Drariane # We need to talk

Cela faisait plusieurs semaines que Ariane et moi sortions ensemble, pourtant j'avais déjà le pressentiment que notre relation se fragilisait de jour en jour, comme si au lieu d'avancer, nous ne faisions que de ralentir. Cela ne me posait pas vraiment problème sur le plan sentimental, étant donné que je n'étais pas avec elle parce que je l'aimais, mais bel et bien sur le plan médiatique. Des blogs lançaient déjà la rumeur d'une rupture éventuelle, et à ce stade de relation il en était hors de question, surtout parce que les médias n'avait pas encore blanchi et doré mon nom comme je l'espérais, cela prenait du temps, et je ne voulais pas abandonner, pas si prêt du but. Je lui avais donc donné rendez-vous dans mon appartement, afin de mettre tout au clair, et que nous repartions de plus belle. Quelques minutes plus tard, on sonna à la porte. « Tu es sublime », lui dis-je en l'invitant à entrer, l'embrassant légèrement et retirant galentement sa veste pour la mettre au porte manteau.

Ces derniers jours, les choses se sont bousculer à une vitesse incroyable, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je m’étais retrouvée dans la position de la fille que je désirais éviter d’être au possible. Alors qu’avec Draco les choses avaient semblées prometteuses, je m’étais sentie mise de côté, j’avais eu le pressentiment que quelque chose se tramait et au lieu de l’affronter, de lui en parler, j’avais fauté. Pourtant, étrangement, j’ai du mal à regretter mon geste car notre relation est particulière. Incompréhensible et je suis totalement perdue. Draco est distant, dans ses actes, et même dans ses paroles, pourtant il s’efforce de me rejoindre dans des endroits où l’on pourra à coup sûr être vu ensemble, et à chaque sortie, une horde de photographes nous attend, comme s’il avait minutieusement prévu son coup. Je n’en sais trop rien et j’ai peur d’être influencée par les propos de ma mère qui voit en chaque homme un menteur qui souhaiterait profiter de ma notoriété. Draco est-il vraiment différent ? C’est dans l’optique de répondre à cette question que j’ai accepté de le rejoindre à son appartement,  et alors que j’y pénètre, que nos regards se croisent, le fossé semble se creuser d’avantage. Son compliment semble même avoir été répété. « Merci. » Il m’aide à retirer ma veste et j’inspecte la pièce du regard. « Comment vas-tu ? » Demandais-je sur un ton neutre, sans oser poser mes yeux sur lui.

La tension devenait quelque peu palpable à son arrivée dans la pièce, elle semblait être aussi froide que le climat ce soir là, voilà qui ne laissait rien prévoir de bon. Pourtant j'avais besoin de la voir heureuse, et confiante, pour notre relation, pour que nous puissions durer ensemble, cela était mon unique plan du moment, et j'étais une fois de plus, prêt à tout pour cela. Je n'avais pas prévu de dîner pour le moment, car ce n'était pas vraiment l'heure, et puis nous avions à ce moment plus important à faire que manger. « Ça pourrait aller mieux » lui répondis-je avec un sourire timide, en essayant d'attraper son regard fuyant. Je n'allais pas très bien non pas à cause de notre distance sentimentale, mais notre distance médiatique. « Et toi ? » lui dis-je en l'attirant au salon, sur le canapé. Je me mis alors à la fixer avec insistance, comme pour lui témoigner une fausse tristesse, vis à vis de la tournure qu'avait pris notre relation, j'allais alors droit au but. « Que ce passe t-il Ariane ? Plus les jours passent, plus j'ai le sentiment de te perdre... »

Je me sens tellement fautive lorsqu’il répond que les choses pourraient aller mieux. J’ai merdé. J’ai fait n’importe quoi ces derniers temps et c’est entièrement de ma faute. Je ne peux pas lui reprocher d’avoir le sentiment qu’il me cache quelque chose. Sans preuve, je ne peux pas l’accuser, et je ne peux pas me permettre de mettre mes erreurs sur le compte d’hypothétiques erreurs qu’il pourrait faire. Ce serait simplement injuste. Il me retourne la question tout en m’attirant au salon et je me laisse entraîner, croisant son regard timidement. Je me sens tellement mal à cet instant précis, une boule se forme dans le creux de mon estomac. Lui mentir serait sûrement plus simple, mais je ne suis pas de celles-là. Je me contente d’hausser les épaules mais cela ne semble pas suffire. Je ne saurai sans doute pas non plus m’en contenter si j’étais à sa place.  Je dois l’affronter, je dois lui avouer. « J’ai fait quelque chose. » Lâchais-je tel un aveu. Je croise mes mains, jouent nerveusement avec mes doigts. « J’ai ressenti que tu t’éloignais… Je n’étais pas très bien et… J’ai eu une relation avec un autre. » Pas la peine de préciser l’identité de cette personne, je n’ai pas vraiment envie que cela envenime les choses. Le regard désolé, je le fixe, intensément. « Je tiens à toi, mais j’ai l’impression que tu mets une barrière entre nous… » Ce n’est sans doute pas une raison, mais je n’en ai pas réellement.

J'avais comme un mauvais pressentiment face à la suite de la conversation, Ariane n'était pas le genre de fille à se lamenter toute seule dans son coin, elle agissait, elle vivait, elle n'en faisait qu'à sa tête. J'étais exactement comme elle, mais le soucis c’est que nous étions en relation, une relation certes fausse de mon coté, mais réelle de son coté, et je ne pouvais donc pas me permettre de simplifier une telle distance, il fallait que je lui prouve, que je lui montre que j'accordais de l'importance à cette relation, et même si cela consistait à mentir, et avoir des réactions fausses. Mes pensées se confirmèrent lorsqu'elle me révéla avoir fait quelque chose, la culpabilité se faisait ressentir à la fois dans ses gestes, mais dans sa voix. Je finis cependant par la laisser terminer. Je fus quelque peu étonné par sa confession, durant ce petit laps de temps elle avait eu le temps d'entretenir une relation adjointe ? Mais quelle genre de relation au juste ? Je doutais pleinement que Ariane ait envie de me donner de telles informations, mais rien que par curiosité, j'allais quand même tenter « Je.. et bien je te rassure, je n'ai rien fait de mon coté » lui dis-je afin d'accentuer sa culpabilité, j'avais tout de même l'égo blessé « Et puis-je connaître l'identité de l'autre en question ? Avant de finir par le trouver sur TMZ, ou Harvard Crimson... » je fis ensuite mine de faire la tête, tout en gardant cependant mon calme. « Je ne met pas de barrière entre nous, je veux juste qu'on prenne notre temps, en revanche je constate que toi tu n'en perde pas. »

Je ne sais plus vraiment où me mettre. Je n’ai jamais trompé l’un de mes ex, mais avec Draco c’est beaucoup plus étrange. Je ne sais pas vraiment si je me suis déjà sentie comme en relation exclusive avec lui. Il y a ce petit quelque chose, cette sensation inexplicable qui nous sépare depuis le début. Comme si je ne pouvais pas vraiment m’abandonnée à lui, au risque de souffrir. Un espèce de mauvais pressentiment. Mais plus encore, le problème se place ailleurs, je me suis rendue compte qu’avec Walter, ce n’est pas simplement de l’amitié, c’est bien plus. Je suis d’autant plus envahie par la culpabilité lorsqu’il me dit que lui est resté droit. Je n’en doute pas, je le crois là-dessus, j’ai l’impression que le mystère qui l’entoure touche à autre chose. « Je suis désolée. » Répétais-je. Ce n’est pas vraiment mon genre de m’excuser, mais en le voyant, le visage décomposé, je ne peux m’en empêcher. Peut-être que finalement, il était plus sincère que je ne l’ai pensé… Il veut savoir qui est l’autre personne, mais je n’arrive pas à me résoudre à l’idée que lui dire serait une bonne chose. Cela ne ferait qu’envenimer les choses de toute façon. Je détourne les yeux, et les poses sur un objet au hasard dans la pièce. « Ce n’est pas important. » Si ça l’est, mais à quoi cela servirait ? Très peu de personnes sont au courant et même si Faith pourrait s’amuser à le crier sur tous les toits j’en doute fort, elle est trop fière pour cela. Je relève mes yeux écarquillés sur lui. Il m’attaque clairement et même s’il en a le droit, je ne peux m’empêcher de répondre, sur un ton défensif. « Je me suis excusée, et si ça ne suffit pas alors tant pis. Mes raisons sont peut-être mauvaises, ou je ne sais quoi mais je n’étais pas obligée de te le dire. » Affirmais-je envenimant ainsi toute seule les choses. « Ce n’était pas prévu, ni prémédité, mais je sais pas vraiment où on en est toi et moi, j'avais la sensation que tu préférais garder tes distances. »  

Ses excuses et son comportement étaient plats, elle n'avait comme pas l'air honnête de s'excuser. C'était pourtant bien la première fois qu'une telle situation m'arrivait, pour la toute première fois je venais de me faire trompé par une fille ! D'habitude il s'agissait de l'inverse ! J'étais aussi étonné que la petite fille de l'ex président des États-Unis soient si volage, surtout lorsque les médias nous prêt déjà une relation, sa réputation n'allait pas restée rose. « Tu es désolée ? C'est tout ce que tu peux dire ? ». Je commençai alors à hausser le ton, je réalisais qu'elle venait réellement de me fâcher, non pas sur le plan sentimental, mais parce qu'elle venait de vexer sévèrement mon égo, non, jamais on ne trompe un Cowell, jamais ! « J'avais confiance en toi ! Même pas 1 mois de relation et tu vas déjà voir ailleurs ?? Ben bravo madame Kennedy, tu fais honneur à ton nom ! » m'exclamais-je survolté, sans me soucier que mes paroles pouvaient être blessantes. Soudain mon téléphone se mit à sonner, je le consultai alors et constatai que Harvard Crimsom venait de m'envoyer un message. Un message des plus choquants, mais qui répondait cependant à ma question. Après quelques minutes de silence, devant une Ariane elle aussi énervée, je lui dis alors « Tu n'étais peut-être pas obligée de me le dire, mais j'allais quand même finir par le savoir. Kenny ? Avery ? Calvin ? Aleksei ?! Bon sang tu te fous de ma gueule là??!! » m'exclamais-je en criant et en lui montrant l'article dans mon portable, j'étais littéralement choqué et terriblement vexé de m'être fait avoir de la sorte.

« Tu veux peut-être que je me mette à genou pour te demander pardon ? Que je t’écrire une lettre d’excuses ? » Continuais-je haussant à mon tour le ton. Je suis fautive, c’est clair, pourtant, je ne peux m’empêcher de riposter lorsqu’il me parle de la sorte. Je ne sais même pas si j’étais consciente de nous deux lorsque j’ai succombé au charme de Walter. La presse nous prêtait une liaison c’est certain, mais qu’en était-il en réalité ? Nous nous montrions ensemble en public, nous passions des soirées agréables ensemble, mais y avait-il réellement autre chose ? Draco me plaît, c’est indéniable, pourtant il ne me laisse pas l’opportunité d’être vraiment proche de lui et alors je lui en veux de me reprocher d’avoir cherché cette proximité avec un autre. Il ne baisse pas le ton, et s’emporte de nouveau. « C’est tout ce que tu trouves à dire ? Que je ne fais pas honneur à mon nom ? Sérieusement ? Mon nom c’est ce qui t’intéresse Draco ? » Le questionnais-je le regard dur. Je m’attends à une réplique cinglante mais son téléphone sonne et il s’en empare, le contemplant quelques secondes. Il est clairement captivé par ce qu’il vient de recevoir, en pleine dispute ! Je n’en crois pas mes yeux. Mais il me tend le téléphone bien vite et je déglutis. « C’est quoi cette connerie ? Sérieusement Draco, tu vas croire ça ? Vraiment ? » Entamais-je pour me défendre. « Et puis même si c’était vrai, tu es tout le temps distant, tu me rejettes sans cesse, je ne sais même pas quoi penser de notre relation… C’est étrange. » Lui lançais-je au visage.    

Évidemment Ariane contre attaquait, et elle utilisait l'hyperbole, cependant cela ne marchait pas avec moi. « J'aurais voulu que tout ça ne soit jamais arrivé tout simplement ! » lui répondis-je à mon tour, la situation avait pris des proportions un peu trop graves, ce n'était plus question d’ego, c'était question de média à présent, pour qui allais-je à présent passer dans la presse ? Draco, le mec trompé ? Non, cela ne faisait pas parti de mes plans, et j'en étais extrêmement énervé.  « Non c'est toi qui m’intéresse ! Sinon j'aurais pas pris l'initiative qu'on se voit, pour qu'on règle nos différents ! En revanche je constate que je ne dois pas t’intéresser assez pour aller te taper jusqu'à 2 mecs dans mon dos ! » m'exclamais-je devant son air surpris, elle disait que ces informations étaient des mensonges, pourtant bien que ce soit assez grotesque, une part de moi doutait de sa sincérité. « Et moi je suis certain que c'est vrai, t'es la ptite fille d'un homme puissant, t'es habituée à être chouchouté, à ce que tout le monde soit a tes pieds et si après une semaine c'est pas le cas, tu vas direct voir ailleurs , oui je te vois bien comme ça ! Et oh je t'en prie, ne joue pas la carte de la femme délaissée, t'en a clairement rien à faire de ma gueule, tu sais quoi ? T'es qu'une p....tu me dégoûtes. » terminais-je littéralement en la regardant avec toute la haine que je ressentais pour elle à cet instant. Des paroles provoquées par une haine mal placée que je me mis déjà à regretter les secondes suivantes.

Je n’en peux plus. Je déteste les disputes pour la simple et bonne raison qu’elles finissent toujours tellement mal. Et je sais qu’aucun de nous deux ne rangera sa fierté pour admettre que nous sommes peut-être tous deux en tort. Je ne sais pas vraiment quoi ajouter, je me contente de l’écouter me hurler dessus. Deux hommes. C’est ce que précise l’article. Et en réalité, je ne peux pas nier. Si avec Avery il s’agissait d’un simple moment d’égarement, avec Walter c’est bien plus résistant que cela, et au jour d’aujourd’hui, je sais que je suis amoureuse de mon meilleur ami. Y a-t-il une façon délicate de l’avouer à Draco ? Je n’en trouve aucune. Sa tirade m’atteint en plein cœur, mais je n’en laisse rien paraitre, je reste maître de mes expressions, je ne vacille pas sous le poids de ses paroles. Je reste droite, je le fixe mais lorsqu’il m’insulte, je ne peux contenir ma rage. Dans un geste incontrôlé, ma main vient s’abattre violemment contre sa joue. Ces derniers temps j’ai certes été perdue, j’ai mal agis, mais son mot est un peu fort, et je ne le supporte pas. « Ca c’est pour l’insulte ! » Ajoutais-je après mon geste. Nous sommes là, l’un en face de l’autre, prêts à nous sauter dessus pour se battre, mais au lieu de lui sauter au coup, je me surprends à contenir des larmes qui menacent de s’écouler sur mes joues. Je ne trouve pas d’autres solutions que de fuir la pièce. Et je m’enferme en quelques secondes dans la salle de bain, où je me laisse tomber sur le sol. Cette histoire est en train de prendre des proportions énormes, mais alors que je relève les yeux, je scrute la baignoire et aperçois dans celle-ci, des liasses d’argent et des petits sachets de poudre blanche. Impossible. Je n’y crois pas.