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it's a small crime and you got no excuse
Toute petite, tu jouais aux poupées avec ta mère. Tu en avais une avec de magnifique cheveux blonds et une très jolie robe. C'était une princesse. Elle n'était pas la fille du roi d'Italie, mais elle était princesse quand même. Ta mère prenait ta poupée garçon et l'habillait avec le plus beau pantalon et la plus belle des chemises. C'était le Prince. Lui, il était le Prince d'Italie, fils du Roi. Et la princesse aimait le prince. Et à chaque fois, juste avant la grande cérémonie du mariage, ta mère devait quitter le jeu pour aller vaquer à d'autres occupations plus importantes. En y repensant maintenant et en sachant tout ce que tu sais aujourd'hui, tu comprends un peu mieux pourquoi cette mise en scène la mettait mal à l'aise. Parce qu'au fond d'elle, elle savait que tu ne pourrais jamais marier le prince d'Italie puisqu'en fait, il était ton demi-frère. Tu te retrouvais attablée avec lui, ce soir. N'importe quelle italienne aurait était aux anges de pouvoir dîner en tête à tête avec le légendaire fils du roi. Et pourtant, à toi ç'a donnait des brûlements d'estomac. Tu savais que ce que tu avais à dire n'était pas facile à entendre. Si on inversait les rôles, toi-même tu ne voudrais pas entendre ce genre de chose. Ça défait la réalité d'une personne, ça lui enlève toutes les croyances qui étaient jadis fondées. Mais d'un sens, c'était la même pour toi. Toi qui avait cru si longtemps que ton père était mort... Toi qui avait cru être enfant unique, seule au monde... Ce n'est que quand tu vus l'expression changer sur le visage d'Elios que tu compris que tu venais de briser quelque chose en lui. Tu venais justement de balancer à la poubelle toutes ces images précieuses de sa famille qu'il avait en tête. « Olyvia, dis moi que tu ne me fais pas une blague s'il te plait ? Je veux dire.. rien ne me prouve que ce que tu me dis est vrai non ? C'est ridicule, mon père avoir une liaison avec quelqu'un d'autre que ma mère. Non seulement tu m'annonces que ma mère a donc été cocue, ouais c'est le mot, mais en plus tu m'annonces de cette manière-là que tu es ma demie-soeur? Comme si.. c'était normal. Je suis désolé mais mon humour atteint certaines limites quelques fois. » Tu te sentis alors atrocement mal, honteuse. Alors qu'au départ, ces erreurs ne sont pas les tiennes ni les siennes, mais bien celles d'une génération antérieure à la vôtre. Ta respiration s'accélérait et tu sentais les gouttes d'eau perler sur ton front, nerveuse. Il commença alors à se lever et prise de panique, tu saisis son bras au passage. Comme s'il s'agissait de ton dernier souffle, tu murmuras quelques mots. « J'ai toujours cru que mon père était mort. Ma mère a toujours fait comme si. Je ne suis pas là pour le trône, pour l'argent ou pour faire un scandale à la une du journal, Elios. J'ai juste envie d'enfin vivre dans la vérité. » On t'avait menti pendant si longtemps. On t'avait mené en bateau, telle une petite enfant naïve. Là, tu en avais juste marre. Tu avais envie d'apprendre à connaître Elios comme un frère, comme un membre de ta famille. Il n'était pas question d'impliquer le Roi là-dedans. Pas maintenant... Le jeune Di Fabio reprit place sur sa chaise, comme si tes mots l'avaient apaisé. Tu savais qu'il ne te croyait pas, c'est pourquoi tu avais apporter la lettre qu'avait écrit son père à ta mère, le jour où ils mirent fin à leur histoire. Tu la sortis de ton sac, rapidement, et la glissa vers lui. Sur celle-ci, on pouvait lire : « Madame Galluci, c'est avec étonnement que j'ai eu vent de votre grossesse. Pardonnez mon étonnement, mais jamais je n'aurais cru cela possible. Vous comprendrez qu'il est impossible pour moi de prendre à ma charge cet enfant. J'ai une femme. J'ai une gouverne à assurer. J'ai des engagements à respecter. Je suis certain que vous comprendrez. Cette lettre, voyez-là comme la fin de notre histoire. Par contre, je tiens à vous aider financièrement pour que vous et votre enfant ne manquez de rien. Voyez-le comme mon éternel contribution. À tous les mois, je m'assurerai que vous receviez un chèque suffisamment profitable à votre famille et à vous. Veuillez toutefois respecter la condition de ne parler à personne de cet arrangement. Sans quoi, je couperai vos vivres. Merci de votre compréhension. Ce fut un réel plaisir, n'en doutez pas. Cordialement. Monsieur Di Fabio. ». Avec ça, peut-être te croira-t-il un peu mieux... Du moins, tu l'espérais. Tu n'avais pas envie d'avoir fait tout ce bout de chemin pour rien.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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