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La poisse. En théorie bien sûr, Thaïs n’était pas contrainte et forcée d’écouter l’une des étudiantes se trouvant en même année qu’elle, mais d’un autre côté, elle ne pouvait plus se leurrer : trois mois après la reprise des cours, ne pas avoir de partenaire, ça craint. La jolie irlandaise avait pourtant organisé des dizaines d’essai avec des étudiants de toutes les années, tentant en parallèle de s’occuper de sa chorégraphie d’examen sans vraiment que cela soit concluant. Comment aurait-il pu en être autrement sans partenaire ? Soit elle trouvait chaque danseur mou du genou, soit ils étaient trop brutaux… en somme, personne ne possédait la grâce et ce sens si juste du rythme qu’elle cherchait en son « partenaire parfait ». A croire qu’elle l’avait définitivement dans l’os et qu’elle s’apprêtait à devoir refaire sa septième année à Harvard si les choses n’évoluaient pas. Pourtant, dans cette salle de danse où aucune musique ne s’échappait, il existait peut-être sa dernière chance, Caleb. Un jeune homme dont sa réputation manifestement le précédait, mais dont la froideur avait fait fuir plus d’une damoiselle s’étant cassé les dents à vouloir devenir sa partenaire… en somme, Thaïs était on ne peut plus partagée. Devait-elle tout faire foirer d’entrée de jeu histoire de ne subir aucune déception d’aucune sorte ou, au contraire, placer l’expression « je fais des efforts et j’en suis fière » sur son front histoire qu’il ne l’envoie pas péter tout de suite… en tout les cas, l’irlandaise n’hésita plus une seconde à pénétrer à l’intérieur de la salle, entendant sans peine les mouvements du jeune homme qui lui semblaient souples et coordonnées si elle en croyait sa façon de se réceptionner sur le sol, se raclant bientôt la gorge histoire de signaler sa présence. Il n’y avait plus qu’à espérer que sa canne d’aveugle ne le pousse pas d’entrée de jeu à la considérer comme un boulet sinon, cela risquait fort d’être problématique… « Hello ! On m’a dit que tu recherchais une partenaire et il se trouve que je suis dans la merde aussi alors ma foi… à la guerre comme à la guerre, je suis venue au moins me renseigner. N’éprouve pas de scrupules à me dire d’entrée que je ne vais pas faire l’affaire, on ira plus vite et ça m’évitera d’avoir les yeux qui pétillent pour rien » lança-t-elle à la volée, ne s’épargnant pas au passage et ce sans pour autant ne pas lui sourire. Ce dernier gardait une large marque de moquerie mais celle-ci n’était pas dirigée vers ce fameux allemand… mais plutôt vers elle.
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