Drariane # We need to talk

La tension se faisait beaucoup plus intense, je savais que Ariane avait fort caractère, qu'elle ne céderait pas, pourtant je savais que je finirais par avoir l'emprise sur elle, par la surpasser pour quelle raison ? Car j'étais nettement plus énervé qu'elle, énervé que tous mes efforts, mon rêve, mon objectif tombent à l'eau, d'avoir fait tout cela pour rien, d'avoir perdu mon temps. J'avais l’impression d'avoir été pris inconsciemment par mon propre jeu, et cela m'énervait.
Le silence se fit d'autant plus imposant lorsque ces mots cruels sortirent de ma bouche. Des mots non contrôlés, guidés sous l'énervement. Des mots qui blessèrent Ariane, si j'en jugeais par la gifle qu'elle me colla en pleine joue. C'était un acte agressif, mais totalement à la hauteur de mes propos, elle n'avait que contre attaquer une fois de plus. Je voulus alors calmer la situation qui était allée bien trop loin, cependant elle s'en alla en courant, se réfugiant dans la salle de bain. Je savais que j'avais quelque peu merdé, je me levais alors aussitôt pour toquer doucement contre la porte, lui demandant de sortir « Je suis désolé bébé...j'étais énervé et je pensais pas du tout ce que je pensais, j'suis vraiment con, sort s'il te plaît. ». Soudain, je me souvenus aussitôt que j'avais caché des choses dont Ariane ne devait pas connaîtra l'existence dans cette même salle de bain, il y avait de fortes chances qu'elle le découvre, et alors j'allais être découvert. « Ariane sort s'il te plaît...je...je dois te montrer quelque chose de super important là » insistai-je en improvisant complètement, je tremblais littéralement et priai pour que Ariane n'est pas remarqué ce que j'avais déposé dans cette pièce.

Je ne sais pas ce que je dois conclure de ma découverte, mon cœur bat à tout rompre, et je suis pétrifiée. C’est à la fois un choc et un soulagement, je n’étais pas vraiment loin du compte et mon instinct est bel et bien mon meilleur allié. J’inspire profondément alors que j’entends toquer de l’autre côté de la porte. Se doute-t-il que j’ai pu apercevoir ses secrets derrière le rideau de douche ? J’ai envie de répandre la poudre blanche dans l’immense salle de bain, de tout vider, de piétiner son argent sale, mais je me retiens. Une pire vengeance que celle-ci traverse mon esprit, et pour celle-ci, j’ai besoin de tout le sang-froid dont j’ai besoin. Et surtout, j’ai besoin qu’il ne se doute pas de mon manège. Il tente une feinte pour me faire sortir de là, et même à travers la cloison je peux deviner un léger tremblement dans sa voix. Il est sûrement inquiet. Je replace correctement ma robe, remet à sa place initiale le rideau de douche et pose ma main sur la poignée. Je l’ouvre après avoir inspiré un grand coup, et joue les actrices. Un regard faussement peiné, une moue désolée. « Je n’aime pas quand tu t’énerves… » Dis-je d’une moue enfantine. Je vais te dégommer, te faire regretter de t’en être pris à moi. « Qu’est-ce que tu dois me montrer ? » Dis-je sur un ton clairement radouci. Je bats presque des cils, tandis que je l’implore du regard de me pardonner. Je sais qu’il n’y verra que du feu, parce que je suis une professionnelle à ce jeu-là, la manipulation. Je m’empare de sa main, nos doigts s’enlacent. « J’ai fait des erreurs Draco, mais je ne veux pas te perdre. » Pas maintenant que les choses deviennent intéressantes.    

Mon cœur commençait à battre de plus en plus fort, il y avait beaucoup de chances que Ariane ai déjà constaté la supercherie, d'ailleurs le silence qu'elle émettait dans la salle de bain ne me rassurait vraiment pas. J'avais donc eut l'idée d'improviser quelque chose, un plan que je n'avais absolument pas planifié, mais qui pouvait se révéler judicieux dans cette situation là, au moins pour qu'elle sorte rapidement. Plutôt que de persister à croire qu'elle avait tout découvert, je préférais être optimiste, et me donner une chance qu'elle n'ait rien vu. Mon plan s'avéra utile, car quelques secondes plus tard, elle finit par sortir, ayant séché ses larmes. Je la pris alors dans mes bras, tout en constatant que le rideau de la salle d'eau était toujours fermé, j'eus un petit soulagement. « Moi aussi, ça ne me ressemble pas...je suis désolé de t'avoir traité de la sorte, ça ne se reproduira plus. » lui dis-je en caressant son dos. Face à sa demande quant à mon annonce soudaine, je l'attirai alors dans ma chambre, tout en prenant soin de bien fermer la salle de bain avant. J'ouvris un tiroir, et en sorti une bague. Une bague très importante pour moi, sa valeur m'était inestimable « Je voulais que tu portes ceci » lui dis-je en lui prenant délicatement la main « cette bague a appartenu à ma mère, et je voudrais que tu la portes » jamais je n'avais pensé un jour à donner cette bague, cette pièce m'était en faite importante car elle me rappelait ma mère, cette femme que je n'avais jamais connu...pourtant, je savais que l'offrir à Ariane me permettrait de gagner son cœur, son respect et sa confiance, et puis c'était avant tout, un stratagème qui allait accentué notre relation aux yeux de la presse et balayer toutes ces rumeurs d'infidélité. « Je t'aime Ariane » concluais-je en la regardant dans les yeux sans savoir si j'avais une femme honnête et amoureuse en face de moi, ou bien une véritable menteuse malveillante. ;

Mon plan semble fonctionner puisque le visage de Draco s’adoucit rapidement lorsque je me glisse hors de la salle de bain. Je pourrais presque me laisser conquérir par ses traits délicats et sa mine sincèrement désolée, pourtant, je viens de comprendre qu’il se fiche de moi, ou au moins, qu’il n’est pas sincère, pas franc. Que ses secrets sont plus importants que je ne l’aurai pensé. A présent, tout n’est plus que doute dans mon esprit. Pourquoi possède-t-il de la drogue en grande quantité dans sa salle de bain ? Et autant d’argent en liquide ? Son père est-il réellement en faillite comme semble l’évoquer les tabloïds ? A-t-il réellement eut un problème de santé ? Tout est-il un réel mensonge ? J’ai besoin de mener l’enquête pour m’en assurer mais je suis, au fond de moi-même, persuadée qu’il n’a pas été sincère. Je suis qu’un artifice qu’il essaie d’obtenir pour se couvrir, et je lui en veux. Parce que dans le fond, je pense que je m’y étais attachée réellement. Mais je me laisse entraîner jusque dans sa chambre et je ne le quitte pas des yeux alors qu’il s’empare d’une bague magnifique. « Je voulais que tu portes ceci. Cette bague a appartenu à ma mère, et je voudrais que tu la portes » A quoi joue-t-il ? Les battements de mon cœur s’accélèrent et je sais que s’il ne m’avait pas caché une partie obscure de sa vie, j’aurai été profondément touchée par ce geste. D’ailleurs, paradoxalement, je le suis à cet instant précis. Je ne trouve aucun mot à répondre. La bague de sa mère, ce n’est pas simplement un bijou anodin, c’est un signe d’engagement, un signe fort et je voudrais à cet instant précis comprendre si Draco est capable d’aller si loin pour se couvrir ? « Je t'aime Ariane » Je ne m’attendais pas à cela, sa voix ne laisse sous-entendre aucune arnaque sentimentale et je baisse les yeux, avant de me blottir contre son torse. Fuir son regard, ne pas lui laisser l’opportunité de lire en moi. A ce moment, je suis plus confuse que jamais. « C’est tellement… C’est trop… » Soufflais-je sans me détacher de sa silhouette.