'tow' you meet my little girl (billander)

En la sentant s'éloigner de moi, je ressentais un pincement au coeur, je ne voulais pas qu'elle me repousse, je ne voulais pas que cette situation soit compliquée au point qu'elle souhaite en finir avec moi pour reprendre sa vie d'avant. Je la laissais mettre une certaine distance, mais je tentais d'argumenter du mieux que je pouvais. Elle devait rester à mes côtés, elle n'avait pas le choix, je ne la laisserai pas partir, tout simplement. "J'sais tout ça, Alex. J'le sais qu'on s'apprécie tous les deux et que quand on est ensemble, on fonctionne bien mais c'que tu veux pas comprendre c'est que tu m'demandes en quelques sortes de faire partie de sa vie à elle aussi. J'peux pas imposer ça à une enfant, surtout pas à la tienne .. J'suis pas encore assez égoïste. J'ai envie d'te quitter autant que j'ai envie de marcher sur des punaises pour le restant de ma vie, mais .. ta fille a pas besoin de ça." Je secouais alors la tête négativement, ne souhaitant pas la voir me quitter, pas du tout. "T'impose rien... rien du tout. J'ai envie que tu fasses partie de sa vie parce que tu tiens une place importante dans la mienne... J'sais pas si tu t'rends compte Billie. J'sais pas si tu t'rends compte que j'tombe amoureux d'toi et... non, j'veux pas t'voir partir alors que tout ce que j'souhaite, c'est t'avoir à mes côtés. J'serai égoïste pour nous deux en vous voulant toutes les deux près de moi." Je tournais la tête vers Robyn avant de finalement regarder de nouveau Billie. "J'ai pas envie qu'elle change quoique ce soit. Ok, elle est là et elle va me prendre du temps... mais je l'ai pas tout le temps. J'aurais toujours des semaines où nous deux, on sera juste nous deux." Je m'approchais d'elle, attrapant une nouvelle fois sa main. "Laisse-nous une chance..."

Après m'être arrachée à ses lèvres, j'avais sérieusement considéré me foutre des coups de gourdin sur le crâne pour empêcher mon cerveau de continuer à réfléchir. Me jeter dans ses bras, c'était à la fois la solution à tous nos problèmes et le geste qui pourrait entraîner une connerie monumentale. Il y avait un méli-mélo de confusions dans mon esprit et dans tout cet embrouillamini, je ne savais plus si je devais écouter mes instincts ou la raison. Je n'avais jamais été très douée pour écouter cette dernière, sauf que ça n'avait jamais pris en compte la vie entière d'un nourrisson qui ne demandait rien à personne. « T'impose rien... rien du tout. J'ai envie que tu fasses partie de sa vie parce que tu tiens une place importante dans la mienne... J'sais pas si tu t'rends compte Billie. J'sais pas si tu t'rends compte que j'tombe amoureux d'toi et... non, j'veux pas t'voir partir alors que tout ce que j'souhaite, c'est t'avoir à mes côtés. J'serai égoïste pour nous deux en vous voulant toutes les deux près de moi. » Ok .. putain j'avais bloqué sur une seule partie de sa tirade, là. La partie qui avait foutu tout mon corps en détresse. Je me mis à tirer nerveusement sur la manche de mon pull qui couvrait l'attelle sur mon poignet, ma poitrine se soulevant rapidement au même rythme que ma respiration. « J'ai pas envie qu'elle change quoique ce soit. Ok, elle est là et elle va me prendre du temps... mais je l'ai pas tout le temps. J'aurais toujours des semaines où nous deux, on sera juste nous deux. » J'avais peur qu'il pense que je jalousais le temps qu'il allait passer avec sa fille, parce que ça n'était pas du tout là que résidait le problème. « Laisse-nous une chance... » dit-il en attrapant à nouveau ma main. Je me mordis la lèvre, serrant encore sa main dans la mienne. Toutes les angoisses que j'avais tenté de refouler maladroitement depuis qu'il m'avait dit qu'il allait être père, former une famille avec une autre personne, remontaient à la surface d'un coup, me prenant à la gorge violemment. « Et si .. j'fais une connerie .. irréparable ? » soufflai-je d'un ton à peine audible. « Si j'fais .. ou dis quelque chose un jour et que j'fous tout en l'air ? J'me connais Alex, je sais que ça arrivera. Un enfant .. c'trop fragile. » Je baissai la tête, fixant le sol avec un intérêt particulier. C'était vraiment l'une des choses qui me bloquaient le plus dans cette histoire.

J'avais clairement peur de la perdre définitivement. Vraiment. Je m'étais mis en tête de tout faire pour ne pas que ça soit le cas. Je la garderai à mes côtés et je me sentirai carrément mieux. Je me sentais vraiment bien à ses côtés, et ça faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé. Je me devais de la retenir, parce que je savais que ça valait le coup, nous deux. Je sortais toute une argumentation, mon ressenti aussi. J'avais dit comme ça que j'tombais amoureux d'elle et elle était encore là. J'avais toujours imaginé qu'au moment où je dirais un truc de ce genre, je verrai un nuage avec sa forme, tellement elle serait partie vite. Mais non, elle était là, et je pouvais la voir, m'approcher d'elle et lui prendre la main. Chose que je faisais puisque j'avais besoin d'un contact avec elle pour sentir que tout n'était pas perdu. Après tout, il y avait une chance que je la convaincs de rester avec moi. "Et si .. j'fais une connerie .. irréparable ?" Je baissais la tête sans pour autant lâcher sa main, au contraire. En plus, je sentais qu'elle refermait ses doigts autour des miens et ça me rassurait quelque part. "Si j'fais .. ou dis quelque chose un jour et que j'fous tout en l'air ? J'me connais Alex, je sais que ça arrivera. Un enfant .. c'trop fragile." Je me laissais le temps de lui répondre calmement. De ma main libre, je venais caresser sa joue avant de relever son menton pour qu'elle me regarde. "J'veux pas qu'tu vives dans la peur de faire une boulette... Tu profiteras de rien et c'est pas c'que j'te souhaite, au contraire. Le futur c'est... inattendu. On peut rien prévoir à l'avance, la preuve..." disais-je en tournant la tête vers ma fille avant de me retourner de nouveau vers Billie. "J'ai confiance en toi... tu foutras rien en l'air." Pas intentionnellement du moins, et c'était ce qui comptait. Je posais mon front contre le sien, maintenant toujours mon regard sur elle, lâchant son menton pour attraper son autre main. "Me laisse pas.." Je me répétais oui, mais parce que j'avais réellement envie de la garder dans ma vie, vraiment.

J'étais réellement tétanisée à l'idée de faire du mal à Robyn sans le vouloir, ça n'était pas des conneries que je lui racontais pour me trouver des excuses afin de pouvoir m'enfuir plus vite. Elle était minuscule et en un sens, j'avais aussi sa vie entre mes mains désormais parce qu'à priori si je restais avec Alex, j'allais la voir souvent. C'était si facile de blesser un bébé involontairement, ils étaient tout petits et complètement fragiles. Avec Aaron, je n'avais pas eu aussi peur, mais la situation était complètement différente. Déjà, il était bien plus costaud que Robyn quand je l'avais vu pour la première fois, vu qu'il avait presque un an. La fille d'Alex était ridiculement petite pour l'instant, donc je n'oserais même pas m'approcher à moins d'un mètre. Et si quand elle grandissait, j'ouvrais ma bouche un peu trop grand et que je débitais connerie sur connerie lors de son éducation ? La main d'Alex vint caresser ma joue avant d'attraper mon menton pour le redresser. Je fuis son regard un moment, pour finalement céder et l'ancrer au sien. « J'veux pas qu'tu vives dans la peur de faire une boulette... Tu profiteras de rien et c'est pas c'que j'te souhaite, au contraire. Le futur c'est... inattendu. On peut rien prévoir à l'avance, la preuve... » Ce qu'il ne comprenait pas, c'est que c'était impossible pour moi de ne pas faire ça, ne pas vivre dans la peur. « J'ai confiance en toi... tu foutras rien en l'air. » Je dérivai à nouveau mon regard lorsqu'il posa son front contre le mien, vraiment pas du tout convaincue par ça. « Me laisse pas.. » Il s'empara alors de mon autre main et je grimaçai en poussant un gémissement de douleur, l'en dégageant aussitôt. La moindre pression me faisait pleurer de douleur et je pleurais déjà bien assez comme ça. Je nouai les doigts de mon autre main aux siens, décalant mon visage pour poser mon menton contre son épaule. « J'veux pas te laisser .. vraiment pas .. J'ai juste peur que tout ça, ça fonctionne pas .. et qu'on en revienne au même point que maintenant .. à s'quitter .. » Je fermai les yeux, tournant mon visage vers son cou pour inhaler son odeur doucement. Le seul moyen de m'apaiser un tant soit peu.

Perdre Billie me faisait clairement peur. J'avais envie de la garder à mes côtés, lui montrer qu'elle pouvait avoir confiance en nous puisque je lui faisais confiance. Elle parlait du fait qu'elle allait blesser ma fille mais je n'en croyais pas un mot. Je ne pouvais pas concevoir l'idée qu'elle puisse tout foutre en l'air de cette façon. Et rien que le fait que je ne pouvais rien concevoir de tout ça me poussait à la retenir à mes côtés. Je la voulais à mes côtés, j'avais besoin d'elle et j'me sentirai démuni si jamais elle venait à quitter la pièce sans nous laisser une chance. J'avoue que même si j'aime ma fille, elle n'est pas venue au meilleur moment. Mais c'était quand même l'occasion de voir à quel point la Mather pouvait tenir à moi.... et à quel point je pouvais la convaincre. Tous les deux face à face, je m'étais approché d'elle, posant ma main sur sa joue, la forçant à me regarder pendant que je lui parlais, mon autre main dans la sienne. Je cherchais son regard fuyant avant qu'elle ne décide de le poser sur moi. Oubliant l'état de sa main, je venais la rechercher de ma main libre mais elle la retira presque immédiatement en émettant un gémissement de douleur. Je posais donc ma main sur sa hanche, cherchant à la coller contre moi. Elle décalait sa tête pour la poser sur mon épaule, resserrant ses doigts autour de ma main. "J'veux pas te laisser .. vraiment pas .. J'ai juste peur que tout ça, ça fonctionne pas .. et qu'on en revienne au même point que maintenant .. à s'quitter .." Je déglutissais avec difficulté, la laissant tourner sa tête vers mon cou. Je baissais ma tête afin de déposer mes lèvres sur sa peau. "Alors reste... Profite de ce qu'on partage. Si ça doit se terminer un jour, que ça se termine... Mais n'avorte pas notre relation maintenant par peur que ça puisse se finir..." Je renfouissais mon visage dans son cou avant de finir d'exprimer mon idée. "J'me vois pas ne plus être avec toi... Tout simplement." On avait mis du temps à s'rendre compte des sentiments qu'on pouvait avoir l'un pour l'autre, et maintenant j'me vois plus ne plus les avoir.

Mon taux de connaissances sur les enfants avoisinait le néant, tout simplement parce que je n'avais jamais eu à m'y intéresser. J'étais enfant unique et quand je passais du temps avec mon père, nous n'étions que tous les deux, il ne m'avait jamais traînée parmi des familles que je ne connaissais pas parce que le seul temps libre qu'il avait, il préférait me le consacrer. J'avais toujours été très solitaire et je ne m'en plaignais pas, parce que c'était probablement ce qui m'avait permis de survivre à ma solitude suite à sa mort. Adolescente, je m'efforçais de ne côtoyer que très peu de gens et ça n'était certainement pas le style à se trimbaler avec des gamins. En fait, le premier bébé à qui j'avais eu à faire, c'était Aaron. Autant dire que j'avais de très bonnes raisons de ne pas me sentir à l'aise avec eux. Tout ce que je savais, c'était qu'ils avaient besoin de stabilité et que c'était loin de faire partie de mes qualités. « Alors reste... Profite de ce qu'on partage. Si ça doit se terminer un jour, que ça se termine... Mais n'avorte pas notre relation maintenant par peur que ça puisse se finir... » Ses lèvres contre ma peau m'apaisaient et je m'autorisai un petit soupir de contentement. « J'me vois pas ne plus être avec toi... Tout simplement. » Moi non plus. Ces quelques jours sans lui avaient prouvé que je ne fonctionnais pas sans lui. Ou que je fonctionnais .. mal. « Promet-moi que .. que ça va aller ? Que ça sera pas aussi dur que je me l'imagine .. » Et surtout, que si je fais un faux pas, il trouvera le moyen de me pardonner.

Robyn était née, elle était dans la même pièce que nous actuellement. Elle était belle et bien réelle et ça faisait peur. Ouais, malgré les apparences, je flippais parce que j'avais pas envie de devenir comme mes parents, à abandonner mon enfant, au contraire. Je voulais prouver au monde entier que je n'étais pas comme eux et que malgré la difficulté, je l'élèverai, quoiqu'il en coute. En fait, pour que j'y arrive, j'avais besoin de savoir que Billie serait là... Elle est devenue un peu comme un pilier, celle sur qui je m'appuie quand je vais mal. Elle était là cet été, à la rentrée... Et j'avais besoin d'elle maintenant que j'étais père. Sauf qu'elle prenait peur, je l'avais bien compris et ça, je devais tenter de la convaincre que ce n'était pas la peine d'avoir peur. Une main dans la mienne, j'avais lâché l'autre parce qu'elle était blessée et que ça lui avait fait mal. Visiblement, j'étais pas très doué mais bon, je m'améliorais. Je lui sortais le dernier argument que j'avais en stock : profiter de nous le plus longtemps possible. J'avais le visage enfoui dans son cou, me permettant de sentir son odeur tout en était collé à elle au point d'avoir un contact peau à peau. "Promet-moi que .. que ça va aller ? Que ça sera pas aussi dur que je me l'imagine .." Je me redressais, me mettant alors à la regarder droit dans les yeux. Je hochais alors doucement la tête, petit sourire sur les lèvres. Ma main libre venait se poser sur sa nuque, glissant plus vers l'avant afin que je puisse caresser sa joue de mon pouce. "Je te le promets. J'aurai la garde une semaine sur deux, comme ça on aura des semaines où on pourra être juste toi et moi... Et Simon. J'vais pas t'imposer de la voir tout le temps si tu n'en as pas envie... Mais sache que ouais, on pourra avoir des semaines rien que pour nous, et j'ai envie d'en profiter." Je posais mon front contre le sien, frottant doucement nos nez.

Dans toutes ces frayeurs qui régissaient ma vie, l'une d'elles était omniprésente dans notre situation actuelle avec Alexander. J'avais peur qu'il ne comprenne pas que j'avais besoin de temps. C'était son enfant, bien sûr il l'avait aimée à la minute où il avait posé les yeux sur elle. Mais son arrivée pour moi était très difficile à encaisser ; elle représentait tout ce que je ne pourrais jamais offrir à Alex et je ne savais pas encore si j'allais pouvoir faire abstraction de ce .. détail. Mais à le sentir se coller contre moi, me serrer au point de me donner l'impression de fusionner nos deux corps, c'était déjà plus facile à accepter. Sa présence me rassurait, je pense que c'était ce dont j'avais besoin pour atténuer ma peur. La faire disparaître était impossible, mais peut-être qu'avec le temps, elle s'estomperait un peu ? Je n'en savais rien et j'avais besoin qu'il me rassure. « Je te le promets. J'aurai la garde une semaine sur deux, comme ça on aura des semaines où on pourra être juste toi et moi... Et Simon. J'vais pas t'imposer de la voir tout le temps si tu n'en as pas envie... Mais sache que ouais, on pourra avoir des semaines rien que pour nous, et j'ai envie d'en profiter. » La petite caresse de son pouce sur ma joue me fit esquisser le premier sourire que j'avais arboré depuis de nombreux jours. Il était faible, timide. Mais présent. Alex comprenait que je ne pouvais pas avoir Robyn dans ma vie vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour le moment. Du moins, je l'espérais. Parce que j'aurais trop honte pour l'avouer, mais en effet pour l'instant, comme il l'avait dit, je n'en avais pas envie. Même si jamais je ne demanderais à Alex de passer moins de temps avec sa fille, j'allais sûrement m'effacer assez souvent, quand tout cela deviendrait trop lourd à porter pour moi. « Merci .. » dis-je en me mordant la lèvre, baissant le regard au sol. « J'avais peur que tu ne comprennes pas .. Mais .. sache qu'en aucun cas, je ne chercherai à t'éloigner de ta fille. Jamais. » Il était primordial à mes yeux qu'il sache ça.

Tout ce dont elle avait besoin, c'était d'être rassurée. Je lui offrais ce réconfort avec plaisir tant qu'elle ne me quittait pas. J'avais peur de cette éventualité, je ne le cache pas. Je savais que les sentiments que j'éprouvais étaient bel et bien présent, je pouvais pas les ignorer. Donc je lui disais ce qu'elle voulait entendre, enfin ce qui pourrait la décider à rester à mes côtés plutôt que fuir plus vite que Bip Bip. Je serrais mes bras autour d'elle, ne voulant pas la lâcher ne serait-ce que d'un pouce. Elle était à sa place ici, dans mes bras, et je ne voulais pas la voir ailleurs qu'à cette place. Mon pouce caressant doucement sa joue, j'aperçus finalement un sourire s'esquisser sur ses lèvres. Hell yeah, elle sourit. Forcément, je me mis à sourire à mon tour à cette vue, complètement conquis parce ce petit mouvement de lèvres, aussi minime soit-il. "Merci .." Je fermais mes yeux quelques secondes, pour les rouvrir afin de la regarder qui avait le regard rivé au sol. "J'avais peur que tu ne comprennes pas .. Mais .. sache qu'en aucun cas, je ne chercherai à t'éloigner de ta fille. Jamais." Je secouais la tête, posant mes lèvres sur son front pour déposer un baiser avant de la reprendre dans mes bras et la serrer contre moi. "Je sais... je sais. Et sache que que jamais je ne cherchais à t'imposer ma fille. J'sais que tu fais des efforts pour accepter tout ça et j'vais pas t'en demander plus." Je secouais la tête pour interpréter mes propos. Non, j'allais pas lui demander quoique ce soit de plus par rapport à tout ça, j'étais déjà bien assez heureux comme ça qu'elle veuille nous donner une chance malgré l'arrivée de Robyn dans nos vies, donc valait mieux rien gâcher en faisant quelque chose de stupide.