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Qui dit moral en berne, dit beuverie, logique. Tout du moins était-ce la logique purement irlandaise de la jolie Thaïs, portable en main, en train de passer un coup de fil à son cher Léo unique et préféré afin de lui proposer de noyer leurs potentiels chagrins respectifs. Quand bien même le damoiseau allait bien que ce n’était pas une excuse : il viendrait l’accompagner point barre, car telle était leur tradition depuis… un bon moment déjà. A vrai dire, il était certainement l’un des rares étudiants masculins avec lequel elle ne se sentait pas oppressée, scrutée comme un rat de laboratoire uniquement bon à expérimenter des trucs à peine racontables. Certes, Thaïs avait perdu la vue six ans plus tôt, mais avait toujours su tirer avantage de son handicap, ne se comportant jamais comme un « boulet » de bas étage à qui il faut sans arrêt donner la main. Du reste, lui donner la main, ce n’était pas se garantir de la récupérer après usage… sait-on jamais, des accès de cannibalisme peuvent si vite survenir ! Quoi qu’il en soit, en l’espace de quelques minutes à peine, le rendez-vous avait été pris : direction Bukowski Tavern, où l’irlandaise avait fini par prendre ses petites habitudes au fil du temps. Oh elle se moquait bien que l’on y passe du sport à tout va, tant qu’elle pouvait noyer dans l’alcool tout ce qu’il y avait à noyer dans sa vie, elle était preneuse et plutôt deux fois qu’une ! « Fais péter toutes tes plaintes histoire que je sois certaine que ma vie craint pas tant que ça » ironisa-t-elle aussitôt une fois qu’elle eut sentit l’habituelle eau de toilette de Léo, qu’elle avait appris à reconnaître histoire de ne pas claquer deux bises à un parfait inconnu. « Quoi de neuf dans ta vie, mon cher ? »
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