No matter how many lives that i'll live, i will never regret | Zofia

Secouant légèrement à la tête, je me demandais comment cela pouvait être constructif. L'être humain était destructeur et autodestructeur. Je n'aimais pas rentrer en conflit direct avec les gens car je savais que je pouvais m'emporter facilement sans pouvoir faire marche arrière. Prenant une longue aspiration, je continuais à marcher à ses côtés. Une soirée qui semblait si bien commencé venait de prendre un tournant plus grave. Je trouvais cela dommage. Le silence fut finalement brisé lorsque nous étions à proximité du lieu de déjeuner. Je ne pus m'empêcher de sourire à sa remarque, soufflant légèrement du nez avant de rajouter.

- En aurais-tu douter un instant?

Mimant un air offusquer l'espace d'un instant avant de la suivre, je regardais autour de nous avant de voir finalement la table désignée. L'invitant à passer devant je fermais la marche avant de m'installer sur la banquette en face d'elle. J'enlevais ma veste avant de la poser à côté de moi pour me retrouver finalement en débardeur. Je n'étais pas vraiment du genre frileux et la température ambiante de ce lieu contrasté réellement avec celle de l'extérieur. Prenant la carte de la lire rapidement, je levais les yeux vers Zofia.

- Et bien, il parait que leurs hamburgers sont délicieux. Donc je pense que je vais me laisser tenter.  Et toi que comptes-tu prendre?

Rouvrant le menu avant d'observer les plats avec un peu plus d'attentions, je vis un hamburger aux trois fromages qui me semblait intéressant. C'était étrange, si je l'avais vu dans l'école en compagnie des Eliots, j'aurais été presque certain qu'elle passait ses soirées à manger du homard en buvant du champagne. Pourtant elle n'était jamais contre manger de la restauration rapide. Mais cela faisait aussi partie du rituel du jeudi, faire quelques choses de différents.Voyant le serveur revenir, je laissai Zofia annoncer sa commande avant d'en faire de même, prenant pour accompagner tout ça de l'eau pétillante... Je n'étais pas très alcool, même pas une bière, encore moins à l'extérieur... Les seules fois où je me laisse aller à ce genre de pratique était en privé avec un ami musicien qui avait tendance à venir tous les soirs chez moi, ces derniers temps... Je m'attendais presque à le voir devant ma porte en rentrant tout à l'heure. Ne pouvant m'empêcher de rire doucement à cette pensée, je secouais légèrement la tête avant de regarder la jeune femme. Lui souriant, je lui demandais.

- Vas-tu rentrer en Europe pour les fêtes?

Je ne m'étais jamais battu. Enfin, pas physiquement. Quand je me mettais en colère, les gens qui en étaient à l'origine le payait. Mais je ne les frappais pas, non, je les faisais simplement disparaître de ma vue. J'avais fait virer quelques lycéens alors que je n'étais encore qu'une adolescente, il suffisait de donner un peu d'argent aux bonnes personnes. J'en avais aussi fait déménager plusieurs, et quand je ne voulais pas aller aussi loin, j'étais excellente pour ruiner la réputation de quelqu'un. C'était – en dehors de mon air très peu accueillant au premier abord – la raison pour laquelle je comptais parmi mes connaissances plusieurs « ennemis ». On s'y fait avec le temps.
« Pas une seconde! Arrête de faire semblant d'être vexé, ça ne te va pas. » J'étais un peu susceptible – mais alors très peu... enfin, bref. Lui, du tout. Il restait toujours calme, même lorsque je le provoquais un peu pour tester ses réactions. Je n'allais jamais trop loin, il y avait cette gratitude que je lui vouais qui le différenciait des autres. Je lui épargnais donc les mauvaises facettes de mon caractère. « Je ne sais pas encore. » J'étais déjà aller dans des fast-foods, et pas qu'avec Aiden. Cependant, j'avais des petites règles. Exemple : pas de hamburger avec un garçon. Ce n'est pas pratique à manger et loin d'être élégant. Pas de pâtes du genre spaghettis ou tagliatelles non plus. Même si ce n'était pas lors de rendez-vous « officiels » - ou disons dans le but de se mettre en couple – que nous nous voyions avec Aiden, je dérogeais rarement à la règle. Ce que je ne lui avouerais jamais. Je parcourus encore la carte quelques instants avant de me décider. « Je vais prendre une salade Caesar! » Un plat de fille qui surveille sa ligne. La pensée m'amusa, je n'étais pas vraiment le genre à faire attention à ce que je mangeais, de toutes manières j'éliminais toutes les calories que je prenais en faisant du sport, notamment de la danse. J'étais persuadée que j'allais saliver sur son hamburger, bien que la salade n'est pas l'air mauvaise. Mais je reste fidèle à moi-même.
Je passais ma commande, il fit de même. Le serveur demanda ce que nous désirions boire, Aiden demanda de l'eau pétillante, choix qui me convenait. J'étais habituée à boire un peu en mangeant, on me faisait goûter des champagnes millésimés et des vins délicieux depuis mes seize ans. Cela me montait en revanche rapidement à la tête parfois, donc me contenter d'eau ne me ferait pas de mal. « Je rentre pour Noël mais je passerais le nouvel an ici, à Cambridge. Je ne te cache pas que je suis contente de rentrer un peu chez moi, je commence à avoir le mal du pays. » Lorsque j'étais à Oxford je faisais bien plus d'aller retour entre l'université et Naples, depuis que j'étudiais à Oxford je n'étais rentré qu'une fois, et pour peu de temps. Ma ville natale, et même l'Italie en général me manquaient assez rapidement. « Et toi? Tu passes les fêtes en famille? » Il ne me parlait jamais de ses parents, et j'aurais bien été incapable de dire s'il avait des frères et sœurs. S'il n'abordait pas le sujet avec moi, je n'allais pas lui poser des questions, j'étais trop polie, bien que curieuse.

Elle avait raison, ce n'était pas dans ma nature de me vexer. Encore moins pour des broutilles. Ne pouvant m'empêcher de sourire, je la suivis à l'intérieur. J'avais rendu la vie tellement difficile à certaines personnes dans le passé que je me devais être le plus facile à vivre...

-Mademoiselle surveille sa ligne.


Souriant légèrement en entendant sa commande. Néanmoins sans le vouloir et sans le sentir venir, une mimique triste se dessina sur mon visage rapidement sur mon visage. Si elle repartait en Europe ca voudrait dire qu'elle ne serait pas là le prochain jeudi. Pinçant légèrement sur les lèvres sur le côté, je retroussai le nez avant de l'effacer et de me remettre à sourire. C'était égoïste de penser ainsi... Sa famille devait lui manquer et je n'imaginais même pas le sang d'encre qu'ils avaient du se faire pour elle à la suite de l'attentat. C'était d'ailleurs plutôt étonnant qu'elle ne soit pas rentré plus tôt d'ailleurs.

- Je comprends. Avec un océan à traverser tu ne dois pas rentrer tous les jours. Souriant légèrement, je fis un signe négatif de tête avant de répondre à son interrogation. Non, ce n'est pas dans mes projets du moment. Passant une main dans mes cheveux avant de regarder à l'extérieur. Le parc était éclairé de douces lumières à l'occasion des fêtes, c'était agréable à voir. Soufflant du nez, je me mis à rire. A vrai dire, je ne m'en suis pas plus occupé que ça... Le temps passe tellement vite.

Tiens, c'était vrai ça. Qu'allais-je bien pouvoir faire pour noël...? Réfléchissant un instant à la question, je finis par hausser les épaules. J'allais certainement rester dans mon appart ou -chose plus rare- aller au restaurant... Mais y aller seul... Avait tendance a attirer les regards, d'autant plus en période de noël. Pinçant les lèvres en haussant les épaules, cela me fit repenser à quelque chose, me penchant vers ma veste, j'en ressorti un petit paquet. Lui tendant en souriant, j'ajoutais.

- Alors tiens! Joyeux noël en avance vu que tu ne seras pas présente la semaine prochaine.

Ce n'était pas grand chose... Enfin en apparence. Lorsqu'elle ouvrirait le papier, elle pourrait y découvrir un long ruban rouge avec une clé au bout. Croisant les bras, j'observais la réaction qu'elle allait avoir.

Je ne pus m'empêcher de rire à sa remarque, tant j'étais sure qu'il allait dire une phrase de ce genre là. Je haussais les épaules, souriante, sans démentir ou approuver. Je n'allais tout de même pas lui avouer la vérité, j'étais sure de me prendre des remarques jusqu'à la fin de ma vie! De plus il savait très bien que je ne faisais pas vraiment attention, vu le nombre de pizzas que nous avions manger ensemble jusque là. Abordant le sujet des fêtes, et mon retour en Italie pour cette occasion, je laissais paraître ma joie. Cependant je remarquai l'expression triste qui passa sur son visage un instant. « Ca ne va pas? » Je fronçais les sourcils, inquiète. Avais-je dit quelque chose de mal? Je me remémorais les derniers instants, mais ne me souvenais de rien qui justifiais une telle réaction. Peut-être m'étais-je fait des idées. Il était temps que je revois ma famille, ma mère m'appelait tous les soirs depuis l'attentat. Est-ce que j'allais bien, est-ce que je m'en sortais, est-ce que j'avais besoin d'un psychologue pour m'accompagner? C'était un peu étouffant, même si je la comprenais. « Effectivement, le trajet est plutôt long et avec les cours, je ne peux jamais rester plus d'un week-end. » Financièrement, je pourrais me permettre de le faire toutes les semaines, et même plus, bien entendu. Chaque membre de ma famille a son jet privé. Mais je n'aime pas passer trop de temps dans les airs, et j'aime avoir le temps de profiter. « Oh... » Je ne savais pas vraiment quoi dire. Il était un peu vague, semblait ne pas trop vouloir s'étendre sur le sujet, je ne posais donc pas de questions. Peut-être allait-il le fêter avec des amis, après tout. « Oh oui, le temps passe vite. Mais j'adore la période des fêtes, elles marquent le début d'une nouvelle année, ça me donne l'impression de pouvoir tout recommencer! » Zofia la grande sensible. Je souriais. J'aimais vraiment l'idée de commencer quelque chose de nouveau. C'était rassurant. Aiden fouilla dans les poches de sa veste et en ressortit un petit paquet qu'il me tendit. Je le pris dans mes mains, gênée. Si j'avais su qu'on se ferait des cadeaux, je lui aurais pris quelque chose aussi. Mais il avait un côté mystérieux, je ne savais jamais vraiment à quoi m'attendre avec lui. « Merci beaucoup... il ne fallait pas. » J'ouvris le paquet avec précaution et vit une clé, attachée à un ruban rouge. Je l'observais quelques secondes, plongée dans mes pensées, me demandant à quoi cela correspondait, ou s'il y avait un message cachée derrière. Je levais les yeux vers Aiden, curieuse. « Qu'est-ce que c'est? »