You scared the hell outta me ∞ CASTIEL & MEGHAN

Okay, j’étais capable de violence, mais certainement pas de meurtre…. Même si elle m’en donnait des envies très puissantes présentement. Mon monologue n’avait pas été suffisant, et c’était peu dire, puisqu’elle revenait à la charge une fois de plus. Rien ne l’arrêtait, pas vrai? Cette fille n’avait définitivement aucun respect pour l’intimité des gens, c’est certain. « Peut-être que j’ai déjà entendu ton nom quelque part, si tu me le dirais, ça m’aiderait sûrement à te replacer! » Je ne l’écoutais qu’à moitié. Au fond, rien ne m’obligeait à converser avec elle si, déjà, je devais endurer sa présence jusqu’à mon appartement. Je n’avais qu’à marcher rapidement et me concentrer sur le bruit de mes pas sur ces feuilles mortes. « Et pour être franche, même si ton nom avait une réputation de merde, je suis pas du genre à juger les gens sans avoir pris le temps des connaître personnellement…» Eh bien, elle était certainement une des premières. Mais peut-être changerait-elle d’avis en apprenant de quoi j’avais été accusé. Ce n’est pas le genre d’histoire qu’on peut confirmer ou réfuté par notre simple volonté. Plusieurs faits avaient été mis sur la table et plusieurs de mes amis avaient tout de même trouvé bon de m’abandonner à mon sort et de croire cette salope. Peu importe…  Voilà qu’elle s’arrêtait devant moi, le bras tendu vers mon torse et l’index posé sur ce dernier. Je relevai la tête vers elle d’un air mauvais. Je n’avais sûrement aucune crédibilité avec ce costume d’indien, mais croyez-moi, elle faisait tout pour me mettre à bout. « Contrairement à toi. Tu ne me connais pas et je suis certaine que tu me considère déjà comme un vrai boulet. Alors que tout ce que je veux, c’est être sympa pour m’excuser de t’avoir fait le saut et de t’avoir mis en rogne… Tu ne sais pas c’est quoi de laisser une deuxième chance? » Un boulet? Le mot était faible. Si elle avait réellement voulu être sympa, elle m’aurait foutu la paix depuis longtemps. Mais apparemment, elle n’en était pas capable. Pourquoi est-ce que je voudrais lui laisser une deuxième chance? « Écoute, on n’se connait pas et je crois que c’est très bien comme ça. Je n’ai aucune raison ni même envie de te laisser une, deux ou trois chance, tout c’que j’veux, c’est rentrer chez moi compris? Marche à côté d’moi si ça t’fait plaisir, mais j’t’en pris… ferme la et arrête de m’interrompre. »

ENFIN! C’était donc ça le son du silence? Non parce que j’avais fini par oublier avec les dernières minutes passées en sa présence. Elle avait finalement accepté de se la fermer et marchait maintenant à côté de moi sans rien dire comme si c’était tout à fait normal. Je ne la comprenais pas et honnêtement, je ne cherchais pas non-plus à la comprendre. Mais je dois admettre que sa présence à mes côtés me poussait à me poser des questions. Pourquoi tenait-elle tant à me suivre? Elle avait eu un défi débile? C’était une bizu Mather qui avait eu ordre de me ramener à la maison? Peu importe, il valait mieux que je ne cherche pas plus loin. « Je te l’offre… » Je tournai lentement la tête vers elle pour voir de quoi relevait cette offre qui brisait à nouveau le silence si durement acquis et vis qu’elle me tendait une cigarette. J’hésitai quelques secondes avant de la prendre et de fouiller dans mes poches pour un feu, m’apercevant rapidement que dans mon pantalon d’indien, je n’avais pas de poche et donc rien d’aussi pratique sur moi. Merde… « Je… t’as du feu? »

J’avais honte de poser la question, mais il fallait bien que je l’allume si je voulais la fumer m’voyez? Alors bon, autant profiter de sa présence à fond. Elle semblait heureuse que je lui pose la question –tant mieux- et sortit fièrement son briquet… qu’elle échappa par terre. J’eu un petit sourire en coin alors qu’elle soupirait bruyamment. Cette fille n’avait pas beaucoup de dextérité, pas vrai? Ou alors elle était simplement très, très gaffeuse. Quoi qu’il en soit, je baissai les yeux et vis briller ce qui devait être son briquet alors je me penchai pour le prendre… en même temps qu’elle. Et bim, nos deux têtes se rencontrèrent violemment, la faisant même tomber par terre. Je fermai les yeux en me frottant le dessus de la tête, marmonnant un peu dans ma barbe. « Je vois que t’as la tête dure dans tous les sens du terme… » J’ouvris un œil et la regardai, incapable de m’empêcher de sourire cette fois. Je glissai la clope derrière mon oreille et, à contre cœur, lui tendit la main pour l’aider à se relever.

Apparemment, je n’étais pas le seul à avoir la tête dure. La main tendu vers elle, j’attendais qu’elle la prenne pour se relever… ce qui n’arriva jamais. Au lieu de quoi elle se releva toute seule en se secouant dans tous les sens pour enlever la terre de sur ses vêtements, le tout après m’avoir gentiment prêté son briquet. J’allumai donc silencieusement la clope que j’avais foutu derrière mon oreille, oubliant que je venais de me prendre un vent monumental alors que j’avais, pour la première fois ce soir, tenté d’être gentil avec elle. Ça m’apprendrait… Une fois qu’elle eut terminé de se balancer de droite à gauche, nous reprîmes la route vers mon appartement qui n’était plus très loin maintenant. Bientôt, nous allions sortir de ce foutu parc et prendre quelques rues avant d’arriver. « Ça fait plaisir… » Je la regardai du coin de l’œil et secouai la tête de haut en bas en tirant sur ma cigarette. Ouais bon, j’avais pas particulièrement envie de dire merci même si c’était la moindre des choses. J’avais l’impression que j’aurais plutôt l’air stupide alors je ne dis rien. « Je sais que t’en as rien à foutre et que t’en a marre de m’entendre, mais j’aimerais bien savoir ton nom…»  Je me mordillai l’intérieur de la lèvre avant de la regarder à nouveau du coin de l’œil. Qu’est-ce que j’étais supposé faire? Au fond, même si elle me pompait l’air, j’en avais un peu marre d’être frustré contre elle. Je n’avais aucune envie de la connaitre, mais rien ne m’obligeait à jouer les grincheux que je le faisais. Mon pied foula enfin de l’asphalte et après une longue bouffé sur ma clope, je soufflai un coup, murmurant presque : « Castiel… »

Marcher dans la rue avait quelque chose de soudainement très intéressant. Malgré la noirceur dû au fait que la ville était totalement privée d’électricité, on y voyait déjà pas mal mieux que dans les bois du parc et la lune nous éclairait suffisamment pour nous éviter de nous prendre les pieds dans quoi que ce soit. Je venais de lui révéler mon prénom et réalisai qu’au fond, ce n’était pas si mal que ça de le lui avoir dit. Qu’est-ce que ça pouvait faire? De toute manière, elle aurait facilement pu me retrouver en demandant aux gens autour d’elle si quelqu’un connaissait ce mec antisociable avec des tatouages de la tête aux pieds. Autant lui dire moi-même alors… Perdu dans mes pensées et les bras ballant de chaque côté de mon corps, je ne fus d’aucune résistance lorsqu’elle m’attira soudainement entre deux immeubles. J’arquai un sourcil en protestant légèrement, mais avant même que je ne pense à l’en empêcher, nous étions tapis dans la noirceur totale de ces édifices et elle se servait de moi pour se cacher d’avantage. Qu’est-ce qu’il y avait dans mon dos, un fantôme? J’allais jeter un regard par-dessus mon épaule, mais juste comme j’allais le faire, elle m’interrompit. « Bouge pas je t’en prie… Si tu me trouve chiante, je suis vraiment rien à comparer de cet obsédé… » Non, pas un fantôme apparemment. Un mec qui ne savait pas ce que non voulait dire alors? Mais ils étaient faits pour aller ensemble! J’aurais voulu rire, mais je réalisai plutôt à quel point elle était près de moi. À vrai dire, aucune fille n’avait été aussi près depuis longtemps. Je déglutis de travers, ne la quittant plus des yeux même si je ne voyais que les contours de son visage et une lueur dans ses yeux. Mon regard balayait rapidement son visage, allant d’un œil à l’autre et j’étais étrangement incapable de bouger. Au bout de quelques secondes, je brisai finalement le silence. « C’est bon… il est parti? »