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c'est à travers l'intensité des disputes qu'on mesure l'amour..
Le soleil est à son zénith, chose qui est primordiale ces derniers temps pour que je sois de bonne humeur. Si s’éclairer à la bougie m’a amusé le premier jour, à présent, je suis sur le point de quitter Cambridge pour New York, afin de retrouver mon confort habituel. Mais j’y penserai sûrement ce soir, lorsque la nuit sera tombée et que l’obscurité m’agacera au plus haut point dans l’immense résidence des Eliots. Je prends mon courage à deux mains, sort de ma chambre, et me dirige dans le couloir vers l’une des chambres où j’ai passé tellement de nuits. Peut-être même autant que dans la mienne. Timidement, ce qui ne me ressemble pas, je frappe deux coups contre la porte. Je patiente quelques secondes, espérant simplement qu’il ne sera pas en compagnie de… Rien que l’idée de prononcer son prénom me rend folle, mais j’ai décidé de prendre sur moi. Au moins aujourd’hui, on verra ce qu’il en sera demain. Pourtant, alors que je suis figée devant la porte, attendant un signe pour entrer et le retrouver enfin, rien ne se produit. Aucune réponse. La poignée ne tourne pas, et la porte reste fermée devant moi. Mon cœur qui s’est affolée lorsque mon poing s’est posé sur la porte se calme doucement. Les battements redeviennent presque réguliers. J’inspire profondément, si je ne cherche pas à le trouver où qu’il soit je risque de perdre le courage de l’affronter. Raison pour laquelle, je ferme ma veste et me dirige vers le rez-de-chaussée pour quitter la résidence.
En un temps record, je me retrouve à l’université. J’ai tant de fois foulé ce couloir pour aller retrouver Walter et le déconcentrer sur ses révisions. C’était à chaque fois le même scénario, il râlait de ma présence dans les premières secondes, mais nos rires finissaient toujours par s’entremêler et il abandonne ses cahiers pour porter toute son attention à sa meilleure amie, moi. Je ne sais pas vraiment comme les choses se dérouleront cette fois-ci. Cela fait quelques jours que nous ne nous sommes pas vus, et avec la coupure d’électricité nous n’avons pas non plus eut la possibilité de s’envoyer un quelconque message. Il faut dire que je n’ai pas cherché à le croiser en réalité, depuis que sa très chère petite amie s’est présentée à moi, d’une façon peu courtoise il faut l’avouer. Mais sa présence me manque malgré tout et j’ai besoin de le voir, de sentir son parfum, d’entendre sa voix. D’une main tremblante, je pousse la porte du laboratoire et sa silhouette apparaît dans le fond de la pièce. Il se tient là, splendide dans la lumière des rayons du soleil. Mon cœur s’emballe et j’ai presque envie de m’enfuir. Toutes ces émotions, je ne parviens ni à les canaliser, ni à les comprendre, et c’est de plus en plus compliqué de les gérer. « Je ne te dérange pas trop ? » Lançais-je pour attirer son attention.
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