SORRY BUT NOT SORRY ⊹ Olympiah

Le sport, ça avait toujours eu le mérite de me détendre, faut dire aussi que j'adorais ça, c'était jamais une corvée. J'aurais même choisit d'étudier ça si j'étais pas aussi fasciné par ce que les gens ont dans la tête. Enfin, j'étais toujours libre de pratiquer, dans le cadre scolaire et ailleurs. C'est ce que je faisais en ce moment : au programme, entrainement de foot. J'avais pas trop perdu la main, même si je n'en avais pas fait depuis quelques mois. Il fallait juste que je me dérouille un peu, mais ça allait venir. Il faisait un peu frais qui plus est, mais bon, bouger me faisait oublier la température. J'entendais brièvement les cheerleaders japper au bord du terrain. J'avais jamais trouvé leur présence très essentielle. Pour moi, c'était juste une façon d'amener des filles dans un sport de mecs. Enfin, mine de rien, durant les matchs, elles contribuaient un peu à l'ambiance, alors j'allais pas me plaindre. Je n'étais pas si loin des filles, encore en train de m'échauffer, faisant quelques passes, histoire de me mettre en forme. Je n'avais pas perdu le mécanisme. Mes bras faisaient les mouvements sans que j'ai à y réfléchir. L'habitude. C'est comme le vélo, ça s'oublie pas. Je m'exécuta et envoya le ballon, un peu trop fort. Et en visant pas assez bien. Je regarda la trajectoire de la balle et la vit venir se loger contre une fille qui en fut légèrement perturbée dans son enchaînement. Je me mordis la lèvre avant de m'avancer en trottinant vers la fille question, pour récupérer le ballon et accessoirement, présenter des excuses, en homme poli que j'étais. Une fois arrivé je m'agenouilla pour récupérer mon ballon au pied de la fille avant de me redresser pour la regarder dans les yeux. Désolé lançais-je simplement. Y avait pas grand chose de plus à dire. Pas sûr qu'elle partage mon avis là-dessus.

(c) darkdreams/marine

C'était une jolie fille, le genre qu'on aime bien croiser, que tout mec qui se respecte aime bien regarder. Pourtant, elle me fit une sale impression à la minute ou elle ouvrit la bouche. Bon, soit, j'avais pas eu l'occasion de me présenter. C'était pas terrible comme rencontre que de se prendre un ballon, mais quand même. Je ne l'avais pas frappé intentionnellement. A la voir avec son air irrité, on aurait crut que je l'avais fait exprès. Il lui en fallait bien peu pour se mettre sur les nerfs. Douillette et avec un tempérament de chien. Génial. Je croisais les doigts pour que toutes les filles de Cambridge ne soient pas comme celle là. J'aurais put la mettre au sol facilement et j'allais sûrement pas la laisser se la jouer duchesse avec moi, statut de nouveau, ou pas. Mince alors. Moi qui aime pourtant tellement avoir pour amie les filles qui font une crise pour un rien. Arguais-je froidement. Et bien quoi ? Elle me parlait comme à un chien, j'allais pas me contenter d'acquiescer gentiment. Elle voulait quoi au juste comme excuse ? Que je me mette à genoux. Tss, dans ses rêves. Je lui adressa un sourire purement superficiel. Elle me donnait pas franchement envie de lui sourire. Isaiah me présentais-je sans lui tendre ma main. Effectivement je suis nouveau et pour ce qui est de ton bleu, je pense que tu t'en remettras.

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Sa réponse me fit sourire. Oui, je me foutais ouvertement d'elle. Ca, ça allait vraiment l'aider à m'apprécier. En même temps, c'était pas tellement le but que je cherchais à atteindre, j'étais pas désespéré. Je ne cacha même pas le fait que je la trouvais absolument pas crédible. Elle pensait quoi ? Que j'allais avoir peur ? Hum. Non. Elle était jolie, soit, mais pas très intimidante, pas à mes yeux non. Ouais, ouais, je vois. Répondis-je, sans chercher à m'ôter mon sourire du visage. Je me présenta brièvement et elle en fit de même, tout en faisant malgré tout l'effort de me tendre sa main. Je la serra rapidement, simplement car j'allais pas la laisser pendre dans le vent et puis j'avais quand même un peu d'éducation. Pas que je devais à cette fille quoi que ce soit et si mon image de "gentlemen" me caractérisait plus ou moins, sur terrain de foot, avec des chaussures boueuses au pied, j'estimais pouvoir me permettre quelques écarts... Enfin, bref. Elle me fit un peu la leçon et j'arqua un sourcil. Je n'ai pas besoin d'être "perçu" comme un bon joueur, je sais ce que je vaut fis-je remarquer. Ok, ça faisait carrément mec imbu de lui-même mais dans le fond, bah c'était ça. J'estimais pas avoir à me montrer irréprochable. L'avis des gens comptait pas des masses, enfin, pas de gens que je portais pas dans mon coeur. La vie devait être tellement chiante si on devait toujours surveiller la moindre de ces actions pour se cantonner à l'image d'une personne bien élevée, distinguée, talentueuse. Mais merci quand même pour ce conseil que je ne t'avais pas réclamé ajoutais-je avec un sourire plus ou moins courtois. Pas sûr que j'allais l'écouter, mais bon.

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Elle comprenait rien ou bien elle le faisait exprès ? Peut-être que c'était inconcevable pour elle, d'adopter cette façon de penser. Peut-être qu'Olympe était une de ces filles, feignant d'être pleine d'assurance alors qu'elle ne parvenait pas à cesser de se préoccuper ne serais-ce qu'une seconde du regard des autres. Tu ne m'as pas compris. J'estime ne pas avoir à prouver quelque chose à qui ce soit. Je n'ai pas besoin d'être applaudit pour être fier de moi. Répondis-je d'un air un peu las, comme si elle était incroyablement lente. Ok, je faisais tout pour me montrer désagréable, mais franchement, elle avait commencer en jouant les furies à cause d'une malencontreuse passe. C'était elle qui m'avait mise dans cet état d'esprit, alors franchement, tant pis pour elle. Et si elle estimait que j'allais m'aplatir pour mieux rentrer dans ses bonnes grâces, elle se fourrait le doigt dans l'oeil. Son commentaire me fit sourire. Âme perdue ? Mouais, j'étais pas le plus largué de nous deux à mes yeux. Oui, j'étais dans ma phase moralisateur, ma phase je suis mieux que les autres. Bordel, elle avait vraiment pas une bonne influence sur moi, celle-là. Je ne pense pas être le plus perdu de nous deux. Répondis-je avec un haussement d'épaules, sans ajouter quoi que ce soit. Juste histoire de glisser un commentaire désagréable et puis dans le fond, c'était sincère. Elle m'avait pas l'air très nette. Je cru qu'elle allait repartir, retournant à son activité interrompue par mon ballon la prenant pour cible, mais elle me posa une nouvelle question. Petite curieuse. Winthrop. Répondis-je sans réfléchir, spontanément. Je pris ensuite un air pensif. Et toi... Eliot ? Elle m'avait tout l'air de ces petites filles pourries gâtées qui se prennent pour ce qu'elles ne sont pas, à savoir des femmes de pouvoir.

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Bon sang, quelle idiote. J'étais pas d'humeur à lui expliquer en quoi j'avais raison, qui plus est j'étais pas sûr qu'elle est envie de s'entendre lui expliquer combien elle avait tord dans sa philosophie de fillette qui a besoin d'être encouragée et dorlotée pour se sentir bien dans ses chaussures. Je me contenta donc d'hausser les épaules avec un sourire moqueur, histoire de lui signifier que je coupais là le débat, vu que c'était aussi inintéressant que de le faire avec une gamine de cinq ans. Elle était hautaine et ça me gonflait : on était deux à vouloir avoir raison ici et quelque chose me disait que personne n'était décidé à laisser du terrain à l'autre. Puis, elle me recommanda d'acheter des lunettes. Aouch. Violent. Je pense pas que tu sois très applaudie pour tes réparties, celle-là n'était pas terrible. M'enfin, ma vue va très bien, merci de t'en soucier répliquais-je avec insolence. Pourquoi j'étais toujours en train de lui parler à celle-là ? Tout ce que ça m'avait apporté c'était une envie de récupérer mon ballon, de repartir sur le terrain et de le lui rejeter dessus, intentionnellement ce coup-ci. Qui sait ? Peut-être qu'à force, ça allait la faire redescendre de son nuage. Une nouvelle chute, ça pouvait définitivement pas lui faire du mal. Alors que je pensais qu'elle allait enfin décamper, nous permettant de repartir vaquer à nos occupations, un excès de curiosité relança notre conversation un peu houleuse. Je lui répondis et arqua les sourcils quand elle en fit de même. J'afficha un sourire bêtement émerveillé. Whaou. Elle croyait que ça allait m'impressionner ou bien quoi ? Whoa, tu en as de la chance, pour les autres filles en revanche, je sais pas. Se faire commander par Olympe ? Bon sang, quel cauchemar. J'avais jamais été aussi content de ne pas être une fille.

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