Je crois qu'on nous a oubliés .. [Wyatt & Amy]

Encore une après-midi à réviser, il me restait seulement un an et demi à faire à Harvard avant d'obtenir mon doctorat, je ne voulais donc pas me rater. Je m'étais alors enfermer à la bibliothèque quelques minutes ou plutôt quelques heures je dirais. Bizarrement cet après-midi l'endroit était vraiment vide, il n'y avait presque pas âme qui vive. Je croisais seulement le regard d'un jeune homme, je le connaissais seulement de vu comme d'autres élèves à vrai dire. Je lui souriais timidement avant de me diriger vers la sortie de la bibliothèque. Seul petit problème ? Je n'arrivais pas à ouvrir la porte. En tournant la tête pour regarder autour de moi je n'aperçus personne, on était seuls. C'est quoi le problème ? On nous a enfermés je crois. Je commençais alors à paniquer bêtement, ma timidité n'aide pas dans ce genre de situation. Alors sans hésiter j'essayais d'ouvrir la porte de toutes mes forces, malheureusement ça ne servait vraiment à rien, on est bel et bien enfermés.

Pourquoi est-ce que ce genre de truc ça n'arrive qu'à moi ? À la fille la moins apte à vivre ce genre d'événement. Ok ce n'est pas la fin du monde, mais c'est tout de même assez stressant pour une personne comme moi. J'entendais ensuite la voix du jeune homme porter au loin me demandant s'il y avait un quelconque problème. Je mis quelques temps avant de lui répondre, tentant tant bien que mal d'ouvrir cette saleté de porte. Je n'arrive pas à ouvrir la porte .. dis-je d'une petite voix. Je tentais une dernière fois d'ouvrir cette porte, ce n'est pas possible que ce soit moi qui n'arrive pas à l'ouvrir, je sais que je n'ai pas les muscles d'une grande athlète, mais faut pas exagérer non plus. À quoi bon me battre avec cette porte je n'arriverais pas à l'ouvrir. Je commençais à paniquer bêtement, certes je n'avais pas grand-chose à craindre mais j'étais comme ça et ce n'est pas toujours facile à vivre. Passant ma main dans ma veste je sortais mon téléphone portable et comme par hasard je n'avais plus de batterie. Je crois que le sort s'acharne sur moi. Mes yeux se tournaient vers celui du jeune homme bloqué avec moi. Je crois qu'on est enfermé. Lui dis-je timidement, je pense qu'il s'en doutait maintenant, qu'est-ce qu'on va faire ? Aucun moyen de prévenir qui que ce soit, du moins pour mon cas. Non je crois que je vais pas tenir si ça continue.

Il n'avait pas de réseau, le sort s'acharne vraiment sur nous. Mais lorsqu'il eut l'idée d'utiliser le téléphone de fonction mes craintes s'évaporaient. Combien de chances avons nous pour que le téléphone soit hors-service ? Très peu et pourtant c'était bien le cas. Un petit son apeuré s'échappa de ma bouche, je tapais un peu du pied au sol pour me calmer, jusqu'à ce qu'il me demande si ça va. Mouais pas trop. Oui oui .. ça m'angoisse juste un peu. Un peu beaucoup même. Ce n'était pas le genre de situation dans laquelle j'aimais être. Non je suis plutôt ce genre de fille qui évite le plus possible les problèmes quels qu'ils soient. Mais fallait se mettre en tête qu'on était bien bloqué et que personne ne viendra nous chercher. Puis le jeune homme se mit à se présenter, au moins il réussissait à me mettre un peu plus à l'aise, du moins il ne semblait pas vraiment méchant. Je n'imagine pas la galère si jamais je serais tombée avec un nerveux. Je le regardais sans trop sourire, un peu trop angoissé à l'idée de passer toute une nuit enfermée dans cette bibliothèque. Et moi c'est Amy. dis-je d'une petite voix, toujours aussi intimidé. Je terminais par m'asseoir sur la chaise la plus proche de la porte, frottant mon épaule avec mon autre main. Tu penses qu'on va venir nous chercher avant demain ? Je pense que la réponse est non, cependant j'ai besoin d'être rassurée, donc même un mensonge m'irait totalement. Je restais assise sur ma chaise, le visage un peu fermé et complètement mal à l'aise.

Quand il me fit savoir pour les caméras, j'osais espérer que les gardiens n'étaient pas en train de dormir ou faire tout autres choses, ça me rassurait un minimum, bien qu'on ait tout de même de grandes chances pour passer la nuit ici. Oui ça serait bien qu'il vienne. disais-je en bougeant ma jambe stressée par le fait d'attendre des heures ici. Ça aurait pu être pire je m'en doutais bien, mais je n'y pouvais rien, j'étais comme ça et ce n'est pas demain que je changerais. Il me proposa ensuite de patienter au premier étage, il n'avait pas tort, je me levais donc de ma chaise avec un tout petit sourire sur les creux des lèvres. T'as raison, ce sera déjà plus confortable que ces chaises. Après toutes ces heures passées à la bibliothèque je commençais à en avoir marre d'être assise sur ces chaises pas vraiment confortables par rapport aux canapés et aux poufs du premier étage. Je souriais doucement avant de le suivre, toujours avec mes livres dans les bras et ma veste sur le dos. Je m'installais doucement sur l'un des canapés, mes yeux se tournaient quelques petites secondes vers lui, finalement son visage me disait quelque chose. J'arquais un sourcil avant de reprendre la parole. Je vais peut-être dire une bêtise, mais c'est pas toi le président de la Winthrop House ? Disais-je d'une petite voix, toujours aussi mal à l'aise par la situation, même si le voir si sympathique m'aidait un peu à me sentir mieux malgré la situation actuelle. Oui je crois bien qu'il soit le président des rouges, son visage me dit quelque chose, mais je dois avouer ne pas connaître tous les élèves d'Harvard malgré mon ancienneté parmi ses murs. Je restais assise sur le canapé, en me frottant toujours le bras de la même manière.

Faut dire qu'il n'y a pas foule ce soir. dis-je en souriant doucement, oui je me sentais un peu mieux, du moins il réussissait à me mettre un peu en confiance. Et puis fallait mieux rire qu'en pleurer n'est-ce pas ? Bon j'avoue tout de même avoir encore un peu peur, disons que je ne suis pas la fille la plus courageuse du campus. Visiblement j'avais raison en ce qui concerne son rôle de président des rouges, faut dire que durant les élections on a souvent vus le visage des candidats et le sien ne m'était pas inconnu. Il me demanda ensuite si je faisais partie d'une confrérie, il ne me connaissait pas, ce qui ne me surprenait absolument pas étant donné ma timidité maladive qui m'empêche bien souvent de me lier d'amitié avec qui que ce soit. Oui la Dunster House, mais c'est normal si mon visage ne te dit rien, je suis pas du genre à me montrer, enfin disons que la plupart du temps je suis ici ou chez mon frère. La bibliothèque c'est un peu ma deuxième maison, même si à présent j'allais être bien plus stricte sur mes heures ici, ne voulant pas rester enfermé une seconde fois. Il m'avoua par la suite que ce n'était pas la première fois que la bibliothécaire oubliait quelqu'un ici. Ah oui ? dis-je intrigué. Tu es déjà resté enfermé ici ? je fouinais doucement dans mon sac afin de sortir une barre chocolatée que je n'ai pas mangée de la journée, heureusement d'ailleurs. Je cassais la tablette en deux afin de lui tendre la moitié.