ANASTASIYA V. I. KATAÏEV ► Andy McDougall & Keanu Bridgestone

C’était donc ça, ce que ressentaient les autres lorsque je m’amusais à leur foutre un vent ? Dur. J’aurai aussi bien pu me lever et danser la macarena déguisé en pingouin sur le bureau d’Andy que ces deux n’auraient plus remarqué ma présence. A priori, Anastasiya s’est contenté d’entre et d’écouter les paroles d’Andy, interpellé par le nom d’Apple. Je n’ai jamais compris pourquoi elle n’aimait pas cette fille, elle n’a pas l’air bien méchante et puis elle ne menaçait pas le trio. Je grimaçai discrètement en entendant les paroles de ma meilleure amie, mon regard passant d’Anya à Andy. Je la connaissais bien désormais et je voyais très bien qu’elle avait quelque chose derrière la tête. Quoi ? Je n’en sais rien mais je n’avais pas très envie de m’en mêler. En voyant la réaction d’Andy, je ne pus m’empêcher de me dire qu’elle n’était pas loin d’arriver à son but puisque je sentais monter la colère en lui.

Je préférai me contenter d’être silencieux, les laissant s’affronter du regard. C’est en entendant les dernière paroles de mon meilleur ami que je me relevai dans mon fauteuil, toussotant pour me faire remarquer. Tu peux me passer mon portable, il est à côté de toi ? Please. Je lançai un regard d’ange à Anya, espérant qu’elle ne me le jetterait pas à la tête. Ils voulaient s’embrouiller et partir dans leur délire ? Pas de problème, moi j’allais demander à Rose si elle était disponible pour me rendre un petit service. Cette réunion tournait en règlement de compte et je n’aimais pas ça, le trio n’est pas censé s’engueuler pour n’importe quoi, merde.

Ce n’est qu’après ma demande auprès d’Anya que mes meilleurs amis semblèrent remarqué à nouveau ma présence et la tension qui s’était élevé entre eux retomba presque aussitôt. Une petite voix dans ma tête me fit remarquer que sans moi, ils auraient certainement fini par péter un câble. J’étais plutôt fière de moi. Enfin bon, je savais que dans tous les cas, ça n’aurait pas duré longtemps, notre amitié est bien trop forte pour être brisé à cause de quelques broutilles. Contrairement à toutes les autres amitiés d’Harvard, soit dit en passant. Je rattrapai donc mon portable que m’avait jeté Anya, avec moins de force que je l’avais imaginé. Merci et je suis pas Geek ! J’en ai besoin pour envoyer un sms à quelqu’un, cette personne pourra peut-être nous aider. Je grognai discrètement lorsqu’elle m’ébouriffa les cheveux, sachant pourtant que j’avais horreur de ça. Mes cheveux, c’est un peu comme ma vie. Ils sont le reflet de ma personnalité, de mon âme, de ma puissance… Bref, j’avais la flème d’aller chez le coiffeur, quoi. Donc je fais tout pour les garder parfait, ce qui rend jaloux les gens, je le sens, j’ai un détecteur pour ça. Un jour, je vais me faire cambrioler par des voleurs de cheveux mais je serais prêt à me défendre.

Je retrouvais tout juste mes esprits lorsqu’Andy relança la discussion à propos de Jude. Je me mis à faire des trucs bizarres avec ma bouche, signe que j’étais en pleine réflexion et que ce n’était donc pas le moment de me déranger. Je finis cependant par rire, haussant légèrement les sourcils. C’est moi ou la moitié des filles d’Harvard sont enceintes ? C’est pas croyable. Il n’y avait pourtant eut aucune coupure de courant ou je ne sais quoi, qui puisse provoquer un aussi fort taux de natalités. Enfin bon, après tout cela ne me regardait pas, même si j’avoue me mêler des choses qui ne me regardent pas dès que j'en ai l'occasion. Ou même des filles d’Harvard, y’en a pleins les couloirs des putains, si t’avais pas remarqués. Je fis un petit sourire, je ne faisais que dire la vérité après tout. Sinon, quelqu’un me doit pas mal de service, je peux toujours lui demander. Ou plutôt lui ordonner, si elle ne veut pas perdre sa réputation. J’aimais pouvoir contrôler les gens. Par curiosité, je regardai mon téléphone, me demandant si Rose avait répondu, avant de me rappeler que je n’avais pas encore envoyé le message. Je demande à cette personne ou on trouve quelqu’un inconnu d’Harvard ou presque ? Parce que je doute qu'une putain soit totalement inconnu ici, avec tout les puceaux en chaleur qui découvrent le sexe à Harvard...

Entre nous, nous avions une multitude de points communs mais l’un des plus importants est certainement le fait que nous avons tout trois horreur de la drogue. Pour des raisons différente, je pense mais cela ne change rien. Personnellement, je détestais la drogue car, comme tout sportif qui se respect, j’essaie de garder un rythme de vie sain. Il était donc hors de question que l’un de nous trois se drogue pour accompagner Jude dans sa nouvelle descente en enfer. Je vais envoyer tout de suite un sms à la fille, voir si elle accepterait ou pas, même si elle n’a pas vraiment le choix. Joignant mes paroles aux gestes, je pris mon portable et envoyai un sms à Rose, pressé de connaitre sa réponse. Disons que c’est une fille qui a intérêt à ne pas trop me contredire si elle ne veut pas que je révèle des choses qui pourraient être… Comment dire ? Gênantes ? Je fis un petit sourire complice à Andy, légèrement sceptique à cause de la tête de ce dernier, comme s’il était à deux doigts d’éclater de rire. Ouvrant grand les yeux, je le regardai en haussant les épaules. Quoi ? J’ai une crotte de nez qui pend ou quoi ?! Je détestais quand les gens rigolaient à propos de moi sans que je sache pourquoi.

Je me triturais le menton, les coudes appuyés sur mes jambes, l’air concentré. Je suis pressé de voir sa tête quand il se rendra compte de ce qu’il a fait ! Ca risque d’être drôle. Et vous vous chargez de trouver la date de la prochaine soirée des Mathers ? Habituellement, j’aimais bien qu’on me fixe mais là, la façon dont Andy me fixait me faisait flipper. Non pas qu’il soit effrayant mais il semblait attendre que je dise quelque chose, sauf que je ne voyais vraiment pas de quoi il voulait parler. Arrête de me fixer avec ta face de gland, tu me fais flipper ! Je lui tirai la langue, tel un gamin alors que je me relevai et commençais à marcher dans la chambre de mon meilleur ami, fouillant un peu partout comme si de rien était.