GRACE&ALEXYS † shopping and little more!

Grace était quelqu’un que j’appréciais vraiment et des filles comme elles, j’en connaissais peu. Jeno avait vraiment trouvé la perle rare et pour la première fois depuis… Toujours, je sentais qu’il était prêt à faire un effort pour Grace. Ces derniers temps, il avait fait que des conneries comme… Sortir avec Skylar. Non mais sérieusement, qui voudrait sortir avec une fille comme ça ? Il devait vraiment être désespéré à l’époque. Cette fois-ci, je savais qu’il allait assurer, il avait d’ailleurs intérêt s’il ne voulait pas la perdre. « Mais tu sais, je veux prendre mon temps quand même. Je sors d'une tumeur, d'une relation avec Konrad, mon frère est mort dans l'attentat, ton frère vient de revenir, il a subi un renvoi horrible et puis j'ai cru comprendre que l'ambiance chez vous à Toronto c'est pas génial. » L’ambiance à Toronto ? Elle était géniale l’ambiance non ? Ouais bon d’accord, plus jamais je remettrais les pieds là-bas après ce qu’il s’était passé. D’abord j’apprenais que ma mère avait un nouveau mec par mon frère après, j’apprenais qu’elle était fiancé et ensuite, je rencontrais cet horrible personnage. A chaque fois que je le voyais, à chaque fois qu’il se permettait de dire quelque chose à mon frère, je partais au quart de tour et je n’avais qu’une envie, lui démonter sa bonne tête d’avocat ou je ne sais quoi. L’ambiance à Toronto était merdique ! Grace avait totalement raison. « C’est vrai qu’on ne peut pas dire que ce soit vraiment la joie pour nous tous en ce moment. » Soupirais-je désespérément avant d’écouter la fin de son récit. « Et tu sais aussi bien que moi, que ton frère ce n'est pas quelqu'un qu'il faut brusquer, sinon il se braque et c'est fini et c'est vraiment la dernière personne que j'ai envie de perdre. » Pour brusquer Jeno, c’est clair qu’il en fallait peu mais Grace était très différente et je savais qu’elle était la dernière personne qu’il souhaitait perdre également. « Tu ne le perdras pas. Ouais après tout, vous êtes fait pour être ensemble tous les deux. Mais c’est vrai qu’il faut y aller plutôt doucement… » Grace sortit de la cabine d’essayage et je la suivais à l’extérieur tout en écoutant son choix final. « Du coup, je prend les dessous, car normalement ton frère devrait les voir alors s'ils lui plaisent peut-être qu'il voudra bien me les arracher. » Je me mis à rire suite à ses propos. Elle était géniale Grace, il n’y avait pas d’autre mot ! « Si un jour tu trouves des dessous qu’il déchire pas, tu me téléphones ! » Surtout si c’est sa meilleure amie qui les portent j’ai envie de dire.

C'était fou comment tu pouvais aussi bien t'entendre avec le fils Carpenter, que la fille Carpenter et c'était vraiment génial mais ce qui l'était moins, c'était que vu vos situations familiales à chacun, vous étiez sûr de ne jamais rencontrer la famille de l'autre. Entre toi avec une mère à l'hôpital psychiatrique, un père dont tu n'as des nouvelles qu'une fois ou deux fois par an. Noël et ton anniversaire quoi. Et du côté de Jeno ce n'était pas la joie non plus. Mais hors de question de déprimés à cause de ça, valait mieux être heureux ensemble enfin c'est ce que tu te disais. «  Une chose est sûre c'est que les repas de famille ne seront pas durs à organiser entre la situation familiale de ton frère et la mienne avec une mère en hôpital psychiatrique et un père on ne sait où.  » Tu rigolais. D'un côté valait mieux en rire qu'en pleurait, sinon tu passerais ta vie à faire ça. Mais tu n'arrivais tout de même pas à cacher que le manque d'amour parentale et la mort de ton frère était tes deux plus grandes faiblesses. Si les gens voulaient te faire du mal fallait tacler la dedans et c'était le but assurer. Enfin bref. Tu souriais aux paroles d'Alexys en levant les yeux aux ciel. «  Mais il va se calmer quand même sinon moi j'achète des dessous chez monoprix à cinq euros comme ça rien à faire parce que ton frère me coûte en string.  » Tu riais de plus bel alors que la vendeuse me regardait d'un air choqué. «  Bah quoi ? Il l'arrache, il l'arrache pas de ma faute si c'est une bête au lit.  » Tu lui faisais un petit sourire avant de partir de la boutique une fois tes achats réglés. Attendant Alexys tu t'apprêtais à lui proposer de faire une autre boutique mais une boutique de vêtements maintenant ou d'aller manger une glace. La voyant sortir, tu sautais de manière figurée sur elle. «  Tu veux qu'on continue ou on va manger une glace et boire un coup tout de suite ?  » Quoique vu le temps ça serait plutôt une crêpe ou une gauffre pour toi.

Il est vrai que j’avais toujours considéré Grace comme faisant partie de ma famille, comme Konrad, Danny ou encore même Briony ou Matthéo… Tout était tellement différent depuis la mort de mon père. Je n’ai jamais été très proche de lui, il n’était que très peu à la maison et, j’étais loin de m’imaginer que les choses allaient prendre cette tournure suite à son décès. Depuis 2012, je n’allais toujours pas réussi à intégrer Septembre pourtant, elle était véritablement de ma famille puisqu’on avait le même père. La Mather House était ma famille, Septembre, c’était une autre histoire et j’espérais pourtant qu’avec le temps, j’arriverais à m’y faire puisqu’elle était en partie tout ce qui me restait. Mon père était décédé et ma mère… Ma mère s’était remariée et était désormais aveuglée par ce cher Ted, ce connard de première que personne ne pouvait blairer. Beaucoup affirmait que je lui ressemblais pourtant, je n’arrivais à comprendre ses choix. « C’est peut-être mieux comme ça. » Déclarais-je sans grande conviction. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, aucune de nous n’était convaincue par ses propos et pourtant, on n’avait pas vraiment le choix, il fallait vivre avec. Nous étions désormais à la caisse et je dois dire que Grace me faisait vraiment rire. La vendeuse par contre, elle n’avait pas l’air du même avis que moi. Elle encaissait ses articles en la dévisageant comme si elle venait d’une autre planète pourtant, elle devait être habituée à ce genre de conversation ici non ? « Vous en faites une tête, votre vie sexuelle est aussi ennuyeuse que ça ? » Soupirais-je d’un air déconcertée avant de lever les yeux au ciel et de suivre Grace jusqu’à la sortie. Je réfléchis à sa proposition et finis par lui répondre : « Je mangerais bien un bon muffin avant de continuer. » Un large sourire se dessina sur mes lèvres alors que j’attrapais son bras pour l’entraîner dans un café où ils vendaient toute sorte de chose. Les muffins, ma plus grande faiblesse… Malheureusement, on va devoir faire une centaine de boutiques après être passées par là, histoire d’éliminer tout ce qu’on a pu consommer. Après je dis ça, je dis rien parce que je suis du genre à manger n’importe quoi et ne pas grossir d’un gramme.

Fini de parler des choses qui pouvait faire déprimer. D'ailleurs avec Jeno tu ne parlais quasiment pas voir jamais de ta famille et inversement pour lui. Mais c'est vrai qu'un jour t'aimerais bien de rencontrer la mère de ton meilleur ami qui est aussi ton mec à l'heure d'aujourd'hui. Il est vrai que tu aimerais beaucoup voir une maman qui s'occupe de toi enfin de son fils et non pas le contraire. Tu t'es toujours occupés de ta mère donc tu ne connaissais pas vraiment le contraire enfin bref. Vous sortiez du magasin après avoir parler de ta vie sexuelle et du fait que la vendeuse soit coincée du cul à la vendeuse évidemment. Alexys acceptait ensuite ta proposition pour un muffin. Te dirigeant avec elle vers le bar servant tout à un tas de trucs. Tu t'asseyais doucement, sur un siège bien douillet situé à l'intérieur du bar. Regardant Alexys qui prenait place devant toi. Une serveuse arrivait pour prendre votre commande. «  Pour moi ça sera une gaufre chocolat chantilly, avec plein de chantilly et un chocolat viennois.  » Tu souriais, tournant ton regard vers Alexys. «  Tu prends quoi à pars un camion de muffins ?  » Tu riais doucement. «  Noté, un camion de muffin réellement.  » La serveuse riait avec toi mais elle ne semblait pas bien comprendre si elle devait le faire ou non. Nouvelle ça se sent.

Après être passées par la case sous-vêtements, nous décidions de nous accorder une pause avant de reprendre notre shopping. Oui, je choisissais toujours les muffins aux magasins parce que ça, c’était réel. La meilleure chose qui puisse exister sur terre ! Nous nous dirigions donc vers le bar et nous prenions place à une table. Je m’assis en face de mon amie et consultais la carte bien que je savais exactement ce que je voulais. La serveuse arriva quelques minutes plus tard et je laissais Grace commandait. Gourmande ? Non pas du tout… Mhmh. « Ouais, notez bien ! Je veux le plus gros camion de muffins qui puisse exister. » Ajoutais-je avec le peu de sérieux qui me restait. On est folle, ça c’est clair ! « Et avec ça je vais prendre… Un café ! Un café au lait avec un sucre. N’en mettez pas deux hein ! » Repris-je en fixant la demoiselle comme si c’était la chose la plus importante au monde. Dans le genre exigence, j’étais pas mal dans mon genre. Je ne pus garder mon sérieux plus longtemps et me mis à rire à mon tour alors que la serveuse s’éloignait de nous le sourire aux lèvres. « Elle a l’air plutôt cool la nouvelle. » Ajoutais-je en haussant les épaules. C’est vrai, personne n’arrivait à nous comprendre mais je trouve qu’elle s’en était plutôt bien tirée pour une première.

Si pour certains après un ou deux magasins c'était retour à la case maison, pour vous ce n'était pas le cas. C'était juste pause goûter avant le plus gros de votre journée. C'est donc pourquoi vous vous étiez réfugiées dans un café très sympa qui faisait des petites pâtisseries délicieuses en prime. Commandant donc ce que vous vouliez, vous en profitez pour faire un peu chier la serveuse, histoire de la tester vu qu'elle était toute nouvelle dans la boutique. Lorsque la petite blonde fût partie, Alexys t'en parlait. Tu haussais les épaules. «  Un peu cruche à mon goût.  » Tu riais doucement, avant de décider d'attaquer un sujet sérieux. «  Alors Toronto ? C'était autant l'horreur ? Ton frère m'en a parler quelques peu mais tu le connais moins il peut m'en dire pour m’inquiéter ou m'interpeller plus il le fait. Mais par contre si moi je ne lui dis pas un truc pour ne pas l’inquiéter il en fait tout un plat.  » Tu esquissais un petit sourire, parce qu'Alexys semblait d'accord avec toi. La brunette savait qu'elle pouvait tout te dire et que tu pouvais comprendre un bon nombre de choses. D'un côté si entre amie vous ne pouviez plus vous aider et vous écouter qui le fera ? Personne. Et puis, cette petite après-midi entre filles et vraiment un moment parfait pour parler de choses délicates.

Ce que j’aimais chez Grace ? A peu près tout. C’est vrai, elle était cool, elle se prenait pas la tête et pour finir, c’était une très bonne amie. J’ai jamais vraiment apprécié les petites-amies de Jeno, certaines l’avaient fait souffrir et d’autres étaient tellement connes ou inintéressantes qu’il préférait qu’on ait jamais entendu parler d’elles. Bref, ça n’a jamais collé alors qu’avec Grace… J’avais confiance en elle. Je savais qu’elle tenait à mon frère et qu’il tenait à elle-même s’il lui arrivait de faire des conneries de temps à autre –comme lui poser un lapin le jour de nouvel an- mais, jamais il ne la blesserait directement parce qu’elle était importante à ses yeux et jamais je l’avais vu réagir de cette manière avec les autres filles qu’il avait pu fréquenter. Elle avait du caractère, c’était une mather, elle était bien foutue et elle n’était pas du genre à prendre la tête pour n’importe quoi. Ouais, c’était la femme parfaite pour Jeno et la belle-sœur idéale ! « Ce type, c’est un connard de première si tu le voyais ! Je crois qu’il a essayé de remplacer mon père mais tu connais Jeno, il n’est pas du genre à se laisser faire du coup, c’est partie en couilles. Il lui a dit de ne plus remettre les pieds chez lui hormis pour Thanksgiving et pour son anniversaire. Autant dire que j’vais pas voir ma mère avant un bon bout de temps… » Je soupirais désespérément. C’était rare qu’on parle de Toronto avec Jeno parce qu’au fond, ça nous faisait chier à tous les deux de plus voir m’man sauf qu’elle avait choisi… Elle l’avait choisi lui au lieu de ses propres enfants. C’était vraiment dégueulasse !

Alexys c'était une douceur qui renfermé du piquant. La jeune femme était adorable, elle ferait tout pour ses amis et sa famille sauf qu'il ne fallait vraiment pas la chercher ou la provoquer. Sinon, elle partait au quart de tour et c'était un vrai volcan en éruption. C'est d'ailleurs pour ça que tu l'aimais tant. Elle était comme toi et c'est la seule amie pour qui tu ne te souciais jamais réellement, car elle est tellement forte qu'elle sait se sortir de n'importe quelle situation. Par moment, tu l'admires même. C'est vraiment la belle-sœur parfaite. Bon, encore faudrait-il que Jeno te demande en mariage et surtout que tu acceptes. Quoique je crois que tu dirais non pour te marié avec Jeno. Car faudrait inviter la famille, les amis, et puis faudrait que tu ressembles à une meringue devant tout le monde. Tu n'étais pas sûre de vouloir supporter cela. Posant un doux regard sur Alexys, tu l'écoutais. «  Ne t'en fais pas. Ma mamie serait heureuse de vous accueillir tous les deux en Argentine et puis si ça se fait et que ça dure avec ton frère. Faudra que je le présente à ma mamie quand même.  » Tu riais doucement. «  Quant à ta mère, quand elle se rendra compte que cela la rend malheureuse de ne plus voir ses enfants, elle reviendra.  » Tu lui souriais, car tu en étais sûre. Une mère devait être malheureuse d'être séparer de ses enfants enfin c'est ce que tu pensais. « Et puis, je sais ce que tu ressens. Je n'ai pas été capable de retourner voir ma mère depuis la mort de mon frère, elle ne sait rien pour ma tumeur, pour Jeno, pour Konrad, pour ma vie.  » Tu baissais la tête honteuse. «  Toutes les semaines l'hôpital m'envoie un sms comme quoi ma mère me réclame mais j'ai pas la force, je ne peux pas y aller. Je ne peux pas tout lui raconter et puis depuis un certain temps, elle a vraiment du mal à dissocier sa schizophrénie quand elle a de la visite et ça me fait peur.  » Tu n'osais plus regarder Alexys, tellement tu avais honte.

Grace avait été l'une de mes premières rencontres lorsque je suis arrivée ici et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'avais entendu que du bien à son propos avant même de la rencontrer en personne. Jeno était difficile à cerner, c'était surement de famille et pourtant, Grace avait réussi à le connaître mieux que personnes en l'espace de quelques semaines seulement. Aujourd'hui, ils étaient passés du statut de meilleurs amis à amants et si au début j'avais peur que cela vire à la catastrophe, j'avais rapidement changé d'avis à leur sujet. Peut-être qu'ils étaient fait l'un pour l'autre après tout en tout cas, mon frère n'avait pas été aussi impliqué dans une relation depuis... des années ! La remarque de mon amie me fit sourire. C'est vrai après tout, peut-être qu'on finirait par être de la même famille toutes les deux, ça serait cool qu'on se présente nos familles respectives un jour. Du moins, sa grand-mère puisque ma mère n'était pas décidée à recevoir qui que ce soit. J'espère qu'elle changera rapidement d'avis parce que cet homme, je risque de ne plus le supporter longtemps et de le faire disparaître prochainement ! En tout cas, ça me ferait super plaisir de rencontrer mamie Saint-James ! Ouais en plus, j'ai jamais été en Argentine ! En fait, je n'avais jamais quitté les Etats-Unis mais bref, passons. J'écoutais Grace avec attention, attendant qu'elle est finie par terminer son récit. Je savais qu'elle avait quelques soucis avec sa mère qui était malade mais, je ne l'avais encore jamais entendu en parler et ça me touchait plus qu'autre chose. J'attrapais sa main pour lui montrer que j'étais là pour elle si elle en avait besoin et d'ailleurs, je ne manquais pas de le lui rappeler : J'imagine que ça doit être difficile pour toi mais tu sais, elle reste ta mère et peut-être que ça lui ferait du bien que tu lui rendes visite. En tout cas, si un jour tu changes d'avis et que tu veux pas y aller toute seule, tu peux compter sur moi.