You left your family ♥ Meghan & Amy

Alors comme ça Jax avait recommencé sa vie d'avant moi. A changer de fille régulièrement. Même si je n'acceptais pas ces moeurs là, savoir qu'il n'avait pas rencontré une fille avec qui il entretenait une relation sérieuse me fit du bien. Ça me laisser espérer à des rêves un peu fou. Toutefois, je n'en dis rien à Amy, préférant la jouer très gentille : « Et bien, je ne vais pas dire que c'est mieux qu'il enchaîne les filles. Je lui souhaite de trouver une fille bien et d'être heureux tu sais ». Je fis une petite pause, puis plantant mes yeux dans ceux de mon ex belle-sœur, je lui dis d'une toute petite voix : « J'ai jamais voulu lui faire du mal. Jamais. Je l'aime bien trop pour ça. Vraiment. C'est juste, et j'en ai bien conscience, j'ai été stupide. Mais j'ai paniqué. J'savais pas quoi faire. Alors j'ai fait n'importe quoi, dont des choses qui sont pas facilement pardonnables ».

J'avançais à ses côtés, ne sachant pas vraiment si elle me croyait ou non. J'avais été honnête. Je n'avais pas vraiment voulu faire du tort à Jax. Je voulais juste partir le plus loin et le plus rapidement de Harvard. La nouvelle m'avait tellement retournée la cervelle que j'avais paniqué et j'avais pas réfléchi à la peine que je pouvais causer au autre, trop perdue moi-même. J'enfonçais alors mes mains dans mes poches, et resserrait les pans de ma veste sur moi en sentant le froid de la rue avant de poursuivre : « Je ressens ... Et bien, ça va surement te choquer. Mais je préfère être honnête avec toi et franche. Je ressens de la haine pour lui, enfin pour tu sais. Le gamin. J'ai vraiment très mal vécue ma grossesse ».

Je fis une petite pause dans mes propos, essayant d'organiser mes pensées. Je n'essayais pas vraiment de la faire compatir, ou même de l'amadouer. Je voulais juste être honnête et tout lui dire. C'était la première fois qu'on me demandait calmement ce que je ressentais. Mes parents n'avaient pas prit la peine de le faire. Et depuis mon retour à l'université, mes plus proches amies ne cessaient de me crier dessus sans demander quoi. Je continuais d'une petite voix, lui confiant le trop plein de sentiment que mon cœur contenait. Et la libération me faisait un bien fou. « J'ai jamais voulu d'enfant. Alors évidemment quand ça m'est tombé dessus, j'ai mal réagi. C'était une horreur. Pour moi c'était... ouai, c'est moche à dire, mais un parasite. Je le considère comme ça, un parasite qui m'a bien détruit. Tu sais, je n'étais pas prête. J'ai même pas bien réalisé vraiment tout ce que ça impliquait. Au début, j'voulais juste m'en débarrasser, le plus vite que possible. Dans ma tête depuis le 1er octobre, j'essaye d'oublier. J'veux pas y penser. Je suis revenue ici que pour mes études et pour mes camarades. Enfin, vous tous quoi. Mais pas pour lui ».

Je l'entendis soupirer en me rappelant le prénom du gamin. Oui je savais. Saty, puis Jax me l'avais dit. Mais pour moi, non, il n'avait pas de nom. Je ne relevais même pas. J'aurais préféré qu'on parle d'autre chose en fait. J'avais vidé mon sac, et ça m'avait fait un bien fou. Maintenant, une personne était au courant de ce que je pensais et m'avais écouté. Elle ne m'avait peut-être pas comprise et cautionnait encore moins mes actes, mais au moins elle savait à présent. Elle parla un long moment dévoilant également ce qu'elle avait sur le coeur. Alors comme ça, au final, sa bonne humeur n'était pas réelle. Elle m'en voulait quand même. Et elle m'avoua même à demi mot qu'elle ne voulait plus me revoir avec Jax.

« Vous ne m'auriez, certes, pas jugé, mais vous n'auriez pas accepté mon choix » déclarais-je d'une petite voix. « En fait, je suis rentrée chez moi pour avorter. Mais mes parents n'ont pas voulu. Fin' Bref. Je sais très bien que Jax n'aurait pas accepté ». Même s'il m'avait dit le contraire lorsque je l'avais croisé dans le couloir, je savais très bien qu'il aimait bien trop les gosses pour me laisser faire une telle chose. Et puis en plus, son enfant. Non, décidément, j'en étais persuadée qu'il aurait tout fait pour m'en empêcher. Et puis Amy aussi. Rien que ce qu'elle disait à l'instant. 'J'aurais fini par l'aimer'. Oui il m'aurait soutenu, mais pour que je le garde et que je m'en occupe. Ce que je ne voulais pas faire. Au final, personne ne me comprenait. Était-ce si étrange qu'une femme ne veuille pas d'enfant ?

« Non je ne veux pas le voir » répondis-je d'une voix catégorique. « Je l'ai suffisamment vu, et sentit aussi pendant les quelques mois où il s'est invité » continuais-je en grimaçant et regardant mon ventre d'un œil accusateur. « Pour ce qui est de faire une bonne mère... Je ne suis pas vraiment d'accord avec toi. Mais il t'a toi, et je suis persuadée que tu seras une bien meilleure figure maternelle que je pourrais l'être ».

Je la vis froncer les yeux. Elle n'était pas d'accord avec moi, en même temps c'était évident. Vu comment je parlais du petit, qu'elle semblait aimer de tout son cœur. Elle haussa un peu le ton, sans pour autant me crier dessus. Amy n'était pas comme ça. Elle n'était pas ce genre de fille qui démarrait au quart de tour pour crier sur les gens. Elle était calme et prenait énormément sur elle même. Tellement agacée par ses propos, je ne la vis pas poser le pied sur la route. Moi qui pensais trouver du réconfort auprès d'elle, et bien j'avais tort. Elle aussi n'en avait rien à faire. Seul Peter comptait. Elle m'accusait de lâche, et ça me fit mal au cœur. Après tout ce que j'avais enduré ? Comment pouvait-elle dire ça ?

« Mais je ne veux pas changer d'avis, c'est ça que tu comprends pas ! » répliquais-je d'un ton exaspérée en levant les yeux au ciel. « Et je ne suis pas d'accord » continuais-je en croisant les bras sur ma poitrine comme un enfant qui était prêt à bouder. J'avais l'impression de répéter toujours les mêmes choses. Non je n'aime pas le gamin. Non je ne veux pas le voir. Oui je le hais de tout mon coeur. Non, c'est bien mieux pour lui et pour moi comme ça. Soupirant, je lui dis encore : « Non, il n'a pas besoin de sa mère. Et toutes ces mères qui meurent en couches ? Dis-moi, les enfants ils vivent sans, et s'en tirent pas plus mal dans la vie ! » M'énervant de plus en plus en apercevant la déception de sa voix, j'haussais la voix, ne regardant que mon ex belle-soeur, et pas cette voiture qui s'approchait de plus en plus à toute vitesse. J'avais envie de pleurer. C'était la troisième personne qui était prête à me tourner le dos. Alors qu'au début elle ne m'était pas hostile. Je ne comprenais plus rien.

D'un ton catégorique, Amy me dit qu'elle ne me laisserait pas approcher Jax de trop près. En même temps ce n'était, pour le moment, pas mon intention. A moins de trouver une solution pour le voir lui sans le gamin. Et puis j'aurai d'abord dû arriver à le convaincre de me revoir. Il me détestait. Je voyais sa tristesse transparaître sur son visage. Une larme coula sur sa joue, et ça me brisa le cœur. Je ne voulais pas lui faire de la peine. Je l'appréciais tellement mon ex belle-sœur. Et se quitter en de mauvais terme me fit un mal de chien. Je la regardais s'éloigner de moi, sans pouvoir esquisser le moindre geste pour la retenir tant mon ventre était noué. Je remarquais la voiture en même temps qu'elle. Mais c'était trop tard. Dans un crissement de pneu, je la vis faire un vol plané. La bouche ouverte sous le choc je laissais un long cri s'échapper de ma gorge. Je courus alors vers elle : « Amy, Amy répond !! Regarde-moi !! Amyyyyyyyyy !!! » Je relevais la tête, le visage brouillait de larme, qu'elle ne me réponde pas. Je sortis mon téléphone de ma poche et composez le numéro des ambulances. Après avoir donner l'alerte tant bien que mal d'une voix tremblante, je pris la main d'Amy dans la mienne et la pressait avec force : « Oh nan, Amy, pitié, accroche toi. Ils arrivent d'accord !! »