Aaliyah&Thaïs + between snow and friendship, there's chocolate !

Alaska. Une occasion rêvée pour Thaïs de changer d’air, d’oublier examens, disputes, angoisses et tout ce qui pouvait bien ternir son quotidien de danseuse émérite. Les quelques dernières semaines n’avaient pas été piquée des hannetons d’ailleurs, et bien que le simple fait de devoir faire entendre à Caleb le fait qu’elle doive s’absenter trois jours avait été un parcours du combattant, elle n’était pas fâchée d’obtenir un moment de répit bien mérité. Après tout, ne dit-on pas que le bonheur, c’est quand les emmerdes se reposent ? Le bel allemand lui manquait atrocement certes, elle l’appelait constamment double certes, mais dans cette minute précise, Thaïs pensait toutefois à l’une de ses acolytes Cabots, rencontrée dans d’étranges circonstances et à qui elle devait des remerciements. Voilà pourquoi elle se retrouvait en face de sa chambre, à frapper de façon franche, un ballotin de chocolats à la main. Ce n’était pas tant qu’elle déprime au point de sortir la bonne vieille excuse du « je manque de magnésium donc fais péter le chocolat » mais plutôt qu’elle veuille faire plaisir à quelqu’un qu’elle souhaitait côtoyer en des circonstances… disons plus normales. « Bonjour Aaliyah… je sais tu ne t’attendais pas forcément à ma visite mais je crois que tu ne vas pas au ski aujourd’hui alors je me disais : pourquoi ne pas lui rendre une petite visite ? Caitlyn m’a beaucoup parlé de toi et je t’ai sûrement parue un peu distante à l’hôpital il y a quelques semaines. Faut pas m’en vouloir, je crois que c’est l’endroit que je déteste le plus au monde. Si je te dis que j’ai pris un ballotin de chocolats, tu as deux minutes à m’accorder ? »

Pas très bien, je n'avais aucunement l'envie d'aller skier. J'irai plus tard. Après tout, vu comme j'aimais cet endroit, j'allai en profiter pleinement avant de m'en aller, c'est juste que là tout de suite, ça n'allait pas fort alors j'allai profiter de mon palais de glace, enfin de ma chambre plus précisément. Je lisais un livre jusqu'à ce que j'entende quelqu'un frapper à ma porte. J'ouvrais la porte et là, Thaïs, une Cabot que j'avais vu à l'hôpital et dont Caitlyn m'avait un peu parlée. Elle me salua, continuant une longue tirade qui me fit sourire. Bonjoouuur ! Chocolat ou pas, entre j'ai tout mon temps à t'accorder ! C'était tellement cute ce qu'elle venait de me dire que je n'allai pas l'empêcher d'entrer puis un peu de compagnie ne me ferait pas de mal. Je posa ma main sur la sienne pour qu'elle comprenne que je la lui tendais afin qu'elle rentre. C'était une danseuse, je comprenais donc qu'elle n'avait aucun mal à se repérer ou autre mais ma chambre, elle ne la connaissait pas et je ne voulais pas qu'elle se heurte à mes valises ou une commode qui pourraient la blesser. Allez entre ! Comment va la belle Thaïs ? De mon autre main, j'ouvrais un peu plus la porte, regardant la main qui tenait les chocolats, Au fait pour les chocolats, je ne dis pas non hein ! Je riais légèrement à ma petite blague.

Ah, quelqu’un d’accueillant ! Après tout, Aaliyah aurait très bien pu lui claquer la porte au nez en lui balançant dans les gencives qu’elle pouvait aller voir en enfer si elle y était, mais à la surprise générale, et tout spécifiquement à celle de Thaïs en personne, la Cabot brune n’en fit rien. Bien au contraire, elle l’invita à entrer avec ce même enthousiasme dont la jolie irlandaise savait tant faire preuve de son côté, pour toute occasion, même lorsqu’il n’y avait absolument aucune raison de plaisanter sur quelque chose ou d’être enthousiasmé pour quelque chose. « Quel accueil, merci ! » s’exclama-t-elle à son tour tout en s’emparant de sa main, ne se formalisant en aucune manière de cette aide ponctuelle, qu’elle accueillit d’ailleurs avec grand plaisir si cela lui évitait de se payer un hématome de la taille de l’état de Washington si d’aventure elle se payait un coin de meuble ou entre autre une valise sur le chemin menant vers quelque chose où s’asseoir. « Eh ben écoute, Thaïsounette va bien !! J’arrive pas à croire que je suis en Alaska… j’ai toujours rêvé de m’y rendre pour faire des heures de luge… ça peut sonner un peu gamin mais que veux-tu, j’ai toujours cinq ans dans ma tête ! Tiens, prends un chocolat, j’ai pris noir, au lait et blanc, ne connaissant pas tes goûts… » La tempétueuse blonde lui tendit volontiers le ballotin pour qu’elle se serve largement et profite d’un chocolatier du coin ayant un choix à en avoir les orteils retournés tellement sa boutique sentait bon à des kilomètres. « Et toi, quoi de neuf belle brunette ? »

Bon, j'avais pas fait grand chose mais si elle trouvait que je l'avais bien accueillie, je n'allai certainement pas la contredire car ces choses là, ça fait toujours plaisir à entendre. Mais c'est normal ! Je souriais, tenant toujours sa main, je l'accompagnais jusqu'à mon lit, Tu peux t'asseoir ! A moins que tu veuilles grandir encore un peu ! C'était le genre de truc que mes parents me disaient souvent car je ne suis pas le genre de personne à rester trop souvent assise, même quand je mange il m'arrive d'être debout alors c'est pour dire. Nan mais arrête ça fait pas gamin du tout, au contraire, c'est génial. Je trouve le lieu magique, c'est si différent de Cambridge ! Elle me proposa ensuite de me servir dans son ballotin de chocolat. Je n'allai certainement pas refuser. Le chocolat c'était mon péché mignon et le chocolat noir, j'en étais dingue. Merci ! Le chocolat noir, c'est le meilleur de tous ! J'en pris deux. Je suis très gourmande oui, même si ça se voit pas tellement, je le suis.
Je n'aurai jamais imaginé que la conversation se ferait aussi facilement et rapidement en voyant Thaïs arriver mais vu la phrase qu'elle m'avait sortie quand je lui la porte, j'aurai pu me douter que je ne risquais pas de m'ennuyer avec elle. Elle me retournait en quelque sorte la question, me demandant ce qu'il y avait de neuf pour moi. Eh bien blondinette ! Je suis bien ici, j'ai pas envie de partir pour être honnête avec toi. Tout est si différent de Cambridge en fait et puis je me dis qu'en retournant là-bas, je vais être de nouveau la tête dans mes bouquins ou ailleurs ! Ailleurs, ça voulait dire que je pensais à celui avec qui je me sentais vraiment bien dernièrement mais avec qui j'avais sûrement tout gâché. Au fait, soeurette Cabot ! Y'a t'il un homme qui fait battre ton coeur ? Je suis très curieuse et je ne m'en cache pas.

« Grandir ? J’aimerais bien mais faut pas manger de la soupe à la base pour grandir ? » s’amusa aussitôt Thaïs avant de ne s’asseoir puisqu’elle venait d’y être invitée par Aaliyah. Finalement, elle ne regrettait en aucune façon de s’être payé le culot de venir, car c’était ça ou ruminer toute seule dans son coin, Maëlys et Nausicaa ayant décidé de profiter d’une après-midi de ski. Bah, elle ne pouvait pas leur jeter la pierre, si sa vue n’avait pas été inexistence, probablement aurait-elle agit de la même façon insouciante. « Ah tiens c’est drôle, perso j’aime moins le chocolat noir, je préfère celui au lait… moins intéressant gustativement mais on s’en fout, c’est bon la honte ! Comme le fait d’avoir un peu cinq ans dans sa tête… Noël et la neige, ça enlève toute la maturité que je peux bien avoir, c’est la période, et puis je ne l’aurais pas mieux dit moi-même : ce lieu est magique ! » Pour un peu, Thaïs n’avait aucune envie de rentrer bien qu’elle ne puisse pas exactement dire que rien ne l’attendait à Cambridge. Justement, son cher et tendre l’attendait de pied ferme, et devait tourner comme un lion en cage face à son absence… il le lui avait dit sans la prendre en traître ! Mais même s’il y avait effectivement une présence de damoiseaux dans l’expédition en Alaska, la tempétueuse blonde s’en moquait comme de sa première chemise de nuit : lorsqu’elle donnait son affection à quelqu’un, celle-ci s’avérait totale et sans restriction. Hors de question que d’aller voir ailleurs dans ces conditions… « Et bien pour être honnête moi non plus je n’ai pas envie de partir mais pas parce que je vais retrouver les cours et les examens en revenant, plutôt parce que j’ai laissé quelqu’un derrière moi là bas. Il s’appelle Caleb, il est chez les Lowell. Et oui, je suis une midinette convertie ! Tu es avec quelqu’un de ton côté ? »

Sa réponse était meilleure que ma réplique initiale. Je lui répondais donc sur un ton amusé. Mais nan ça c'est une légende ! La discussion se portait à présent sur le chocolat car elle venait de m'en proposer. D'ailleurs, c'était en quelques sorte un moyen de mieux se connaître car je venais de lui dire que mon chocolat à moi c'était le noir. J'aimais tellement ça. Il paraît que ça a pas mal d'impacte sur notre humeur. Ca allait peut-être m'aider à aller mieux. J'espérais puis rien que la présence de ma consœur me faisait oublier les douleurs que je ressentais et surtout, elle me permettait d'oublier mon petit coup de moue. Le chocolat au lait c'est bien aussi oui mais je trouve que ça cale plus vite donc on n'a pas vraiment le temps de se faire plaisir avec puis le chocolat noir est plus corsé, je sais pas ! N'empêche que les Cabot organisent des voyages qui en jettent ! Je ne regrettais pas d'être dans cette maison. J'y avais rencontré des gens formidables. Je les considérais toutes comme mes soeurs à présent, choses très normales vu qu'elles se comportaient comme telle avec moi.
Je regardais le sol tout en lui demandant si elle avait quelqu'un dans sa vie. C'est peut-être vache ce que j'allai dire mais à ce moment là, j'étais contente qu'elle soit non voyante pour qu'elle ne voit pas à quel point j'étais mal... Elle était en effet avec quelqu'un et elle avait l'air heureuse à en juger par sa réponse et le sourire qu'elle affichait. C'était beau à voir et j'étais très contente pour elle.
Puis elle me retourna la question et je ne pus m'empêcher de laisser s'échapper un léger rire en l'entendant. Oh moi je suis seule et ce depuis bien longtemps ! Si je me souviens, la dernière personne avec qui j'avais eu une "relation", une pseudo histoire, c'était Draco et on était resté bons amis. Et cette histoire ne datait pas de maintenant donc j'étais seule et ce depuis longtemps mais je n'allai pas m'en plaindre non plus.

« Fais chier que ce soit une légende tiens ! » s’exclama-t-elle non sans rire au passage de sa propre connerie. Peu importe, c’est bon la honte et Thaïs, si frêle et menue soit-elle, se moquait bien de devoir manger de la soupe ou non ou même de ne pas grandir tout court. Il y a des couillons chez les grandes gigues comme chez les personnes de petite taille après tout ! « Tiens c’est marrant moi je trouve le chocolat noir vachement plus bourratif… puis amer, dans certains cas, où le pourcentage de cacao est assez corsé. J’suis en train de te faire limite un article scientifique ultra soporifique sur le chocolat, elle est pas belle la vie ? » Bah, Thaïs ne manquait pas d’humour et quand elle se trouvait chiante à écouter, elle était la première à s’en excuser à sa façon puis à se taire. En l’occurrence, la raison de son silence fut en vue d’écouter les propos suivants d’Aaliyah, sûrement désireuse de faire un poil plus connaissance entre membres de la maison Cabots, bien qu’en ce qui la concernait, la jolie irlandaise n’aurait probablement pas lancé immédiatement le sujet de la vie sentimentale. Puisqu’il était lancé, autant en profiter désormais, n’est-ce pas ? « Ah, mais c’est criminel ça ! Tu n’as personne en vue ou tu profites peut-être simplement de la vie ? Si tu me trouves lourde avec mes questions n’hésite pas à me le dire, comme je ne peux pas voir ton expression je ne me fie qu’au ton de ta voix et ce n’est pas évident pour éviter les bourdes… » expliqua-t-elle en haussant légèrement les épaules pour mieux reprendre un chocolat, devenue curieuse à son tour que d’en apprendre plus sur son interlocutrice. « Tu étudies quoi de beau à Harvard, au fait ? »

Je riais à sa réponse. Ce dont je pouvais être sûre à présent, c'est qu'elle était bien différente de moi. J'étais de nature timide et elle, à en juger par le naturel incroyable dont elle faisait preuve en me parlant, elle ne l'était absolument pas ou alors elle le cachait très bien. Si la vie est magnifique ! Mais t'as l'air de connaître le sujet à la perfection ! Je ne trouvais pas ça soporifique. Elle avait l'air hyperactive et passionnée par le sujet. C'était plutôt marrant en fait. Je posais mon regard sur elle qui avait un grand sourire aux lèvres. Mais bon, mon sourire s'en alla en lui demandant si elle avait un homme dans sa vie. Je ne sais pas pourquoi j'avais posé cette question en premier sachant que dans ma vie c'était le néant et que ça n'allait pas en s'arrangeant. Mais je n'allai pas non plus jouer les jalouses tristes et déprimées, je ne suis pas comme ça. Au contraire, j'étais contente pour elle car elle était en couple et elle avait heureuse d'être avec ce Lowell. Elle ne pouvait pas voir que je souriais en l'entendant me dire ça mais ça me faisait tout de même sourire. J'attire surtout les mauvais mecs ou ceux qui ne veulent pas de moi plutôt ! C'était exactement ça mais je n'allai pas en dire plus. Je ne voulais pas plomber l'ambiance en parlant de ça. Nan t'es pas lourde t'en fais pas ! Comment pouvait-elle être lourde alors que c'était moi qui avait lancé la conversation sur ce sujet. Je riais légèrement avant de répondre à sa question, concernant les études. C'était bien mieux que de parler des amours finalement car au moins, aucun risque que je me mette à déprimer en pensant à ça vu que je faisais ce que j'aimais et rien d'autres. J'étudie la médecine. Je veux devenir chirurgien, tout comme ma mère ! Et toi ? C'était en quelque sorte mon rêve de suivre les traces de ma mère même si dernièrement, je ne me préoccupais plus trop de mes études.

« Bah tu sais moi, dès qu’il s’agit de chocolat tout de suite ça m’intéresse, même si je dois me farcir des données scientifiques dans la tête ! » Thaïs s’offrit un nouveau chocolat sans que son rire ne cesse, avouant ainsi à quel point le chocolat était son péché mignon. Autant elle pouvait se passer de beaucoup d’autres denrées, autant le sucre… c’était une catastrophe. Si un jour elle devait être diabétique, sûrement pleurerait-elle direct par principe. « Ah bon ?! » s’étonna-t-elle subitement aux propos d’Aaliyah, retrouvant d’un même temps une expression un tantinet plus sérieuse que précédemment. « Ils ont pas de goût les mecs alors… franchement si c’est moi que l’on traite d’aveugle, même si bon il faut admettre ce qui est, c’est le cas, ils devraient aller consulter un ophtalmo direct ! Mais d’un autre côté… pour la petite histoire, moi c’est mon partenaire de danse. Sa première phrase à mon égard a été « je ne suis pas là pour faire ami-ami avec toi » donc tu vois, c’était pas franchement encourageant ni annonciateur du fameux « ils vécurent heureux et eurent beaucoup de petits ogres » ! En fait je crois surtout que les gens ont de plus en plus de mal à se supporter… moi, jusqu’à il y a peu, je n’arrivais pas à me caser. Que ce soit avant l’incident qui m’a fait perdre la vue ou après, ça m’emmerdait de devoir rendre des comptes à quelqu’un alors je ne faisais pas d’effort… je suppose qu’on mûrit avec le temps. Si ce n’est pas indiscret, et tu n’es évidemment pas obligée de répondre, tu voudrais toi être avec quelqu’un ? » Peut-être n’avait-elle pas cherché au bon endroit, ou rencontré uniquement de mauvaises personnes… Thaïs se sentait presque prête à lui proposer de sortir plusieurs soirs à leur retour afin de l’aider, pourquoi pas. C’est toujours utile d’être accompagné dans la vie… « Personnellement je suis en danse, mais ce n’est pas du tout parce que ma mère l’est ! En tout cas je t’admire, chirurgien… didiou c’est impressionnant ! Pas trop dur d’ailleurs ? »

Des données scientifiques chocolatées ! Je devrais peut-être réfléchir avant d'ouvrir la bouche ? Nan, la dans ce cas, c'était pas nécessaire. J'avais dit ça pour plaisanter alors peu importe.
Puis après lui avoir dit que j'étais célibataire et que j'attirais les mauvais mecs, elle me répondit "Ah bon!" sur un ton très surpris. C'était pas si surprenant que ça en fait quand on sait à quel point je suis naïve et je m'attache vite aux gens. Disons que les mecs voient peut-être cette faiblesse en moi et en profite justement, je ne sais pas. Je ne sais pas et je ne préférais pas savoir, se serait sans doute moins douloureux de ne pas connaître la réponse à cette question. Puis sa longue tirade me décrochait un sourire, j'irai même jusqu'à dire qu'elle me faisait rire. Ce qu'elle disait était comme un compliment alors je l'en remerciait avant d'écouter la suite. J'étais un peu bouche bée aussi. Elle prenait quoi le matin sérieusement pour être aussi vive ? Je croquais dans mon morceau de chocolat avant de répondre, Disons que oui mais je ne sais pas ! On verra bien, peut-être que je trouverai l'homme qu'il faut ou alors je redeviendrai lesbienne, je sais pas ! Je disais redevenir car si je m'étais tournée du côté obscur de la chose, c'était surtout parce que j'étais attirée par Enora intérieurement et non pas parce qu'elle m'attirait physiquement, même si elle n'était pas laide du tout mais depuis, rien, plus aucune fille alors je ne me considérais pas comme étant lesbienne ou même bi. J'étais juste une hétéro ayant tenté cette expérience. Mais je n'avais pas réellement envie de la retenter. En danse ! Parait que c'est bien comme "matière" ! Je tenais cette information de Zara qui en faisait également en mineure bien sûr. Oh merci mais c'est pas grand chose ! C'est sûr que c'est dur mais quand on bosse tout devient plus facile ! Comme la danse, j'imagine que c'est pas tout les jours facile ! Je ne disais pas ça pour la flatter ou autre, je le pensais réellement.