ELYS ✖ «J'me comporte comme un looser, Donc j'vais finir par m'sauver. - GameOver »

Je me sentais bien con tout un coup. J'avais pas l’air débile quoi, j'avais surtout honte. Je savais que je lui ferait du mal mais j'étais persuadé qu'elle se douterait très vite que c'était le mieux et qu'elle avait rien perdu car elle était intelligente, je le savais, c'est ça qui m'avait fait l'aimer. Je ne souriais pas, je tirais la tronche parce que j'étais tout honteux et l'annonce avait bien fait mal dès les premiers mots, je l'avais vu sur son visage et je craignais de passer un sale quart d'heure. Je ne savais plus quoi ajouter pour faire passer la pilule ou me défendre. «Non , tais toi,je te crois plus , je peux plus te croire» Elle n'osait plus me regarder, elle avait cette expression de dégout sur le visage qui me brisait le coeur ; ouais, je la rebutait, je la dégoutait et j'avais si mal de lui engendrer cela. Pourtant, elle aussi dégoutée que remontait parce que très vite, elle reprit, décidément bien contre moi ce que je ne pouvais que comprendre : «Comment on peut mentir à ce point là ? Comment on peut regarder quelqu'un dans les yeux et lui mentir comme ça pendant des mois ? C'est pitoyable,minable. J'en reviens pas, comment j'ai pu être aussi naive , je t'ai toujours défendu mais c'est toi qui avait raison : t'es qu'un salaud» Je ne voulais pas accepter le fait qu'elle puisse croire que j'avais toujours menti, je pouvais tout accepter sauf ça et je la trouvais drolement dur. Oh non pas pour l'insulte pour le reste parce que elle, elle aussi, j'aurai pu croire qu'elle avait toujours menti vu ce qu'elle m'avait fait et pourtant, je l'avais pas fait alors pourquoi elle, elle me sortait ça. Je devenais plus dur et cette fois, oui, j'osais montrer mon dessacord d'une voix forte : Que je sois un salop ok, que ce ne soit pas bien ok mais un menteur, OH CA NON ! J'étais pommé, j'ai cru faire le bon choix mais je t'ai aimé, ça ce n'était pas un mensonge, j'ai des sentiments pour toi, ELIAH MERDE ! Mais c'est complètement différent, c'est totalement fou ouais je sais mais ne dis jamais ça que je t'ai menti pendant des mois car moi, j'ai du accepter de te croire alors que tu m'as aussi blessé il y a un an et demi ... je te rappelle ça juste parce que le reste je dois l'accepter, j'ai merdé je suis un salop ouais mais ça jamais je ne l'accepterais ! Quand mon monologue fut fini, j'étais limite essoufflé. Je passais ma main derrière ma tête, pensif. Je ne savais pas quoi dire d’autres pour lui faire comprendre ce que je comprenais et ce que je ne comprenais pas du tout.

Il n'y avait rien à faire ou dire pour faire passer la rupture plus en douceur. Comment rendre une rupture moins douloureuse ? Ce n'est pas possible. Ou alors il faudrait dévoiler la recette.Surtout lorsque l'un est plus d'accord que l'autre. Il la connaissait assez pour savoir que si elle était dur comme ça avec lui, c'était parce que c'était sa manière de réagir , d'extérioriser, de se protéger en se défendant. Il le savait, il était un des seuls à pouvoir prétendre la connaître par coeur , toutes ses fragilités : c'était une impulsive entière , un tempérament au sang chaud.Elle disait les choses , s'enflammait très vite, parfois trop vite, c'est vrai. Parfois plus pour blesser, se venger, faire mal autant qu'elle avait mal et non  parce qu'elle le pensait vraiment. Une fois prononcées , elle regrettait déjà ses paroles. Si elle pensait qu'il lui avait menti , c'est qu'elle était perdue , c'étaient tous ses doutes , toutes ses questions qui parlaient à sa place. Elle pouvait comprendre qu'il ne supporte pas qu'elle remette en cause sa sincérité mais qu'il comprenne aussi : Comment pouvait-elle le croire maintenant quand il disait qu'il l'avait aimé et qu'il avait des sentiments alors qu'il la quittait , résumait leur couple à un mauvais choix ,  une erreur ?! Comment ?! Elle continuait de nier d'un signe de tête.Et ce n'est pas en appuyant sur le sujet sensible que ça irait mieux. « Quoi ? Non, ça n'a rien à voir , c'est injuste de ressortir ça , tu peux pas. C'est quoi ça ? Une vengeance ?! »  renchérit-elle un ton au dessus. Son air outré et choqué se lisant sur son visage,elle trouvait ça tellement déplacé qu'il puisse remettre ça comme ça en cause , sa sincérité à elle alors que elle, elle lui avait donné des explications depuis , des explications valables , elle s'était livrée sur un des points les plus intimes de son histoire, sa faiblesse. « Je pensais que t'avais compris... Tu m'as jamais pardonné ? » Le ton de sa voix s'était radoucie , plus brisé  sentant les larmes monter , tout en relevant son regard vers lui,cherchant à capturer son regard.

« Quoi ? Non, ça n'a rien à voir , c'est injuste de ressortir ça , tu peux pas. C'est quoi ça ? Une vengeance ?! » Eliah portait sa voix plus haute que la mienne, croyant l’impressionné mais j'étais déjà impressioné, trop mal, trop tout ... Parce que j'avais honte. C'était étonnant mais j'avais honte, je ne jouais pas les fiers quoiqu'elle en pensait. Elle croyait donc ça de moi ? alors elle ne devait pas beaucoup m'aimer ou me connaitre parce que je n'étais pas le genre de personne à me venger comme ça. Je ne répondais pas, me grattant l'arrière du crane pensif face à la furie qui me faisait face. Elle me regardait avec tellement de haine que mon coeur devait craqueler à l'intérieur de moi. « Je pensais que t'avais compris... Tu m'as jamais pardonné ? » Je sentais presque ses larmes monter, son coeur battre trop fort à cause de ce que je lui faisais vivre, ses tremblements, mais sa voix était douce et je revoyais la Eliah que j'aimais, celle que j'appréciais énormément, que j'avais et que j'aimais amoureusement mais pendant plusieurs semaines et mois, je n'en avais connu qu'une ; celle qui n'était plus douce, celle qui avait toujours ce petit taux de rage en elle. Je me raclais la gorge et avançais vers elle, laissant glisser jusqu'à la sienne pour la serrer gardant mes distances tout de meme : Je ne me venge pas. Je t'explique juste que tu ne peux pas te permettre de tout remettre en question alors que quand j'ai du te pardonner et comprendre, je ne devais pas remettre en question l'amour que tu m'avais porté ... c'est tout ! Je ne lachais pas sa main et très vite, captant son regard à mon tour, je reprenais : On se détruit mutuellement, Je te détruis, Je suis un con certes comme tu veux mais je ne veux pas que ça continue, je te demande pas de rester ami avec moi si tu ne le veux pas, je te demande juste de ne pas remettre tout en question ... Je roule mon pouce sur la paume de sa main puis la lache, reculant peu à peu vers la porte de sa chambre, me collant presque très vite contre celle-ci sachant que le départ est proche car je ne veux pas que ses souffrances durent plus car mine de rien, on dirait que ouais, elle m'aimait mais comment peut-elle m'aimer ?

Oui, j'étais traumatisée de devoir lui faire ça quoiqu'on pensait de moi, de ce que j'étais ou quoi. Ouausi, j'étais super mal et j'avais beau faire la malin, je n'étais pas bien du tout. Je regardais celle qui devenait à présent mon ex fiancée, mon ex petite amie sans savoir quoi rajouter de plus. Nous nous regardions sans grandes convictions, traumatisé chacun pour une raison. Je ne savais plus quoi faire non plus. Je restais dos à la porte, incapable de bouger, me tenant presque de mes mains sur la poignet de peur de je ne sais pas tomber peut-être. Pendant que je restais collé contre la porte, elle, marchait dans la pièce et je vis son bras se lever pour se porter à son visage. Elle pleurait et j'eus presque l'incapacité de retenir les miennes parce que oui, je pleurais intérieurement d'avoir pu être si égoïste. Elle me demandait de rester mais je ne savais pas quoi lui dire, si c'était à faire ou à ne pas faire. Elle me regardait de nouveau et son regard me brisa plus encore le coeur car je sentais l'état de perdition dans lequel je l'avais plongé le meme que le mien vis à vis d'elle et Charlie. C'était des murmures, comme des appels qui surgissent d'ailleurs parce qu'elle est dans une grande incertitude et moi aussi. Je reforme une dernière fois le lien de nos mains et de nos yeux tandis qu'elle me demande si je suis sur puis je lui dis : c'est mieux ainsi, je te le jure ... je ne veux plus te faire souffrir ! Si je reste, tu souffrira Eliah ... Je tire sur la poignet restant face à elle et commence à entrouvrir la porte de sa chambre et je commence à me retourner à demi, tournant juste la tête vers elle ; j'espère qu'un jour tu arriveras à me pardonner ... Aurevoir Eliah ! Je sors alors de la chambre et claque la porte doucement, restant la poignée dans la main, posant ma tête contre la porte comme si je sentais la dernière connexion celle de nos mains contre la porte, nos fronts contre la porte, nos pleures communs.