Aaliyah&Thaïs + between snow and friendship, there's chocolate !

« Absolument ! Si seulement ça pouvait être un métier j’aime mieux te dire que je signerais de suite ! » poursuivit Thaïs sur sa lancée, prête à vouer un véritable culte au chocolat ainsi qu’à bâtir littéralement un temple en matière chocolatée. A vrai dire, il s’agissait de la seule douceur qu’elle ne jugeait pas mauvaise pour sa santé et qui lui faisait du bien tout court. En croquant délicieusement dans l’un de ces mets, adios culpabilité, noirceur de l’existence et cogitations, quelles qu’elles soient. Thaïs n’irait sûrement jamais jusqu’à mettre les points sur les i en présence d’Aaliyah pour lui expliquer à quel point son quotidien était terne lorsque sa solitude martelait son âme, mais peut-être s’en doutait-elle en voyant la jolie irlandaise vouer un tel culte envers un plaisir aussi simple… et peu coûteux par rapport à bien d’autres choses. « Aaaah tu aimes aussi les femmes ? » demanda subitement Thaïs, pas choquée pour trois ronds de serviette. « Des fois il paraît que les femmes sont moins connes, plus réceptives et douces que les hommes. Ma foi, l’important c’est de trouver son bonheur mais vu que tu es en médecine, peut-être que tu n’as pas forcément le temps de rencontrer beaucoup de gens non plus ? » Pour l’instant, la tempétueuse blonde n’osait pas nécessairement lui proposer de sortir un soir, afin qu’elle lui fasse connaître notamment un pub irlandais à Cambridge toujours blindé de monde. Là bas, elle aurait bien plus de chances de faire des connaissances diverses et variées… sûrement lui faudrait-elle trier ces dernières mais plusieurs rencontres valent mieux qu’aucune, non ? « En fait en danse, la technique est une vraie vacherie et puis il faut avoir un partenaire à la hauteur sinon c’est la cata… je fais de la danse de salon, en fait, donc je suis obligée d’être en duo avec quelqu’un. J’ai pas mal d’entraînements forcément mais je pense quand même que c’est moins trapu que médecine… faut dire que pendant ces études là tu donnes littéralement tout ton temps, ton énergie et ton cœur à l’ouvrage ! Enfin j’ai entendu dire, je n’irai jamais vérifier évidemment… »

Je riais légèrement à sa remarque. C'est vrai que comme métier, c'était pas mal du tout. Mais bon, malheureusement, ça n'existait pas. On allait devoir se contenter du métier qu'on avait en tête en s'inscrivant à Harvard.
J'ouvrais grand les yeux en entendant sa question à tendance exclamative. Je faisais non en signe de tête. Naaan nan, disons que c'était une expérience. ratée qui plus est ! Vu comment ça s'était terminé, je préférai ne pas renouveler l'expérience. Les hommes, aussi bizarres soient-ils me plaisaient d'avantages et me convenaient parfaitement mais je n'allai pas lui sortir tout un speech sur ma vision des relations de couple. Je pense pas que ça l'intéresserait en fin de compte. Il paraît qu'elles le sont oui, mais c'est pas forcément vrai ! Enora était bel et bien conne alors non, elle ne faisait pas partie de ces femmes dites moins connes que les hommes. C'est pas faux, mais pourtant, j'en rencontre pas mal ! C'est pendant la rencontre ou même après que tout se complique ! Et le pire, c'est que la fille dans l'histoire c'est moi mais non, la personne compliqué des deux, c'est l'homme. Je ne comprenais plus rien, j'étais un peu perdue dans tout ça. Mais tu pourrais essayer ! Je riais avant d'enchaîner sur la suite de ma réponse, Je trouve que c'est beau la danse de salon ! J'ai vu ça dans danse avec les stars et dans certains films aussi et il faut beaucoup travailler pour arriver à de tels résultats alors je pense pas que la danse soit aussi facile que la médecine. Disons que quand on voit ça de l'extérieur, on pense toujours que ce que fait l'autre est plus difficile ! En effet car je trouvais la danse de salon très complexe. C'était bien différent des danses de boîtes de nuit donc oui, pour moi c'était bel et bien compliqué comme discipline.

« Ah bah pas de bol si c’était une expérience ratée… » énonça-t-elle avec sincérité car en plus de ne pas être choquée pour trois sous, Thaïs avait elle-même expérimenté la chose après une soirée très arrosée. C’était il y a des années et le souvenir était plus ou moins flou, mais elle ne se trouvait donc aucunement en position pour juger Aaliyah sur ses goûts et autres fréquentations… non vraiment pas. « Bah moi j’ai déjà eu une expérience mais c’était après une grosse beuverie alors je ne crois pas que c’était une brute mais je ne pourrais même pas te dire exactement ! Ceci dit, je m’en souviens assez pour savoir que je préfère les hommes, même si je ne regrette pas la chose, faut bien tester ! » La jolie irlandaise haussa les épaules avec nonchalance non sans accompagner ses paroles d’un joli sourire amusé. Rien de ce qu’elle disait ne semblait avoir d’importance, à première vue, lorsque l’on constatait sa manière d’agir… mais la vérité s’avérait pourtant toute autre. « Mais je vais essayer, après tout pourquoi pas ! Enfin pour en revenir à la danse et à la médecine, je pense que tu as pleinement raison : tant qu’on ne connaît pas quelque chose, difficile d’avoir une vraie idée dessus. Par exemple, je serais infoutue de te dire combien d’heures tu peux bien passer pour étudier un truc précis en rapport avec la chirurgie… genre, combien de temps tu t’es entraînée pour faire telle ou telle suture, si je dois prendre un exemple précis. Mais d’un autre côté, tu ne sais pas combien de temps il faut pour réussir une véritable valse ET que la technique comme l’interprétation soient parfaites. C’est comme apprendre une langue étrangère… on pense que c’est simple mais boudii il faut répéter un temps de fou pour réellement savoir parler ! »

J'haussais les épaules à sa réponse. Pas de chance en effet, mais c'était ainsi et je faisais avec. Disons que je n'allai pas m'en plaindre, c'était sans doute mieux ainsi finalement. Je baissais lentement la tête, jusqu'à entendre la suite de sa phrase. Alors comme ça, elle aussi avait déjà tenté l'expérience. C'est toujours difficile de réaliser que la personne en face de toi à fait les mêmes "conneries" que toi. Mais finalement, en entendant ça, je me dis que je ne suis pas si dingue et que je ne suis pas la seule dans ce cas. C'est tout de suite plus rassurant. Si on m'avait dit un jour que toi Thaïs, tu avais ça, je n'y aurais jamais cru ! Disons qu'elle a l'air d'un petit ange super joyeux donc je l'imaginais mal boire jusqu'à en être soûle et surtout, jusqu'à aller coucher avec une fille. Ouais, j'en riais intérieurement car ça fait du bien de voir que je ne suis pas une pochtronne et que je ne suis pas un cas totalement à part. Oui c'est exactement ça ! On était totalement en phase, depuis le début de notre conversation. C'était beau à voir et ça me faisait plaisir. J'allai soudainement bien mieux et ce depuis qu'elle avait frappé à ma porte. Je t'en reprends un ! Je venais de terminer mes deux morceaux de chocolat alors j'en repris deux autres. Je testais ceux au chocolat au lait cette fois-ci, pour adoucir un peu l'amertume du chocolat, que j'adorai cela dit. Mais bon, mon moral n'était plus au plus bas donc le chocolat noir, j'en avais pas besoin pour le moment. Je le dévorais littéralement. Même si j'avais mangé il y a peu, j'avais cette sensation de faim. Je pourrai manger tout son ballotin mais ça c'était due à la tristesse que je ressentais avant qu'elle n'arrive.

« Ouais, moi non plus si on me l’avait dit j’y aurais pas cru ! » éclata-t-elle volontiers de rire, se moquant bien d’avoir fait des conneries par le passé car au moins, elle pouvait énoncer avec fierté qu’elle savait de quoi il retournait. Thaïs n’éprouvait aucune espèce de honte, bien au contraire, car ce qui touche à l’amour ne lui était jamais apparut comme sale ou révoltant. Au moins, elle savait que cela ne l’attirait pas plus que cela, l’amour avec une femme ! « Oh tu sais, fut un temps où je buvais énormément et où j’accumulais les conneries… pas que ça en soit une, c’est une expérience à mes yeux mais comme quoi, faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, les apparences sont trompeuses ! » Son sourire ne la quittait pas, toute fière qu’elle était de partager ce genre de vérité avec une camarade Cabot aussi sympathique qu’Aaliyah. « Mais reprends-en même deux ou trois si tu veux, je l’ai amené exprès pour qu’il soit mangé ! Puis pour être honnête, j’ai vraiment fait le stock de sucreries avant de venir et même en arrivant… je suis bec sucré d’habitude mais depuis quelques temps, je sais pas, j’ai plein d’envies débiles qui ressortent. Sûrement le stress des examens ou quelques disputes avec Caleb, je sais pas. » Bon en même temps, Thaïs n’irait sûrement jamais consulter un médecin juste pour ça, fallait pas déconner ! « Tu voudras en tout cas que l’on s’organise une petite sortie à notre retour à Cambridge ? Ça pourrait être sympa ! »

Je riais à sa réponse. Je pense que toute personne se croyant hétérosexuelle à la naissance ne croirait jamais une personne qui viendrait lui dire qu'elle est homosexuelle. C'est tellement difficile à imaginer. Je n'aurai jamais cru me prendre d'attache pour une Mather et surtout pour une fille et pourtant, c'était exactement ce que j'avais fait avec Enora. J'avais été bien bête. Mais on apprends de ses erreurs.
Fut un temps où elle buvait et faisait des conneries. Ça me dit quelques choses ! Oh bah oui, j'avais l'impression qu'elle disait le début d'un texte me concernant. Je bois comme un trou en ce moment et je fais tout et surtout n'importe quoi. T'as de la chance, cette partie de ta vie est passée toi ! Moi elle ne faisait que commencer. Je commençais alors à manger mes morceaux de chocolat, j'écoutais ce qu'elle me disait. Je crois qu'à la fin des examens, on aura pris deux ou trois kilos ! J'étais loin de m'imaginer que ça allait réellement être le cas en disant ça. Enfin non, on allait pas prendre deux ou trois kilos mais bien plus que ça. J'en riais, ne sachant pas encore dans quel bourbier on s'était embarquées à cet instant précis. Oh bah oui carrément ! Tu sauras où me trouver hein ! Je souriais après lui avoir répondu. Je disais ça car je vivais à la résidence des Cabot et qu'il n'était donc pas compliqué de me trouver si on me cherchait.

« Pourquoi ta vie te pousse vers la boisson ? » Ne pas forcément espérer que Thaïs fasse preuve de tact, car elle préférait parfois mille fois être directe et énoncer les choses par leurs vrais noms plutôt que de se cacher derrière de grandes phrases. Voilà pourquoi tout le monde n’appréciait pas nécessairement le tempérament de la jolie irlandaise, parce qu’elle était trop franche, trop directe pour certains. Cela ne l’empêchait jamais d’être douce et avenante, mais ne dit-on pas qu’il n’y a que la vérité qui fâche ? « Je crois que j’ai envie de répéter que c’est bon la honte ! Mais en même temps, vu la descente que j’ai niveau alcool, parce que ouais c’est pas rare que je fasse quand même des concours de boisson même si j’en ai plus « besoin » comme avant, vaut mieux que je me tape un ballotin de chocolat plutôt qu’une bouteille de whisky, non ? Pas les mêmes dommages sur la santé ! » Thaïs prenait cela d’un ton léger, ne cherchant surtout pas à culpabiliser Aaliyah mais au contraire à lui faire comprendre qu’elle pouvait se lâcher en sa présence, ne surtout pas éprouver de honte surtout que rien ne sortirait d’ici. Ce n’est pas comme si la tempétueuse blonde avait un jour été une oie blanche… ou alors dans des temps immémoriaux. « Bah vu qu’on est à la même résidence, si tu me donnes ton consentement, compte sur moi pour venir régulièrement frapper à ta porte, tu vas en avoir ras le bol à la fin ! »

Comment lui parler des tuiles qui me tombaient dessus sans pour autant la déprimer ou la choquer, ou alors sans passer pour une vraie garce ? J'en avais aucune idée, j'étais un peu perdue à vrai dire. Disons qu'il ne m'arrive que des merdes et que je fais n'importe quoi et parfois l'alcool est un très bon compagnon de déprime ! Je déprimais beaucoup d'ailleurs dernièrement alors ma petite bouteille m'accompagnait partout, sauf ici, en Alaska. Je préférais penser à autre chose, ou alors déprimer seule dans ma chambre plutôt que de boire. On était pas là pour ça, mais pour profiter alors pas d'alcool, ça me changeait un peu et c'était pas plus mal comme ça. Oui c'est pas faux mais disons que l'alcool n'a pas le même impact au niveau du mental que les chocolats puis t'oublie tout pour un moment avec l'alcool ! Enfin dis comme ça c'est d'un déprimant ! Je ne pus m'empêcher de rire en terminant ma phrase car oui, défendre les soi-disant bien-faits de l'alcool, c'était d'un déprimant, j'en revenais pas que ces mots sortent de ma bouche. Oui tu as mon consentement, tu peux venir frapper à ma porte de jour comme de nuit ! En effet, je ne disais pas ça juste parce qu'elle était là mais parce que je le pensais réellement. Il faut savoir se soutenir entre Cabot. Je n'aime pas donner raison aux gens qui disent qu'autant de filles dans une seule maison entraîne forcément des disputes ou des crêpages de chignons à un moment donné. Pour le moment, ça ne m'était pas arrivé et je voulais que ça reste ainsi. Aussi, même si je venais tout juste de la connaître, je voulais qu'elle sache que j'étais là pour elle, n'importe quand et à n'importe quel moment.

HJ : Fiou, désolée du retard ma belle

Ce qu’il fallait savoir, c’est que d’une Thaïs ne s’improvisait jamais grand juge ou inquisitrice de Poudlard et ne se permettait jamais de juger sur pièce alors qu’elle n’était pas la cible des éventuelles crasses. Voilà pourquoi elle ne fut pas choquée outre mesure de la confession d’Aaliyah, acquiesçant même celle-ci comme si elle savait exactement de quoi son interlocutrice était en train de parler. « Je ne sais pas ce qu’il t’es arrivé bien sûr mais je ne suis pas la dernière à me consoler dans la boisson, même si c’était un peu plus vrai avant que maintenant, donc je ne vais pas jouer les vierges effarouchées, tu peux compter sur moi pour en avoir vu d’autres ! » D’autant plus que Thaïs avait vécu des horreurs dans sa vie qui lui faisaient voir la vie d’un angle plus neuf, moins colérique ou dépressif. Elle faisait ce qu’elle pouvait pour embellir son existence à sa façon, somme toute… « Bien sûr, tu oublies les choses, des fois tu fais de la merde, tu blesses les gens, pour sûr le chocolat est moins « négatif » que l’alcool mais d’un autre côté l’alcool anesthésie, te fais aussi oublier la merde que l’on peut vivre pendant un moment M et du coup, c’est tout de suite plus tentant. J’ai jamais vraiment trouvé que le chocolat était un vrai antidépresseur. C’est bon, agréable et tout ce qu’on veut bien mais t’oublie rien… à part ton régime, peut-être, là je suis clairement d’accord ! » Thaïs éclata de rire face à sa propre connerie mais elle voulait faire passer un message important : elle n’était personne pour la juger et donc ne la jugerait certainement pas.

hj : pas grave ma belle

Bon bah j'avais fini par trouver celle à qui j'allai raconter tout mes trucs inavouables car elle prenait tout absolument bien et même, elle se comparait à moi et apparemment, elle vivait ou avait vécue la même chose que moi ou en quelque sorte mais j'étais quand même contente de ne pas être jugée. Ca me fait plaisir de ne pas être jugée, sincèrement parce qu'habituellement, c'est tout le contraire ! Puis je riais à sa remarque, enfin, surtout à la fin de sa remarque. Elle disait totalement vrai, malheureusement. Elle avait raison sur toute la ligne et c'était assez triste en fait. Je buvais en effet pour oublier ma peine et le chocolat bah, à part me goinfrer et oublier que j'avais a santé à gérer, il ne me faisait pas oublier mes soucis alors que l'alcool si. Dernièrement, il me faisait oublier un peu tout. Le problème c'est que j'ai l'impression d'être une véritable alcoolique à force de boire comme un trou alors que le chocolat me fait juste penser que je suis une grosse vache et je pense que la grosse vache, c'est bien mieux que l'alcoolique ! Bah ça y est, je m'ouvrais déjà complètement à elle et puis, si je pleurais en parlant beaucoup trop de ma vie personnelle, je pouvais le faire sans qu'elle le remarque. C'était peut-être vache de dire ça, mais c'était vrai. Parce que j'avais horreur d'être consolée quand je pleurais. Je sais pas, ça m'énerve d'avantage et je pleure également d'avantage. Oublie ce que je viens de dire, je perds la tête ! Je perdais réellement la tête mais je pensais quand même ce que je disais. J'avais la sensation d'être une pauvre alcoolique, j'étais pathétique.