You're engaged :o (Emrys)

Ce séjour au ski en compagnie des rouges allait être parfait, c’était exactement ce qu’il me fallait. S’éloigner d’harvard, changer d’air, passer du temps avec mes amis…  Nous étions arrivés hier soir et la première soirée s’était bien déroulée, je comptais bien que ça se poursuive ainsi et pouvoir profiter à fond de ce voyage. J’avais l’intention d’aller découvrir un peu les environs. Je passai la porte du salon et je tombai justement sur mon aîné, installé devant le canapé devant le feu qui ronronnait dans la cheminée. Je décidai de reporter à plus tard ma découverte des lieux et je me laissai tomber à côté de lui. « Alors tu n’es pas déjà parti dévaler les pistes ? »

Ce séjour ; une pure idée, j'en remerciais Wyatt et Jasper ainsi que leur vice-président parce que c'était une perfection cette idée là. Je me faisais une joie de prendre l'air meme si le moral remontait depuis que j'avais fait ma demande à la belle Eliah pourtant je devais avouer qu'en quelques jours, ça retombait déjà. Oui, j'avais d'abord eu une grande joie, une certitude de mon choix par rapport à elle mais avec toutes les paroles de mes amis et mes réflexions trop grandes, ainsi que ces quelques moments déjà passés avec Charlie ici avec qui je partageais ma chambre -pas seuls hein-, j'avouais que étrangement je doutais mais qui ne douterais pas ! Je n'ai pas de soucis à me faire, j'en suis sur, c'est passager, non ? Je décidais d'aller me prendre un chocolat chaud près de la cheminée, histoire de réfléchir et de profiter du chalet de rêvé que nous avions ; le ski serait pour l'après-midi. Je me posais sur le canapé, regardant tantôt les flammes, tantôt la belle fenêtre du salon. La porte s'ouvrit alors et a peine, avais-je tourné la tete que la personne que je reconnaissais tout de suite comme étant mon frère me dit : « Alors tu n’es pas déjà parti dévaler les pistes ? » Je lui souriais avant de lui répondre, d'une voix simple et joviale : Oh non, je voulais profiter de prendre tranquillement mon chocolat chaud devant la cheminée histoire de ruminer un peu puis j'irais cette après-midi là-bas ... Je pointais du doigt la fenêtre où l'on pouvait clairement voir les décors et puis si on s'approchait bien quelques skieurs déjà sur les pistes. Je remontais direct niveau moral comme à chaque fois que je voyais mon frère puis là, on partageais la chambre alors formidable.

Emrys me répondit qu’il avait l’intention de profiter des pistes cette après midi. Il désigna de la main la fenêtre par laquelle on pouvait voir certains skieurs et snowboardeurs qui s’amusaient déjà dans la poudreuse. Un sourire éclaira mon visage. « Faudra qu’on se fasse une petite descente ensemble alors… A moins que t’aies peur que ton petit frère aille trop vite pour toi ? » demandai-je sur un ton taquin. Je tendis mes jambes et mes bras pour m’étirer. La soirée d’hier avait été excellente mais nous nous étions couchés tard. Chacun s’était réparti dans les chambres et j’étais content de me retrouver avec mon frère, mon colocataire et sa meilleure amie. Etant donné mes relations avec Caly, qui étaient plutôt tendues en ce moment, j’avais choisi de partager ma chambre avec eux. Mais j’avoue que, même si j’étais content d’avoir Em’ avec moi, je trouvais cela étonnant de sa part d’avoir accepté… Il venait de se fiancer après tout, j’aurais pensé qu’il prendrait une chambre avec Eliah. « J’ai pas beaucoup vu la future madame Zacharias hier soir. Faut que tu me racontes ta demande ! » lançai-je alors.

Il avait le sourire et ça me faisait bien plaisir car je savais que d'ici une semaine, ça risquait de retomber par instant, je voulais qu'il profite avant le départ pour Athènes. Il semblait rayonnant en tout cas et ça faisait plaisir. A nouveau, il me taquinait me demandant de faire une descente avec lui sauf si j'avais peur qu'il aille trop vite et je le regardais, les yeux gros, dans le genre très ironique avant de lui dire : Euh ... allo, j'suis pas un papi, moi je gère la patate mon gars, t'peux pas test ! Je rigolais alors à pleine dent, exposant un sourire bright qui ne pouvait qu’être amélioré vu le froid. « J’ai pas beaucoup vu la future madame Zacharias hier soir. Faut que tu me racontes ta demande ! » Je serrais les dents, c'était si compliqué. Au départ, on était pas ensemble dans la chambre pour pas être cataloguer mais honnêtement, je savais que c'était aussi parce que je me sentais perdu, trop perdu. Je regardais mon frère, perdant mon sourire, lui disant alors : Oh elle devait être avec des camarades, on s'est pas plus vu que ça non plus mais en plus, on partage pas la meme chambre ... Je souriais timidement et assez faussement avant de reprendre : Tu sais ... j'ai couru après elle dans l'aéroport et je lui ai dit que j'voulais pas qu'elle parte alors qu'on est en froid, que j'étais bien avec elle et je lui ai demandé ... c'est un peu cliché je crois ... Je grimaçais montrant que clairement ça n'allait pas.

Je me mis à rigoler suite à la réponse de mon frangin après que je l’ai taquiné. Il se mit à rire avec moi. Mais l’hilarité lui passa aussitôt, dès que j’abordais le sujet Eliah. Ca n’annonçait rien de bon… J’avais commencé à parler de sa fiancée comme ça, simplement parce que cela m’intriguait : aux dernières nouvelles, Emrys m’avait confié qu’Eliah et lui s’étaient séparés et peu de temps après il m’avait appris par sms leurs fiançailles d’où mon envie d’en savoir plus. « Tu préférais partager ta chambre avec ton petit frère chéri ? » demandai-je avec un petit sourire. J’avais accepté sans trop hésiter de partager la chambre avec mon frère et avec Charlie et Ace, deux de mes amis de la DH, évitant ainsi la confrontation et les disputes avec Caly, ma petite amie. Mais Emrys venait de se fiancer, pour lui tout était censé aller bien avec Eliah. Il me raconta ensuite sa demande comme je l'avais réclamé, mais malgré tout je sentais bien que quelque chose clochait : au ton de sa voix, au regard, au manque d’enthousiasme qu’il montrait… « Je savais pas que tu étais romantique comme ça frangin ! » me moquai-je gentiment en riant. Puis, voyant bien que ça n’allait pas, je repris la parole avec plus de sérieux : « Qu’est-ce qui se passe ? Tu flippes un peu ? »

Oui, je ne voulais pas lui mentir en faisant l'homme aux anges alors que ce n'était clairement pas le cas. Bien sur, il le remarquait mais avant meme mon ironie immense, il voyait des choses qui clochaient lui aussi : « Tu préférais partager ta chambre avec ton petit frère chéri ? » Je souriais bêtement, jouant le jeu pour ne pas trop montrer que je réfléchissais à comment justifier ce choix de chambre puis je lui répondais : Oui, j'avais envie plutôt que de jouer les couples gnagnan, on voulait pas ! Je sortais donc l'excuse à deux balles mais ma réplique suivante le mit sur la voix, il sentait mon mal être, le fait que je ne me sentais pas forcément bien et me demanda après avoir jouer les ironiques en parlant de mon romantise, je lui tirais la langue tandis qu'il me demandait « Qu’est-ce qui se passe ? Tu flippes un peu ? » Bizarrement, je beugais directement ne sachant comme exprimer la chose, ne sachant comment lui dire surtout qu'il s'appréciait tous les deux donc je pouvais pas trop me confier, je voulais pas le décevoir alors je me contentais de soupirer en disant : Non, j'suis pas stréssé, c'est la fatigue ... Oh le gros menteur, Emrys !

Emrys essayait de jouer les décontractés, je le voyais bien. Il prenait chacune de mes réflexions à la rigolade mais je le sentais tendu. Je ne pus m’empêcher de lui demander ce qu’il se passait et si il ne flippait pas un peu, ce qui par ailleurs ne m’aurait pas surpris. Même en étant complètement fou amoureux, le mariage avait cette connotation définitive d’engagement longue durée qui avait de quoi faire froid dans le dos à n’importe qui. Il me répondit alors que ce n’était pas le stress mais la fatigue. J’attrapai un coussin qui se trouvait sur le canapé à côté de nous et lui envoyai à la figure : « Pas de bobard avec moi frangin… » fis-je en souriant. Puis je repris plus sérieusement : « Tu sais, j’vais pas te sermonner si tu doutes ou si tu as peur… C’est normal. Puis tu m’as vu moi avec Caly ? Je suis loin d’être un exemple alors je vais certainement pas te donner des leçons… » J’étais en effet en très mauvaise posture pour jouer les conseillers étant donné que mon propre couple battait de l’aile. Mais au moins, je voulais qu’il sache que j’étais là, qu’il pouvait tout me dire. « Raconte-moi. »

J'essayais de ne rien montrer mais je savais pertinemment que mon frère allait le voir et ne pas apprécier si je ne me confiais pas. Évidemment, il se mit à m'observer comme pour me montrer qu'il n'était pas dupe et je me touchais le menton, le grattant, prouvant ma perplexité tandis qu'il me jetait un coussin en me demandant de cesser mes bobard. J'eus un instant de réflexion alors que je grimaçais déjà de honte. Je ne rétorquais rien tout de suite et surtout je ne jouais pas plus ne voulant pas pousser en faisant croire que j'allais parfaitement bien jusqu'au bout sachant qu'il m'en voudrait : « Tu sais, j’vais pas te sermonner si tu doutes ou si tu as peur… C’est normal. Puis tu m’as vu moi avec Caly ? Je suis loin d’être un exemple alors je vais certainement pas te donner des leçons… » avait-il dit plus sérieusement. Je souriais gentiement alors qu'il me demandait déjà son regard prévenant en place pour me dire de lui raconter tout. Je regardais mes mains, les tortillant comme si elle me donnerait toutes les réponses ou bien simplement le prompteur et mon texte à dire et je soupirais avant de débuter : Je doute ... je me rend compte avec ce gros engagement que j'ai surement fait une erreur ! personne ne doute qu'on peut etre ensemble, juste de cette folie .. Je soupirais encore une fois, tirant la gueule avant de reprendre; sauf que moi, j'ai toutes les raisons de penser que elle et moi c'était une erreur mais je veux pas la blesser ... enfin a vrai dire, j'suis perdu !

Après un moment d’hésitation, Emrys finit par cracher le morceau : il doutait. Il m’étonna même parce qu’il se demandait si il n’avait pas fait une erreur, carrément. « Emrys c’est normal que tu flippes un peu, mais si c’est au point de douter de tes sentiments… » Je marquais une pause. A vrai dire, j’adorais Eliah. Au début non, mais maintenant que j’avais appris à la connaître je trouvais que c’était une femme formidable et je pouvais pas rêver mieux comme belle sœur. Mais voilà, si pour Em’ ce n’était pas la bonne, si il n’était pas cent pour cent heureux avec elle, il fallait peut être mieux qu’il arrête. « Tu devrais lui parler. Tu sais c’est plus facile d’annuler des fiançailles plutôt que de devoir divorcer quelques mois après votre mariage… » J’essayais de me montrer habile dans mes conseils, sans trop juger parce que c’était facile à dire pour moi, alors que mon propre couple battait de l’aile et que l’on stagnait Caly et moi, j’étais incapable de prendre la moindre décision… Finalement, on se ressemblait pas mal Emrys et moi. « On est pas frères pour rien. » soupirai-je alors.

Il me regardait tellement simplement ; je l'admirais réellement de pouvoir me soutenir comme ça et il me confirma ce que je pensais c'était pas du flippe si je doutais a ce point là. Il avait dit ça d'une voix étrange, mais je trouvais ça normal ça pouvait que choquer. Il tentait de se forcer à pas me juger j'en étais certain et je souriais à cette pensée tandis qu'il me conseillait à nouveau, cherchant quelque peu ses mots : « Tu devrais lui parler. Tu sais c’est plus facile d’annuler des fiançailles plutôt que de devoir divorcer quelques mois après votre mariage… » J’acquiesçais simplement, soupirant de lassitude. Il semblait en pleine réflexion à chaque instant et je compris que ce n'était pas de la grande réflexion mais de l'évidence quand il me dit en soupirant qu'on était pas des frères pour rien, je riais mais jaune parce que je voulais pas le voir dans cette situation moi honnêtement. Je ne savais pas quoi répondre car c'était comment dire logique que c'était à moi d'annuler, que je devais annuler avant et que ... oh tout est trop compliqué oui. Je reprenais soupirant à mon tour : Oui, j'sais que je le devrais mais je flippe aussi pour ça, en fait, j'suis une tapette mon gars ... Je rigolais, là par contre, c'était drôle et drôlement ridicule aussi. Je reprenais décidément trop dans mes pensées : Et puis lui qui n'arrange rien aussi ... Pensais-je tout haut.