Mathia ♥ When I see you ...

Matthéo était en train de marcher en cette soirée pour rejoindre la Cabot House, peut être qu'il aurait le plaisir de voir Sateen, il faut dire que cela faisait quelques semaines maintenant qu'il n'avait pas réellement de nouvelles et c'était un peu la panique, après tout il était très protecteur avec sa cousine mais il aimait aussi passer du temps avec elle. C'était un petit sachet de macarons, à la main, qu'il avait commandé dans la plus grande boutique d'Europe que le jeune homme venait de franchir la porte de la Cabot House. Regardant un peu autour de lui, il esquissa quelques sourires en guise de bonsoir envers les personnes qu'il connaissait plus ou moins. L'ambiance avait l'air calme ce soir et c'était sans trop attendre qu'il se dirigeait vers le couloir qui rendait aux dortoirs, posant un pied devant l'autre, en face de lui, nez à nez c'était Georgia qui se présentait à lui. Un sourire discret, gêné, il ne savait pas réellement ce qu'il devait faire, c'était plutôt bizarre entre eux ces derniers temps ... Hey Georgia ... Tu es magnifique ce soir ... Après tout il fallait avouer qu'elle était toujours ravissante, mais elle devait avoir une soirée d'organisée au vu de sa tenue, peut être que cela mettrait fin rapidement à leur conversation qui de toute évidence deviendrait rapidement tendu par le fait de ce blocage, après cette nuit intense passé ensemble, une nuit qu'ils avaient décidé l'un comme l'autre d'oublier, pour de bon ?

J’agrémente ma tenue d’un pendentif représentant la moitié d’un cœur et je tournoie devant le miroir afin d’observer le résultat. Satisfaisant. Je m’empare de mon petit sac à main, j’y fourre téléphone sans batterie, un tube de rouge à lèvre couleur pêche et un peu d’argent liquide. Une soirée a été organisée en ville et sortir ne pourra me faire que du bien. Cette panne d’électricité et l’ennui qu’elle entraîne en restant à la Cabot House m’agace. Si les bougies étaient agréables au début, leur senteur parfumée m’agace à présent. Je me glisse hors de la chambre et m’élance vers les escaliers. Pourtant, je me fige alors qu’une silhouette apparaît sur mon chemin. Silhouette musclée, regard perçant, il n’a rien d’une Cabot et je le dévisage de la tête au pied un instant. Une gêne s’empare de moi lorsque sa voix me complimente. J’ai envie de lui répondre qu’il l’est tout autant, qu’il l’a toujours été mais ne serait-ce pas déplacé ? Je ne sais plus vraiment ce qui l’est ou non. Si avant je pouvais tout dire, à présent cela pourrait peut-être faire écho à cette nuit début septembre où… Je rougis au simple souvenir de cette soirée. « Merci… » Dis-je dans un souffle. « Tu cherches quelqu’un peut-être ? » Dis-je en désignant du regard le petit sac de macarons qu’il tient en main. Auparavant je l’aurai supplié de m’en offrir un, mais ce soir, je ne sais plus vraiment comment me comporter avec lui. C’est étrange… J’ai envie de laisser cette histoire derrière moi mais je n’y parviens pas… « Pour l’autre fois… » Commençais-je sur une impulsion… Je mordille ma lèvre inférieure. Que dire de plus ? Je suis désolée ? Pas vraiment. J’ai aimé ? Sûrement pas. « Non laisse tomber, bonne soirée…. » Dis-je tout en restant sur place, comme si cette conversation ne pouvait plus être repoussée éternellement.

Cette gêne est bien présente, elle se fait même de plus en plus insistante à chaque rencontre comme si à un moment tout va péter, tout va sortir de leur tête, leurs langues vont se délier pour enfin mettre fin à ces non dits, à ces fuites, ces suspenses ... Amis puis maintenant inconnus, c'était étrange et pourtant il ne voyait plus Georgia de la même façon, peut être parce que ce soir là ils avaient fait la pire erreur de leur vie, peut être que leur amitié passée était gâchée à présent. Elle esquisse un sourire timide, gêné, elle pourrait en faire chavirer plus d'un, d'ailleurs il avait cédé et maintenant ? Oui je suis venu voir ma cousine ... Mais il y a une drôle d'odeur par ici, tu sais ce que c'est ? Quelqu'un qui a décidé de mettre feu à sa chambre ou quoi ? ... Oui une odeur tenante perce son nez, comme si des mélanges de senteurs à en donner mal à la tête.  Il n'ose même pas la regarder dans les yeux, non son regard est perdu, flou, comme si un simple mouvement de cils pourrait le perturber, non il ne rêve pas d'elle ni même de cette soirée mais elle lui revient en tête et à cet instant précis tant d'images lui reviennent. Attends Georgia ... C'était plus fort que lui, comme un réflexe, il lui prend doucement le bras pour qu'elle lui fasse face une fois encore leurs visages sont très près, trop près ...

Je ne peux pas nier que cette nuit a été merveilleuse. Sentir son souffle chaud dans ma nuque, sentir ses doigts habiles se faufiler sur mon ventre. Et j’ai du mal à comprendre comment une si belle nuit peut se révéler être une si grande erreur pourtant, quand je vois Matthéo debout devant moi, que nos regards se croisent avec gêne et que je ne peux nullement aligner deux mots sans être gênée je me demande si tout cela en valait vraiment la peine. J’aurai voulu empêcher le désir de prendre le dessus cette nuit-là, mais les choses sont faites à présent. Je tente une approche mais me ravise finalement. Il a bien mieux à faire, sa cousine doit certainement l’attendre et je me sens tellement honteuse que je préfère m’en aller. Pourtant sa voix me retient. Je me retourne vers lui, pour affronter son regard. « Oui ? » Dis-je en plantant mes grands yeux clairs dans les siens. J’aimerai trouver une solution, j’aimerai pouvoir avoir cette conversation. Je prends mon courage à deux mains, et tente de ne plus faiblir cette fois-ci. « On devrait peut-être parler dans un endroit autre que celui-ci, il y a tellement de passage… » Dis-je en désignant des yeux ma chambre de l’autre côté du couloir.

Cela faisait bien longtemps que le jeune homme s'était senti aussi mal à l'aise en compagnie d'une jeune femme peut être que cela allait s'évanouir en quelques secondes juste après leur explication, mais il en doutait car au fond il savait pertinnement qu'il ne contrôlait pas la situation comme il le voudrait. Oui je pense que c'est une mieux de parler de tout cela en dehors des regards indiscrets et oreilles mal intentionnées. Finalement Sateen attendrait quelques temps car il fallait réellement qu'ils crèvent l'apsès c'était comme une nécessité car avoir perdu la complicité qu'il avait avec Georgia le dérangeait réellement. Auparavant ils auraient pu parler de tout et faire n'importe quoi et maintenant ils n'osaient même plus se regarder dans le blanc des yeux ... Commençant à la suivre pour finalement retourner dans la chambre de la jeune femme, il était tendu de se retrouver dans sa chambre ... Et ta soirée finalement ? dit il maladroitement comme pour essayer de se défiler encore une fois mais tout cela était trop tard à présent la poignet était entre ouverte.

L’inviter dans ma chambre. C’est sûr que je n’aurai pas pu trouver moins bonne idée, mais en tant qu’adultes responsables que nous sommes, il n’y aucune raison que nous nous sautions dessus une fois que la porte se refermera sur nous. N’est-ce pas ? Je ne saurai même plus répondre à cette question, j’ai cru dans le passé qu’il ne se passerait rien entre nous, et pourtant, nous avions finalement céder à la tentation et nous en payions encore le prix aujourd’hui. Il accepte ma proposition et alors je me dirige vers la porte pour poser ma main sur la poignée. Je devine qu’il me suit, sans oser vérifier tout de même. Je suis mal à l’aise rien qu’en le regardant et cette situation a assez durer je le sais, pourtant, j’aimerai saisir l’échappatoire qu’il me tend lorsqu’il me parle de ma soirée. Je peux encore tourner les talons, lui dire que je ne peux malheureusement pas décommander. Mais alors je repousserai l’inévitable une fois de plus. A la place, je hausse simplement les épaules tout en pénétrant dans la pièce. « Il y en aura très certainement d’autres des soirées. » J’avance jusqu’au lit, lui laissant l’opportunité de refermer ou non la porte, à sa guise et je me laisse tomber sur le matelas, relevant les yeux vers lui. « Je ne sais pas vraiment par où commencer… »

Oui des soirées à Harvard il y en a tous les jours et il le savait très bien étant dans la plupart, et oui un Mather digne de ce nom comme on dit, il ne pouvait manquer l'occasion de faire la fête malgré les récents bouleversements de sa vie. Pénétrant dans la chambre de Georgia, lieu raffiné ce qui était le moins étonnant au vu de la jeune femme qui était continuellement d'une classe en toute maîtrise. Fermant alors la porte avant de faire quelques pas pour finir par s'asseoir sur le lit en face de la jeune femme.   Tu as revu Aleksei ? Il parait qu'il est de retour ...   Il ne voulait pas qu'elle se renferme mais telle était la meilleure solution après tout c'était pour cette raison qu'ils étaient finalement dans les bras l'un de l'autre, oui maintenant que le jeune homme était de retour autant dire que les dérapages n'étaient donc plus de mise.

Je le regarde, de sa démarche virile prendre place sur le lit, en face de moi. Je détaille sa façon d’être, son comportement, sa grâce naturelle. Si finalement je m’étais attachée à des gens comme lui, peut-être qu’aujourd’hui je n’en serai pas là… Je le fixe tandis que le silence devient pesant. Je ne sais pas par où commencer et une partie de moi espère qu’il va prendre la parole. Je sens mon sang battre dans mes temps et les battements de mon cœur peinant à retrouver un rythme normal. Mais lorsque les lèvres de Matthéo laissent échapper un son, je reste figée sur sa bouche. Alekseï. Le simple fait d’entendre ce prénom à voix haute m’agace. Je me recroqueville sur moi-même, baissant les yeux pour fuir son regard. « Pour tout te dire, oui. » Murmurais-je, nous plongeant de nouveau dans un de ces silences gênant qui s’invitent de plus en plus souvent dans notre relation. « Les retrouvailles ne se sont pas faites dans la bonne humeur, comme tu peux t’en douter, mais j’ai au moins pu lui dire ses quatre vérités et le gifler. » Pourquoi suis-je entrain de lui raconter tout cela ? Peut-être parce qu’il a si longtemps été mon ami que me confier à lui sonne comme une évidence. « Mais nous ne sommes pas vraiment là pour parler de lui n’est-ce pas ? » Le questionnais-je en relevant les yeux sur lui, imprégnant ses traits doux dans mon esprit. « Qu’est-ce que c’était pour toi ? » Demandais-je en parlant de cette nuit où nous avons céder à nos pulsions.

Voir Georgia aussi mal n'était pas le plus réjouissant, finalement il aurait peut être du ne rien dire ou continuer à laisser le silence prendre leur pas sur leur complicité passé, peut être qu'après tout il en était mieux comme cela à présent. Oui il s'en voulait d'avoir prononcé ce prénom qui avait eu l'effet d'une bombe sur son amie ... oui car malgré tout elle restait son amie.   Cette nuit ? J'ai été un connard cette nuit là Georgia tu étais malheureuse, triste et j'aurais du t'écouter, être là pour toi et ne pas déraper ... j'aurais pas du, tu avais besoin de moi pour parler pas pour faire n'importe quoi !    Oui dans un sens il regrettait car cela avait brisé quelque chose mais aussi parce que ce n'était pas dans sa nature de profiter de la tristesse et détresse des gens pour les faire succomber, non il n'était pas fier de lui. C'était pas une bonne idée ... et regarde où on en est aujourd'hui !   Certes ce moment avait été parfait, mais il ne s'en vanterait pas.

J’écoute attentivement les propos de Matthéo et si une part de moi est reconnaissante de ce qu’il pense, l’autre est un petit peu déçue. Certes nous sommes amis et coucher ensemble n’était pas une bonne idée, ni pour lui, ni pour moi, pourtant, j’ai apprécié ce moment et j’aimerai seulement pouvoir l’évoquer comme un bon souvenir qui n’entrave pas notre relation actuelle. Mais en aucun cas, ce n’était une erreur. Comment une erreur pourrait être si agréable ? Mes doigts effleurent les siens, timidement, avant que ma main s’empare de la sienne. Je contemple la paume de celle-ci, tout en cherchant à formuler ce que j’ai besoin de lui dire. « Tu n’as pas été un connard. La vérité c’est que j’en avais envie aussi, peut-être pas pour les bonnes raisons mais ce qui est fait est fait. Et je suis tout autant fautive que toi. » Avouais-je, sans oser le regarder. Je trace les lignes de sa main du bout de mon index. Je suis quelque peu gênée, mais ce contact physique me rassure plus encore. C’est comme si j’étais certaine que quoi que je dise, il ne s’en irait pas. « Matthéo si on en est là, c’est pas parce qu’on a couché ensemble, c’est simplement parce que ni toi ni moi ne savons ce que ça voulait dire et n’étions prêt à en parler… » Lâchais-je en remontant cette fois-ci mon regard sur son visage, contemplant les traits parfaits de celui-ci. « J’ai aimé cette nuit-là. Mais je peux faire sembler d’avoir détester si ça peut préserver notre amitié… » Ajoutais-je.