Averiane ♥ ▬ i need you

Elle est morte. Elle est partie. Pourquoi elle ? Pourquoi ce chauffeur de taxi à pas su regarder droit devant lui. J'ai juste envie de m'arracher les cheveux. J'en peux plus de toutes ses pertes. Ma famille et maintenant Candice. Ça va être qui les prochains ? J'étais contre un arbre, la tête dans les bras, les yeux mouillés mais fermés. J'étais seul dans un coin du cimetière encore habillé par les vêtements noirs de l'enterrement. Sérieux, pourquoi Candice ? Qu'est-ce qu'elle a fait pour mériter ce sort ? C'était la fille la plus gentille du monde et j'savais que j'pouvais tout lui dire. Maintenant elle est partie de ce monde, laissant tous ses proches seuls dont moi. Je me leva, m'appuyant contre l'arbre. Je balaya les larmes de mon visage d'un revers de la main puis parti en direction du campus les mains dans les poches de ma veste noire. Des images de Candice et moi-même apparaissaient dans ma tête au fur et à mesure de mes pas. C'est juste horrible. J'arriva bientôt à Harvard, me dirigeant bien vite vers la Eliot House. Pourquoi ? Parce qu'Ariane y réside et qu'à cet instant c'est elle que j'ai envie de voir et personne d'autre. Pas Briony, ni Holly, juste Ariane. Je pénétra dans la maison, ravalant ma salive à chaque fois qu'une image de Candice arrive dans mon esprit. J'arriva près de la chambre d'Ariane, hésitant tout de fois à frapper sur la porte. Elle a peut-être mieux à faire que de consoler un pauvre winthrop ? Je soupira quelques instants avant de frapper trois fois sur la porte de sa chambre. Est-elle là ?

Depuis l’aurore, l’Eliot House a revêtu son ambiance de deuil, je n’étais pas vraiment proche de Candice, je ne l’appréciais même pas en réalité, pourtant, voir tant de personnes pleurer sa perte me brise le cœur. J’aurai aimé aller à l’enterrement, au moins pour apporter mon soutien à nos amis communs, mais je ne suis pas parvenue à m’y résigner. Entendre des sanglots étouffés, garder la tête droite en voyant Xaver ou même Avery sombrer dans le chagrin de la perte d’un proche m’est trop difficile, alors, je suis restée assise sur mon lit, durant des heures tandis que l’Eliot House n’a jamais été aussi silencieuse. Vêtue d’une petite robe noire appropriée aux circonstances, je joue nerveusement avec mes doigts. J’ai toujours eut une sainte horreur de la mort, une peur effroyable qu’elle ne s’empare de mes proches. Je n’aurai sans nul doute jamais la force de m’en relever si je venais à perdre l’une des personnes que j’affectionne tant. Les minutes s’écoulent, les heures passent, tandis que silencieuse je fixe par la fenêtre le temps maussade de ce mois de novembre. Je sursaute alors qu’un bruit vient briser le silence pesant. Je suis certaine d’avoir entendu quelqu’un frapper contre ma porte. Je déplie mes jambes et les pose au sol avant de me donner la force d’aller ouvrir. Le visage terne, les cheveux impeccablement rejetée en arrière, je fais face à un Avery dont les yeux sont rougis par le chagrin. Son visage est crispé, et je devine que son cœur est en miette, dans le fond de sa poitrine. Le voir aussi triste me déchire littéralement de l’intérieur. Je ne lui donne pas vraiment le temps de rentrer, je l’attire contre moi, et passe mes mains autour de de son cou. Son visage humidifié par les larmes se niche au creux de mon cou. « Je suis là. » Soufflais-je comme ultime aveu, sans avoir la force de m’en éloigner.

La porte s'ouvrit et Ariane apparu dans l'encadrement de cette dernière. Je fixa son visage, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire. Mes émotions doivent surement parler d'elles mêmes. Le temps qu'on consacre à se regarder me parait une éternité, puis elle m'attira contre elle. Je glissa mes mains dans son dos, serrant un peu plus notre étreinte. Sa présence me fait le plus grand bien, j'ai besoin de ça. J'essaya de retenir des larmes, mais certaines se formaient dans mes yeux sans que je puisse le contrôler. Je suis là. Je le sais. Je resta encore quelques minutes dans ses bras avant de m'écarter. J'sentais les larmes rouler le long de ma joue, mais je les essuya rapidement. Je demanda par le regard l'autorisation d'entrer dans sa chambre et pénétra dedans par la suite. La dernière fois que je suis venu ici c'était le jour de notre première engueulade, quand elle m'a annoncé les raisons de notre rapprochement. Puis elle a su me dire les mots pour que j'oublis cette histoire et que notre amitié re brille de milles feux. Elle me prouve encore une fois que c'est une personne de confiance. Je balaya la pièce du regard, redécouvrant chaque coin de la pièce, avant de me tourner vers mon amie. Elle est partie. Elle le sait. Ça se voit à la couleur de sa robe, mais pourtant je ne l'ai pas vu à l'enterrement. Est-ce qu'elle appréciait Candice ? J'en sais rien, mais son visage montre une certaine tristesse. De la compassion ? Ma voix était tremblante et presque inaudible. Je soupira un coup pour reprendre mes esprits en passant ma main sur mon visage pour effacer les dernières traces de larmes de mon visage.

Je suis une éponge. Je capte ses émotions, et je tente de rester forte pour lui mais c’est difficile. J’aimerai pleurer, uniquement de le voir dans un si mauvais état, ou au moins pouvoir faire quelque chose mais je n’en ai pas la possibilité. Je ne peux pas effacer son chagrin, lui faire tout oublier ou quoi que ce soit d’autre. Il y a des choses que l’on ne peut pas acheter et dieu seul sait que j’en aurai abusé sinon. « Elle est partie. » Murmure-t-il tandis qu’il se détache de moi et que des perles salées ruissellent sur son visage. Il les essuie, furtivement, tandis qu’il pénètre dans la chambre. Je referme la porte avant de me retourner vers lui, je me sens tellement mal. Mon cœur se brise en miette de le voir au plus bas. Je m’empare de son bras, et l’entraîne jusqu’au lit où je lui fais signe de m’assoir avant de prendre place à ses côtés. Seuls quelques centimètres séparent nos deux corps, et mon visage plein de compassion le détaille. Je n’ose rien dire, un léger silence s’établie entre nous. Et je passe finalement le bout de mes doigts sur sa joue, où je ramasse une larme qui s’abat sur ses traits délicieux. « Je ne la connaissais pas beaucoup, mais je suis désolée qu’elle soit partie si vite… » Risquais-je d’une voix tremblante et à peine audible. Je me rapproche un peu plus de lui, jusqu’à ce que nos épaules se frôlent. Je passe ma main dans ses cheveux et attire sa tête contre mon épaule. « Si tu veux en parler je suis là. » Soufflais-je tout en caressant du bout des doigts son cou. J’ai besoin de ce contact physique, c’est comme si j’essayais ainsi de lui donner la force de tenir le coup. « Et si tu veux simplement pleurer en silence, alors je suis là aussi. » Ajoutais-je tout en fermant les paupières.

Sans dire un mot, je traversa la pièce pour m'installer sur le lit correctement bordé d'Ariane. Elle fit de même, se posant à quelques centimètres de ma personne. Mon regard se posa sur sa main posé sur le lit, près de la mienne. Je resta silencieux, me préférant pas parler.  Je ne la connaissais pas beaucoup, mais je suis désolée qu’elle soit partie si vite… Pas autant que moi. Elle me manque déjà. Je leva ma regard triste vers elle et me laissa faire quand elle conduit ma tête sur son épaule. Je sentis son parfum toujours aussi délicieux, s'enivrer de mes narines. Je ferma les yeux, profitant de sa présence réconfortante à mes côtés. Mon souffle ralentit au fur et à mesure et même si la tristesse est bel et bien présence, aucune larmes ne montent à la surface. Si tu veux en parler je suis là. Et si tu veux simplement pleurer en silence, alors je suis là aussi. Je ne répondis toujours rien, nous replongeant ainsi dans un nouveau silence. C'est pas un de ces silences qu'on déteste, au contraire j'apprécie celui là. Je m'éloigna peu à peu de son épaule et pris délicatement sa main dans la mienne. Je lui lança un regard remplie de sentiments avant de laisser mon corps tomber sur le matelas mou du lit. Je garda sa main dans la mienne, gardant ainsi un contact physique entre nous. Je regarda la plafond, un regard vide dans les yeux. Je fis une légère pression sur la main d'Ariane pour qu'elle se laisse également tomber à mes côtés. Viens. Je me tourna vers elle, fermant les yeux. J'ai pas envie de dormir, juste essayer de m’évader un petit peu. Le saut en parachute aurait été parfait.

Les sentiments que j’éprouve sont totalement contradictoires. Je suis heureuse qu’il soit là, si près de moi, à quelques centimètres seulement, sur mon lit. Mais en même temps ce bonheur est obscurci par la tristesse qui a élu domicile sur son visage aux traits d’habitude bien moins douloureux. Nous sommes là, deux âmes brisées, pour des raisons bien éloignées et pourtant, nous nous rassurons l’un l’autre. Il s’empare de mes doigts, et joue avec. Nos doigts s’entrelacent, nos mains se frôlent, s’agrippe l’une à l’autre à l’image de ce que j’ai réellement envie de faire. Le serrer contre moi, et ne plus le lâcher. Pourtant je parviens à rester à ma place, ne souhaitant pas le gêner par ma proximité. Il se laisse tomber sur le lit, et mes grands yeux le regardent faire. Etrangement, je me surprends à penser qu’il a sa place ici, dans ma chambre, sur le matelas sur lequel je dors depuis des années. « Viens. » Sa voix brisée m’ensorcelle. Je me laisse à mon tour vaciller contre le matelas, et je le sens bouger à côté de moi, pour se tourner vers moi et me regarder un instant avant de fermer les yeux. Je le scrute, me demandant s’il peut sentir mon regard insistant. Puis, à mon tour, je pivote pour ne plus être sur le dos mais tournée vers lui. Les doigts de la main qu’il n’a pas capturée glissent sur les courbes de sa mâchoire, dessinant son visage délicat. J’effleure à peine sa peau, pourtant cela suffit à me faire frémir. J’aimerai pouvoir trouver la solution pour lui ôter toute douleur, mais rien ne me vient en tête malgré le fait que les idées se bousculent… Finalement, je reste un instant silencieuse, à le contempler et caresser son visage, avant d’oser quelques mots. « Est-ce que tu as envie de faire quelque chose de dingue pour oublier le temps de quelques secondes ? Nager avec des requins ? Voyager dans un pays lointain ? Tout ce que tu pourrais vouloir… Je peux tout t’offrir. » Tentais-je d’une voix douce.

On peut se demander pourquoi je suis venu ici, dans cette chambre, au lieu de voir Holly ou bien même ma grande sœur ou mes cousins. J'peux pas donner de réponse. Sur le coup, ça m'est paru évident de me rendre ici et j'le pense toujours. Ariane a le pouvoir de me calmer que ce soit dans la tristesse ou dans la colère. Et honnêtement, j'me voyais pas non plus rentrer dans ma chambre de la winthrop house. Je regarda la jeune Eliot se coucher sur le lit avec délicatesse, avant de fermer mes yeux encore mouillés par mes précédentes larmes. A peine quelques secondes après, je sentis les doigts de la jeune femme sur mon visage. Je la laissa faire, sentant son changement de position sur le matelas. Elle doit être dans la même position, à me regarder. Je serra un plus plus sa main dans la sienne écoutant ses paroles. Est-ce que tu as envie de faire quelque chose de dingue pour oublier le temps de quelques secondes ? Nager avec des requins ? Voyager dans un pays lointain ? Tout ce que tu pourrais vouloir… Je peux tout t’offrir. Nager avec les requins ? C'est une idée originale tiens. Sa remarque m'arracha un léger sourire. Je rouvris les yeux péniblement, vérifiant mon hypothèse. Elle est effectivement en face de moi, entrain de me fixer avec ses yeux d'un vert magnifique. Même si son attention est bonne, elle ne peut pas me ramener toutes les personnes qui comptent pour moi et qui sont partis trop tôt. Cette idée me serra le cœur. Je ne pourrais plus jamais les voir, ni les toucher, ni même leur parler. Refaire du spiritisme ? Mauvaise idée. Je regarda nos mains entrelacer du coin de l’œil avant de dire dans un souffle. J'imagine que refaire une course automobile maintenant est une mauvaise idée. Le souvenir de cette soirée me revint en tête, notamment le moment où nous étions blottis l'un contre l'autre. Je me rapprocha instinctivement de son visage, posant presque nos front l'un contre l'autre. Je plongea dans son regard, me perdant dedans. Je longea son visage avec mes yeux, m’arrêtant longuement sur ses lèvres. La dernière fois que j'y ai goutté c'était le soir d'Halloween et j'ai toujours cette folle envie de mes re capturer entre les miennes. Je soupira longuement fixant sa bouche puis ses yeux avant de chuchoter doucement. Se serait une erreur..

Il y a toujours eut une ambiguïté dans notre relation. Nous sommes amis. Nous le clamons haut et fort à qui veut l’entendre et plus encore dernièrement à sa petite amie. Mais en réalité, j’ai l’intime conviction qu’il y a toujours eut plus que cela. Cette adrénaline qui parcourt l’ensemble de mon corps lorsque nos doigts s’emmêlent, lorsque nous nous regardons allongés tous deux sur mon lit. Je me sens connectée à lui, comme s’il existait entre nous un fil invisible par lequel se propagent d’intenses émotions. C’est par ce même fil que je perçois à cet instant précis toute la douleur qui le ronge, qui le mine, au plus profond de lui. A l’état brut, cette douleur encore vive qui menace de tout détruire au creux de sa poitrine. J’aimerai pouvoir faire autre chose que de comprendre. L’arrêter, la supprimer. Lui redonner le sourire. Il semble porter de l’intérêt à mes propositions, je peux même discerner un demi-sourire sur son charmant visage. Mon cœur s’emballe. C’est une petite victoire que je savoure pleinement. Il relève la tête et nos regards se croisent, d’abord timidement, je détourne légèrement les yeux et finalement j’affronte son regard océan. Ses immenses yeux déstabilisants, je m’y laisse voguer quelques secondes, contemplant la couleur particulière de son iris. Un bleu profond, attirant. « J'imagine que refaire une course automobile maintenant est une mauvaise idée. » Dit-il en réduisant l’espace entre nos deux visages. Il me trouble et pourtant j’essaie d’en faire abstraction. Nos fronts se frôlent, sa respiration lente est une mélodie qui parvient jusqu’à mes oreilles. Et son souffle réchauffe ma peau. Ses yeux dévalent les courbes de mon visage et s’arrêtent sur mes lèvres légèrement glossées. « Ce serait une erreur… » Je ne saurai dire s’il parle toujours de la course automobile ou bien si il évoque un autre de nos souvenirs… Celui qui à cet instant précis ressurgit dans ma mémoire. La saveur de ses baisers m’envahit, telle une vague d’émotion impossible à retenir. Mon ventre se tord, j’ai cette envie de succomber à nouveau, pourtant je sais que ce n’est pas la chose à faire. Avery n’est plus vraiment lui-même, le chagrin obscurcit sûrement sa vision des choses et Ace est aux dernières nouvelles toujours en vie elle. Il me faut une force incroyable pour ne pas céder à mes pulsions, pour détourner légèrement le visage. Je ne veux pas qu’Avery regrette d’être venu chercher du réconfort à mes côtés. Si je fuis son regard, je ne lâche pour autant pas sa main, comme si c’était une nécessité vitale d’être connectée à lui. « Et en bonne amie, je suis censée t’empêcher de faire des erreurs… » Répondis-je sans vraiment cerner le sujet à mon tour. Mon corps rêve de se blottir contre le sien, mais je lutte contre cette envie. « Alors on essaie autre chose que la course automobile ? » Demandais-je sans oser le regarder.

Et en bonne amie, je suis censée t’empêcher de faire des erreurs… Et ouais.. Après tout dépend de ce qu'on qualifie d'erreurs. Question de point de vue. Les choses ont changés. Les choses vont trop vite et ça me dépasse totalement. C'est difficile de gérer toutes ses choses en même temps. Y a trop de pensées, trop de données, trop d'émotions depuis quelques mois. Je déteste perdre le contrôle de ma vie et j'ai l'impression que tout m'échappe. Ariane rompu nos regards en pivotant légèrement son visage, gardant précieusement nos mains enlacés. J'apprécia la vue de son profil pendant quelques secondes avant de pivoter de la même façon. J'me retrouva en face du plafond comme tout à l'heure, détaillant chacune des parcelles de la peinture. Alors on essaie autre chose que la course automobile ? Je tourna ma tête vers elle, me tordant presque que le cou dans le but de retrouver son regard. Mais nan. C'est comme si elle évitait de me voir. Je soupira légèrement, réfléchissant à toute vitesse pour trouver une éventuelle chose à faire. Au final, j'reste juste focalisé sur une action, la prendre dans mes bras encore et encore. C'est dingue de vouloir être aussi proche d'une personne. Et dire que j'aurais jamais pensé être aussi proche d'elle à notre rencontre et encore moins quand elle m'a dit le pourquoi de notre rapprochement. J'me souviens qu'à cet instant, elle était devenue la fille détestable à mes yeux et que je ne voulais plus jamais la croiser dans les couloirs. Mais finalement nan. Finalement on est passé au dessus de cette étape, comme on a surmonté celle avec Ace. Notre amitié sort victorieuse. Du genre ? C'est une question ouverte à de nombreuses possibilités, pourtant j'ai juste envie d'une seule chose. Je me redressa difficilement, arrivant à me mettre assis sur le lit d'Ariane. Je lacha nos mains, brisant ce contact, mais replongeant de nouveau mes yeux dans les siens, comme si le besoin de la savoir à côté de moi est vitale. Sérieux, tout ça m'fait flipper. J'ai l'impression d'être dependant.

« Du genre ? » Si des dizaines d’idées pointaient le bout de leur nez il y a encore quelques secondes, à présent tout semble s’effacer à mesure que nos doigts se détachent et que nos regards se croisent de nouveau. Il m’hypnotise. Il a un effet tellement puissant sur moi, comme si je n’étais plus maître de moi-même, comme si je n’étais plus qu’un corps débordant de sentiments puissants. Tout se mélange et la façon dont il me fixe ne me donne qu’une envie, le sentir près de moi. M’approcher un peu plus près encore pour humer avec plus de facilité les effluves de son parfum. Mais je ne sais pas où il en est avec Ace et surtout, je ne tiens pas à engendrer de plus grands problèmes dans sa vie. Il semble avoir son lot de soucis. Mais je lis dans son regard, que c’est différent de d’habitude. Il est beaucoup moins distant, ma présence semble l’apaiser un petit peu et même si ce n’est pas suffisant pour calmer la douleur, je ne veux pas l’en priver. Alors sans réellement contrôler les mouvements de mon corps, je passe mes bras dans sa nuque, mais deux mains caressent délicatement sa peau et je finis par venir plaquer ma silhouette contre la sienne. Nous sommes là, deux corps blottis l’un contre l’autre. Cette proximité me réchauffe le cœur et j’ose espérer qu’il en soit de même pour lui. Les étreintes de plus de trois secondes ont la réputation d’être gênante mais celle-ci ne l’est pas, bien au contraire. Je savoure l’instant, je le serre fort dans mes bras, ne trouvant cependant pas assez grande cette proximité et finalement, je me décolle de lui, sans pour autant retirer mes mains de sa nuque. « Je sais que rien ne pourra effacer la douleur, rien ne pourra réellement t’apaiser… Et pourtant sache que si quelque chose pouvait fonctionner, je n’hésiterai pas à le faire, quoi qu’il en coûte… » Murmurais-je en captivant son regard triste. Finalement, je lui file entre les doigts et me redresse à côté du lit. Je m’empare de mon sac à main sur la petite table de nuit, y enfourne mes clés, mon téléphone, et lui tend la main. « Prendre l’air nous fera du bien, et surtout, il faut que tu te nourrisses avant de devenir squelettique. » Affirmais-je. Ces derniers temps, ses joues se sont creusées, et je devine qu’il ne doit pas s’alimenter correctement. Je suis moi-même du genre à sauter les repas lorsque ça ne va pas. Et à la place d’Avery j’en ferai au moins autant. « S’il te plaît, laisse-moi prendre soin de toi… »  Ajoutais-je pour le décider à me suivre.