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« Merci de ta clémence ! Et effectivement, avec moi, difficile de ne pas savoir ce que je pense… c’est autant une qualité qu’un défaut et c’est souvent inconfortable mais je crois qu’il n’y a rien que je ne sois pas capable de faire pour mes amis, y compris me rendre complètement ridicule » expliqua-t-elle d’un ton sérieux, bien qu’adoucit, qu’elle accompagna volontiers d’un sourire sincère. Cette rencontre avait été des plus inattendues, mais Thaïs appréciait particulièrement ce genre de moment hors du commun. Cela promettait souvent de bien meilleures choses qu’au départ. « Je crois que n’importe qui aurait vécu cela mal… quand on te retire quelque chose, ça manque et puis sa bouleverse une vie je suis très bien placée pour le savoir. D’autant mieux placée que perso, je suis obligée de bosser comme une tarée en dehors pour payer mon prêt étudiant alors j’évite autant que possible la case hôpital. Je vois très, très bien ce que tu veux dire… et je comprends mieux que tu aies eu besoin de t’en aller car personnellement, j’ai assez mal vécu le regard des autres et leur bêtise navrante moi-même, mais je ne les voyais pas. Je les entendais c’est vrai mais ce n’est pas pareil. Tu peux passer outre un son… quelque chose que tu vois, c’est plus difficile. Ceci dit… je ne suis pas quelqu’un de très rancunier de nature mais je n’ai plus parlé à mes parents depuis « l’incident ». Tu me trouveras sûrement injuste ou mauvaise, mais je ne peux pas. Ils m’ont perdue dès l’instant où ils ont préféré suivre ma sœur dans sa folie plutôt que de m’aider ne serait-ce qu’une seconde. »
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