclatais de rire en hochant la tête, avant dde prendre un air fier : « Quand je suis pressée de manger ou de boire quelque chose, mes monologues sont légendaires, tu pourras demander à Billie! »
Je descendait les escaliers jusqu'au parking, regardant en riant Julian qui regardait les voitures en cherchant la mienne, qu'il ne risquait pas de reconnaître ne l'ayant jamais vue. « On prends ta tuture et tu choisis, après tout, je ne suis qu'un petit nouveau tout perdu... Je lui fis un clin d'oeil et fit bipper mon véhicule, une Mercedes SLK que je m'étais offerte pour mes 20 ans. On est Eliot ou on l'est pas! Je sautais dans le véhicule côté conducteur. «T'as de la chance je connais le meilleur café du coin, en fait je demandais mais j'aurais quand même choisi, tu me comprendras quand tu auras goûté leurs cafés ! » Sur ces mots, j'allumais le moteur et démarrais, me dirigeant hors du campus.

Le jeune brun écoutait Roxanna, un sourire amusé aux lèvres. Ils n’avaient pas vraiment eu le temps de parler à Cancun, c’était l’occasion d’en apprendre plus sur la jeune blonde.
« Quand je suis pressée de manger ou de boire quelque chose, mes monologues sont légendaires, tu pourras demander à Billie!
-Je ne pense pas que j’ai besoin de lui demander… »
Les deux étudiants descendirent au parking et la danseuse ouvrit son véhicule de loin. Habitué aux voitures en tout genre mais surtout à celles qui montraient qu’on avait de l’argent, le brun ne fit aucun commentaire en montant dans la Mercedes après avoir enlevé sa guitare de son épaule pour la caler entre ses jambes une fois assis sur le siège passager. Et puis, ils étaient Eliot tous les deux, c’était quelque chose de tout à fait normal de se payer des voitures hors de prix. «T'as de la chance je connais le meilleur café du coin, en fait je demandais mais j'aurais quand même choisi, tu me comprendras quand tu auras goûté leurs cafés ! » Julian lâcha un petit rire en haussant les épaules. Cette tête blonde allait sûrement lui en faire voir des vertes et des pas mûres s’ils continuaient à ce rythme-là.
Sur le trajet, ils parlèrent de tout et de rien et finalement, Roxanna se gara à quelques mètres du café. Le duo s’extirpa de la voiture et le brun laissa la jeune femme leur trouver une place.
Ils commandèrent rapidement et pendant qu’ils attendaient qu’on les serve, Julian posa à la blonde une question qui lui brûlait les lèvres.
« -Dis-moi, Billie et toi, ça s’est fait comment ? A part le fait que vous soyez des Eliots, comment avez-vous pu vous rencontrer ? »

Après avoir longuement discuté tous les deux sur le chemin, de tous les sujets différents imaginables, Julian et moi-même arrivâmes enfin au café que je portais dans mon coeur et auquel j'étais fidèle depuis mon arrivée à Cambridge. Je sautais hors de la voiture, Julian fit de même, et j'entrais, joyeuse, en sa compagnie dans la salle. Une douce chaleur émanait des lieux, tout comme une odeur sucrée à laquelle je ne pouvais résister, même des années après l'avoir sentie une première fois. Je m'appuyais sur le comptoir, sourire aux lèvres, commandant un chocolat viennois, avant de laisser Julian commander à son tour la boisson qu'il voulait. On nous demanda de patienter quelques temps, et nous nous mîmes donc en retrait pour permettre aux autres clients de commander. Je jouais avec une de mes mèches de cheveux, lorsque je redressais mon regard vers Julian en l'entendant me poser une question : « Dis-moi, Billie et toi, ça s’est fait comment ? A part le fait que vous soyez des Eliots, comment avez-vous pu vous rencontrer ? » J'esquissais un sourire amusé, appuyant mon dos contre le mur le plus proche. Billie et moi, ça c'était fait de façon tellement naturelle ! Comme si, dès le premier regard dans la maison Eliot, on avait toutes les deux compris que nous étions parfaitement semblables et complémentaires, et que nous deviendrions les meilleures amies du monde. Je triturais alors un bracelet à mon poignet, que nous avions toutes les deux acheté à Cancun, lors de notre escapade nocturne, pour voir le même. « Eh bien ... Elle était du genre solitaire, moi aussi, et quand elle a débarqué à Harvard, j'étais en deuxième année déjà. Va savoir comment, elle m'a touché. J'ai tout de suite compris qu'on était toutes les deux faites pour devenir amies. » Je haussais les épaules, ne trouvant pas mes mots pour expliquer cette alchimie, cette harmonie entre Billie et moi.« C'est la meilleure amie qui soit, et je ne voudrais perdre ça pour rien au monde... » Dis-je alors simplement, avec un petit sourire à l'adresse du musicien.