'tow' you meet my little girl (billander)

Bon, je suis papa. Et aujourd'hui, Robyn sort enfin de l'hôpital. L'accouchement s'est bien passé, et avec Milena on a convenu de tout ce qu'on devait régler. Être parents sans être en couple, c'était compliqué, mais ça allait le faire. Après tout, heureusement que je m'entendais bien avec elle, sinon ça aurait été encore plus compliqué. Mais voilà, première sortie de ma fille et j'avais demandé à Mil si je pouvais l'avoir quelques heures pour moi tout seul, histoire de m'y faire. Je la lui ramènerai ce soir afin qu'elle passe sa première nuit à l'extérieur de l'hôpital en compagnie de sa maman. Je l'avais mise dans son cosy afin de mieux la transporter de l'hôpital jusqu'à la Mather House en passant par la voiture. Une fois que j'étais arrivé là-bas, je la transportais alors jusqu'à ma chambre où j'avais déjà installé plusieurs trucs comme son lit, un meuble pour y mettre toutes ses affaires de toilette, j'avais même fait de la place dans mon armoire afin d'y foutre des vêtements. Et puis même dans la salle de bains j'avais choppé pleins de trucs dans le magasin pour bébé. Ouais, j'avais dépensé sans compter mais je n'avais pas bien le choix, je n'avais rien du tout et je voulais ne manquer de rien pour toutes les fois où elle serait avec moi. Enfin dans ma chambre, je posais le cosy sur mon lit, laissant tomber le sac que j'avais sur mon épaule par terre et puis je me concentrais sur ma fille. Elle était éveillée, ne pleurait pas. A vrai dire, elle me regardait comme ça, et ça m'faisait juste craquer. Me pinçant les lèvres, je la défaisais de son cosy et je m'installais sur mon lit, l'allongeant juste à côté de moi. Elle était encore toute petite, toute fragile, mais qu'est-ce qu'elle était belle. J'étais totalement concentré sur elle, appréciant alors les quelques heures que j'allais passer seul avec elle.

J'avais aucune idée de ce que je foutais ces derniers jours. Vraiment .. Ma vie, c'était déjà du grand n'importe quoi à la base mais là, ça devenait indescriptible tant je faisais de conneries. Assise sur mon lit, les jambes ballantes, je tentai de retirer l'attelle de mon poignet mais dès que celui-ci ne fut plus maintenu, je dus me mordre la lèvre pour étouffer un gémissement de douleur. Donc je la remis aussitôt en pestant contre ma propre stupidité et me laissai retomber contre le matelas. J'avais besoin de voir Alex, putain .. Correction, j'avais besoin d'Alex, tout court. Passant ma main valide sur mon visage, je soupirai en sentant de nouvelles larmes me monter aux yeux. Tiens, ça faisait longtemps. Je me redressai, lassée de me laisser sombrer sans réagir. Briony était venue me secouer les puces ce weekend et je crois que j'allais l'écouter. Alors, me mettant sur mes deux pieds, j'essuyai rapidement mes larmes et trouvai Simon en train de tourner autour de moi. Je me baissai pour l'attraper et le soulevai au-dessus de ma tête pour lui faire un bisou sur le museau et le serrer un peu contre moi. Voilà la dose de courage qu'il me fallait. Le reposant au sol, je pris une grande inspiration et je quittai ma chambre. Je me rendis sans précipitation devant sa porte à lui. Sa fille était probablement née à l'heure qu'il était et je ne savais même pas s'il était là. Peut-être que j'allais tomber sur Hendrix, j'en savais rien. Finalement, je toquai tout doucement à la porte, sentant mon cœur faire des sauts périlleux dans ma poitrine.

Complètement gaga ? c'était tout à fait ça oui. J'étais gaga de ma fille qui se trouvait en ma compagnie pour l'après midi. Oui, j'avais eu cette envie de me retrouver seul avec elle ne serait-ce que quelques heures avant de la ramener à sa mère un peu plus tard. A chaque fois que je la voyais, c'était à l'hôpital, en compagnie de Milena et de ses amis ou de mes amis. Forcément, ça aide pas à passer du temps avec ma petite fille. J'ai passé environ une heure à la regarder, à passer mes mains sur son ventre pour lui faire des gouzi-gouzi et puis finalement, elle s'était endormie. Je l'ai regardée pendant un moment avant de m'endormir aussi, faisant attention à elle pour pas qu'elle s'en aille et ne tombe. Finalement, je me réveillais en sursaut après avoir entendu des faibles coups à la porte. Putain, sommeil léger. Je regardais ma fille qui dormait encore et je me redressais, la prenant dans mes bras en faisant en sorte qu'elle continue de dormir contre mon épaule. La maintenant bien, je me dirigeais vers la porte de la chambre, l'ouvrant doucement pour me retrouver face à ma petite amie. Mon coeur loupa un battement tellement j'étais heureux de la voir. Enfin, c'était étrange parce qu'elle n'avait pas l'air de vouloir être là ou... J'sais pas, je ne saurais décrire. "Hey... Entre." Je chuchotais pour ne pas réveiller Robyn, me décalant pour laisser entrer Billie dans la chambre, pièce ressemblant énormément à un gros bordel vu toutes les affaires pour Robyn.

Plantée devant la porte de sa chambre, je me dandinais d'un pied à l'autre, enfonçant ma main gauche dans la poche arrière de mon jean. Ça faisait un moment que j'avais frappé, non ? Ça devait signifier qu'il n'y avait personne à l'intérieur. Donc je suppose que je devrais partir. J'ignorais si j'étais soulagée ou déçue ; c'était un gros mélange d'émotions en moi, ça faisait une semaine que je pleurais non-stop, bref j'étais pathétique et je me sentais lamentable. J'étais sur le point de m'en aller quand la porte s'ouvrit avec douceur et aussitôt m'apparut Alexander .. avec un bébé contre l'épaule. Bon sang, j'aurais dû m'y attendre. Je déglutis difficilement mais je tentai de ne pas trop paraître mal à l'aise. Grosse blague, c'était impossible. « Hey... Entre. » J'hésitai un moment, pendant un quart de seconde, je ne savais plus pourquoi j'avais décidé de venir ici. Inspirant longuement, je passai à côté de lui et pénétrai dans la chambre .. qui avait pris des airs de foire aux affaires de bébé. Sérieusement, il y en avait dans tous les recoins. Je m'arrêtai au milieu de la pièce, contemplant silencieusement le changement qui venait de s'opérer dans cette pièce que je connaissais si bien depuis quelques mois. Me retournant pour lui faire face, je passai une main sur mon visage puis dans mes cheveux. « Je suis désolée, j'aurais pas dû débarquer sans prévenir comme ça .. J'peux repasser plus tard .. » suggérai-je à voix basse pour ne pas réveiller le bébé qui avait l'air de dormir entre ses bras.

Entendant quelqu'un frapper à la porte, je me levais en sursaut. J'avais peur d'avoir rêvé alors je préférais me lever pour aller voir à la porte histoire d'être sûr. Sait-on jamais, ça pouvait être Billie et la connaissant, elle pourrait s'en aller. En même temps, avec la tournure qu'a pris notre dernière entrevue, je ne voulais pas perdre une occasion de lui parler. Alors je prenais ma fille dans mes bras et puis je me dirigeais vers la porte pour aller ouvrir. J'étais surpris de me retrouver devant ma petite amie, je sentais d'ailleurs mon coeur accélérer d'un coup tellement le stress me prenait d'une entrevue avec elle. Mais je m'écartais, la laissant passer pour entrer dans ma chambre en bordel. Oui, je tenais à lui parler, je voulais la voir et la retrouver tout simplement. Refermant la porte derrière elle, je me tournais pour être face à Billie. Elle était différente de d'habitude, sans que je ne sache vraiment mettre le doigt dessus. Je sentais le stress m'envahir, attendant alors qu'elle se mette à me parler. "Je suis désolée, j'aurais pas dû débarquer sans prévenir comme ça .. J'peux repasser plus tard .." Là, le stress montait encore plus parce que je n'avais pas envie de la voir partir. Non, pas du tout, au contraire. La voir là, face à moi, ça me faisait plus de bien que n'importe quoi. "Non!" Je respirais et puis je me tournais pour déposer ma fille dans son cosy, l'attachant afin qu'elle dorme tranquillement en toute sécurité. Je me tournais ensuite vers la jeune femme, la suppliant du regard. "Reste... s'il te plait." Je m'approchais doucement d'elle, attrapant sa main au passage.

Je ne savais pas trop si j'avais envie d'être là, je me sentais bizarre et agitée, un peu dans un état second. Est-ce que j'avais ma place ici ? Dans sa vie, dans leur vie ? Selon moi non, mais tout le monde se tuait à me dire que quitter Alexander serait une erreur. Je savais que ça en serait une pour moi, mais je pense que je lui ferais un cadeau sans qu'il s'en rende forcément compte. Je n'avais rien à apporter à un enfant. Le courage que j'avais ressenti en venant frapper à sa porte s'était complètement évaporé et la peur reprenait ses droits sur moi. Voilà pourquoi quand je remarquais que le bébé était en train de dormir, je pris cette excuse pour dire que je pouvais repasser plus tard. Je m'apprêtais à bouger quand sa voix m'interrompit. « Non ! » Il alla mettre son enfant dans le cosy et je le regardai faire, mon estomac se tordant dans tous les sens en voyant à quel point ses gestes étaient soignés. « Reste... s'il te plait. » Il s'approcha et j'hésitais à reculer, comme la semaine dernière j'avais conscience que s'il me touchait, il y avait de grandes chances pour que je perde le fil de mes pensées. Alors quand il attrapa ma main, je fermai les yeux un moment, me mordant les lèvres pour ne pas craquer. Putain, il me manquait tellement que j'avais l'impression qu'on me compressait le buste avec un poids lourd. « J'arrive pas à .. rester loin de toi .. » Je rouvris les yeux pour le regarder, un filet d'humidité bordant mes paupières. Ma main se serra instinctivement sur la sienne.

La voir me stressait pour la simple et bonne raison que j'avais peur qu'elle mette un terme définitivement à notre relation. Déjà que depuis la dernière fois, je me retenais de prendre de ses nouvelles juste pour lui laisser de l'espace, si elle se mettait à rompre pour de vrai, je sais pas comment je pourrai tenir. Je tombais clairement amoureux d'elle. Genre vraiment, et ça me faisait flipper parce que je me sentais une nouvelle fois vulnérable. Sensation que je n'aimais vraiment pas. Cependant, l'idée qu'elle s'en aille était pire alors après avoir déposé Robyn dans son cosy, je me tournais vers ma petite amie pour lui prendre la main, la regardant même si elle avait les yeux fermés. Je me pinçais les lèvres, cherchant le moindre signe que tout pourrait aller mieux entre nous. Je savais qu'être père à présent alors qu'elle venait d'apprendre qu'elle ne pourrait pas être mère, c'était un coup dur. Surtout que notre relation n'est pas des plus solides. Mais je croyais en elle, en nous et j'avais espoir qu'on puisse trouver une façon de vivre qui nous convienne parfaitement. "J'arrive pas à .. rester loin de toi .." Le début de sa phrase m'a fait clairement flipper, mais la suite m'a soulagé. Surtout en sentant sa main se resserrer autour de la mienne. J'crois pas qu'elle réalisait le pouvoir de ses mots à cet instant précis. "Alors reste près de moi.." avouais-je en chuchotant presque. Mon regard plongé dans le sien, je m'approchais d'elle, collant mon corps au sien et, plaçant ma main dans sa nuque, je déposais mes lèvres sur les siennes. Ce baiser était le premier échangé depuis avant l'annonce de ma paternité. Et putain, c'était bon de retrouver ses lèvres.

J'avais demandé à Alexander de me laisser un peu de temps pour digérer la nouvelle et réfléchir à ce que tout ces chamboulements allaient apporter dans nos vies. Mais franchement, je n'étais pas plus avancée que jeudi. Tout ce que j'avais réussi à comprendre en ce laps de temps, c'était qu'il me manquait et que je ne fonctionnais tout simplement plus sans lui. J'avais récupéré de vieilles habitudes dont j'étais peu fière et je broyais constamment du noir en rêvassant que j'allais le retrouver pour passer la nuit dans ses bras. Juste une nuit, j'avais besoin de sa peau au contact de la mienne. Sentir sa présence près de moi, c'était ce que je voulais. Mais avec ce qu'il s'était passé jeudi, je ne savais pas si ce serait à nouveau possible un jour d'avoir des choses aussi simples que son rire dans mon quotidien. Et ça me tuait. Donc je lui avouais tout ça ; en si peu de mots, mais c'était dit. Je n'arrivais pas à rester loin de lui. J'avais dû me forcer pour le faire et le résultat avait été terrible. « Alors reste près de moi.. » Mon cœur frappa comme un dératé contre ma poitrine et accéléra encore lorsque son visage approcha du mien avec douceur. Comme s'il avait peur que je prenne peur au moindre geste brusque. Bon, c'était carrément mon genre donc je ne pouvais pas lui en vouloir. Enfin, ses lèvres se posèrent sur les miennes et fuck, c'était aussi bon qu'une dose d'héroïne. Je me collai à lui, passant mes bras autour de sa taille pour le rapprocher au maximum. Et bon sang, j'avais envie de rester près de lui. D'oublier ce qui n'allait pas. Avec un couinement, je m'arrachai à ses lèvres et reculai d'un pas, une main sur le front. « Tu m'embrouilles les méninges, là .. » Mais putain, qu'est-ce que j'avais envie de me laisser embrouiller.

Retrouver Billie sur le pas de ma porte m'avait donné un peu d'espoir. Je voulais juste la récupérer, passer du temps avec elle et ne pas me poser de questions. Bien sûr, l'arrivée de Robyn dans nos vies était un détail à gérer mais je savais qu'on pourrait le surmonter. Après tout, j'avais bien compris ces derniers jours que j'avais besoin d'elle. J'étais amoureux et je ne pouvais pas nier ces sentiments. Elle m'avait carrément conquis et elle était maitre de destin à présent. Enfin, non, mais vous voyez le genre. Une fois ma fille dans son cosy, bien attachée et sécurisée, je me préoccupais de Billie, présente dans la pièce. Elle m'avouait alors que, en gros, je lui manquais. Mais si elle savait à quel point c'est réciproque. Je la voulais, elle me manquait et j'avais tellement besoin d'elle. C'était quelque chose de fou. Sauf que je n'avais pas forcément ce que je voulais, mais j'allais la convaincre de rester à mes côtés. Je lui disais, de rester à mes côtés. Et dans une pulsion que je ne contrôlais même plus, je m'approchais d'elle, déposant mes lèvres sur les siennes. Un baiser, c'était ce que je voulais à ce moment précis. Je sentais qu'elle se laissait aller puisqu'elle se collait à moi, passant ses bras autour de ma taille. Mais très vite elle se détachait, me laissant sur ma fin. Elle s'était carrément reculée, ne nous laissant plus aucun contact. Planté là, je la regardais, soupirant. "Tu m'embrouilles les méninges, là .." Je baissais la tête, me frottant l'arrière du crâne pour réfléchir vite, pour la convaincre que nous deux ça pouvait marcher. "Billie... J't'embrouille rien du tout. Je... nous deux, c'est naturel, j'peux pas lutter contre ça et visiblement, toi non plus. Ok, maintenant y'a Robyn mais... ça change pas tout c'que j'éprouve pour toi. Laisse moi être ton homme, ton pillier ou tout c'que tu veux... cesse de réfléchir et laisse-toi aller." tentais-je alors. Je n'étais pas du tout prêt à la perdre.

Pressée contre ses lèvres, j'avais simplement envie de ne plus penser à rien, de me laisser aller contre lui sans autoriser mon cerveau à penser à quoi que ce soit. Je sentais sa main réchauffer ma peau sur la nuque et je voulais que cette chaleur m'enveloppe en entier pour me rassurer et me faire comprendre que tout allait bien se passer. Cependant, ça ne fut pas le cas puisque dès que j'eus un brin de bon sens, je me décollai de sa bouche, balbutiant des incohérences qui reflétaient bien l'état dans lequel je me trouvais. Confuse, paumée. Éloignée de lui à présent, je me frottai un avant-bras en tournant mon regard vers le cosy de son enfant. Je la fixai un moment puis je secouai la tête, des larmes plein les yeux. Eh merde. « Billie... J't'embrouille rien du tout. Je... nous deux, c'est naturel, j'peux pas lutter contre ça et visiblement, toi non plus. Ok, maintenant y'a Robyn mais... ça change pas tout c'que j'éprouve pour toi. Laisse moi être ton homme, ton pilier ou tout c'que tu veux... cesse de réfléchir et laisse-toi aller. » Robyn .. C'était donc ça son nom. Passant une main sur mon visage, je fis quelques pas. J'allais péter un câble sous peu je pense. « J'sais tout ça, Alex. J'le sais qu'on s'apprécie tous les deux et que quand on est ensemble, on fonctionne bien mais c'que tu veux pas comprendre c'est que tu m'demandes en quelques sortes de faire partie de sa vie à elle aussi. J'peux pas imposer ça à une enfant, surtout pas à la tienne .. J'suis pas encore assez égoïste. J'ai envie d'te quitter autant que j'ai envie de marcher sur des punaises pour le restant de ma vie, mais .. ta fille a pas besoin de ça. »